Provenance : France | Éditeur : Rimini Éditions | Date de sortie : 12 septembre 2024
Format vidéo 2160p24 | Ratio 2.00 HDR10 | Dolby Vision | BT.2020 Encodage HEVC | DI 4K
Bande-son Anglais DTS-HD MA 5.1 Anglais DTS-HD MA 2.0 Français DTS-HD MA 2.0
Sous-titres Français
2/5
Artistique : 6 | Vidéo : 4 | Audio : 8
Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images figurant dans l’article ne sont pas à 100% représentatives de l’édition testée même si issues de screenshots.
Matériel et condition de test (Config. HP : 5.1.4) Diffuseur vidéo : Sony Bravia XR-65A95L (Dolby Vision sombre) Sources : Oppo UDP-203 Audiocom Reference | Zappiti Reference Enceintes : Sennheiser Ambeo Soundbar Max (DTS Neural:X), SVS SB-4000
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ŒUVRE - La Voie du milieu
Jesse Conrad, neuf ans, vit à Seattle avec ses parents. Un jour, la famille reçoit la visite surprise d’une délégation de moines bouddhistes venus du coeur de l’Himalaya. Ils sont persuadés que Jesse pourrait être la réincarnation d’un de leurs plus éminents chefs spirituels, mort neuf ans plus tôt, et souhaitent convier l’enfant au monastère pour lui faire subir des tests.
Fort de sa réussite avec Le Dernier Empereur, Bernardo Bertolucci convoque Keanu Reeves (tout en innocence et pacifisme) pour narrer l’histoire du grand Bouddha en même temps que celle d’un petit dalaï-lama qui s’ignore. Didactique et naïf, ce joli conte spirituel façon « le bouddhisme pour les nuls » (où la non-violence, la méditation et la réincarnation y sont abordées) vénère cependant de trop le manichéisme gentil de la fable (un excès de révérence) pour s’élever au-delà du manuel scolaire pour Ricains (paysages époustouflants de carte postale inclus) qu’il est.
« Je suis né pour atteindre l'illumination et libérer toutes les créatures de la souffrance. »
IMAGE - Voyage mystique
Effectuée par Cinecittà en 2022 sous la supervision du directeur de la photographie Vittorio Storaro à partir des « separation masters », cette nouvelle restauration 4K qui souffle le chaud et le froid nous arrive via un transfert UHD Dolby Vision globalement solide malgré une compression à qui il peut arriver de vaciller (un bitrate moyen de seulement 48 Mbit/s).
Le master est d’une belle propreté, la stabilité du cadre est évidente tout du long et le niveau de détails, clairement accru (une captation en 35 mm pour le XX siècle et en 65 mm pour la vie de Siddhartha), révèle des textures de peau plus raffinées ainsi que des fibres textiles plus subtiles que sur le précédent Blu-ray. Néanmoins, les plans sont une fois encore recadrés en Univisium 2.00 (en lieu et place du format originel 2.39), entraînant une perte d’image de l’ordre de 16% (ce qui n’est pas rien), et l’épaisseur du rendu (parfois adouci par un brin de DNR), couplé à une importante remontée de granularité (qui a au moins été conservée) dans la pénombre, trahit l’usage d’éléments intermédiaires (et non des négatifs originaux) lors de la restauration. Mais ce n’est pas tout…
Car comme par le passé, plus précisément lors de la première édition Arrow Films (qui ne souhaite plus collaborer avec lui depuis) de L’Oiseau au Plumage de Cristal, le légendaire chef op’ s’est pris d’un violent révisionnisme colorimétrique. Vittorio Storaro, le James Cameron de la photographie (cf. l’article Aliens, Abyss, True Lies et Titanic – L’IA M’A TUER) ?
Discutable (et le mot est franchement faible) au possible car ultra filtré par endroits (à tel point qu’il ne reste que de rares touches de couleurs à Seattle), le nouvel étalonnage caricature plus que jamais les disparités visuelles entre l’Orient (chaud et spirituel) et l’Occident (froid et matérialiste). La cité émeraude est ainsi recouverte d’un bleu monochromatique glacial là où le « Petit Tibet » des flashbacks n’est que dorure étouffante (avec un soleil qui crame absolument tout). Pour la subtilité du propos (du niveau d’un CP), on repassera…
Mais alors, pour quelle(s) raison(s) de nombreux autre plans ont été épargnés par ce massacre, teintes réalistes aux primaires vibrantes (les kesas rouges) conservées ? Du travail bâclé dont la désagréable hétérogénéité gâche le visionnage à intervalles réguliers, ce que les dérives jaunes vertes de certaines séquences (L’immagine Ritrovata a bossé dessus ou bien) et la pâleur des scènes en basse lumière (pour cause de noirs décollés) tendent à prouver. Mais Bouddha soit loué, les hautes luminances sont, pour la plupart du moins (quand le filtrage excessif le permet), mieux écrêtées (le rayonnement solaire, les reflets lumineux). L’Average Peak Nits a été mesuré à 223 cd/m² et le MaxCCL à 10 000 nits (!).
SON - Ya Devi Sarvabhuteshu
Proposée en 5.1 (24-bit, 4209 kbps) et 2.0 surround (24-bit, 1907 kbps), deux pistes très proches l’une de l’autre même si la première est plus précise à l’arrière, la VO aux sonorités essentiellement frontales délivre quand même de petits effets dans les surrounds (les enfants dans la cour du Temple, les éclairs)… Malheureusement, une impossibilité pour la VF 2.0 dual mono (24-bit, 2100 kbps).
Dans tous les cas, c’est à un mixage (un peu empiété par le doublage français) bien projeté et plutôt équilibré que nous avons affaire où la superbe musique de Ryūichi Sakamoto passe par tous les canaux disponibles (donc plus ou moins nombreux en fonction de la bande-son sélectionnée). La dynamique est efficace, les dialogues sont clairs (même si parfois sourds dans la langue de Molière) et le canal LFE peu sollicité (rien d’anormal au vu de l’œuvre).
CONCLUSION - Connaître son dharma
Nimbée de spiritualité, cette quête inspirante qui médite sur les « demeures de Brahma » saura éveiller la réflexion et l’introspection auprès du grand public. Pourtant, favorisant un choc des cultures plus maladroit qu’auparavant (dû à une restauration 4K douteuse), cette visite guidée dans le monde du bouddhisme risque de perdre des disciples…
Et c’est bien dommage puisque cette très belle édition 4K Ultra HD concoctée par Rimini Éditions est accompagnée d’une section bonus particulièrement riche avec comme suppléments inédits : Comme une fable (un entretien de 35 min avec le critique de cinéma Piero Spila), Être payé pour étudier (un entretien de 19 min avec le directeur artistique Gianni Giovagnoni) et Le vrai et le faux (des photos des décors du film commentées par Gianni Giovagnoni durant 23 min).
Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia
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