Bienvenue dans Le Bazar des 4K Ultra HD, votre rendez-vous mensuel pour tout savoir sur les dernières sorties du format 4K et l’expérience visuelle et sonore qu’elles offrent. Né de la passion de son auteur pour les supports physiques et de son désir de partager avec vous les plaisirs du cinéma à la maison dans sa forme la plus aboutie, chaque numéro est l’occasion pour le loup celeste de tester et évaluer les prestations audio/vidéo de nombreux disques parus en France et à l’international, vous guidant à travers les subtilités du HDR, les nuances du WCG et l’immersion des bandes-son 3D.

Que vous soyez un cinéphile aguerri à la recherche des meilleures éditions du marché ou un amateur souhaitant maximiser son installation home-cinéma, suivez les recommandations avisées de notre expert et préparez-vous à être émerveillé par une qualité d’image et de son que vous pensiez jusqu’à présent réservée aux salles de cinéma. Bonne lecture et profitez pleinement de chaque numéro à venir ! #WeLovePhysicalMedia 📀✨

Logo 4K Ultra HD

Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation.

Diffuseur vidéo (QD-OLED 4K) : Sony Bravia XR-65A95L
Lecteur universel : Oppo UDP-203 Audiocom Reference
Lecteur multimédia : R_volution PlayerPro 8K Signature Edition
Enceintes (7.1.4) : Sennheiser AMBEO Soundbar Plus, SVS SB-4000

Modes de l’image : Professionnel (SDR ou HDR) | Dolby Vision sombre | IMAX Enhanced
Modes d’écoute : Dolby Atmos | Dolby Surround | DTS:X | DTS Neural:X

Sommaire

Paddington

Provenance : Royaume-Uni | Éditeur : Studiocanal | Date de sortie : 17 février 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 2K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Anglais DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Anglais

Paddington
4/5

Artistique : 8 | Vidéo : 8.5 | Audio : 9

ŒUVRE – Aussi douce qu’un pot de marmelade bien rempli, cette adaptation ciné de l’œuvre culte de l’auteur britannique Michael Bond est une ode à la gentillesse et à l’empathie, où l’adorable petit ours péruvien en duffle-coat vole instantanément le cœur des spectateurs. Un parfait mélange d’humour, de tendresse et d’aventure, aux situations tour à tour hilarantes et touchantes, qui livre non sans un optimisme contagieux un concentré de bonheur pour tous les âges. Rooaar !!!

IMAGE – Nouvellement toiletté en UHD DV, ce câlin visuel de tous les instants vient améliorer le (très bon) rendu du précédent Blu-ray. Le débit binaire y est particulièrement élevé (s’amusant régulièrement au-dessus de 80 Mbps), les détails quelque peu affinés (cf. les poils de Paddington), la palette colorimétrique aux primaires aventureuses (la jungle verte) bien plus chaleureuse et les contrastes affermis (noirs plus denses et blancs plus éclatants). Pénombre encore un peu bouchée.

SON – Extrêmement actif (dans les surrounds et les hauteurs) lorsque la maladresse burlesque de l’ourson entre en action (le chaos dans la salle de bain, la chasse au portefeuille), ce mix Dolby Atmos inédit est charmant. Les environnements urbains sont vivants, la bande originale toute de légèreté est volumineuse et les dialogues, absurdo-candides, sont d’une grande clarté. Si ce n’est lors du tremblement de terre au Pérou, les basses n’ont plus rien à se mettre sous le chapeau rouge.

Le Déshonneur d'Elisabeth Campbell

Provenance : États-Unis | Éditeur : Kino Lorber | Date de sortie : 18 mars 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Anglais DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Anglais

Le Déshonneur d'Elisabeth Campbell
4/5

Artistique : 7.5 | Vidéo : 9 | Audio : 8

ŒUVRE – Alors qu’il explore les zones d’ombres de la grande muette dans le cadre d’une enquête (rondement menée) sur un meurtre scabreux, ce polar militaire impulsé par John Travolta et Madeleine Stowe dévoile peu à peu des vérités troublantes sur le pouvoir, la loyauté et les traumatismes enfouis. Et invitant à une réflexion sur les notions de justice et d’intégrité au sein de l’armée, ce témoignage (un peu balourd) sur le poids des secrets et le coût de la vérité accroche.

IMAGE – Issue d’un scan du négatif original 35 mm, cette restauration 4K étalonnée en Dolby Vision est excellente. Le master est dépourvu de la moindre saleté, la texture argentique s’affiche avec une finesse nouvelle, les détails font montre d’une plus grande clarté, la palette colorimétrique exhibe des teintes plus audacieuses et les contrastes jouissent d’une amélioration significative. Les noirs gagnent ainsi en profondeur et les sources lumineuses en rayonnement (les projecteurs extérieurs).

SON – Peu équilibrée dans sa conception (la scène arrière est surexploitée et la musique, bien trop proéminente, étouffe de nombreux bruitages), cette bande-son encodée en DTS-HD MA 5.1 n’en reste pas moins fidèle au mixage d’origine. Les voix sont nettes, la partition solennelle est (trop) ample, les ambiances remplissent bien l’espace et le canal LFE vient en renfort si le besoin s’en fait sentir (les explosions, les passages d’hélicoptères). Activez un DSP de virtualisation, c’est un ordre !

Confidential Informant

Provenance : Allemagne | Éditeur : Plaion Pictures | Date de sortie : 23 novembre 2023

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.40
HDR10 | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Allemand DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Allemand

Confidential Informant
2/5

Artistique : 3 | Vidéo : 8 | Audio : 8

ŒUVRE – Se déroulant dans les années 90 (mais sans se donner les moyens de le faire croire), ce mélodrame policier graveleux se voit assassiné par son horrible valeur de production. Un Narc du pauvre à l’exécution maladroite, où la mise en scène ostentatoire, le scénario sans inspiration aucune, les acteurs qui somnolent (dont un Mel Gibson de passage), le montage désorientant et les scènes d’action empotées lui sont fatales. C’est dommage car les thèmes qu’il aborde sont engageants.

