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Attendus comme le Messie, les 4K Ultra HD des films de James Cameron que sont Aliens (1986), Abyss (1989), True Lies (1994) et Titanic (1997) sont disponibles depuis peu sur le support. Une aubaine pour tous les fans en sachant que dans le cas d’Abyss (seulement un DVD non anamorphique de 2000 à se mettre sous la dent) et True Lies, aucun Blu-ray officiel n’était encore paru ! Il aura donc fallu s’armer de patience… Surtout qu’au mois de mars 2019, Skip Kimball (étalonneur chez Company 3) avait publié sur les réseaux sociaux une photo de l’étalonnage (en cours de finalisation) du remaster d’Abyss. L’excitation était alors à son comble… Oui, l’arlésienne serait bientôt disponible dans les étalages ! Il aura pourtant fallu attendre quatre longues années supplémentaires pour que Titanic, le premier titre de cette salve de remastérisation, nous montre le bout de sa proue suivi quelques mois plus tard des membres de l’équipage. Alors, l’attente en valait-elle la peine ? Indice : Les restaurations 4K de Terminator 2 et Avatar devraient vous mettre la puce à l’oreille…
Mais avant d’en venir au test détaillé de chaque disque, je me dois de rapidement vous dévoiler la vérité : Point de nouveaux scans 4K ici, mais le recours à certains travaux précédents « gonflés » à l’IA. Bien évidemment, il m’aura fallu quelques heures pour le confirmer, mais une comparaison minutieuse ne laisse planer aucun doute quant à l’utilisation des même anciennes sources, du moins pour Aliens (scan 2K du Blu-ray de 2010) et Titanic (la restauration 4K de 2012). Pour True Lies, il s’agirait d’un scan 2K réalisé par Lowry Digital en 2012. Quant à Abyss, d’après des informations glanées à droite et à gauche, il serait question d’un master HD de presque 10 ans et non d’une récente restauration 4K malgré les dires (forcément plus vendeurs) de Lightstorm Entertainment. Quid du scan 4K de Aliens commandé par la 20th Century Fox et finalisé en 2010 par Lowry Digital ? Quid des scans 4K de Abyss et True Lies pourtant achevés par Reliance MediaWorks depuis quelques années ? Nous ne le saurons peut-être jamais…
Du coup, par quelle diablerie ces remasters 4K ont été enfantés ? Tout simplement par un bidouillage sous intelligence artificielle effectué par Park Road Post, filiale de WingNut Films, la société de production de Peter Jackson (à qui l’on doit déjà le massacre The Beatles: Get Back). Au programme, un filtrage numérique bien trop visible où dégrainage (plus ou moins lourd) et renforcement artificiel des détails (plus ou moins agressif) se taillent la part du lion. En somme, un tripatouillage DNR + EE façon 2.0 régulièrement grossier là où un vrai nouveau master (scan 4K des négatifs originaux + nettoyage + étalonnage) était bien évidemment attendu. Non Iron Jim, une captation 35 mm ne doit en aucun cas ressembler à un tournage numérique (Avatar n’est pas forcément le mètre-étalon de la beauté cinématographique), surtout quand la falsification artificielle est aussi intrusive…
Néanmoins, je vais être franc à ce sujet : James Cameron peut bien évidemment faire ce qu’il lui plaît avec ses films, comme George Lucas (American Graffiti, Star Wars) avant lui pour n’en citer qu’un. Cependant, cela ne signifie pas que l’on doit fermer les yeux sur les problèmes présents. Et si certains vont très certainement apprécier ces résultats sur le terrain, tant mieux pour eux d’ailleurs, il serait franchement malhonnête de la part d’un testeur d’en faire un retour technique élogieux alors même que les « optimisations » dues aux algorithmes d’apprentissage de l’IA sont visibles tout du long. Et si cela venait à être le cas, il serait grand temps de changer de crèmerie…
Il est à noter enfin que l’apport du Dolby Vision (un flux MEL sur 10 bits) n’est que de la poudre aux yeux sur les quatre éditions, puisque le mappage semble statique (ou alors très paresseusement dynamique) avec un maxCLL ne s’éloignant guère des 200 nits…
Sommaire
Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images figurant dans l’article ne sont pas à 100% représentatives des éditions testées même si issues de screenshots.
