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Oh boule de crystal, dis moi quand les années seront moins noires. Devant le théâtre de l’horreur où chaque année cherche à dépasser la précédente en termes d’atrocités, heureusement qu’il reste des refuges virtuels où s’échapper. L’équipe de MaG revient sur les valeurs sûres de l’année 2023 de l’indé made in garage aux productions AAA. Hasard des calendriers, cette année le jeu vidéo bombe le torse plus que jamais. Comme si le besoin se faisait sentir d’explorer d’autres possibles. 2023 a tout d’un tour de force où les genres se déclinent à l’infini. Sommes-nous en train de vivre les années folles du jeu-vidéo ? On vous partage nos révélations, coups de cœur et attentes pour 2024. Pour les nouveaux venus, n’hésitez pas à flirter entre les liens de nos critiques pour ne rien manquer de cette année extraordinaire.
Sommaire
Bilan de KillerSe7ven
QUEL EST TON RESSENTI SUR L'ANNÉE 2023 DANS LE MONDE IMPITOYABLE DU JV ?
Le jeu vidéo fait partie des œuvres culturelles qui entretiennent le plus la nostalgie, sinon la fibre réactionnaire de joueurs persuadés que l’âge d’or est révolu. « Ah c’était mieux avant ! » qu’ils disaient. Vraiment ? Avec le déluge de fin d’années, on ne savait pourtant plus où donner de la tête à la rédaction. Il y en avait pour tous les goûts avec de très grosses pointures comme Baldur’s Gate, Final Fantasy, Zelda, Starfield, Super Mario Wonder, Alan Wake 2 sans compter les formidables remakes de System Shock et Resident Evil 4. Certains studios comme From Software sont même revenus à leurs premiers amours avec l’excellent défouloir Armored Core VI, de quoi sortir de leur zone de confort des dark souls like.
Côté indé, c’était là aussi un raz de marée avec de sacrées surprises comme Hi-fi Rush, Chants of Sennaar, Cocoon, Viewfinder et j’en passe. A bien des égards l’année 2023 était indécente tant les propositions étaient nombreuses pour le plaisir des joueurs mais au grand damne des studios voués à s’écharper pour trouver une fenêtre de visibilité dans un calendrier de sorties surchargé. Avec un tel carambolage, nul doute qu’il devrait y avoir des victimes au prochain bilan comptable. Combien de dollars dépensés pour apparaître une poignée de secondes dans les Game Awards, vous savez cette cérémonie plus fake encore que le plateau de Cyril Hanouna.
Cette nouvelle édition s’est illustrée par son côté mercantile qui frisait l’indécence. Le décor en carton-pâte de ces oscars du pauvre s’est encore effrité avec une vidéo du show où un compte à rebours indécent se concluait par un « Please wrap it up ». Elégant. Des acteurs de l’industrie s’en sont plaint sur les réseaux, alors que les campagnes publicitaires et le star system avaient – eux – pignon sur rue. Josh Sawyer en charge du studio Obsidian (Pentiment, Pillars of Eternity, etc.) s’est fendu d’un tweet incendiaire contre la pratique des Game Awards et le manque de respect des hommes derrière les œuvres célébrées par Geoff Keighley. Si le jeu vidéo gagne en maturité avec les années, son cadre promotionnel est de plus en plus puant. Si petit à petit on parle davantage des jeux de tel ou tel créateur, il y a encore du chemin affaire pour visibiliser les auteurs à la hauteur de leur travail.
QUELLE EST TA DÉCEPTION DE L'ANNÉE ?
Ma première déception, c’est moi… J’aurais aimé prendre davantage de temps pour lancer le dernier Zelda et Alan Wake 2, deux jeux que j’attendais pourtant avec impatience. Je ne manquerai pas de rattraper le tir en 2024 quand je serai revenu de mes traditionnels péripéties hivernales, loin du froid alsacien. Sinon, c’est peut-être une opinion à contre-courant mais si on parle déception, je pense sans hésiter à Sea of Stars qui m’a fait – chose rare – décrocher devant la platitude de son histoire comme de ses mécaniques aussi soporifiques que redondantes.
La nostalgie a bon dos : certes le jeu de Sabotage reprend la formule des grands JRPG des années 1990 mais il n’arrive jamais à effleurer ce qui faisait leur essence. J’avais tellement envie de l’aimer, moi qui ai encensé leur précédent jeu The Messenger, voyage spatio-temporel entre les ères 8 et 16 bits conjuguant humour, audace et gameplay ciselé. Avec Sea of Stars, j’ai dû faire mon deuil au bout d’une petite dizaine d’heures de jeu. Il ne suffit pas de balancer un pixel art léché pour séduire les vieux briscards du JRPG, encore faut-il avoir un coredesign digne de ce nom ? Mais les développeurs avaient-ils vraiment quelque chose à raconter ?