IMAGE – Avec sa fausse texture 16 mm (boulonnée sans mesure en post-production), ses couleurs trafiquées de partout (un filtre vert pois ici, jaune urine là) et son esthétique flottante (des textures vraiment douces), cette photographie est juste repoussante. Néanmoins, le présent transfert UHD HDR10 vient réparer les bavures de son partenaire HD. Le bruit numérique y est plus contenu, les détails moins flous et la plage de contrastes affermie. Teintes et éclairages (cheaps) encore plus vifs.

SON – Malgré une conception sonore limitée (les ambiances environnementales sont rares), cette bande-son DTS-HD MA 5.1 assez immersive fait plutôt bon usage de sa playlist urbaine (aussi ample qu’enveloppante) et délivre très proprement ses dialogues (machistes). Les basses sont lourdes, les coups de feu percutants et la spatialisation officie très correctement (l’activité surround est là) si les limites budgétaires le permettent (lorsque les armes sont de sortie pour l’essentiel). Ça fait le café !

Nosferatu (2024)

Provenance : France | Éditeur : Universal Pictures | Date de sortie : 07 mai 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.66
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français Dolby Digital Plus 7.1

Sous-titres
Anglais
Français

Nosferatu (2024)
4.5/5

Artistique : 9 | Vidéo : 9.5 | Audio : 10

ŒUVRE – Embrassant avec passion les ténèbres et introduisant en plein jour les désirs sexuels réprimés des femmes (représentées par la très investie Lily-Rose Depp), cette relecture moderne du mythe signée Robert Eggers (The Witch, The Lighthouse, The Northman) est un cauchemar gothique entêtant porté sur l’épouvante qui, à l’aune des luttes féministes contemporaines, consent à s’en prendre à l’oppression masculine avec une ardeur non feinte. Enfin du sang neuf !

IMAGE – Captée en 35 mm à l’aide d’optiques vintages, la somptueuse photographie exsangue de Jarin Blaschke est encore plus troublante en UHD Dolby Vision. Une douce morsure hivernale éprise d’ombres (plus menaçantes) s’autorisant de petites jouissances à la lumière naturelle (des flammes à l’acuité bonifiée), où les détails fins s’étalent avec un surplus de précision et la palette colorimétrique désaturée s’autorise un brin de chaleur additionnel. Une pointe de color banding dans l’auberge.

SON – Charnelle et sensorielle (les respirations d’Orlok, les chutes de neige), la VO Dolby Atmos frappe autant par sa subtilité (les ambiances environnementales) que par son intensité sonore (cf. l’arrivée de la calèche). La spatialisation (placement des voix inclus) suscite l’inquiétude quant à la présence du mal, les basses sont viscérales et la verticalité se lâche à des moments-clés (Le Dernier Voyage du Demeter). Bien répartie et assez ample, la VF n’est en rien stérile. Doublage réussi.

Farang

Provenance : Allemagne | Éditeur : Plaion Pictures | Date de sortie : 31 octobre 2024

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Français DTS-HD MA 5.1
Allemand DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Allemand

Farang
4.5/5

Artistique : 8 | Vidéo : 10 | Audio : 9.5

ŒUVRE – Si elle ne réinvente pas la poudre avec sa vengeance somme toute assez convenue et ses thématiques bien connues, cette série B dégraissée jusqu’à l’os fait mal dès que la baston, musclée et viscérale, s’en vient accompagner la descente aux enfers d’un Nassim Lyes physiquement investi. Non sans évoquer le polar HK des années 80-90, le long-métrage de Xavier Gens (Sous la Seine), en pleine possession de ses moyens, s’impose par KO comme l’uppercut d’action du cinéma FR.

IMAGE – Fonçant tête baissée dans un déluge de violence, ces représailles déjà cuisantes en Blu-ray explosent à la gueule en 4K Ultra HD ! Sans la moindre balafre, ce transfert UHD DV à la précision juste fantastique délivre des détails fins au tranchant augmenté (les gouttes de sueur, les blessures), une plage de contrastes plus percutante aux noirs densifiés (la maison close) et blancs tonifiés (les nuages), et des couleurs divinement saturées (le rouge sang) à la pêche accrue (les néons urbains).

SON – D’un dynamisme à vif (lorsque la violence se déchaîne) et d’un enveloppement conséquent (nous sommes au cœur de la baston avec des effets émanant de toutes parts), cette bande-son multicanale volontiers bourrine castagne fort en Thaïlande. Les dialogues sont clairs et distincts, la spatialisation systématique (des ambiances environnementales en veux-tu en voilà), le score de Jean-Pierre Taïeb bien large et les basses douloureuses (les coups se ressentent physiquement).

Le Jour de la bête

Provenance : France | Éditeur : Extralucid Films | Date de sortie : 29 novembre 2021

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Espagnol DTS-HD MA 5.1
Espagnol DTS-HD MA 2.0
Français DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Français

Le Jour de la bête
3/5

Artistique : 7.5 | Vidéo : 7.5 | Audio : 7.5

ŒUVRE – Dans un Madrid glauque et insalubre peuplé de pécheurs, alors qu’un curé malfaisant au nom du bien, un métalleux beauf adepte des drogues et un charlatan télévisuel mégalo ont rendez-vous avec Satan, Álex de la Iglesia (Action mutante, Perdita Durango) fait un pied-de-nez jouissif à l’Église catholique (une transgression enthousiaste des croyances) en communiant avec un délire démoniaque où l’absurde et le slapstick ne se font pas prier. WTF, cette farce noire est à vénérer !

IMAGE – Tiré d’une restauration 4K issue d’un scan des négatifs originaux 35 mm, ce transfert UHD HDR10 laisse sa soutane au vestiaire pour dévoiler sous un jour nouveau (niveau de détails accru, ombres plus nets, palette colorimétrique élargie, sources lumineuses plus authentiques et texture argentique assainie) les néons glauques et les recoins poisseux de la « Villa y Corte ». Problème, le compositing de nombreux plans (finalisés en vidéo PAL) pique les yeux comme jamais.