Matériel et condition de test (Config. HP : 5.1.4)
Diffuseur vidéo : Sony Bravia XR-65A95L (Dolby Vision sombre)
Sources : Oppo UDP-203 Audiocom Reference | Zappiti Reference
Enceintes : Sennheiser Ambeo Soundbar (Dolby Atmos | DTS Neural:X), SVS SB-4000
Aliens, le retour - Guerre et Mères
Provenance : États-Unis | Éditeur : 20th Century Studios | Date de sortie : 12 mars 2024
Format vidéo
• Master intermédiaire : 4K
• Standard HDR : Dolby Vision
• Ratio : 1.85
Bande-son
• Anglais Dolby Atmos
• Anglais Dolby Surround 4.1 (version cinéma)
• Anglais DTS-HD MA 2.0
• Français (parisien) DTS-HD HR 5.1
Sous-titres
• Anglais
• Français
Artistique : 8.5 | Vidéo : 5 | Audio : 9
Après 57 ans de dérive dans l’espace, Ellen Ripley est secourue par la corporation Weyland-Yutani. Malgré son rapport concernant l’incident survenu sur le Nostromo, elle n’est pas prise au sérieux par les militaires quant à la présence de xénomorphes sur la planète LV-426 où se posa son équipage… planète où plusieurs familles de colons ont été envoyées en mission de « terraformage ». Après la disparition de ces derniers, Ripley décide d’accompagner une escouade de marines dans leur mission de sauvetage…
Comment réussir une suite respectueuse qui se démarque de l’original ? Peut-être en évacuant le huis clos claustrophobique afin de mettre en scène un véritable film de guerre camouflé en de la science-fiction horrifique, où l’unique créature extraterrestre invite une centaine de ses potes à faire face à des marines surarmés. Le spectacle est ainsi total et toutes les scènes où apparaissent les xénomorphes font mouche. Dans la famille du cinéma de genre, Aliens est la Queen !
« Être dans les marines, c’est comme des vacances à la ferme. Chaque repas est un banquet, chaque mission est une partie de plaisir, à chaque fin de mois on est millionnaire. »
Sergent Apone
Issue d’une captation 35 mm par le chef op’ Adrian Biddle (V pour Vendetta), la photographie granuleuse si caractéristique de l’œuvre n’est plus qu’un lointain souvenir (la texture argentique a tout simplement été annihilée) et s’apparente aujourd’hui à une production numérique dont le rendu, « amélioré » algorithmiquement dans ses détails (non sans avoir engendré de nombreux problèmes visuels), se rapproche bien plus d’un jeu-vidéo (coucou Aliens: Fireteam) que d’un film.
Trop nette de partout, l’IA ayant décidé que chaque élément du cadre se devait d’être « redessiné » avec plus ou moins de fidélité (peu importe les réglages initiaux de mise au point), l’image a une dureté somme toute dérangeante même si certaines améliorations sont étonnantes (la texture des uniformes, l’environnement de la colonie). Et puisque résultante du précédent scan 2K, elle laisse poindre les mêmes saletés et autres rayures non sans les avoir au préalable accentuées (comment ça ce ne sont pas des détails ?). Fort heureusement, il n’y a pas que du négatif…
Plus naturelle, la palette colorimétrique aux tons froids bleus-gris n’est plus entachée par les dérives oranges-sarcelles du précédent Blu-ray, de sorte que les teintes rouges et violettes recouvrent une belle vibrance. Il en est de même pour la carnation, autrement plus saine (c’est notable chez la 1re classe Jenette Vasquez). Les contrastes ont également été perfectionnés avec des noirs plus profonds (mais pas trop quand-même) que par le passé et des blancs plus audacieux. Le débit binaire moyen a été mesuré à 51.526 kbps.
