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- Heat, la nuit leur appartient
Provenance : France | Éditeur : 20th Century Fox | Date de sortie : 02 septembre 2022
Format vidéo
2160p24 – Ratio 2.40
HDR10 / BT.2020 – Encodage HEVC
Master intermédiaire 4K
Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Français DTS 5.1
Sous-titres
Anglais
Français

Artistique : 10 | Vidéo : 9.5 | Audio : 9.5
Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images (extraites d’une banque d’images libre de droits et du site caps-a-holic) servent d’illustration et ne peuvent être considérées comme représentatives de l’édition testée.
Matériel et condition de test (Config. HP : 5.1.4)
Diffuseur vidéo : Sony Bravia XR-65A95L (Professionnel HDR)
Sources : Oppo UDP-203 Audiocom Reference | Zappiti Reference
Enceintes : Sennheiser Ambeo Soundbar (DTS Neural:X), SVS SB-4000
ŒUVRE - Face-à-face de légende
Neil McCauley est un braqueur qui a de l’expérience. Il veille, au cours de ses vols, à ne pas commettre d’impairs. Lors d’une opération pourtant bien planifiée, un de ses complices tire sur deux vigiles. Ce double meurtre intéresse au plus au point le lieutenant Hanna, un pro aguerri qui ne vit que pour son métier. Après s’être rencontrés, chacun jure de mettre l’autre en échec.
Monument du polar américain réalisé par un Michael Mann (alors au sommet de son art) qui offrait au genre son point de non-retour, ce chef-d’œuvre intemporel artistiquement inattaquable (aussi bien dans le fond avec son scénario brillant inspiré d’une affaire criminelle des années 60 que dans la forme avec sa mise en scène à la sobriété millimétrée) voit s’opposer deux géants du cinéma transcendés (Al Pacino et Robert De Niro) qui, isolés de leurs congénères par des obsessions leur interdisant tout épanouissement personnel, n’ont que la solitude pour compagne. Et alors que la nuit, flics et bandits sont gris, la dualité mélancolique (deux revers d’une même pièce) qui finira par s’évaporer dans un fondu au noir lourd de sens, réprouve toute victoire par un fatalisme faisant écho aux maux de la société américaine. Profondément désabusé et empreint d’une poésie humaine déchirante, ce western urbain racé qui fait aussi parler la poudre (les fusillades sont encore aujourd’hui inégalées) aura su marquer l’histoire du cinéma. D’ailleurs, son influence se fait toujours plus importante au fil du temps (The Dark Knight et The Town pour n’en citer que deux)…
« Si tu veux faire de vieux os dans ce métier, sois libre comme l'air. Tout ce qui a pu prendre une place dans ta vie, tu dois pouvoir t'en débarrasser en trente secondes montre en main dès que tu as repéré un seul flic dans le coin. »
Neil McCauley
IMAGE - Sur les cimes d'une ville noire
Dans un L.A. de noir vêtu capté en 35 mm en objectif large, le transfert UHD HDR10 dont le master 4K avait été supervisé par le metteur en scène lui-même en 2017 (la Director’s Definitive Edition déjà parue sur support Blu-ray) avant qu’il n’avalise la plage dynamique « élevée » de la présente sortie, choie comme jamais l’élégante photographie de Dante Spinotti… Et tant pis si les ajustements opérés (le nouvel étalonnage de 2017 et la baisse de luminosité de 2022) ne sauront pas du goût de tout le monde. Notez que dans le cadre de mon test, les comparaisons ont été effectuées avec le disque HD de 2009 (encodé en VC-1)… Avant les récentes modifications donc.
L’apport de définition frappe dès les premières secondes (les détails en arrière-plan, la finesse accrue des textures), la patine argentique conserve toute sa belle densité, l’image a été nettoyée avec précision et les traces compressives sont de l’histoire ancienne (malgré un bitrate moyen de seulement 40.6 Mb/s). Quant au cadrage, à peine resserré, il corrige la géométrie du cadre par un léger étirement horizontal.






Autrement plus sombre avec une luminance moyenne de 49 cd/m² et des pics ne dépassant guère les 130 nits (les gyrophares et l’éclairage nocturne), l’image répand à présent une détresse sourde qui sied bien mieux au propos. Les nuits américaines oniriques aux ciels grisonnants et aux noirs d’encre font montre d’un travail exemplaire sur les ombres (soigneusement ajustées) et les séquences diurnes, à la brillance très limitée, sont volontairement affadies pour s’harmoniser avec la morosité ambiante. De fait, l’empreinte du ciné US des 70’s est plus présente que jamais.
Puis il y a les couleurs, moins froides (des blancs chauds à souhait) et aux teintes bleutées plus affirmées quand présentes (notamment lors du plan iconique inspiré du tableau Pacific de Colville), qui en plus d’exclure les précédentes dérives magenta, profitent d’une carnation plus saine et de teintes plus profondes (la carrosserie verte du camion bélier, la tenue jaune d’une serveuse, la peinture rouge des blocs béton lors de l’ultime partie de cache-cache).

SON - Je suis ce que je poursuis
Pourvue d’une spatialisation remarquable et d’une gamme dynamique éprouvante (le réalisme des coups de feu, le trafic aérien), la VO proposée en DTS-HD MA 5.1 livre avec beaucoup de minutie un mixage faussement tranquille qu’une violence saisissante vient ponctuellement ébranler (cf. la fusillade faisant suite au braquage).
Les ambiances urbaines (la circulation routière) et/ou atmosphériques sont sans cesse magnifiées dans l’espace acoustique, la clarté des dialogues n’est jamais sacrifiée même lorsque le chaos résonne, le score épuré d’Elliot Goldenthal (ainsi que les intrigues auditives de Moby, U2 ou encore Lisa Gerrard) est méticuleusement ventilé et la descente dans le bas du spectre (la détonation de la charge explosive lors du braquage du fourgon blindé, l’impact des fusils mitrailleurs, le réacteur des avions) est des plus ébouriffantes.
En deçà en terme d’ampleur (des tirs moins impactant et des basses plus timides) et d’immersion (une scène arrière moins animée due à une compression audible), la VF DTS 5.1 mi-débit ne saurait rivaliser avec sa consœur anglaise.
Malgré l’absence d’une bande-son Dolby Atmos, activer un DSP de virtualisation permet de profiter d’une verticalité certaine lors des passages en hélicoptère (le mouvement des pales) et lors du final à l’aéroport. N’hésitez donc pas !
CONCLUSION - Arrête-moi si tu peux
Grand film existentiel qui vivra pour l’éternité dans l’inconscient des spectateurs qui en auront été les témoins, l’horlogerie suisse cinématographique confectionnée par le perfectionniste « Super-Mann » dévoile en 4K Ultra HD tous les engrenages (des prestations A/V supervisées par son maître orfèvre en personne) qui contribuent à maintenir intact sa légendaire perfection !

Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia
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