SON – Malgré une immersion fluctuante (la scène arrière souffre d’un trouble bipolaire) et quelques bruitages un peu sourds (comme les coups de feu), la VO 5.1 est plus spacieuse et dynamique que ses consœurs 2.0 (le final sur La Porte de l’Europe). Dans tous les cas, les dialogues sont clairement exsudés par la centrale (le doublage français est cultissime) et la musique de Battista Lena (entre messes liturgiques et riffs de guitare) particulièrement bien envoyée. Prêts à pactiser avec la bête ?

Happy Together

Provenance : France | Éditeur : The Jokers | Date de sortie : 18 décembre 2024

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Cantonais DTS-HD MA 5.1
Français DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Français

Happy Together
3/5

Artistique : 8 | Vidéo : 5 | Audio : 9

ŒUVRE – Dans les méandres d’une passion amoureuse (les amants Tony Leung et Leslie Cheung) empreinte d’une mélancolie douce-amère, Wong Kar-wai (As Tears Go By, Nos années sauvages, In the Mood for Love) tisse une fresque aussi poétique que viscérale entrebâillant les souvenirs, où l’amour et la douleur dansent sur le fil instable du rasoir. Une invitation à ressentir, à réfléchir, à aimer et à pleurer, qui dépeint la beauté et la fragilité de l’amour humain avec une honnêteté déchirante.

IMAGE – Révisionnisme discutable (le vert s’invite dans le couple, les jaunes vifs claquent la porte de l’appartement) et gestion très hasardeuse du grain (pouvant s’effondrer pour flirter avec un aspect cireux) tendent à prouver qu’il y a de l’eau dans le gaz entre cette restauration 4K numérisée à partir du négatif original 35 mm (définition augmentée, contrastes améliorés) et l’insaisissable photo initiale de Christopher Doyle (qui continue néanmoins de se lover dans l’instabilité de la flamme).

SON – En VO 5.1, alors que la musique délicieusement nostalgique et merveilleusement couvrante intensifie l’intimité des moments (aux dialogues* clairs) entre les deux protagonistes, les ambiances extérieures (les chutes d’Iguazú, la circulation routière, les spectateurs à la course hippique) viennent ébranler le calme apparent grâce à une dynamique frappante et des effets enveloppants. Même si moins authentique (le doublage) et profonde (les basses), la VF 2.0 reste bien équilibrée.

* Lors d’un incendie en 2019, une partie du négatif original a été endommagée. Si L’Immagine Ritrovata est parvenu à la restauration de nombreux éléments, quelques fragments ont dû être récupérés d'un scan antérieur (sans différence notable à l'image). Toutefois, le son des bobines impactées n'a pu être préservé. De fait, certains monologues de Lai Yiu-fai ont été raccourcis par la force des choses.

Le Solitaire (1981)

Provenance : États-Unis | Éditeur : Criterion | Date de sortie : 11 mars 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.0

Sous-titres
Anglais

Le Solitaire (1981)
4.5/5

Artistique : 9 | Vidéo : 9.5 | Audio : 9

ŒUVRE – Coup d’essai, coup de maître pour cette œuvre fondatrice du cinéma de Michael Mann (Heat, Collatéral) où les tourments de la masculinité, imprégnés de mélancolie et de fatalisme, sont projetés dans un néo-noir stylisé illuminé par la solitude d’un James Caan (Le Parrain, Rollerball) à son meilleur. D’une incroyable maîtrise formelle, cette fable urbaine brutale ayant considérablement influencé le Drive de NWR n’en oublie pas, pour autant, l’émotion qui affleure à chaque instant.

IMAGE – Exploitée sur support HD en 2014, cette restauration 4K (tirée d’un scan du négatif 35 mm et d’un internégatif 35 mm – la scène du pêcheur – avec comme référence couleur la copie originale 35 mm de la DC) supervisée et approuvée par « Super-Mann » se voit maximisée en UHD DV. La texture argentique est plus fine, les détails mieux définis, la colorimétrie métallique plus audacieuse (les bleus), les néons et autres reflets sur le sol mouillé plus vibrants, et la nuit urbaine plus à-propos.

SON – Remastérisé en 5.0 (dans un conteneur 5.1) à partir de sa bande magnétique 4 pistes 35 mm, le Dolby Stereo d’origine (4.0 donc) sonne admirablement bien. Une scène arrière certes limitée, mais une directivité frontale étendue (les ambiances nocturnes) pour une piste de métronome où le score hypnotique de Tangerine Dream (à la fidélité cristalline) donne le la aux dialogues (limpides) et aux effets (la circulation routière), mixés pour correspondre à la tonalité de la musique.

La Soif du mal

Provenance : France | Éditeur : BQHL Éditions | Date de sortie : 21 novembre 2023

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 2.0
Français DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Français

La Soif du mal
4.5/5

Artistique : 10 | Vidéo : 9 | Audio : 9

ŒUVRE – Au sommet de sa virtuosité (un plan-séquence légendaire dès les premières minutes) et de sa démesure baroque, Orson Welles (Le Procès) livre un cauchemar américain où l’autoritarisme (l’inspecteur corrompu) et la liberté (le policier des Stups droit dans ses bottes) s’affrontent en duel (deux acteurs d’exception à la présence incroyable) au cours d’un superbe film noir crépusculaire sur la décomposition du Grand Ouest. Un chef-d’œuvre vénéneux à l’indéniable modernité.

IMAGE – Proposée dans son format 1.85 d’exploitation, cette restauration 4K (réservée à la version cinéma) à la propreté inespérée et à la texture argentique d’une belle finesse (une captation 35 mm) transcende l’éclat de son N&B. Les contours y sont plus sculptés (les arrière-plans) et les contrastes mieux maintenus (noirs plus profonds, gris enrichis et blancs plus luxuriants). Par conséquent, les ombres menaçantes sont plus détaillées et les éclairages malveillants plus tranchés.

