Bienvenue dans Le Bazar des 4K Ultra HD, votre rendez-vous mensuel pour tout savoir sur les dernières sorties du format 4K et l’expérience visuelle et sonore qu’elles offrent. Né de la passion de son auteur pour les supports physiques et de son désir de partager avec vous les plaisirs du cinéma à la maison dans sa forme la plus aboutie, chaque numéro est l’occasion pour le loup celeste de tester et évaluer les prestations audio/vidéo de nombreux disques parus en France et à l’international, vous guidant à travers les subtilités du HDR, les nuances du WCG et l’immersion des bandes-son 3D.

Que vous soyez un cinéphile aguerri à la recherche des meilleures éditions du marché ou un amateur souhaitant maximiser son installation home-cinéma, suivez les recommandations avisées de notre expert et préparez-vous à être émerveillé par une qualité d’image et de son que vous pensiez jusqu’à présent réservée aux salles de cinéma. Bonne lecture et profitez pleinement de chaque numéro à venir ! #WeLovePhysicalMedia 📀✨

Logo 4K Ultra HD

Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation.

Diffuseur vidéo (QD-OLED 4K) : Sony Bravia XR-65A95L
Lecteur universel : Oppo UDP-203 Audiocom Reference
Lecteur multimédia : R_volution PlayerPro 8K Signature Edition
Enceintes (7.1.4) : Sennheiser AMBEO Soundbar Plus, SVS SB-4000

Modes de l’image : Professionnel (SDR ou HDR) | Dolby Vision sombre | IMAX Enhanced
Modes d’écoute : Dolby Atmos | Dolby Surround | DTS:X | DTS Neural:X

Sommaire

Master and Commander: De l'autre côté du monde

Provenance : États-Unis | Éditeur : 20th Century Studios | Date de sortie : 05 août 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.40
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français (parisien) Dolby Digital 5.1

Sous-titres
Anglais
Français

Master and Commander: De l'autre côté du monde
4.5/5

Artistique : 10 | Vidéo : 9.5 | Audio : 9

ŒUVRE – Une fresque navale magistrale tirée des romans de Patrick O’Brian, où le H.M.S Surprise fend les flots dans une reconstitution époustouflante. Entre tempêtes rugissantes, tactiques de guerre affûtées et duels maritimes haletants, cette odyssée martiale nous embarque dans un jeu de stratégie grandeur nature mené par le Capitaine Jack Aubrey (un Russell Crowe impérial). Et tendu comme un cordage en pleine rafale, ce très grand spectacle ne perd jamais le cap. À l’abordage !

IMAGE – Restaurée à partir d’éléments originaux (mais lesquels ?), cette traversée visuelle qui tient bon la barre révèle des détails affinés, notamment dans les textures des uniformes, et des ombres davantage travaillées du fait de l’apport du Dolby Vision. Peu de couleurs flamboyantes, palette volontairement sourde oblige, mais quelques éclats vifs (liés aux bougies et aux lanternes) percent comme des signaux dans la brume. Face au grain et à la fumée, la compression reste imperturbable.

SON – Dès les premiers souffles du vent, la VO Atmos hisse les voiles, plongeant l’auditeur dans une mer sonore 3D férocement agitée. Chaque craquement de plancher, chaque vague, chaque ordre hurlé par l’équipage fuse d’un canal à l’autre tel un boulet de canon bien placé. La partition, aussi majestueuse qu’un trois-mâts en pleine tempête, enveloppe l’action. Jadis féroces, la dynamique et les basses voguent désormais en eaux plus calmes. Au large, la VF lossy a préféré jeter l’ancre.

Le Ministère de la Sale Guerre

Provenance : États-Unis | Éditeur : Lionsgate Films | Date de sortie : 25 juin 2024

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos

Sous-titres
Anglais

Le Ministère de la Sale Guerre
4/5

Artistique : 7.5 | Vidéo : 9.5 | Audio : 9.5

ŒUVRE – Dans ce pastiche musclé d’Inglourious Basterds, Guy Ritchie (Snatch, The Gentlemen) joue les saboteurs du grand récit historique en carburant à l’esbroufe. Ça flingue, ça ricane et ça swingue au côté d’une escouade “non gentleman” (faisant passer James Bond pour un stagiaire) au style so british, même si ça tourne un peu à vide parfois. Mais puisque l’élégance y côtoie la baston pour mieux s’en prendre aux convenances, sourire en coin par-desssus le marché, on fera avec !

IMAGE – Captée en 8K et finalisée en 4K, voilà une présentation UHD digne d’un rapport classé top secret : netteté chirurgicale venant tirer au clair chaque détail, palette colorimétrique somptueuse enrichie par le WCG (les ambiances orangées) et contrastes calibrés par un HDR de haute précision (les reflets aquatiques, la pénombre, les explosions). Néanmoins, la montée en résolution révèle tout, y compris la médiocrité de certains CGI (comme quelques flammes), briefés à la hâte.

SON – Bienvenue au Ministère du chaos sonore, là où les balles sifflent, la scène arrière s’enflamme, les basses tabassent (une décharge physique dans l’infra) et la verticalité a le sens du spectacle (une vraie embuscade aérienne). Christopher Benstead flirte avec Morricone sans jamais l’épouser quand les dialogues, entre punchlines et tensions verbales, restent intelligibles même lors des fusillades à bout portant. La guerre acoustique est totale, bien loin du pétard mouillé soufflé par Prime Video.

The Innkeepers

Provenance : Royaume-Uni | Éditeur : Second Sight | Date de sortie : 25 août 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.35
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Anglais

The Innkeepers
4.5/5

Artistique : 8 | Vidéo : 10 | Audio : 9

ŒUVRE – Alors que chaque craquement devient une énigme, Ti West transforme le Yankee Pedlar Inn en piège mental où les chapitres s’ouvrent comme des portes qu’on aurait préféré laisser closes. Et si l’humour sert d’encens pour masquer la peur, l’angoisse rampante s’installe comme un client indésirable. Une descente dans l’invisible où les visions, jamais tout à fait sûres mais tapissant les murs de notre mémoire, nous font vaciller dans l’incertitude… qui hante bien après le générique.

IMAGE – Validée par le réalisateur, cette nouvelle restauration 4K est fidèle à l’esthétique douce et discrète voulue par lui et son chef op’. Le rendu HDR/WCG reste atténué mais précis, avec des noirs imposants et une carnation volontairement terne. Même si plus perceptibles, les détails fins sont volontairement nivelés pour préserver une texture résolument organique (le grain), bien aidée par l’encodage de FiM. Du très solide qui préfère le spectre du naturel à l’éclat du spectaculaire.

SON – Aussi feutrée que pénétrante, cette bande-son convertit chaque grincement de porte en frisson spectral. Les voix sont limpides, parfaitement intégrées à une spatialisation délicieusement orchestrée. Le canal LFE pulse avec subtilité pour tourmenter le mixage sans jamais saturer l’espace. La dynamique, électrisante, joue avec les fréquences (comme Claire avec son amplificateur) afin de mieux réveiller les esprits. Quant aux surrounds, ils frémissent dans les entrailles de l’hôtel.

Daybreakers

Provenance : Australie | Éditeur : Umbrella Entertainment | Date de sortie : 06 août 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.35
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 2K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Anglais DTS-HD MA 7.1

Sous-titres
Anglais

Daybreakers
4/5

Artistique : 7 | Vidéo : 9 | Audio : 9.5

ŒUVRE – Dans un monde où l’humanité se fait presser comme une bouteille de jus de sang bio, les frères Spierig revitalisent le mythe vampirique entre dégénérescences bestiales et capitalisme hémoglobiné. Un concentré de fantastique nerveux, saignant et malin, qui vient à ressusciter l’âme des séries B d’antan avec un Ethan Hawke en Dracula corporate et un Willem Dafoe au pieu bien placé. Mais trop court pour mordre à pleines dents dans son univers, il nous laisse sur notre faim.