QUELS SONT LES 5 JEUX QUE TU RETIENS CETTE ANNÉE ?
Comme annoncé d’entrée de jeu, difficile de trancher sans avoir joué à l’intégralité des jeux précités, chose difficilement conciliable pour qui a un semblant de vie sociale. Je retiens d’abord d’excellents remakes. Resident Evil 4 et son DLC décomplexé Separate Ways rappellent combien un jeu vieux de près de vingt ans tient toujours la dragée haute aux TPS contemporains, pour ne pas dire qu’il les dépasse en termes de rythme et de plaisir brut. Le DLC avec Ada m’a même fait espérer un nouvel épisode inédit qui nous en apprendrait davantage sur son histoire. Ce serait déjà autrement plus original qu’un remake de Resident Evil 5.
Au rang des refontes de qualité, il faut saluer la route prise par Square Enix depuis un moment déjà. Le remake de Star Ocean est l’exemple même du bon élève en la matière. Triangle Strategy et Live a Live avaient déjà placé le curseur très haut. En choisissant de nouveau un parti pris graphique entre nostalgie et modernité, les développeurs ont réussi à retranscrire une partie du charme de l’ère PlayStation. La direction artistique fourmille de détails et les couleurs sont resplendissantes sur Switch Oled. Le système de combats et de personnalisation des personnages jouit d’une richesse folle qui devrait ravir les amateurs de systèmes. Beau, riche et ludique, Star Ocean peut sans mal se hisser parmi les meilleurs JRPG de l’année !
Au plus fort de l’été, je me suis également régalé sur le dernier Armored Core réalisé par From Software. Avant sa mise à jour qu’on dit pétée avec son double shotgun éclaté selon les dires d’Ummagumma, j’ai pris un plaisir fou à parcourir le jeu à toute allure. Le titre garantit un défi corsé avec pour maître mot : l’action. Sans temps morts, exigeant et magnifique visuellement, c’est la claque que personne n’attendait. Diablement addictif, Armored Core aura possédé l’auteur de ces lignes qui a terminé la campagne principale en quelques jours à peine avec pour point culminant vingt-cinq heures de jeu en deux jours et demi. Le signe des œuvres mémorables ?
Avec sa riche palette de couleurs et ses aplats de textures, Cocoon parvient immédiatement à imposer son style. On se plaît à évoluer dans ses univers fantastiques où les puzzles s’enchaînent avec une souplesse propre aux grands jeux. Le gameplay est décliné jusqu’à l’épuisement de son concept. Chaque monde est interconnecté au-dedans et au dehors pourrait-on dire. Brillant tant sur la forme que sur le fond, Cocoon se réapproprie certains éléments qui ont fait le succès de Playdead tout en ouvrant son propre chemin. Toute la richesse de Cocoon vient de sa capacité à faire communiquer ses mondes avec le joueur. Le jeu nous parle en silence et on doit l’écouter. La marque des classiques instantanés.
Et s’il fallait absolument céder à la dictature du top, Cocoon serait au coude à coude avec Super Mario Wonder qui se paye le luxe de jouer avec sa propre grammaire. Un peu comme le premier de la classe qui se défierait lui-même. Sur la forme, Super Mario Wonder a tout du Mario 2D dont on rêvait depuis des lustres. Avec ce nouvel opus complétement libéré de l’héritage du plombier le plus connu du globe, Nintendo prouve qu’il est parfaitement capable de bousculer les habitudes des joueurs, même avec ses mascottes phares. Après Zelda Breath of the Wild qui renouvelait la franchise, Super Mario Wonder s’inscrit dans cette même optique, où le seul horizon est celui de l’imagination débridée. Chaque niveau égal une idée. Même si le jeu présente un challenge superficiel, Nintendo est sur la bonne voie pour donner un nouvel élan à ses franchises reines.
QUEL EST TON PLAISIR COUPABLE ?