SON – Deux bandes-son monophoniques à la clarté remarquable (les dialogues, les ambiances) et sans instabilité aucune (ni souffle ni saturation ni distorsion). La dynamique des sonorités urbaines et la partition de jazz (signée Blake Edwards) surprend, tout comme l’équilibre et la cohérence du mixage. Même si datés, les effets continuent d’impressionner. Un peu moins ample et précise, la VF clôt l’enquête non sans réussite. Doublage d’origine bien intégré.

Chromosome 3

Provenance : Royaume-Uni | Éditeur : Second Sight | Date de sortie : 31 mars 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais LPCM 1.0

Sous-titres
Anglais

Chromosome 3
4/5

Artistique : 7.5 | Vidéo : 9 | Audio : 8

ŒUVRE – Alors que la thérapie prend littéralement forme quand les blessures émotionnelles enfouies se manifestent physiquement, le docteur Cronenberg (eXistenZ, Spider, Les Crimes du futur) exulte le malaise des traumatismes familiaux. Et enfantée par Samantha Eggar, l’incarnation de la maternité cauchemardesque, cette pure manifestation de colère noire (strictement premier degré) crie son désespoir, tant moral que physique, avec une rare brutalité. Ici, la rage prend corps.

IMAGE – Approuvée par le réalisateur, cette nouvelle restauration 4K est absolument fantastique. Les détails sont beaucoup plus raffinés que par le passé (les cheveux, les fibres textiles), la patine argentique est plus finement préservée, les couleurs à présent plus chaudes (la carnation y est plus naturelle) affichent des primaires avivées (les doudounes des enfants), et la gestion des contrastes est plus harmonieuse avec son obscurité approfondie et ses sources lumineuses élargies.

SON – Exempte de souffle ou bruit de fond, cette bande-son monophonique capitonnée de clarté est certes limitée par nature (un canal unique non doublé) mais n’accouche pas dans la douleur. Les dialogues ne sont pas sujets à la sibilance, la partition dissonante d’Howard Shore est bien restituée et aucune sonorité n’est pincée (tout en restant plutôt brillante). Comme de bien entendu, la dynamique est limitée et les basses fréquences ne font pas partie des patients de la clinique.

Le Salaire de la peur (1953)

Provenance : France | Éditeur : Seven7 et L’atelier d’images | Date de sortie : 11 avril 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.37
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Français DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Français

Le Salaire de la peur (1953)
4.5/5

Artistique : 10 | Vidéo : 9.5 | Audio : 7.5

ŒUVRE – Carburant à l’angoisse et à l’anticapitalisme, ce chef-d’œuvre explosif qui roule vers les profondeurs de la condition humaine (où chaque instant est une lutte contre soi-même) transforme son dangereux voyage en camion (miné par de nombreux obstacles) en une odyssée funeste de quatre hommes (formidables Yves Montand et Charles Vanel) au bord du gouffre. Et transportant le génie maniaque de Clouzot, ce classique indéboulonnable du cinéma français suinte la tragédie.

IMAGE – Restaurée en 4K à partir du négatif image nitrate sous la supervision du chef op’ Guillaume Schiffman (The Artist), cette présentation UHD Dolby Vision va plus loin que celle du Blu-ray (paru en 2017 et tiré du même master). Le grain 35 mm est plus sain, les textures gagnent en netteté (les broussailles, les rochers), le N&B retrouve sa neutralité (la légère dérive chromatique n’est plus), les contrastes sont enrichis et la compression n’est plus perfectible. Trucages optiques en deçà.

SON – Issue de la numérisation (un scan vidéo 1K) de la piste optique du contretype sonore, cette bande-son multilingue (français, anglais, italien et espagnol) DTS-HD MA dual mono instaure un vrai confort d’écoute (un nettoyage exemplaire) malgré quelques dialogues (encore) un peu sourds et une légère distorsion des notes musicales les plus fortes. À l’horizon, ni souffle ni saturation. Tout au long du chemin, de la rondeur, de la précision et des effets bien superposés. Absence de stridence.

Né un 4 juillet

Provenance : France | Éditeur : L’atelier d’images | Date de sortie : 15 avril 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Anglais DTS-HD MA 5.1
Français DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Français

Né un 4 juillet
4/5

Artistique : 8.5 | Vidéo : 9 | Audio : 9

ŒUVRE – Profondément marqué par son message antimilitariste où la paralysie de Kovic, incarné par un Tom Cruise habité (M:I, Top Gun), symbolise non seulement les blessures physiques infligées aux soldats, mais aussi l’immobilité et l’impuissance dans laquelle la société laisse ses vétérans, ce portrait (tiré de l’autobiographie de son militant pacifiste et filmé à hauteur de son « héros ») encore d’actualité de l’Amérique puritaine, est un hymne à la paix qui demande des comptes. Bouleversant.

IMAGE – Issu d’une nouvelle restauration 4K (effectuée à partir du négatif original) supervisée et approuvée par le réalisateur, ce transfert UHD Dolby Vision à l’encodage solide (la poussière sur le champ de bataille) se distingue du précédent Blu-ray sur la propreté du master, la finesse du grain argentique (des sources 35 et 16 mm), la précision des détails, la purification de la colorimétrique (la dérive magenta a disparu) et la gestion des contrastes. Noirs plus équilibrés et blancs plus francs.

SON – Épaulée par une verticalité engagée (la guerre du Viêt Nam, le stress post-traumatique), la VO Dolby Atmos sort gagnante du conflit. La spatialisation arrière y est soutenue (les coups de feu, les manifestants), les voix sont claires et la plage dynamique exprime l’étendue de sa colère. Basée sur la piste stéréo 6 pistes enregistrée pour les copies 70 mm, la VO 5.1 honore avec robustesse le mixage d’origine. De par un (très bon) doublage un peu proéminent, la VF 5.1 est moins homogène.