IMAGE – Stylisée à l’extrême, la photo désaturée trouve une nouvelle jeunesse de par l’apport du WCG et du HDR, sublimant la profondeur des noirs, l’ambiance glaciale des teintes et la vivacité des lumières urbaines. L’aliasing des précédentes éditions (4K Ultra HD US compris) a brûlé au soleil, et l’encodage Fidelity in Motion favorise la respiration d’un grain 35 mm pleinement retrouvé. Loin du piqué artificiellement renforcé de l’ancien Blu-ray, cette version préfère la finesse à l’artifice.

SON – Misant autant sur les effets/ambiances spatialisés avec générosité (les surrounds encerclent comme une patrouille vampirique en chasse) que sur les voix, toujours audibles même au cœur des attaques, ce mix Dolby Atmos nous traque dans chaque recoin comme un vampire affamé en open space. La dynamique a du punch, les basses grondent violemment, et l’activité verticale fait voltiger balles, explosions et chauves-souris dans un ballet nocturne particulièrement létal.

L'Enfer du devoir

Provenance : France | Éditeur : L’atelier d’images | Date de sortie : 19 août 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Français DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Français

L'Enfer du devoir
4.5/5

Artistique : 9 | Vidéo : 9.5 | Audio : 9.5

ŒUVRE – Mesdames et messieurs du jury cinéphile, je plaide en faveur de L’Enfer du devoir, ce brûlot judiciaire où Friedkin (L’Exorciste) expose les rouages d’une cour martiale plus loyale à l’État qu’à la vérité. Car dans ce tribunal transformé en champ de bataille moral, là où Samuel L. Jackson tire à vue sur nos certitudes, la justice ne peut que vaciller face à la guerre, celle dont nul ne peut ignorer qu’elle ne connaît pas de règles d’engagement claires. Verdict : coupable d’excellence.

IMAGE – Cette édition propose une restauration 4K native tirée du négatif original 35 mm, sublimée par un étalonnage HDR10 (DV aux States) d’une précision tactique. Le rendu visuel impressionne par sa définition chirurgicale, sa stabilité et sa profondeur. Les couleurs, vibrantes et parfaitement calibrées (les teintes terreuses), ne montrent aucune faiblesse sur le théâtre d’opération. Les noirs gagnent en nuance sans jamais capituler, et les hautes luminances frappent fort. Grain uniforme.

SON – Pour un drame essentiellement cloîtré dans une salle d’audience, la VO DTS-HD MA 5.1 déploie une dynamique saisissante et une spatialisation exemplaire. Les ambiances enveloppent l’espace avec précision, et les scènes de combat rivalisent avec La Chute du faucon noir de par un canal LFE guerrier et une répartition optimale des effets pyrotechniques. Les dialogues sont nets et la partition fidèle. Même si en retrait, la VF lossless reste opérationnelle. Doublage monotone.

Conjuring: Les Dossiers Warren

Provenance : France | Éditeur : Warner Bros. | Date de sortie : 10 septembre 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.40
HDR10 | BT.2020
Encodage HEVC | DI 2K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Français Dolby Digital 5.1

Sous-titres
Anglais
Français

Conjuring: Les Dossiers Warren
4/5

Artistique : 8 | Vidéo : 8 | Audio : 10

ŒUVRE – Un cauchemar millimétré signé James Wan (Saw, Malignant), où même les silences deviennent une menace. Véritable hommage au cinéma d’épouvante classique (de L’Exorciste à Amityville), ce « train fantôme » ne déraille jamais, soutenu par une mise en scène chirurgicale, des apparitions insidieuses et une tension crescendo. Les Perron n’ont pas seulement emménagé dans une maison hantée, ils ont ouvert la porte de l’Enfer ! Franchirez-vous le seuil de l’effroi ?

IMAGE – Toujours fidèle à l’esthétique hantée de John R. Leonetti, The Conjuring conserve sa patine lugubre, rehaussée ici par un HDR10 qui accentue les contrastes. Les rouges saignent mieux, les ombres frémissent plus fort, et les textures gagnent en netteté, surtout en gros plan. Pas de DV, mais un encodage HEVC solide pour un transfert UHD qui, avec sa clarté accrue, scrute les recoins du cadre à la recherche de l’invisible. Mais malédiction, des dérives violines sont observées ça et là.

SON – Si la VF lossy est exorcisée de sa pleine puissance, la VO DTS-HD MA 5.1 invoque une bande-son infernale, à la fois feutrée et furieuse. Les effets circulent comme des esprits dans les murs, les basses grondent telle une menace sourde, et les surrounds murmurent à l’oreille comme une entité familière. Chaque souffle, chaque craquement, chaque vol d’oiseau, chaque bris de verre nous cloue au fauteuil. Sans mix Atmos par choix du réal, convoquer un DSP 3D n’est pas dénué de pertinence.

Cabal (1990)

Provenance : France | Éditeur : ESC Films | Date de sortie : 07 mai 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1 (Director’s Cut)
Anglais DTS-HD MA 2.0
Français DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Français

Cabal
3/5

Artistique : 5 | Vidéo : 8 | Audio : 7

ŒUVRE – Clive Barker voulait nous ouvrir les portes de Midian, mais les producteurs ont préféré les refermer à coups de ciseaux. Reste un carnaval de créatures fascinantes, hélas tronqué par un montage chaotique laissant plus de monstres en coulisses que sur scène. Et si Cronenberg en tueur psy vole la vedette, le scénario est aussi confus qu’un Nocturne en pleine crise d’identité. L’ambition est là, l’exécution beaucoup moins. Une fresque gothique culte… malheureusement amputée.

IMAGE – Cette présentation DV magnifie les contrastes entre les mondes humains et monstrueux, révélant Midian dans toute sa splendeur crépusculaire. Les couleurs éclatent (rouges ardents, verts tranchants), les détails sont plus finement restitués (maquillages, décors) et les noirs, abyssaux, sculptent chaque plan. Inédite, la source 4K de la DC (aux séquences exclusives soigneusement upscalées et étalonnées) reste cohérente malgré des variations de grain et de piqué.

SON – Les pistes audio reprennent les standards déjà connus : deux DTS-HD MA 2.0 frais et précis, et un 5.1 anglais plus ample, qui donne corps aux ambiances et aux envolées mélodiques de Danny Elfman. Là où la stéréo offre une écoute plus chirurgicale, la proposition multicanale joue la carte du spectacle (la présence arrière et le punch des basses), sans atteindre toutefois des sommets (la monotonie de la dynamique et les distorsions). Sur la Director’s Cut, la VF est fatalement morcelée.

Massacre à la tronçonneuse (2003)

Provenance : États-Unis | Éditeur : Arrow Films | Date de sortie : 26 août 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 7.1
Anglais DTS-HD MA 5.1
Anglais DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Anglais

Massacre à la tronçonneuse (2003)
4.5/5

Artistique : 8 | Vidéo : 9 | Audio : 10

ŒUVRE – Michael Bay produit, Leatherface exécute, et le spectateur se fait découper les nerfs avec une précision sadique. Toujours inspiré par Ed Gein, le Boucher de Plainfield, ce remake du classique de 1974 nous plonge dans une horreur moite et viscérale, où chaque cri résonne comme une lame sur la chair. Pas de second degré chez les Hewitt, juste un cauchemar brut, sans anesthésie. Dans ce slasher contemporain, la seule chose qui survit, c’est l’odeur du cuir humain.