En revanche, même si un peu plus brillantes, les sources lumineuses comme les lampes de casque et les étincelles des torches de soudage restent globalement ternes et surtout, ne fournissent aucune information nouvelle dans les hautes luminances. S’agirait-il d’un simple ajustement de la luminosité ? J’en ai bien l’impression oui.
Entre les traits « en CGI » du caporal Dwayne Hicks et la bouille Ecce homo du lieutenant Ellen Ripley, c’est quoi le pire ?
Étoffée et modernisée sans pour autant se séparer de son design sonore vintage, la VO aujourd’hui proposée en Dolby Atmos tire pleinement parti des canaux mis à sa disposition pour que l’effroi enveloppe durablement (cf. la présence et les cris des xénomorphes qui émanent de toutes les directions).
La dynamique est fantastique, les effets directionnels et les ambiances atmosphériques fonctionnent à plein régime, la clameur arrière est régulière (l’activité du quai de chargement, les hurlements du vent extérieur, la débandade dans la ruche), les dialogues sont clairement exsudés par la centrale, la verticalité du mixage n’est pas là pour faire de la figuration (les vaisseaux spatiaux, la pluie, les réverbérations dans les espaces restreints), le canal LFE ne manque pas de muscle (les flammes, le crash, les explosions, le robot de manutention, les sentinelles-radars) et la partition de James Horner, aux cuivres guerriers, exploite l’intégralité de l’espace avec une grande fidélité.
Moins ouverte et énergique, la VF DTS-HD HR se la joue petit bras en comparaison.
Abyss, l'Odyssée des profondeurs
Provenance : États-Unis | Éditeur : 20th Century Studios | Date de sortie : 12 mars 2024
Format vidéo
• Master intermédiaire : 4K
• Standard HDR : Dolby Vision
• Ratio : 2.39
Bande-son
• Anglais Dolby Atmos
• Anglais DTS-HD MA 2.0
• Français (parisien) DTS-HD HR 5.1
Sous-titres
• Anglais
• Français
Artistique : 9 | Vidéo : 6.5 | Audio : 9.5
Un sous-marin de l’US Navy sombre mystérieusement et l’équipage d’une base de forage pétrolière expérimentale est mobilisé afin de récupérer ses ogives nucléaires. L’un des plongeurs se retrouve lancé dans une odyssée fantastique à 8 000 mètres de profondeur, où il est confronté à une force mystérieuse qui pourrait changer le monde, ou le détruire.
Bien avant Titanic et Avatar: La Voie de l’eau, ce voyage sous-marin à la beauté hypnotique ne laissait aucun doute quant à la passion de James Cameron pour le « Grand Bleu ». Complètement à la marge de son époque (il a d’ailleurs bu la tasse au box-office), dans un ailleurs inconnu entre cinéma d’auteur et film à grand spectacle, cette œuvre hybride où l’étouffant huis clos (les codes du genre sont là) trouve sa respiration dans une touchante déclaration d’amour à notre planète (sous menace nucléaire), raconte avant tout comment un couple ayant touché le fond va sortir la tête de l’eau à la suite de multiples épreuves. Un véritable tour de force technique (le laboratoire de T2) couplé à des aspirations somme toute personnelles (des relations difficiles avec son épouse de l’époque, la productrice Gale Anne Hurd) devenu culte avec le temps.
« Si tu plonges longtemps ton regard dans l'abîme, l'abîme te regarde aussi. »
Friedrich Nietzsche
Captée au format Super35 par le directeur de la photographie Mikael Salomon, cette image anciennement texturée est à présent anormalement nette avec une granularité argentique tellement réduite qu’elle n’existe quasiment plus. Vis-à-vis du Blu-ray inclus au sein de l’édition, le piqué gagne en précision (les arrière-plans) et la palette colorimétrique en vibrance (la doudoune sans manche rouge de Lindsey, les lueurs violettes).