Willy's Wonderland

Provenance : États-Unis | Éditeur : Shout Factory | Date de sortie : 13 février 2024

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.38
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 2K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Anglais DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Anglais

Willy's Wonderland
3.5/5

Artistique : 6 | Vidéo : 8 | Audio : 8

ŒUVRE – Bien plus divertissante que le suspense horrifique gentillet Five Nights at Freddy’s, cette série B décomplexée où Nicolas Cage (Volte/Face, Lord of War), qui ne dit mot mais donne de sa personne, transforme une corvée de nettoyage en ballet de bagarre WTF contre des « Casimir » mal léchés, est particulièrement fun malgré une certaine redondance. La démarche reste néanmoins sincère et la mise en scène, inspirée par le Sam Raimi d’Evil Dead, joyeusement tarabiscotée.

IMAGE – Un délire visuel nappé de couleurs cartoonesques et d’éclairages de cirque qui profite pleinement des technologies WCG (les primaires sont plus vives) et Dolby Vision HDR (les sources lumineuses sont plus rayonnantes). L’amélioration des détails (la fourrure des animatroniques) et le gain de compression (le color banding s’est fait la malle) sont aussi de la partie. La variation des noirs (parfois bleutés) et l’hétérogénéité de la carnation semblent inhérentes à la source.

SON – Du burlesque acoustique qui s’amuse à accentuer la partition musicale ainsi que le moindre effet (cf. l’ouverture des canettes), pour une piste multicanale lossless à la profondeur adaptée et à l’immersion engageante (même si les ambiances n’apprécient pas l’établissement). En dépit du fait que certaines voix ont un rendu quelque peu métallique (notamment à l’intérieur du véhicule de la shérif), les échanges de dialogues sont clairs. Au vu de son budget limité, cette bande-son fait le taf.

Shanghai Blues

Provenance : France | Éditeur : Spectrum Films | Date de sortie : 28 mars 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Mandarin & Shanghaïen DTS-HD MA 2.0
Cantonais DTS-HD MA 2.0
Français DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Français

Shanghai Blues
3.5/5

Artistique : 9 | Vidéo : 9 | Audio : 5

ŒUVRE – Une comédie de boulevard séduisante qui, dans une ville (la Perle de l’Orient) de rêves brisés et d’espoirs renouvelés, mêle habilement romantisme et satire sociale avec autant de légèreté que de profondeur. Véritable festin visuel, ce mélange des genres illustre les nuances de l’amour, de l’amitié et du sacrifice à travers la dynamique pleine d’entrain de son irrésistible trio (Kenny Bee, Sally Yeh, Sylvia Chang). Hilarant et émouvant, cet hommage aux musicals des 40’s emporte l’adhésion.

La scène humoristique dans laquelle Tung se grimait le visage en noir (pour la publicité d'une marque de dentifrice) a été supprimée. À l'inverse de la version de 2024 où les dialogues ont été modifiés, celle de 1984 conserve la référence à ce passage. Le plan restant (l'apparition du personnage dans la rue en contrebas) a usé d'une retouche numérique (son visage est maintenant blanc).

IMAGE – Issu d’une nouvelle restauration 4K (du négatif original supervisée par Tsui Hark et Nansun Shi, en collaboration avec L’Immagine Ritrovata) initiée à l’occasion du 40e anniversaire de la société Film Workshop, ce transfert UHD Dolby Vision se pare de ses plus beaux atours… Vieillissants sur le DVD HK Vidéo. Piqué mis à neuf, grain 35 mm plus organique, colorimétrie ajustée (plus chaude et ornée de teintes jaunes) et contrastes relevés ont de fait posés leurs valises à Shanghai.

SON – En 2.0 surround, la bande-son remixée par One Cool Sound présente un récent doublage multilingue se voulant plus proche de la mixité sociale présente à Hù shàng. Au programme, ouverture (trop) généreuse du paysage sonore (l’envoûtante musique, les rues animées) au prix d’un sifflement aigu permanent. Plus authentique, la VO dual mono se montre plus agréable malgré des voix grésillantes. Très renfermée, la VF 5.1 (gentiment spatialisée) oblige à pousser le volume.

Scanners

Provenance : Royaume-Uni | Éditeur : Second Sight | Date de sortie : 31 mars 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Anglais LPCM 1.0

Sous-titres
Anglais

Scanners
3.5/5

Artistique : 7 | Vidéo : 8 | Audio : 7.5

ŒUVRE – Bizarre, dérangeante, fascinante… cette science-fiction horrifique qui relie un mental à des corps donne l’étrange sensation que nos pensées sont surveillées. Et s’inspirant d’un scandale sanitaire survenu au Canada, cette traque à l’homme « super-héroïque » au rythme inégal et à la production précipitée (façon thriller paranoïaque du pauvre), angoisse sur l’usage des technologies de l’information par les États-nations (le scandale du Watergate est passé par là). Un certain culte.

IMAGE – Approuvée par David Cronenberg, cette restauration 4K améliore l’esthétique brute de la photographie. Le bond en avant en matière de définition est important (les maquillages, les fibres textiles, les circuits électriques), la palette terreuse voit ses primaires se démarquer (les verts et les rouges), la structure granuleuse gagne en finesse et les contrastes, élargis, mettent en valeur les détails de la pénombre et la luxuriance des sources lumineuses. Des dommages perdurent.

SON – Venant élargir la scène sonore, la VO DTS-HD MA 5.1 fait montre d’une dynamique robuste tout en dispensant des dialogues cristallins, de nombreux effets à l’arrière et des basses décentes. Cependant, il y a plusieurs moments où la partition électro-anxiogène d’Howard Shore submerge de trop l’espace. Plus naturelle et d’une grande clarté, la (légèrement épaisse) piste LPCM 1.0 est bien équilibrée. Moins impétueuse que sa consœur multicanale, elle se projette néanmoins très bien. 