IMAGE – Numérisation du négatif 35 mm en 4K/16 bits, étalonnage Dolby Vision et contrôle qualité affûté de l’encodage : une restauration UHD qui scie dans le détail. L’image gagne en finesse (pénombre comprise) et la palette colorimétrique, aussi désaturée que maladive, révèle des nuances verdâtres une fois le carnage amorcé. La définition atteint le seuil du malaise, le grain (plus palpable lors des archives) n’est plus sujet au DNR, et la lumière crue est encore plus écrasante.

SON – Une piste DTS-HD MA 7.1 qui tranche dans le vif avec une spatialisation redoutable : insectes stridulants, ruissellements inquiétants et cliquetis métalliques s’infiltrent de partout. Les surrounds sont exploités avec brio, les effets directionnels (coups de feu, tronçonneuse vrombissante) surgissent avec violence, tandis que les basses, profondes et anxiogènes, font vibrer les murs comme si Thomas(sacre) rôdait dans la pièce d’écoute. Version 5.1 moins vive et immersive.

Massacre à la tronçonneuse: Le Commencement

Provenance : Royaume-Uni | Éditeur : Arrow Films | Date de sortie : 25 août 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 7.1 (Unrated Cut)
Anglais DTS-HD MA 5.1 (Unrated Cut)
Anglais DTS-HD MA 2.0 (Unrated Cut)
Anglais DTS 5.1 (Theatrical Cut)
Anglais DTS 2.0 (Theatrical Cut)

Sous-titres
Anglais

Massacre à la tronçonneuse: Le Commencement
4/5

Artistique : 7 | Vidéo : 9 | Audio : 9.5

ŒUVRE – Plus gore que son prédécesseur mais moins malaisant, ce bain de sang nihiliste découpe les corps autant que les nerfs de par sa mise en scène gritty et son rythme infernal. Le scénario qui creuse la folie et la cruauté des Hewitt érige le faux shérif timbré de R. Lee Ermey (l’inoubliable sergent instructeur de Full Metal Jacket) en icône sadique, et chaque mise à mort est une démonstration de barbarie. Une préquelle qui ne fait pas dans la dentelle, mais dans la chair vive.

IMAGE – Douceur nostalgique du 16 mm de Hooper, brutalité de la granularité et jaunes texans fiévreux : un transfert UHD Dolby Vision (tiré du 35 mm original) crasse et stylisé à l’encodage béton. Ultra-contrastée, la photographie tranche mieux dans l’ombre. Souvent capricieux, le grain est nettement mieux maîtrisé. Sciemment maladive, la palette colorimétrique gagne en toxicité. Et même si intentionnellement atténué, le piqué bénéficie d’une meilleure découpe des textures.

SON – Une ouverture frontale incandescente, des effets circulaires chirurgicalement spatialisés et une ambiance oppressante qui s’étend comme une nappe de brouillard. L’arrière s’active avec brio, surtout à l’abattoir, où le mix réveille l’écho des lieux. Le LFE vrombit comme une tronçonneuse au repos, les médiums sont charnus, et les aigus limpides. Du premier cri au dernier souffle, en 5.1 comme en 7.1 (plus ouverte), l’encodage DTS-HD MA sculpte la tension avec précision.

Shutter Island

Provenance : France | Éditeur : Paramount Pictures | Date de sortie : 24 septembre 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.35
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 2K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Français Dolby Digital 5.1

Sous-titres
Anglais
Français

Shutter Island
4.5/5

Artistique : 9.5 | Vidéo : 8.5 | Audio : 9

ŒUVRE – Dans les brumes de Shutter Island, Scorsese (Killers of the Flower Moon) orchestre un labyrinthe mental où chaque couloir sème le doute. DiCaprio (Once Upon a Time… in Hollywood) nous entraîne dans un rêve éveillé aux contours dérangeants et l’île, théâtre d’une paranoïa savamment distillée, suinte le malaise à chaque plan. Les illusions s’empilent, les vérités vacillent, et le spectateur devient patient malgré lui. Tel un souvenir incertain, ce thriller psychologique entête.

IMAGE – Sans atteindre la netteté clinique, ce transfert 4K qui gagne en précision (le grain 35 mm) est empreint d’une élégante folie ambiante. Les visages hagards se creusent, les falaises s’effritent, et l’île respire dans ses moindres textures (cf. les panoramas chargés de malheur). Le Dolby Vision sculpte les ombres comme des souvenirs enfouis, entre noirs denses et blancs (expressionnistes) maîtrisés, et les teintes s’enflamment lors des blessures de l’esprit. De rares échos compressifs.

SON – Si l’œuvre méritait une immersion acoustique digne de ses hallucinations, c’est du solide mix d’origine DTS-HD MA 5.1 qu’il faudra se contenter. Aucune piste 3D donc, mais un enveloppement horizontal qui nous garde enfermé dans l’asile. Les dialogues sont nets, les effets subtilement menaçants, et la partition oppressante joue les geôliers sonores. Quant à la tempête, elle permet au canal LFE de s’en donner à cœur joie. Moins intense, la VF Dolby Digital 5.1 n’est qu’un simulacre.

Lilo & Stitch (2025)

Provenance : France | Éditeur : Disney | Date de sortie : 24 septembre 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français Dolby Digital Plus 7.1

Sous-titres
Anglais
Français

Lilo & Stitch (2025)
4/5

Artistique : 7.5 | Vidéo : 9.5 | Audio : 9

ŒUVRE – S’il cajole plus qu’il ne chamboule, ce remake live action du classique Lilo et Stitch réussit à capturer son esprit espiègle tout en lui offrant une nouvelle vague d’émotion. Stitch reste un gremlin adorable, Lilo une tornade de tendresse, et la culture hawaïenne se voit approfondie pour une représentation plus juste et vibrante de l’âme d’Ohana… qui signifie « famille ». Là où l’animation vibrait comme un ukulélé sous les étoiles, ici on danse sur des cordes plus douces. Tendre et fidèle.

IMAGE – Ce transfert UHD Dolby Vision surfe sur une vague technique maîtrisée : fourrure de Stitch plus nette, contrastes mieux maîtrisés (des noirs plus profonds et des hautes lumières aux détails préservés), et palette tropicale qui fait danser les bleus océaniques et verts végétaux (une meilleure saturation) sans virer au cartoon. D’une précision presque tactile, la finesse des textures ne cache rien des coutures entre numérique et pratique. Plus tamisé, l’éclairage intérieur gagne en intimité.

SON – La VO Atmos fait bondir l’expérience 626 dans tous les sens : verticalité, immersion, et effets galopants à la clé. L’évasion cosmique et la scène de surf « Earthbound » exploitent l’espace sonore comme un déferlement plongeant. Les ambiances extérieures débordent de vie, la dynamique est ensoleillée, les dialogues ne se noient pas, et la musique hawaïenne vibre comme un Kamaka dans un coquillage. Dommage que la VF, plate comme une planche sans houle, reste au ras des palmes.

Future Cop

Provenance : Royaume-Uni | Éditeur : 101 Films | Date de sortie : 21 avril 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.78
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Digital 2.0

Sous-titres
Anglais

Future Cop
1.5/5

Artistique : 4 | Vidéo : 3 | Audio : 5

ŒUVRE – De la TechNoir discount avec supplément nostalgie involontaire, tel un Terminator (dans l’intention) aux circuits grillés. Le gros bras du futur (un flic à l’air stoïque) patrouille dans les clichés, avec plus de bugs que de balles, et les punchlines rouillées, qui se veulent badass, tombent à plat. Quant aux SFX, on dirait qu’ils ont été bricolés dans le garage de papi, avec passion mais sans niveau à bulle. Bancale mais pleine d’élan, cette série B artisanale fonce dans le mur avec enthousiasme.