Clairement bricolée avec sa clarté étrangement extraordinaire et certains plans bizarrement lisses, elle offre la plupart du temps une résolution supérieure emplie de détails (les décors, les costumes, les gros plans sur les visages) même s’ils sont parfois trop accentués… Et pas que là où ils devraient l’être (les éléments flous auraient dû le rester).
Et malgré une compression pas franchement insubmersible (un brin de color banding dans les profondeurs) avec ses 56.68 Mb/s (sur l’Édition Spéciale) et quelques tâches faisant par endroits leur apparition, la vaste gamme de bleus (et gris froids) est fidèlement reproduite sans sursaturation aucune. Les scènes sous-marines sont largement plus perceptibles que par le passé (cf. la longue descente de Bud) de par des noirs à la densité accrue, et les sources lumineuses font montre d’une vibrance véritable lors de l’apparition des lumières douées de phosphorescences.
Une fois le volume ajusté (+5 dB) pour atteindre le niveau de référence, la joliment immersive VO Dolby Atmos pourra vous « submerger » avec sa scène sonore vivante, où la constance des ambiances aquatiques n’a d’égale que le réalisme de la haute technologie embarquée (émettant une foultitude de sons).
La partition d’Alan Silvestri flotte à travers tous les canaux, les dialogues sont aussi proprement rendus qu’entièrement clairs, le canal LFE délivre des basses lourdes malgré sa présence modérée, les bruits métalliques de la structure émanent de toute part, l’activité surround (tourbillonnante à intervalles réguliers) est prononcée, les hauteurs montent au 7e ciel dès que la scène est plongée sous l’eau et la dynamique est bel et bien présente.
Perte de verticalité oblige sur la VF DTS-HD HR 5.1, la nature claustrophobe des lieux est moins bien rendue. Il n’empêche qu’en activant un DSP de virtualisation, la récupération de la scène aérienne est effective. Pas en marge pour le reste même si moins authentique, elle ne démérite pas.
True Lies, La Totale et plus encore !
Provenance : États-Unis | Éditeur : 20th Century Studios | Date de sortie : 12 mars 2024
Format vidéo
• Master intermédiaire : 4K
• Standard HDR : Dolby Vision
• Ratio : 2.39
Bande-son
• Anglais Dolby Atmos
• Anglais DTS-HD MA 2.0
• Français (parisien) DTS-HD HR 5.1
Sous-titres
• Anglais
• Français
Artistique : 8 | Vidéo : 3 | Audio : 10
Depuis 15 ans, Harry Tasker mène une double vie. Pour sa femme, Helen, c’est un banal représentant en informatique. Pour le gouvernement américain, c’est un espion d’élite spécialiste de la lutte anti-terroriste. Et quand ces deux vies finissent par se rencontrer, Helen et Harry se retrouvent plongés au coeur d’un gigantesque complot international…
Remake américain de la petite comédie franchouillarde La Totale (qu’il enterre dès sa séquence d’ouverture), cette comédie d’action musclée avec Schwarzy (Conan, Predator) et Jamie Lee Curtis (Halloween, Everything Everywhere All at Once) s’apparente à un adieu aux armes pour son interprète principal. Pour ce faire, quoi de mieux qu’un spectacle pyrotechnico-rigolo de haute volée tout droit sorti d’un James Bond what the fuck ?
« - Est-ce que tu as déjà tué quelqu’un ? - Oui mais c’était des méchants ! »
Helen Tasker et Harry Tasker
Une « modernisation » dont le passage à la moulinette artificielle, affreusement hétérogène d’un plan à l’autre, massacre éhontément la photographie captée en Super35 de Russell Carpenter (Charlie et ses drôles de dames).