Babygirl

Provenance : États-Unis | Éditeur : A24 | Date de sortie : 18 mars 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.00
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos

Sous-titres
Anglais

Babygirl
4.5/5

Artistique : 8 | Vidéo : 10 | Audio : 9.5

ŒUVRE – Explorant sans moralité ni jugement les méandres du désir féminin dans un cadre glacé se laissant aller aux désirs brûlants d’une mise en scène clippesque, ce thriller sensuel troublant qui ne cède jamais à la romance est une introspection excitante sur les rapports de force et les inhibitions. Nicole Kidman ose tout (dans un registre ambigu qui lui sied à merveille) et le scénario impose un  female gaze audacieux aux stéréotypes du genre façonnés dans les 90’s. Un cul de cœur inattendu.

IMAGE – Agrémentée d’une texture argentique titillée en post-prod, cette captation numérique aguichante s’effeuille sur le présent transfert UHD Dolby Vision. Le niveau de détails impressionne (les corps frémissants), les couleurs froides (les bleus, les verts) et chaudes (les rouges, les oranges) sont superbes, la plage de contrastes rayonne (des ombres travaillées, des éclairages saisissants) et l’encodage n’a aucun défaut honteux à cacher sous la couette (un bitrate moyen de 57 Mbps).

SON – Alors que les sonorités gutturales du compositeur montréalais Cristóbal Tapia de Veer flirtent avec toutes les enceintes, les respirations lourdes atteignent l’orgasme en usant fougueusement des arrières. Et stimulée par une dynamique fiévreuse qui ne simule pas, cette bande-son Dolby Atmos évocatrice à la spatialisation débridée (la vie de bureau, le club en ébullition, l’agitation urbaine) et aux voix claires (gémissements compris), jouit de basses pleinement épanouies. C’est le pied !

The Brutalist

Provenance : États-Unis | Éditeur : A24 | Date de sortie : 25 mars 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.66
SDR | BT.709
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Anglais

The Brutalist
5/5

Artistique : 9.5 | Vidéo : 10 | Audio : 9.5

ŒUVRE – Sculpté dans le béton du destin, cet édifice cinématographique qui arbore une puissance visuelle à la rigueur implacable et déploie une architecture narrative à l’austérité fascinante, bâtît un drame d’époque ambitieux autour d’un architecte hongrois (Adrien Brody au sommet de son art) dont un échafaudage de l’âme s’est effondré depuis l’horreur de la Shoah. Et alors que la grandeur et la décadence charpentent la construction des vies, Brady Corbet déconstruit le rêve américain.

D'une durée de 15 minutes sur les copies cinéma, l'entracte (une respiration bienvenue intégrée entre deux actes symétriques) a été raccourci à 60 secondes pour son exploitation vidéo. Cette fresque monumentale ne dure donc plus 215 minutes mais 201 minutes. L'introduction et l'épilogue, eux aussi vestiges d'une époque malheureusement révolue, restent intacts.

IMAGE – Captée intégralement avec le procédé VistaVision et numérisée en 6K, l’image SDR 10 bits (un choix délibéré) au format 1.66 se façonne avec prestance auprès d’un disque triple couche de 100 Go lui donnant accès à un débit binaire particulièrement sain. L’esthétique brutaliste de l’œuvre trouve ainsi une netteté exemplaire, des détails somptueux, un grain parfaitement résolu et des tons richement saturés. Les saletés sur le négatif et les noirs surélevés résultent d’une volonté artistique.

SON – Rythmée par la partition oscarisée (et bruitiste) de Daniel Blumberg où les bois hurlants, les percussions industrielles, les cuivres foisonnants et les notes de piano préparé remplissent l’espace, cette bande-son 5.1 délivre des dialogues à la clarté jamais prise à défaut (quand bien même les bruits de chantiers font rage) tout en tissant subtilement des ambiances immersives telles l’agitation de la foule et l’écho des montagnes en marbre de Carrare. Basses fréquences sagaces.

Wicked

Provenance : France | Éditeur : Universal Pictures | Date de sortie : 09 avril 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français Dolby Digital Plus 7.1

Sous-titres
Anglais
Français

Wicked
4.5/5

Artistique : 8.5 | Vidéo : 10 | Audio : 10

ŒUVRE – Alors que la magie flotte dans l’air, cette comédie musicale enchanteresse et 100% inclusive brise les apparences (portées aux nues par une dictature fasciste) pour révéler des vérités profondes (à l’aune de la tolérance). Une revisite audacieuse et visuellement féerique de l’univers d’Oz, où l’étrange devient sublime et la complexité de l’amitié est exaltée par des performances vocales renversantes. Au-delà de l’arc-en-ciel, Cynthia Erivo et Ariana Grande brillent de mille feux.

IMAGE – Charmée par une surcouche Dolby Vision clairement magique, cette sorcellerie de tous les instants profite à fond des capacités du support. La finesse des détails fait un bond en avant, les teintes aux primaires éblouissantes sont largement plus saturées, la pénombre est nettement plus graduée et les hautes luminances (avec le soleil comme source principale de lumière) profitent d’un bien meilleur écrêtage (cf. les contre-jours). Les contrastes de couleurs augmentent avec le temps.

SON – En plus d’une localisation verticale exemplaire (les manifestations des pouvoirs d’Elphaba, la flamme du brûleur de la montgolfière, les singes volants et tellement plus encore), la VO Dolby Atmos aux basses gutturales et à la dynamique électrisante proclame un mixage grandiloquent (au vacarme maîtrisé) dans lequel le chant frappe autant par sa justesse que par sa puissance (la voix de soprano d’Ari). Même si dominée, la VF reste peaufinée jusque dans ses chansons traduites.

Kraven the Hunter

Provenance : France | Éditeur : Sony Pictures | Date de sortie : 23 avril 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Anglais
Français

Kraven the Hunter
3/5

Artistique : 4 | Vidéo : 8 | Audio : 10

ŒUVRE – Perdu dans une savane d’idées très mal exploitées, ce CBM qui tente d’enrichir le SSU (Venom, Morbius, Madame Web) est un énième blockbuster générique (et rapiécé) où la ch(i)asse préparée par le pourtant talentueux J. C. Chandor est aussi chiante (l’action est mollassonne) qu’hideuse (les CGI tutoient des sommets de laideur). Et malgré les abdos impeccables d’Aaron Taylor-Johnson (The Fall Guy), son Kraven crache à la figure des fans du comics. Un navet avarié.