Si GTFO m’avait bien fait saigner du nez en termes de difficulté l’année passée, c’est un autre jeu d’horreur qui m’aura captivé une bonne trentaine d’heures. Et oui, Aliens Dark Descent est un jeu redoutable dans son dernier mode de difficulté qui devrait faire pleurer les masochistes les plus aguerris. Diable que c’est dur, mais quelle expérience de jeu vidéo pour tout fan de la franchise Alien. On s’est rarement senti aussi menacé que l’escouade de marines surarmés de James Cameron. On peut basculer d’une situation contrôlée à un Game over expéditif. Comme le disait ce bon vieux Ash, « Je ne vous mentirai pas sur vos chances de survie mais… vous avez ma sympathie… ».
A presque 33 ans, j’ai enfin vraiment joué à un Assassin’s Creed. Est-ce que je mourrai moins bête ? Pas sûr. J’avais jusque-là été assez hermétique à la franchise malgré des qualités bien réelles pour retranscrire une époque jusqu’au moindre détail architectural. C’est par inadvertance que je me suis retrouvé à jouer dix heures de suite à Assassin’s Creed Mirage, à squatter le canapé d’une amie atteinte d’une phase de flemme aigue. Belle prouesse pour ma part, alors que je ne tiens pas spécialement Ubisoft dans mon cœur (euphémisme). Alors certes, la session de jeu n’était pas complètement sobre (hum) mais il faut rendre à César ce qui appartient à César.
Malgré son gameplay assisté et sa grimpette pot-de-colle, la ville est splendide et je me suis pris au jeu du « relai manette » entre deux game over. A ma grande surprise, l’exploration est nettement moins dictée par un HUD intrusif et ses indicateurs pour aveugles qui avaient tellement tendance à m’irriter dans les présentations de Watch Dogs and co. On nous donne des infos dont il faut tirer profit en observant les lieux à l’instar des derniers Zelda. Et cela rend l’immersion beaucoup plus naturelle, quitte à se perdre dans le désert.
Open-world oblige, on peut évidemment faire le guignol et c’est d’autant plus marrant avec l’IA débile d’Assassin’s Creed, signature d’Ubisoft depuis trop longtemps (coucou Far Cry). Rien de tel que de lancer un cadavre au-dessus de sa prochaine victime avant de lui sauter dessus tel un jaguar embusqué. Une technique qui a fait ses preuves parmi les bédouins assassins les plus respectés. Puisqu’on est sur le banc des confessions, jouer pompette m’aura permis de traverser tout Bagdad et ses environs – à dos de dromadaire s’il vous plaît – pour retrouver des éclats paumés aux quatre coins du désert. C’est aussi ça confondre objectif principal et quêtes annexes… Oui, mon plaisir coupable, c’est d’avoir traversé toute la map d’Assassin’s Creed sans aucune raison. Tout ça pour gagner une tenue sortie d’un improbable mariage entre Dead Space et Destiny, le chic du chic au 9ème siècle évidemment.
QUELLES SONT TES ATTENTES POUR 2024 ?
J’attends tout particulièrement Silent Hill 2 de la Bloober Team, studio qui a déjà fait ses preuves (The Medium, Observer, etc.). Mais avant, j’ai promis de faire l’original, croix noire sur mon tableau de chasse de joueur et hérésie qui me poursuit depuis qu’Ummagumma me harcèle pour lancer le jeu sur émulateur. Sinon j’en ai un peu marre d’attendre le prochain Hollow Knight dont le silence radio est inquiétant. Je reste très curieux des prochaines productions de Dieu Kojima : son jeu de fantômes dont nous parlions ici et le prochain Death Stranding.
La magie de Twitter (outre qu’il appartient à l’anti Bruce Wayne), c’est qu’on peut suivre des développeurs indés et voir leur jeu évoluer de cahier d’intentions vers des propositions de gameplay qui fourmillent de bonnes idées. C’est en suivant par hasard des comptes recommandés il y a des années que j’ai découvert Doku (insérer hyperlien DokuGamesLTD). Dev indé depuis plus de vingt ans, il officie religieusement sur Out of Action, un fps multi qui cultive le les bonnes idées à la pelle.
Moteur physique hyper poussé, soucis (maniaque) du détail, le titre est engageant. Avec ses concepts originaux qui font penser au côté barré d’un timesplitters pour l’arcade mais avec une fibre “réaliste” tempérée par un côté Max Payne, out of action a choisi un cell shading elegant qui rappelle les belles heures de XIII. Le jeu a un punch et une précision qui éclatent des Ffs AAA. Allez voir sa chaîne, ça vaut le détour. Out of Action me réconciliera-t-il avec un genre écrasé de fps multi génériques ?