IMAGE – Issu d’un scan 4K du négatif 35 mm avant d’être massacré à coups de scalpel numérique, ce transfert UHD Dolby Vision affreusement bidouillé semble avoir été flingué par Max Headroom. Une bavure visuelle de tous les instants, où la douceur du cadre laisse place à un affûtage agressif (contours artificiellement renforcés). Colorimétrie refroidie sans subtilité, granularité désordonnée, contrastes déséquilibrés (noirs opaques et néons criards) et pâtés de pixels complètent le tableau.

SON – Honteusement non HD (quid de la piste LPCM ?), la partie acoustique reste coincée dans les années VHS (souffle compris). Du surplace temporel où le mix 5.1 n’est qu’une illusion : zéro spatialisation, effets pâteux, explosions en sourdine et volume en mode furtif. Seul le canal central tient la ligne, livrant les dialogues avec une clarté certaine. Heureusement, la stéréo sauve les meubles avec un rendu plus fidèle et cohérent, malgré sa modestie (des ambiances limitées).

Perdus dans l'espace (1998)

Provenance : Royaume-Uni | Éditeur : Arrow Films | Date de sortie : 1er septembre 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Anglais LPCM 2.0

Sous-titres
Anglais

Perdus dans l'espace (1998)
3/5

Artistique : 5.5 | Vidéo : 8.5 | Audio : 9

ŒUVRE – S’il manque de carburant émotionnel et s’égare dans un trou noir scénaristique, ce voyage intergalactique qui visait pourtant les étoiles n’en reste pas moins divertissant. L’hommage à la série originale fonctionne, la direction artistique fait décoller l’imaginaire, les péripéties (pensées pour une audience familiale) s’enchaînent rapidement et Gary Oldman cabotine juste ce qu’il faut. Spectaculaires pour l’époque, les visuels tape-à-l’œil montrent à présent leurs rides numériques.

IMAGE – Numérisé en 4K 16 bits, le négatif 35 mm renaît dans ce transfert UHD DV approuvé par Stephen Hopkins. Si les CGI sont figés dans le temps, les décors et costumes pratiques brillent d’une netteté stellaire inédite jusqu’alors. Le grain fluctue légèrement, mais reste bien résolu. La palette chromatique gagne en éclat, surtout dans les jaunes solaires et les bleus cosmiques. Quant aux ombres, elles révèlent quelques secrets sans pour autant quitter l’orbite du raisonnable.

SON – Certes daté visuellement, Perdus dans l’espace se voit propulser par un mix DTS-HD MA 5.1 toujours aussi ample et immersif. L’environnement sonore regorge d’effets spatiaux et de signaux surround impressionnants, notamment lors du lancement chaotique et des manœuvres du Jupiter 2. Les ambiances atmosphériques venues d’ailleurs peuplent les canaux arrière avec brio, la partition de Bruce Broughton déploie une dimension élégante, et les dialogues restent limpides tout du long.

La Légende d'Ochi

Provenance : Allemagne | Éditeur : Plaion Pictures | Date de sortie : 28 août 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.66
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Allemand DTS-HD MA 7.1

Sous-titres
Allemand

La Légende d'Ochi
4/5

Artistique : 7 | Vidéo : 9.5 | Audio : 9.5

ŒUVRE – Finesse d’écriture et beauté esthétique vintage (riche de sens) composent cette fantasy familiale (une première pour la maison de production A24) auteurisante, dont le récit initiatique livre un message fort sur l’environnement et le progressisme. Un E.T. écolo et anti-mainstream au casting espiègle (Willem Dafoe, Helena Zengel, Finn Wolfhard, Emily Watson) et aux marionnettes expressives, pour une aventure hybride emprunt d’une douce nostalgie des 80’s. Enchanteur !

IMAGE – Organique et digne d’un livre d’histoires qui prend vie, ce transfert UHD DV est emporté par la magie sylvestre. La douceur évocatrice du cadre (l’emploi d’objectifs Baltar des 30’s), couplée à des matte paintings imprimés sur pellicule puis rescannés, révèle un tableau vivant à chaque plan… où les détails (affinés), des sols moussus aux fourrures hirsutes, baignent dans des teintes aquarelles (enrichies) somptueusement travaillées. Lumières diffuses et obscurité brumeuse ajustées.

SON – Le mixage Dolby Atmos enveloppe l’auditeur dans un cocon sonore aussi mystique que précis. Les éléments naturels (la pluie, le vent, la faune et la flore) fusionnent avec les grognements ou les trilles des Ochis (à la résonnance fort bien spatialisée dans la grotte) pour créer un paysage acoustique digne des Carpates enchantées. La flûte éthérée de Dasha renforce le côté féerique du récit et les dialogues, presque méditatifs, sont limpides comme une rivière de montagne.

Innocents: The Dreamers

Provenance : France | Éditeur : Metropolitan Vidéo | Date de sortie : 16 mai 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Français DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Français

Innocents: The Dreamers
4/5

Artistique : 8 | Vidéo : 10 | Audio : 8

ŒUVRE – Dans ce huis clos charnel où la révolution gronde sous les draps, Bernardo Bertolucci (Little Buddha) filme les corps comme des manifestes. Paris devient le théâtre d’une insurrection intime, les rêves se frottent à la (dure) réalité et l’innocence se consume en beauté. Entre jeux cinéphiles et explorations sensuelles, une ode à l’éveil des sens et des idées dans l’intensité feutrée d’un trio incandescent (Eva Green, Michael Pitt, Louis Garrel). Liberté, égalité… sensualité.

IMAGE – Restauré à partir du négatif original (conservé à la Cineteca Nazionale) sous la supervision de Fabio Cianchetti, Innocents est juste somptueux dans ses beaux habits UHD DV. La palette parisienne est sublimée (rouges vibrants, bruns boisés et carnation saine), le grain fin parfaitement authentique (pénombre comprise) et la définition à mille lieues du DVD de 2004. Les détails sur les corps abondent et l’appartement, désormais baigné d’une clarté maîtrisée, n’a plus rien à dissimuler.

SON – Intimistes avec ce qu’il faut de révolte sonore (les manifestations de Mai 68), ces deux pistes 5.1 s’appuient sur une scène frontale limpide (où les dialogues dominent avec clarté) sans se refuser une ampleur sonore bienvenue (mais limitée) lorsque la foule sort dans la rue (au début et à la fin en somme). Bien que peu enveloppante (hormis pour le score éclectique et quelques effets urbains), la spatialisation reste équilibrée, à l’intérieur comme à l’extérieur. Doublage français soigné.

The Phoenician Scheme

Provenance : France | Éditeur : Universal Pictures | Date de sortie : 08 octobre 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.47
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français Dolby Digital 5.1

Sous-titres
Anglais
Français

The Phoenician Scheme
4.5/5

Artistique : 8.5 | Vidéo : 9.5 | Audio : 9

ŒUVRE – Quand la réconciliation filiale (un industriel crapuleux en quête de rédemption à travers sa fille religieuse) sert une comédie d’aventure à la Tintin, l’esthète et érudit cinéaste texan déroule son pastiche d’espionnage par le biais d’un théâtre géopolitique en stop-motion intérieur (des cadres d’architecte peuplés de figures bien croquées) où la mort plane autant que l’humour absurde. Moins guindée que d’usage et emplie d’ironie feutrée, une œuvre anticapitaliste qui comble le « gap ».