IMAGE – S’il dépasse son homologue HD sur absolument tous les points, des détails un peu plus précis (des textures plus finement résolues) aux couleurs légèrement plus audacieuses (notamment les dorures et les sarcelles) en passant par des contrastes modérément rehaussés (des noirs plus soutenus), ce transfert UHD Dolby Vision ne peut rien face à la fadeur extrême d’une photographie terriblement grisâtre dans laquelle la vivacité manque (c’est terne) et le piqué chute avec les SFX.

SON – S’il rate sa cible visuellement, le Punisher de la savane vise juste auditivement grâce à une VO Dolby Atmos hautement spectaculaire. Les voix sont claires, la dynamique éruptive, les ambiances immersives (une scène arrière agitée), la musique énergique, les effets tonitruants, le canal LFE physiquement imposant (les troupeaux de gnous) et la verticalité active. Plus resserrée, la VF n’en reste pas moins ample et assurément spatialisée. Doublage bien intégré mais caricatural.

Abigail (2024)

Provenance : Allemagne | Éditeur : Turbine Medien | Date de sortie : 10 avril 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Allemand Dolby Atmos

Sous-titres
Anglais
Allemand

Abigail (2024)
4/5

Artistique : 7.5 | Vidéo : 9.5 | Audio : 9.5

ŒUVRE – Alors qu’elle danse sur le vieux mythe du vampire, cette comédie horrifique qui déborde de vannes et d’hémoglobine s’abandonne à un jeu de massacre néo-gothique bon enfant où Melissa Barrera (Scream, Scream VI) et Dan Stevens (The Guest, Godzilla x Kong) s’amusent comme des petits fous. Dans la même veine que leur Wedding Nightmare, Tyler Gillett et Matt Betinelli-Olpin livrent un trip forain fun et généreux dans lequel Livide joue sa partition au 2nd degré.

IMAGE – Avec sa chaleur ambrée une canine plus brune (un avantage certain pour la carnation), ses contrastes toujours aussi marqués mais à présent plus homogènes (une pénombre mieux gérée et des éclairages artificiels bien fignolés), sa précision encore plus chirurgicale (une mise en relief plus prononcée de l’arrière-plan) et son encodage affiné (un bruit numérique nettement moins visible), ce transfert UHD DV a plus de mordant que son homologue HD paru fin 2024 chez Universal.

SON – Submergée par une spatialisation grandiloquente (ça jaillit de partout) où les surrounds s’en donnent à cœur joie et les canaux de hauteur filent la chair de poule, cette bande-son Dolby Atmos (limitée à du Dolby TrueHD 7.1 sur le précédent Blu-ray) n’aime vraiment pas la retenue. Les effets abondent, la puissance officie, les dialogues sont parfaitement exsudés par la centrale, la partition hybride (entre cordes amples et dissonances d’effroi) a de l’envergure et les basses frappent fort.

Vaiana 2

Provenance : États-Unis | Éditeur : Disney | Date de sortie : 18 mars 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.00
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 2K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français (québécois) Dolby Digital PLus 7.1

Sous-titres
Anglais
Français

Vaiana 2
3.5/5

Artistique : 6 | Vidéo : 10 | Audio : 9.5

ŒUVRE – Dans le creux de la vague, ce bateau en pilotage automatique ne retrouve ni la magie ni l’impact émotionnel du premier film. Une houle due à un manque de moyens et d’ambitions, propre à son développement initial (une série à destination de Disney+), malgré une animation de nouveau époustouflante et l’exploration plus poussée du folklore polynésien. Mais sur les flots, le voyage est bien peu mouvementé (où est le danger ?) et les chansons moins mémorables. Une suite gentillette.

IMAGE – Profitant de contrastes nettement plus étendus (des jeux de lumière à l’intensité doublée) et d’une palette colorimétrique largement plus vives (des primaires encore plus fantastiques), ce transfert UHD Dolby Vision ensoleillé se démarque fortement de son homologue 1080p, plus pâle et moins nette en comparaison. Car au-delà d’un éclat tout autre, il affiche un horizon (le plus souvent bleu) à la précision améliorée (les grains de sable, les courants, les décors naturels, les cheveux).

SON – S’il faut légèrement augmenter le volume (de 4 dB) pour pleinement ressentir la tempête, la VO Dolby Atmos navigue en eaux immersives. La dynamique tient la barre, les basses agitent l’océan, la spatialisation a le vent en poupe, les sons environnementaux éclaboussent de partout (une verticalité flatteuse) et la musique suit le courant marin. Bien répartie dans l’espace sonore et assez puissante, la VF manque néanmoins d’ampleur et de précision vis-à-vis de sa consœur 3D.

Mufasa: Le Roi Lion

Provenance : France | Éditeur : Disney | Date de sortie : 18 avril 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français Dolby Digital Plus 7.1

Sous-titres
Anglais
Français

Mufasa: Le Roi Lion
4/5

Artistique : 7 | Vidéo : 10 | Audio : 9.5

ŒUVRE – Plus original que son prédécesseur de 2019 mais loin du chef-d’œuvre de 1994, ce film d’animation photoréaliste au rendu moins National Geographic dans ses expressions faciales (un vrai plus pour la transmission des émotions) est un retour sympathique en terre des lions où le nouveau drame shakespearien qui se joue sert à relater la genèse d’un roi (mais aussi d’un méchant) sur fond d’héritage et de transmission. Malgré un humour mal senti, le sens du spectacle (familial) est là.

IMAGE – De toute beauté, la savane africaine (numérique) prend vie en UHD DV avec une majesté visuelle que le Blu-ray ne peut approcher. La précision du piqué gagne en acuité (les pelages, les paysages), les couleurs (arides ou luxuriantes) profitent d’une générosité chromatique accrue (les prairies verdoyantes, les étendues d’eau, les parterres de fleurs) et la plage de contrastes est bien étendue (du ciel nocturne aux sols enneigés). Sources lumineuses modérées (les rayons solaires).