Soit floue et cireuse, soit trop nette et contre-nature (façon cel-shading près de 40% du temps), cette image à la texture photochimique anormalement « propre » (absente) puis fichtrement « sale » (envahissante) la seconde d’après, est agitée par un traitement en pilotage automatique… Qui touche aussi les contrastes (des niveaux de noir incohérents) et la carnation (de pâle à bronzée en un claquement de doigts). Étonnamment, certains détails fins perdurent naturellement de-ci de-là.
Pour le reste, la palette colorimétrique révisionniste (froide et non plus chaude) propose des teintes nouvellement audacieuses (la voiture de sport rouge, le front de mer turquoise des Keys de Floride), les sources lumineuses sont très vives par moments (cf. le feu de cheminée lors du strip-tease d’Helen) et la compression HEVC, avec un bitrate de l’ordre de 65 à 70 Mbps en moyenne, ne se fait pas griller sa couverture.
Ma fille chérie, ton père me dit que je me suis trop fait lifter ! Tu trouves que c’est vrai ?
Je crois que je me suis trompé de film, j’ai dû mettre A Scanner Darkly et non True Lies !
Le plastique c’est fantastique !
Alors qu’elle a toujours été fantastique (VHS comprise), cette turbulente bande-son propulsée par le score de Brad Fiedel (Terminator) profite d’une forte mise à niveau avec un engagement mémorable de la scène de hauteur (la voix lors de l’interrogatoire, les passages de jets, le tour en hélicoptère) et de plus d’espace pour respirer à l’arrière (le final avec le Harrier II).
Plus immersive que jamais, l’activité surround y est substantielle à la moindre incartade et la musique, qui profite d’une agréable fidélité des médiums, parfaitement répartie sur tous les canaux. Les dialogues sont toujours clairs, la dynamique loin d’être modeste et le canal LFE bien ferme (les explosions, les coups de feu, les moteurs à réaction).
Si ce n’est pour profiter de son drolatique doublage, aucune raison de favoriser la VF présentée en DTS-HD HR 5.1 car moins impactante et plus resserrée, elle n’assume que trop peu la double vie qu’elle est censée mener.
Titanic, Cœurs perdus en Atlantique
Provenance : France | Éditeur : 20th Century Studios | Date de sortie : 24 janvier 2024
Format vidéo
• Master intermédiaire : 4K
• Standard HDR : Dolby Vision
• Ratio : 2.35
Bande-son
• Anglais Dolby Atmos
• Anglais DTS-HD MA 2.0
• Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres
• Anglais
• Français
Artistique : 10 | Vidéo : 7.5 | Audio : 9.5
Southampton, 10 avril 1912. Le paquebot le plus grand et le plus moderne du monde, réputé pour son insubmersibilité, le « Titanic », appareille pour son premier voyage. Quatre jours plus tard, il heurte un iceberg. À son bord, un artiste pauvre et une grande bourgeoise tombent amoureux…
Un des plus grands films du 7e art dont l’histoire d’amour bouleversante, la véracité historique, le casting parfait (Leonardo DiCaprio, Kate Winslet), la reconstitution titanesque, les trucages saisissants de réalisme, l’effroi causé par le naufrage et la musique poignante redonnent vie à la légende du Titanic. Un chef-d’œuvre intemporel.
« Ça s’est passé il y a 84 ans, et je sens encore l’odeur de la peinture fraîche. Personne n’avait encore dormi dans les draps, la porcelaine n’avait encore jamais été utilisée. Le titanic était surnommé... Le paquebot de rêve, et il l’était, il l’était vraiment... »
Rose
Intégralement filmée sur pellicule 35 mm, la photographie du chef op’ Russell Carpenter a également subi les affres des algorithmes d’apprentissage profond même si dans le cas présent, ils ne dénaturent que rarement l’image livrée avec un bitrate moyen peu élevé de 48.38 kbps (la place est venue à manquer en dépit d’un disque UHD triple couche.