IMAGE – Dès les premiers plans, ce transfert UHD Dolby Vision impose sa maîtrise : noirs profonds sans écrasement, blancs éclatants mieux écrêtés, palette richement saturée (même si sciemment atténuée sous le soleil brûlant du désert) étoffée, décors foisonnants d’encore plus de détails (du jet vintage à la jungle luxuriante). Un rendu à la netteté compromettante, digne du stratagème de Zsa-Zsa, dans lequel son visage, masque de duplicité, est une topographique de cicatrices et de secrets.

SON – Spatialisation constante subtile, mixage fantaisiste délicat, dynamique à l’énergie discrète, dialogues décalés limpides, musique excentrique fidèle, canal LFE à la turbulence sous contrôle : une VO Dolby Atmos qui joue la carte du raffinement avec la précision d’un horloger suisse (cf. les carreaux d’arbalète). Dépourvue de l’espièglerie de la verticalité (la résonance dans le tunnel, le club de Marseille Bob) et du jeu millimétré des acteurs (un doublage terne), la VF manque de tenue.

Le Convoi de la peur

Provenance : États-Unis | Éditeur : Criterion | Date de sortie : 24 juin 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Anglais DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Anglais

Le Convoi de la peur
3.5/5

Artistique : 9 | Vidéo : 8 | Audio : 8.5

ŒUVRE – Relecture radicale du chef-d’œuvre de Clouzot, ce cauchemar mécanique, suintant de sueur et de pétrole, pue la fatalité à chaque virage. Le bitume y devient un purgatoire, les camions des cercueils roulants et la tension, particulièrement poisseuse, colle à la crasse existentielle de ses protagonistes. À ce niveau, même la nitroglycérine semble moins instable que l’humanité… Là où l’original distillait l’angoisse dans la poussière, Friedkin (Traqué) l’injecte dans la boue et le chaos.

IMAGE – Tirée d’un interpositif 35 mm inversé, cette restauration 4K (s’appuyant sur des références couleurs validées par Friedkin) à la froideur certes révisionniste et à l’aspect parfois trop traité, n’en reste pas moins d’une impressionnante densité. Car même si modernisée par de nouvelles teintes sarcelle, la photographie livre son épaisse granularité avec stabilité et ses noirs désespérés avec ce qu’il faut de densité. Quand ils ne sont pas renforcés (donc dans 95% des cas), les détails stupéfient.

SON – En 2013, Friedkin validait un remix 5.1 sans perte, taillé pour les secousses du Convoi. Mais la piste 2.0 surround d’origine, restaurée depuis la piste magnétique 35 mm, offre une dynamique plus brute, dans laquelle les nappes de Tangerine Dream et les explosions y sont mieux restituées. Mais pour un élargissement notable des ambiances de la jungle et des déplacements des camions, le flux 5.1 est à privilégier. Deux mixages, deux tensions : à vous de choisir votre itinéraire sonore.

When Evil Lurks

Provenance : Royaume-Uni | Éditeur : Second Sight | Date de sortie : 28 juillet 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Espagnol DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Anglais

When Evil Lurks
5/5

Artistique : 9.5 | Vidéo : 10 | Audio : 10

ŒUVRE – Alors que les églises sont mortes depuis longtemps, cette possession démoniaque qui se répand telle une maladie infectieuse fête l’avènement de la « fin du monde » en faisant un grand carnage à l’échelle grandissante. Traumatique et jusqu’au-boutiste (elle n’épargne personne), cette œuvre horrifique sournoise aux relents macabres fulciens et à la fatalité inéluctable joue sur une peur imprévisible… À mille lieux, donc, des facilités ressassées d’un genre rincé depuis L’Exorciste.

IMAGE – Un transfert UHD aussi net qu’une hache dans le crâne : définition chirurgicale, profondeur saisissante et compression maîtrisée. Le DV (approuvé par Demián Rugna) transforme les paysages en fournaise rurale, moite et suffocante, comme si le Mal rôdait dans la chaleur. Les noirs sont abyssaux, les hautes lumières aveuglantes, et la palette saturée colle à l’ambiance poisseuse. Aucun artefact, juste une clarté démoniaque. Les rares sautes d’images sont des convulsions voulues.

SON – Une piste audio qui rôde comme une entité malveillante : chaque enceinte devient un vecteur de tension, les notes rampantes de Pablo Fuu s’insinuent telle une infection sonore, et le subwoofer descend dans les plus profonds abysses. Un mix DTS-HD MA 5.1 digne de Nolan (Tenet), où le moindre effet est intentionnel et chaque ambiance, une possession sensorielle. Surround agressif comme un démon en chasse et dialogues limpides. Tout est maîtrisé, tout est menaçant.

When Evil Lurks

Sortie le 24 septembre, l’édition française signée Factoris Films troque l’aura HDR produite par Second Sight pour le master 4K SDR de Shudder. C'est très beau, mais les teintes sont moins nuancées et la pénombre trop éclairée. Le DTS-HD HRA, privilégié au MA pour maximiser le débit vidéo (BD-66 oblige), fréquente les mêmes ténèbres... un brin plus contenues. Doublage français aussi habité qu'un cadavre.

Chungking Express

Provenance : France | Éditeur : The Jokers | Date de sortie : 04 juin 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.66
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Cantonais DTS-HD MA 5.1
Français DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Français

Chungking Express
3.5/5

Artistique : 9 | Vidéo : 7 | Audio : 8.5

ŒUVRE – Tel un battement de cœur étouffé dans un fast-food de l’âme, l’amour à la sauce Wong Kar-wai s’apparente à une commande oubliée : trop tard, trop flou, trop beau. Chaque plan est une lettre jamais envoyée, chaque chanson un souvenir qui refuse de mourir. Une comédie romantique où l’on court (pour perdre l’eau qui fait pleurer) après des fantômes, avec des ananas périmés pour seuls compagnons. C’est le spleen de Hong Kong, servi doux-amer, avec supplément solitude.

IMAGE – Supervisée et approuvée par WKW, cette restauration 4K offre une netteté accrue et une granulosité affinée vis-à-vis du précédent Blu-ray. Mais sous les néons de Hong Kong, tout n’est pas limpide : la nouvelle teinte jaune (typique de L’Immagine Ritrovata) altère les couleurs (les rouges, verts et blancs) et la plage dynamique native s’est vue sévèrement assombrie. S’il gagne donc en stabilité et en définition, ce transfert UHD Dolby Vision perd aussi l’âme chromatique de la ville.

SON – Même si récemment remixée (plusieurs modifications ont été opérées par son réalisateur), la VO DTS-HD MA 5.1 insuffle une vitalité sonore remarquable aux ambiances urbaines et à la musique, pouls émotionnel de l’œuvre se projetant avec clarté et sans distorsion dans la pièce d’écoute. Les dialogues sont nets et la spatialisation équilibrée. Figée dans le temps (sans les récents ajustements donc) et limitée dans son ampleur, la VF 2.0 dual mono est autrement plus resserrée.

Erin Brockovich, seule contre tous

Provenance : France | Éditeur : Sony Pictures | Date de sortie :  03 septembre 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.78
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Français DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Anglais
Français

Erin Brockovich, seule contre tous
4/5

Artistique : 8 | Vidéo : 8.5 | Audio : 9

ŒUVRE – Servi avec des talons hauts et une répartie acide, ce drame judiciaire voit Julia Roberts (Pretty Woman), en héroïne sans diplôme, mais avec un doctorat en détermination, ne rien lâcher, sauf peut-être un ou deux jurons bien placés. Du cinéma militant tiré d’un fait réel, qui expose les ravages d’une entreprise toxique avec une clarté radioactive, où la justice prend des airs de western moderne… Car en shérif de l’éthique, Erin Brockovich tire plus vite que son ombre juridique.

