Provenance : France | Éditeur : Warner Bros. | Date de sortie : 02 octobre 2024

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français Dolby Atmos

Sous-titres
Anglais
Français

Furiosa: Une saga Mad Max
5/5

Artistique : 9.5 | Vidéo : 10 | Audio : 10

Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images figurant dans l’article ne sont pas à 100% représentatives de l’édition testée même si issues de screenshots.

Matériel et condition de test (Config. HP : 5.1.4)
Diffuseur vidéo : Sony Bravia XR-65A95L (Dolby Vision sombre)
Sources : Oppo UDP-203 Audiocom Reference | Zappiti Reference
Enceintes : Sennheiser Ambeo Soundbar Max (Dolby Atmos), SVS SB-4000

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ŒUVRE - Woman vs. Wild

Alors que le monde s’écroule, la jeune Furiosa tombe entre les mains d’une horde de motards dirigée par le seigneur de la guerre Dementus. En traversant le Wasteland, ils tombent sur la Citadelle présidée par l’Immortan Joe. Alors que les deux tyrans se battent pour la domination, Furiosa doit survivre à de nombreuses épreuves pour trouver le moyen de rentrer chez elle.

Continuant de décliner ses obsessions tout en se réinventant une 5e fois, la mythique saga Mad Max débutée dans les années 80 reprend sa route dans le Wasteland de Fury Road, en construisant un monde superbement vaste et des enjeux émotionnels autrement plus profonds.

Et s’il ne renouvelle pas le trip motorisé à la vélocité folle de son aîné, à raison au vu de l’ouverture de ses horizons, ce péplum mythologique post-nuke découpé en plusieurs chapitres est tout aussi généreux dans tout ce qu’il propose, même s’il laisse sur le bas-côté certaines pistes narratives.

Plastiquement superbe malgré une étrangeté numérique plus marquée que par le passé, il faut dire aussi que la mise en scène favorise de furieuses envolées à la précédente métronomie du montage, il suit une magnétique Anya Taylor-Joy dans sa vengeance viscérale contre un magnifiquement pathétique Chris Hemsworth… Non sans croiser de virtuoses scènes d’action motorisées parvenant une nouvelle fois à se démarquer de ses prédécesseurs.

Quand Ben-Hur visite le garage de Mad Max 2l’Homère australien continue d’écrire sa légende où le jardin d’Eden brûle avant que l’Apocalypse ne se termine dans le silence. À 79 ans, il n’est visiblement pas prêt de lever le pied !

« Alors que le monde s'effondre autour de nous, comment devons-nous affronter ses cruautés ? »

IMAGE - Destriers mécaniques

Là où Fury Road avait été tourné en 2.8K et terminé en 2K, Furiosa a été capté en 6.5K et 8K avant finalisation en 4K. Un saut technologique plus que déterminant au vu de la stylisation indubitablement extrême de la photographie (signée Simon Duggan) que le présent transfert UHD Dolby Vision, avec son solide bitrate moyen de 56 Mbps (et des pics à 87.3 Mbit/s), expose dans toute sa magnificence. Très loin derrière, son homologue Blu-ray n’est jamais en mesure de repousser ses limites pour rouler aux côtés de cette grandiloquence visuelle.

La texture granuleuse (moins grossière qu’en HD) quasi absente en salle fait un retour triomphant (serait-ce un ajout pour la sortie vidéo ?), le cadre large regorge d’encore plus de détails (les textures de peau, les peintures de guerre, les dégâts sur les véhicules) et la résolution accrue est tellement évidente (la netteté de l’arrière-plan est proprement inexprimable) que zapper sur le disque HD fait prendre conscience de l’écart monstre pouvant exister entre les deux supports (il semble terriblement mou en comparaison alors que ce n’est assurément pas le cas).

La colorimétrie hautement saturée (des teintes pop brûlantes) exploite pleinement le WCG afin que les primaires insolentes venant éclabousser le désert sépia affichent une vibrance hors-norme et les contrastes, particulièrement audacieux, profitent à la pénombre (nettement mieux délimitée de par des noirs densifiés) comme à la clarté (des hautes luminances largement mieux écrêtées aux blancs méchamment percutants). Et grâce à un MaxCLL mesuré à 1102 nits (un Average Peak Nits de 506 nits cd/m²), les sources lumineuses brillent d’un (vif) éclat grandi… De fait, les explosions, flammes et autres reflets sur les surfaces métalliques sont un véritable festin pour les yeux !