SON – Se taillant la part du lion, la VO Dolby Atmos bénéficie d’une excellente répartition des effets (environnementaux), de la musique et des chansons (engageantes mais oubliables). La dynamique ne manque pas de force, les dialogues restent toujours clairs et le canal LFE renforce l’impact des passages-clés (la crue inaugurale). Surrounds constants et verticalité bien exploitée (le tonnerre, les scènes sous-marines). VF 7.1 très solide même si moins ronde et nette à l’arrière. Doublage soigné.

Star Wars: Ahsoka – Saison 1

Provenance : France | Éditeur : Disney | Date de sortie : 12 février 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français Dolby Digital 5.1

Sous-titres
Anglais
Français

Star Wars: Ahsoka – Saison 1
4.5/5

Artistique : 8 | Vidéo : 9.5 | Audio : 10

ŒUVRE – Portée par Rosario Dawson et créée par Dave Filoni, responsable créatif de LucasFilm, cette cinquième saison de Star Wars Rebels (oui oui) trouve facilement sa place parmi les étoiles les plus marquantes de la saga (sous l’ère Disney) sans pour autant atteindre la maîtrise d’Andor. Une lettre d’amour aux fans qui redonne souffle et richesse (le lore s’agrandit) à l’univers Star Wars, tout en mettant en lumière l’importance de la transmission ainsi que le poids des responsabilités.

IMAGE – Un surplus de définition évident (tout y est plus texturé que sur le Blu-ray et Disney+), des couleurs moins limitées (les sabres laser, les teintes orangées lors de la jeunesse d’Ahsoka) même si encore désaturées (et parfois monochromes), une compression sans faille (cf. la tenue du brouillard durant la Guerre des Clones) et des contrastes plus raffinés, où la profondeur accrue des noirs et l’éclat avivé des sources lumineuses élèvent la dimension mystique du « Monde entre les Mondes ».

SON – Digne des meilleurs mixages de la franchise (le sound designer de la Postologie), la VO Dolby Atmos édicte une dynamique ébouriffante de concert à une négociation exemplaire des bruitages dans l’espace acoustique (une immersion constante). L’action n’est pas avare en effets (ils fusent de partout), les basses sont tonitruantes et l’audacieuse musique de Kevin Kiner est particulièrement ample. Dans une galaxie lointaine où l’activité aérienne n’est plus, la modeste VF lossy ne peut lutter.

Heretic

Provenance : États-Unis | Éditeur : A24 | Date de sortie : 07 janvier 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos

Sous-titres
Anglais

Heretic
4.5/5

Artistique : 9 | Vidéo : 9.5 | Audio : 10

ŒUVRE – Poussant le spectateur à réfléchir sur la foi et ses implications, ce huis clos théorique loin de l’horreur désincarnée crainte, met en lumière l’instrumentalisation des religions par l’homme. Et alors qu’une sourde menace s’impose prestement à l’esprit (un modèle de tension), l’arme acérée du langage (en tant que philosophie intellectuelle) sert une mécanique redoutable où Hugh Grant (D&D: L’Honneur des voleurs, Wonka), au sourire carnassier, sermonne une terreur psychologique.

IMAGE – Mettant en valeur la frayeur tapie dans chaque recoin de la tanière du grand méchant loup, la photographie malaisante de Chung Chung-hoon (Old Boy, Last Night in Soho) dépeint une version théologique du Petit Chaperon rouge. Le grain numérique (parfaitement encodé) n’est pas une croyance, les sources de lumière limitées dessinent des ombres effrayantes (merveilleusement définies) et les détails s’exposent avec énormément de minutie. Couleurs discrètes mais attrayantes.

SON – Exceptionnel (une démo 3D tout en subtilité), ce mixage Dolby Atmos qui donne les fois fait montre d’une formidable conception sonore pour nous laisser aux portes de l’enfer. L’immersion est emplie de suspense (des pièces cloîtrées d’où émanent moults bruitages inquiétants) à travers des surrounds déstabilisants (le hors-champ abonde) et une verticalité endémique (les infiltrations d’eau par la toiture), et les discussions à bâtons rompus (aux voix mouvantes) sont divinement restituées.

Sonic 3, le film

Provenance : France | Éditeur : Paramount Pictures | Date de sortie : 25 avril 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français Dolby Digital 5.1

Sous-titres
Anglais
Français

Sonic 3, le film
4/5

Artistique : 7 | Vidéo : 9 | Audio : 9

ŒUVRE – Une explosion de fun et de vitesse où Shadow ajoute des thèmes plus profonds que par le passé (des désirs de vengeance à la connaissance de soi), tandis que Sonic reste l’éclair d’humour et d’énergie qu’il a toujours été. Un 3e opus qui remonte la pente après la suite Fast & Furious, dont le concentré d’action (effrénée) et la bonne dose d’humour (l’hilarante double interprétation de Jim Carrey) élaborent un divertissement familial électrisant malgré une intrigue en tous points prévisible.

IMAGE – Un transfert UHD Dolby Vision lumineux (jusque dans les scènes sombres, un peu plates parfois) à la netteté augmentée (les costumes et moustaches des deux Robotnik), aux couleurs vives affermies (les fourrures de nos héros extraterrestre) et aux contrastes audacieusement relevés (le pouvoir émeraude). Quant à la compression, elle suit mieux la cadence de course très élevée du hérisson de Sega. Bien intégrés, les personnages animés ne font jamais chuter la définition.

SON – Extrêmement dynamique et pulsée par le score endiablé de Tom Holkenborg (Alita: Battle Angel, Furiosa), la largement immersive VO Dolby Atmos délivre un spectacle remuant (des basses puissantes, une strate aérienne agitée et des effets virevoltants) à défaut de faire dans la subtilité (les ambiances environnementales ne sont pas d’une grande richesse). Forcément moins ouverte, la VF Dolby Digital 5.1 reste tout de même assez efficace. Bon niveau de volume du doublage.

Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia

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