IMAGE – Porté par un éclairage naturel (plus subtil) et un grain fin, ce transfert UHD DV à la chaleur (plus nuancée) quasi documentaire est fidèle au rendu argentique d’origine. Les détails sont là, avec un net bond en avant côté définition (les boucles rebelles, rides et textures de cuir), et la palette colorimétrique, d’une douceur maîtrisée, gagne en saturation (cf. la teinte jaune du désert). Sans fard, cet upgrade bienvenu respire le vrai, comme Erin. Pourquoi ce foutu 1.78 qui rogne le cadre ?

SON – Pas de grande plaidoirie pour Erin Brockovich, mais deux pistes DTS-HD MA 5.1 frontales et limpides, centrées sur les dialogues incisifs de son héroïne. Les ambiances restent discrètes mais efficaces : circulation, bureaux, enfants et photocopies rythment l’enquête. Basses et dynamique opportunes sur le vrombissement des bécanes et l’accident inaugural. Partition discrète de Thomas Newman, entre tension feutrée et émotion retenue. Doublage français un brin trop en avant.

Timecop

Provenance : France | Éditeur : ESC Films | Date de sortie : 17 septembre 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.35
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Anglais DTS-HD MA 2.0
Français DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Français

Timecop
4/5

Artistique : 7 | Vidéo : 8.5 | Audio : 9

ŒUVRE – Du Van Damme (Bloodsport, Chasse à l’homme) dans toute sa splendeur temporelle : charisme vissé dans le futur, bastons sautées, et paradoxes pétaradants. Le scénario ? Un aller-retour musclé entre les années et les abdos, où Jean-Claude joue les horlogers du destin avec la souplesse d’un karatéka suisse (mention spéciale à la scène du grand écart sur le plan de cuisine). Ainsi donc, dans cet actioner des 90’s, chaque coup de pied remonte le temps… et botte le destin.

IMAGE – Tirée du négatif 35 mm, cette restauration 4K sublime l’image avec un DV maîtrisé qui révèle des ombres autrefois perdues et des hautes lumières éclatantes. Hyams, fidèle à son goût pour l’éclairage naturel, voit enfin son esthétique respectée. Malgré une légère perte de qualité sur les SFX d’époque, le reste du film brille par sa netteté et son grain raffiné. Plus vibrante et nuancée, la colorimétrie retrouve une nouvelle jeunesse. Un bond visuel dans le temps à l’encodage sain.

SON – Le mix 5.1* de la VO frappe fort : spatialisation nerveuse, effets percutants, dialogues nets. L’ambiance arrière est quasi constante (80% du temps), même avec la piste 2.0 surround (plus frontale cela dit) qui surprend avec ses percussions acérées et ses basses plus lourdes. Proche de cette dernière, la VF DTS-HD MA 5.1 est tout autant à la hauteur du chrono-combat qui se joue, en dépit d’un doublage par trop proéminent venant brouiller quelques ambiances à l’avant.

* Pour cette édition, ESC Films a très certainement dû employer la VO DTS-HD MA 5.1 du précédent Blu-ray Warner et non celle du récent 4K Ultra HD de Shout! Studios. La seconde, malgré un débit élevé, souffrant d'une séparation ridicule, d'effets surround faiblards et d'un canal LFE anémique. Bloquée dans un présent déserté et sans relief, elle reste bien loin de la proposition multicanale de sa consœur.

Black Sheep (2006)

Provenance : Australie | Éditeur : Umbrella Entertainment | Date de sortie : 03 septembre 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.35
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 2K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Anglais DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Anglais

Black Sheep (2006)
3/5

Artistique : 6 | Vidéo : 7.5 | Audio : 8

ŒUVRE – Ce savoureux délire néo-zélandais mêlant gore et humour noir, avec une laine bien épaisse, est un film d’horreur parodique qui, accordant sa revanche aux moutons, broute les conventions du genre et les digère avec un rictus sanglant. Un carnage pastoral, hilarant et absurde, où les effets spéciaux pratiques, signés Wētā Workshop (la trilogie Le Seigneur des anneaux), sont aussi déjantés que les bêlements des ovins mutants. Le gigot ? Ça mord, parfois.

IMAGE – En plus de retrouver son format cinéma 2.35, loin de l’open matte 1.77 du Blu-ray français, cette série B ovino-gore a été vermifugée par la présente restauration 4K (supervisée par Jonathan King lui-même). La palette gagne en luxuriance (les jaunes, les rouges et les verts), le grain Super 35 s’aère davantage et les détails, malgré un léger renforcement des contours çà et là (mise à l’échelle oblige), abondent dans le pâturage. Même si boostés par le DV, les contrastes sont encore fragiles.

SON – La piste DTS-HD MA 5.1 fait le job : les bêlements meurtriers claquent bien et les attaques ovines (le cœur sonore du mix), aux éclats sanglants bien placés, ne manquent pas de mordant. Une apocalypse laineuse à la spatialisation certes sobre mais effective (notamment lors des offensives en peluche), qui lâche dans les près des dialogues (volontairement décalés) clairs et une partition feutrée (placée subtilement en toile de fond une bonne moitié du temps) de Victoria Kelly.

Lawrence d'Arabie

Provenance : France | Éditeur : Sony Pictures | Date de sortie : 03 septembre 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.19
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Anglais DTS-HD MA 5.1
Français Dolby Digital 5.1

Sous-titres
Anglais
Français

Lawrence d'Arabie
4.5/5

Artistique : 10 | Vidéo : 9 | Audio : 9

ŒUVRE – Dans cette odyssée ciné qui mêle sable, souffle épique et solitude intérieure, David Lean orchestre un désert aussi vaste que les dilemmes de son héros, incarné avec intensité par Peter O’Toole. Et alors que chaque plan est une fresque où l’horizon devient miroir de l’âme, l’Orient devient théâtre d’une quête identitaire durant un (sublime) mirage de grandeur et de contradictions. Sur les dunes du destin, l’épopée d’un homme et le vertige d’un monde en mutation. Chef-d’œuvre.

IMAGE – Capté en Super Panavision 70 et restauré en 4K (scan 8K du négatif 65 mm) dès 2012 pour ses 50 ans, Lawrence d’Arabie revient dans une version UHD DV (sur 2 disques) tirée du même master : définition chirurgicale, granularité affermie, textures sableuses palpables, teinte désertique flamboyante (les rouges, les bleus), noirs abyssaux, sources lumineuses éclatantes. Une caravane de perfection… ralentie par l’apparition de mirages numériques (des instabilités compressives ça et là).

SON – Dès l’ouverture où l’orchestre (l’inoubliable musique de Maurice Jarre) s’étend en 3D, avec des cordes suspendues au-dessus du désert, la VO Atmos s’impose : séparation spatiale immense, dialogues parfaitement dirigés, verticalité active (échos, survols d’avion), ambiances naturellement enveloppantes, effets spatialisés avec soin (sabots, coups de feu, trains), basses à réveiller les dunes (bombardements). Manque juste la clarté des mix modernes. La VF lossy n’est pas la voie royale.