Alors oui, la netteté artificielle de certains figurants en arrière-plan et les quelques désordres dans la mise au point (c’est le problème quand les choses floues deviennent clairement définies) attirent l’œil, mais le niveau de détail (des SFX compris), inédit pour ce film, est dans l’ensemble fort appréciable (les gros plans sur les visages, les costumes d’époque). Les minuscules petzouilles sur la copie n’auraient cependant pas dû embarquer.
Bien sûr, la granulosité qui est en retrait sans pour autant visiter « le musée Grévin » (alors même qu’elle a été entièrement retirée lors de ce remaster avant d’être appliquée une fois le « nettoyage » achevé) fait s’éloigner légèrement la patine argentique, mais elle reste suffisamment prégnante pour ne pas en être chagriné outre mesure.
Quant aux technologies WCG et HDR, c’est dans un esprit conservateur qu’elles ont été appliquées… L’étalonnage un poil clarifié (même avec les teintes glaciales lors du naufrage) est généralement ancré dans l’espace colorimétrique Rec. 709 (hormis peut-être pour une poignée de bleus et lors de la séquence vintage) et peu d’informations nouvelles viennent visiter les hautes luminances (la lumière blanche ultra-solaire reste donc surexposée) malgré une brillance légèrement accrue (les chromes des voitures, les reflets au clair de lune).
Magistralement contenue avant de sérieusement dépoter lors de l’évènement dramatique, cette piste sonore Dolby Atmos idéalement équilibrée fait montre d’une dynamique redoutable, d’une spatialisation particulièrement ample, de voix nettes, d’une précision frappante (les vibrations et autres craquements de la coque métallique du navire), de graves qui se déchaînent (notamment lors de la collision avec l’iceberg) et d’effets terrifiants de réalisme (l’eau qui s’engouffre). En outre, elle propulse la musique de James Horner dans toute la cabine et use d’une verticalité toujours à-propos (comme l’arrivée de l’hélicoptère de Rose, le retentissement des sirènes de l’insubmersible et la visite de la salle des machines). Rend-elle plus que justice à ce mixage primé aux Oscars ? Oh que oui si ce n’est pour les deux lignes de dialogue portées disparues (à 2h11 et 2h37) !
Ne parvenant jamais à donner vie au paquebot par manque d’ampleur et de précision (les limites de la compression), la petite VF Dolby Digital 5.1 coule à pic alors même que son doublage s’incorpore bien à la bande-son originale.
Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia
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Bonjour, j’ai eu plusieurs coupure de son pendant le visionnage de la VF version cinéma de Aliens de l’ordre de 7 ou 8 dont une repérée à environ 41 min. Avec un lecteur pana ub450. Cela me parait pas très normal. Disque défectueux ?.
Rien eu de mon côté, peut-être plus un soucis de compatibilité dû au procédé de seamless branching. 🤔
Pas du tout d’accord !!!!!!!! L’image est superbe ! J’en ai mare de lire qu’il faut du grain sur un film . Je n’en vois pas quand je vais au cinéma.. C’est une superbe édition à acheter les yeux fermés.. quelques plans un peu trop verdâtres légers mais sur un écran géant avec protecteur c’est superbe !
Vous avez bien le droit de le penser, mais les problèmes vont bien plus loin que l’application d’un simple DNR. 😞
[…] de cet énième Alien (septième film de la saga, mais calé entre Alien, le huitième passager et Aliens, le retour) se concentre sur Rain (Cailee Spaeny, la jeune et brillante actrice déjà présente dans Civil […]
[…] Car comme par le passé, plus précisément lors de la première édition Arrow Films (qui refuse de bosser avec lui depuis) de L’Oiseau au Plumage de Cristal, le légendaire chef op’ s’est pris d’un violent révisionnisme colorimétrique. Vittorio Storaro, le James Cameron de la photographie (cf. l’article Aliens, Abyss, True Lies et Titanic – L’IA M’A TUER) ? […]