Mais alors que cette présentation s’impose comme la DÉMONSTRATION ULTIME des (énormes) bienfaits du support, voilà que la « Tinted Black & Chrome Edition » (une exclusivité aux éditions Fnac), dernière variante en date finalisée par George Miller en personne (qu’il avoue adorer regarder en ouverture de programme), arrive sans prévenir pour ébranler toutes nos convictions*…

* Dans la mesure où les couleurs jouent un rôle majeur dans l'appréhension des destins croisés de Furiosa et Dementus. Tout d'abord du côté de l'ange vengeur où l'innocence verdoyante de la nature, confrontée à la brutalité rouille de la violence mécanique, disparait sans retour à l'issue de sa quête dans le feu noir scintillant de ses yeux (puisque nul doute qu'à la suite de Fury Road, elle ne sera qu'un autre Immortan Joe). Puis du côté de l’aspirant Karl Marx (le fécondateur du mal ayant violé l'enfance d'une « pleine de vie »), l'homme drapé d'une cape en parachute, dont les changements de teintes représentent la corruption du pouvoir... Blanche au départ car plein de bonnes intentions et vu comme un Messie par son troupeau de motards. Rouge par la suite car « illuminé » par un fumigène (tout sauf divin) amorçant sa cupidité. Et enfin grisâtre car infecté par la suie de son âme de conquérant. De la pureté à la noirceur, des flammes aux cendres, la première deviendra mythe (sans chercher à le devenir) quand le second tombera dans l'oubli (lui qui voulait entrer dans la légende). La messe est dite : ainsi soit-il...

Car ouvrant les portes du Valhalla au plus grand préquel de tous les temps de manière à ce qu’il puisse devenir le mythe qu’il sait être, elle masque ses quelques défauts graphiques* (CGI et intégrations parfois visibles) dans un noir et blanc macabre tout en faisant naître çà et là de petites touches de couleur (très désaturées quelquefois) faisant sens dans chacun des chapitres contés (comme la végétation dans « Le pôle de l’inaccessibilité » ou les réminiscences rouges dans « Les leçons de la désolation ») et lors des nuits en extérieur (plongées dans une ambiance légèrement bleutée). Hormis pour la nature dont la pêche et son noyau (toujours colorés) symbolisent l’immortalité et la renaissance, le vent de l’espoir ne souffle plus pour les hommes dans cette proposition où la vie s’est éteinte bien avant le lever de rideau. Plus pessimiste, tu meurs.

L’intensité des éclairages y est décuplée (la brillance des carrosseries est juste invraisemblable), l’image se fend d’un piqué davantage révélateur (notamment sur les visages taillés à coups de serpe de plusieurs des protagonistes) et la granularité, plutôt discrète dans la version standard même si manifeste, est ici beaucoup plus palpable pour un rendu poisseux qui lui sied à merveille. Devant une telle réussite artistique (plus raccord avec les passages de Fury Road diffusés lors du générique de fin), difficile de nier que Furiosa se doit d’être vécu en priorité dans ses habits d’ombre.

* Défauts graphiques s'il en est puisque lors d'une interview, le réalisateur a mentionné qu'il s'agissait d'une volonté artistique afin que les cascades irréalisables en live puissent se détacher car faisant partie inhérente du mythe... L'homme étant capable de faire la différence entre le réel et le fantasme collectif. À méditer ! 
Furiosa: Une saga Mad MaxFuriosa: Une saga Mad Max

SON - De bruit et de fureur

Énergisant et bien évidemment pourvu du sound design mémorable de la franchise, ce mixage Dolby Atmos sous 16-bit (une VO de 3397 kbps et une VF de 3372 kbps) à la dynamique démente et aux effets fracassants en a autant sous le capot que celui de Fury Road même si l’action y est moins omniprésente. En contrepartie, il fait monter la tension (un assaut auditif croissant) et développe considérablement les sonorités du Wasteland (comme sur la Terre Verte et à Pétroville).

Les (rares) dialogues qui ne transitent pas seulement par le canal central sont d’une grande clarté alors même que l’apocalypse résonne tout autour (il en est de même dans notre langue malgré un doublage peu convaincant), la séparation des canaux est exemplaire avec une précision acoustique de tous les instants et les battements implacables du canal LFE sont d’une autorité incroyable (cf. les moteurs de la « moto tonnerre » et du « Porte-Guerre »).

La verticalité est propulsée par son inexorable présence (les projectiles des lance-fusées, les mégaphones montés sur la « prison car », les mouches dans les souterrains putrides, les échos dans la Citadelle, les poulies et autres chaînes dans la « Maison des Saints Moteurs », l’attaque des « flying warriors », les innombrables bruits de tôle froissée, les survols de corbeaux, la tempête de sable, etc.), la scène surround captive tout du long en passant la seconde dès que la narration l’exige (notamment au Moulin à Balles) et le score viscéral de Junkie XL, dont le volume a été rehaussé par rapport au mix ciné, conquiert l’espace avec une ampleur prodigieuse. Une expérience d’enfer pour un TOP DÉMO déjà inscrit dans la légende !

CONCLUSION - Soyez témoins !

Furieusement apocalyptique mais aussi profondément romanesque, ce nouvel épisode de la saga post-nuke de référence Mad Max ne rate pas son allumage sur support 4K Ultra HD (contrairement à sa traversée du désert au box-office). Ses prestations A/V de pointe évitant les problèmes mécaniques, foncez toutes affaires cessantes sur les Terres Dévastées !

Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia

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KillerSe7ven
Administrateur
30 jours

Superbe test. J’ai bien aimé les quelques élans lyriques bienvenus et à l’image du mythe. Belle analyse. Je reste curieux pour la version noir et blanc comme pour Godzilla. Bravo !

KillerSe7ven
Administrateur
29 jours
Répondr à  le loup celeste

Franchement ça me ferait vraiment chier que Miller n’arrive pas au terme de son projet en faisant un troisième et dernier opus !

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