Les Linceuls

Provenance : France | Éditeur : Pyramide Vidéo | Date de sortie : 16 septembre 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 1.85
SDR | BT.709
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais DTS-HD MA 5.1
Anglais DTS-HD MA 2.0
Français DTS-HD MA 5.1
Français DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Français

Les Linceuls
3.5/5

Artistique : 6 | Vidéo : 9 | Audio : 9

ŒUVRE – S’il se crashe dans son enquête vaporeuse sur fond de théories du complot, Cronenberg livre son œuvre la plus personnelle où un Vincent Cassel glaçant, son avatar dans le suaire de son chagrin autobiographique, se lance dans une logorrhée neurasthénique pour sonder les étapes du deuil en regardant la mort en face. Mais si s’inventer des histoires peut apporter du réconfort a l’endeuillé quand l’absence de l’être aimé se fait insupportable, se refuser à laisser poindre toute émotion est criminelle… Du moins pour les spectateurs. De fait, nul doute que des ornements commémoratifs auraient facilité le recueillement sur ce sépulcre 2.0 froid comme la mort !

IMAGE – Ce transfert UHD SDR enterre toute crainte technique : l’intimité charnelle de l’image est d’une netteté funéraire, sans le moindre filtrage. L’encodage, aussi précis qu’un scalpel, restitue chaque reflet et texture (plus adoucie sur le Blu-ray) avec une froide élégance. Même sans HDR, le contraste entre les ombres du deuil et les éclats (tamisés) de mémoire est parfaitement maîtrisé. À la différence de son homologue HD, le bruit numérique est discret comme un murmure de l’au-delà.

SON – Deux pistes encodées en DTS-HD MA 5.1 (VO et VF se tiennent dans un mouchoir de poche) qui enveloppent d’un voile sonore feutré, à l’image de son thème posthume. Le mixage privilégie les silences et les ambiances cliniques, avec une spatialisation subtile mais efficace. Les dialogues sont limpides, les effets discrets mais bien placés. La musique d’Howard Shore, rare et introspective, agit comme un murmure du deuil. Un habillage acoustique qui fait corps avec l’obsession du film.

Les Choristes

Provenance : France | Éditeur : Pathé | Date de sortie : 03 septembre 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.35
SDR | BT.709
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Français DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Français
Anglais

Les Choristes
3.5/5

Artistique : 8 | Vidéo : 7.5 | Audio : 8

ŒUVRE – Entre regards perdus et voix retrouvées, cette comédie dramatique tisse une mélodie simple mais sincère, portée par des enfants qui chantent comme ils respirent. La mise en scène reste discrète, laissant la délicate musique de Bruno Coulais (Les Rivières pourpres) faire le lien. Car telle une note suspendue dans le silence d’un dortoir, elle touche juste, faisant vibrer la corde sensible. Et alors qu’il fait reprendre son souffle à l’humanité, cet hymne à la rédemption accorde les cœurs.

IMAGE – Entre l’absence de HDR et la colorimétrie nouvellement vintage (façon « sépia scolaire »), ce transfert UHD ne fera pas école. Mais loin d’être la cancre de la classe, cette restauration 4K (par Éclair Classics depuis les négatifs 35 mm) conserve son grain argentique, fin et homogène, tout en permettant à la profondeur de champ, plus creusée qu’en HD (malgré un surcroît de détails en retenue), de donner le la. Les imperfections de la pellicule ont été gommées sans fausse note.

Les ChoristesLes Choristes

SON – Cette piste DTS-HD MA 5.1 ne crie pas, elle murmure avec grâce. Les voix (claires et émouvantes) s’envolent, les chœurs caressent l’espace, et Jean-Baptiste Maunier fait frissonner les murs du pensionnat. Peu de basses, peu d’effets (notamment à l’arrière), mais une émotion bien accordée, pour un mixage qui reste sage, presque trop bien élevé. Un peu plus d’audace n’aurait donc pas fait tache dans cette partition… mais le chant reste maître. Et là, on pardonne tout.

Substitution - Bring Her Back

Provenance : États-Unis | Éditeur : A24 | Date de sortie : 19 août 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.00
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos

Sous-titres
Anglais

Substitution - Bring Her Back
4.5/5

Artistique : 9 | Vidéo : 10 | Audio : 9.5

ŒUVRE – Alors que le deuil se mue en malédiction et l’amour en spectre obsédant, ce drame funèbre nous happe dans un cauchemar qui exhume la douleur avec une précision glaçante. La mise en scène, en clair-obscur et silences pesants, transforme chaque pièce en crypte émotionnelle, le scénario, tissé comme une toile de chagrin et de damnation, joue habilement avec les codes du thriller surnaturel et les acteurs, habités, semblent eux-mêmes hantés. À frissonner… jusqu’à l’os.

IMAGE – Clinique et troublante, la photographie d’Aaron McLisky (ayant souvent eu recours à une focale étroite) glace le sang en UHD Dolby Vision. Les gros plans, régulièrement désaxés, révèlent une précision presque invasive sur les visages et les fibres textiles. Les teintes froides, surtout les bleus et verts, accentuent vivement la dérive mentale. Quant aux contrastes, bien dosés, ils jouent habilement la carte du malaise, portés par des noirs anxiogènes et une lumière parcimonieuse.

SON – Très rapidement, l’ouverture sonore de ce mix Dolby Atmos frappe par sa maîtrise spatiale : des effets d’eau (récurrents pour des raisons vite évidentes que je tairais ici) tombent en cascade autour de l’auditeur, projetés par un sound design méticuleux. Les ambiances, parfois furtives, parfois plus frontales, circulent entre tous les canaux, créant tout du long une tension immersive. La musique de Cornel Wilczek (La Main) bénéficie d’une belle aération et les dialogues restent nets.

Sympathy for Mr. Vengeance

Provenance : France | Éditeur : Metropolitan Vidéo | Date de sortie : 11 octobre 2024

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
SDR | BT.709
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Coréen DTS-HD MA 5.1
Français DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Français

La Trilogie de la Vengeance
3.5/5

Artistique : 9 | Vidéo : 7 | Audio : 8

ŒUVRE – Drame social à la violence froide et au romantisme désabusé, cette tragédie humaine à la narration brillante, à l’interprétation de haute tenue et à la mise en scène esthétisée démontre que l’amour rend aveugle lorsque ses personnages, complexes et ancrés dans notre réalité, vont se laisser guider par la douleur, le désespoir et la vengeance en oubliant peu à peu les conséquences de leurs actes. Une vertigineuse descente aux enfers où la tension et l’horreur vont crescendo.

IMAGE – Malgré un gain véritable en précision (adieu accentuation artificielle), ce patchwork visuel peine à convaincre : grain argentique en pointillés (même si récupérés en partie), palette trop pleine de vie, contrastes excessifs et manque de cohérence technique d’un plan à l’autre. Cela dit, le rendu SDR est bien moins criard que le HDR10+ chez Capelight. Encore présents, les artefacts numériques (lissages et/ou blocs de pixels en arrière-plan) trahissent l’absence d’un retour aux négatifs 35 mm.

La Trilogie de la VengeanceLa Trilogie de la Vengeance

SON – Fidèle à la piste de 2012 (chez le même éditeur) malgré des clips vengeurs sur la centrale, la VO 5.1 est aussi précise qu’immersive. Les ambiances (sciemment étouffées parfois) et la musique (discrète) enveloppent les rares dialogues avec une spatialisation chirurgicale (les nuisances sonores du voisinage), et la dynamique ne perd jamais de son mordant. Hormis lors d’une vengeance sonore bien placée, le canal LFE reste silencieux. Si elle suit de près, la VF pousse de trop les voix en avant.

Old Boy (2003)

Provenance : France | Éditeur : Metropolitan Vidéo | Date de sortie : 11 octobre 2024

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.35
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Coréen DTS-HD MA 5.1
Français DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Français

La Trilogie de la Vengeance
4/5

Artistique : 9 | Vidéo : 8.5 | Audio : 8.5

ŒUVRE – Grand prix du Festival de Cannes 2004, Old Boy est un thriller dramatique hybride techniquement sophistiqué et scénaristiquement maîtrisé. Peuplée de personnages complexes magistralement interprétés, cette incroyable histoire de vengeance aux scènes ultra-violentes et à la tension permanente est minutieusement pensée pour nous manipuler de A à Z. Séquestré pendant 15 ans. Par qui ? Pourquoi ? Pour le savoir, à vous de découvrir ce drame Shakespearien viscéral…

IMAGE – Validée par Park Chan-wook et issue du même master 4K qu’Arrow, cette remastérisation DV fait peau neuve : adieu noirs bouchés, blancs cramés, verts excessifs, edge enhancement et bruit numérique. Les couleurs gagnent en neutralité, le piqué en finesse et les contrastes en lisibilité, non sans faire correctement briller les sources lumineuses. Quant aux impuretés et autres aberrations chromatiques de la première édition Capelight, elles sont enterrées… comme une dent dans l’évier.

SON – Comme le marteau de Dae-su, la VO 5.1 cogne fort… malgré un canal LFE peu sollicité. Plus disciplinée que la piste 7.1 de Wild Side, sujette au clipping, elle offre une spatialisation convaincante (avec un environnement surround soutenu) et une dynamique réactive, notamment lors des bastons qui secouent bien comme il faut. Les voix (limpides) et la musique (ample) dominent, tandis que les coups portés viennent ébranler l’ambiance. VF moins percutante au doublage peu naturel.

Lady Vengeance

Provenance : France | Éditeur : Metropolitan Vidéo | Date de sortie : 11 octobre 2024

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.35
SDR | BT.709
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Coréen DTS-HD MA 5.1
Français DTS-HD MA 5.1

Sous-titres
Français

La Trilogie de la Vengeance
3.5/5

Artistique : 8.5 | Vidéo : 7.5 | Audio : 8

ŒUVRE – Sublime tragédie à la recherche d’une humanité perdue, le dernier volet de La Trilogie de la Vengeance, à la puissance émotionnelle sans cesse renouvelée et à la mise en scène baroque, désire expier ses péchés une fois l’ange de la colère passé. Mais en fin de compte, liée à sa propre culpabilité, la quête de (vengeance) rémission de Lee Geum-ja, (rongée) animée par plein de sentiments, démontre que la rédemption ne peut être atteinte par une vendetta personnelle.

IMAGE – Même si provenant d’un scan 4K, ce nouveau master SDR est bien peu défini pour une captation 35 mm (la précision reste timide), la douceur excessive laissant planer le doute quant à l’origine de la source. Recadré et réétalonné (le rosé sanglant remplaçant le vert maladif), il révèle néanmoins un grain argentique aux abonnés absents jusqu’alors. Plus équilibré dans ses contrastes (moins durs) et sa saturation (moins élevée), il évite fort heureusement les excès du DV allemand.

La Trilogie de la VengeanceLa Trilogie de la Vengeance

SON – Peu porté sur la dynamique (ce n’est pas le sujet) mais peuplé d’ambiances atmosphériques, ce mixage encodé en DTS-HD MA 5.1 sert l’élégance sonore du châtiment avec des dialogues (et voix off) clairs, des sons parfaitement localisés et des violons affûtés comme une lame vengeresse. Absents de la piste de 2012 (celle du Blu-ray Metropolitan), la VO souffre de quelques écrêtements sur la centrale. De par un doublage plus sourd, la plus frontale VF se trouve déséquilibrée.

Cadrage serré sur : La Trilogie de la Vengeance

La Trilogie de la Vengeance

Malgré des réserves sur deux des trois copies 4K, les meilleures du marché cela dit, le coffret FR de La Trilogie de la Vengeance a toutes les chances de ravir les cinéphiles. Sobriété extérieure, mais richesse intérieure : digipacks soignés, livret inédit avec interview du réalisateur et storyboard complet de Old Boy. Les disques HK Vidéo regorgent de bonus, entre making-of, scènes coupées, commentaires audio et le director’s cut de Lady Vengeance, enfin révélé dans sa version virant peu à peu au N&B délavé (HD / VO DTS-HD MA 2.0). Cerise sur le kimchi : le documentaire Old Days (tourné en 2016) revisite les lieux et les mémoires du choc cinématographique de 2003 avec émotion. Une édition collector limitée aussi généreuse qu’une vengeance bien mijotée, de retour à la vente dès le 06 octobre.

Thunderbolts*

Provenance : France | Éditeur : Disney | Date de sortie : 03 septembre 2025

Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français Dolby Digital Plus 7.1

Sous-titres
Anglais
Français

Thunderbolts*
4/5

Artistique : 8 | Vidéo : 10 | Audio : 8.5

ŒUVRE – Quand le MCU branche les électrodes sur ses laissés-pour-compte, il surprend : derrière les bastons et les punchlines, battent des cœurs cabossés. Ce groupe d’âmes perdues, soudé par la douleur et l’humour noir, offre une aventure explosive et émotive, mêlant introspection musclée et sarcasme grinçant. Florence Pugh, éclatante, et ses acolytes prouvent que même les éclairs les plus sombres peuvent illuminer. Un vrai coup de foudre pour les marginaux en quête de lumière.

IMAGE – Un transfert UHD DV ciselé comme le bouclier de Walker, entre textures saisissantes et HDR qui électrise l’écran. Pas d’excès de CGI ici, mais une maîtrise visuelle qui sublime les moindres détails, du latex de Sentry à la poussière palpable de l’Utah. Les bleus se voient renforcés par des nuances vertes, les rouges s’intensifient, et les jaunes gagnent en « pêche ». Lors du final presque monochrome, le Void surgit, plus glaçant que jamais. Bref, ça sent le terrain et non le fond vert.

SON – Plus subtile que démonstrative, la VO Atmos mise sur une certaine finesse de restitution : spatialisation immersive (verticalité effective et scène arrière engagée), dialogues nets et effets ambiants bien placés. Mais quand l’action explose, la dynamique et les basses restent en retrait. Les super-coups manquent donc de mordant et les détonations n’ébranlent pas vraiment. Même si solide et bien répartie sur les sept canaux, la VF manque de précision. Doublage bien intégré.

Le Top / Flop du mois

Le Top / Flop du mois

Daybreakers | 🇦🇺 : L’aliasing a brûlé au soleil et le grain 35 mm respire enfin

L’Enfer du devoir | 🇫🇷 : Un étalonnage HDR10 d’une précision tactique

Shutter Island | 🇫🇷 : Le Dolby Vision sculpte les noirs comme des souvenirs enfouis

When Evil Lurks | 🇫🇷 : Une bande-son qui rôde comme une entité malveillante

Timecop | 🇫🇷 : La VO 5.1 n’est pas bloquée dans un présent déserté comme chez Shout! Studios

Le Top / Flop du mois

Master and Commander | 🇺🇸 : Dynamique et basses voguent désormais en eaux plus calmes

Conjuring: Les Dossiers Warren | 🇫🇷 : VF lossy exorcisée de sa pleine puissance

Lilo & Stitch (2025) | 🇫🇷 : Au ras des palmes, la VF est plate comme une planche sans houle

Erin Brockovich | 🇫🇷 : Format 1.78 (ratio original 1.85) embauché par PG&E pour saboter le cadre

Les Choristes | 🇫🇷 : La colorimétrie aujourd’hui vintage (du « sépia scolaire ») ne fera pas école

Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia

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