Je suis aussi très enthousiaste pour Stellar Blade dont la direction artistique me fait espérer une très bonne pioche. Le titre a l’air de jongler entre les références pour ne pas dire qu’il mange à tous les râteliers. Pourtant je ne sais pas pourquoi mais il arrive tout de même à tirer son épingle du jeu. méfiance tout de même car les coréens comme les chinois nous ont déjà habitué à de somptueux trailers pour des résultats mitigés, tout particulièrement quand le studio est inconnu au bataillon. Chez Capcom, 2024 devrait aussi être l’occasion d’en apprendre davantage sur le mystérieux projet Pragmata ainsi que sur le prometteur Dragon’s Dogma II. Du côté de Dotemu, Metal Slugs Tactics me fait saliver d’impatience et l’air de cocher toutes les cases d’un bon tactical. Quant à GTAVI, ce sera pour 2025 voire 2026 sur PC, cela nous laisse le temps de voir venir au moins trois guerres mondiales d’ici là…
Bilan d'Ummagumma
QUEL EST TON RESSENTI SUR L'ANNÉE 2023 DANS LE MONDE IMPITOYABLE DU JV ?
Je garde de 2023 le souvenir d’une année extrêmement prolifique pour le jeu vidéo. De mémoire de joueur, je n’ai pas souvenir d’avoir déjà vécu une année si riche en sorties diverses et variées. Il faut dire qu’il y en avait pour tous les goûts, tant du côté des AAA que des indés, avec une belle visibilité accordée au genre du survival horror avec des titres comme les remakes de Dead Space et Resident Evil 4, ou encore le très bon Amnesia: The Bunker. Il fallait donc raccourcir ses nuits ou multiplier les après-midi de congés pour suivre la cadence, d’autant plus que certains titres comme Baldur’s Gate 3 ou System Shock demandaient un investissement important. En ajoutant aux sorties actuelles le rattrapage d’œuvres sorties les années précédentes (Subnautica, The Long Dark, quelle claque), autant dire que j’ai beaucoup joué !
Je dirais donc que 2023 constituait une année folle pour les joueurs, mais certainement moins pour les petits studios indés. Imaginez-vous le casse-tête que doit représenter le choix d’une date de sortie lorsque vous disposez d’un budget de communication très limité. Même si votre jeu est bon, il n’est pas dit qu’il parvienne à se distinguer de ses concurrents dans le flot de sorties. Il y aussi un côté indigeste à voir toutes ces sorties se succéder et quand j’y pense je ressens parfois le même malaise que lorsque je me connecte à l’application Xbox Gamepass pour PC qui vomit des dizaines de jaquettes au visage du chaland. Force est d’ailleurs de constater que je ne m’en sers pour ainsi dire presque jamais.
Cela peut paraître paradoxal, mais je préfèrerais que 2024 soit plus calme, car je compte bien me replonger dans d’anciennes œuvres cultes comme la sacro-sainte première trilogie Resident Evil. Je compte aussi dès que possible relancer un New Game Plus d’Alan Wake 2 en difficulté Cauchemar ou partir à la recherche d’obscurs point ‘n click qui me seraient encore inconnus, comme le jeu X-Files de 1998, paraît-il très chouette.
QUELLE EST TA DÉCEPTION DE L'ANNÉE ?
Même parmi les quelques jeux qui me sont tombés des mains, aucun ne m’a vraiment déçu cette année car je n’en attendais pas grand chose. Non, ma grosse déception de 2023 n’était pas un jeu mais un équipement, j’ai nommé le Meta Quest 3.
Je n’en étais pas à mon premier casque. J’ai déjà possédé puis revendu deux PS VR ainsi qu’un Oculus Rift S. Cela faisait trois ans que je n’avais plus joué en réalité virtuelle et je me réjouissais de découvrir de nouveaux titres. Ce fut un peu la douche froide de réaliser à quel point la scène VR avait peu bougé (si on met de côté les mods, je précise). J’ai pris un pied monumental sur Resident Evil 4 VR que je conseille à quiconque veut vivre ce qui constituera peut-être l’expérience la plus fun et arcade de sa vie. Ce jeu est définitivement un monument. Je vais toutefois le laisser reposer une bonne décennie, car je le connais absolument par cœur et qu’il ne s’agit pas du tout de mon épisode préféré.
Il y a quelque chose de vraiment décevant dans l’idée de ré-enfiler un casque VR fin 2023 et de réaliser que Half-Life Alyx est toujours le jeu VR le plus ambitieux, alors qu’il est sorti début 2020. Et la stratégie de Meta ne va pas aider. On se retrouve en effet avec une emphase mise sur les jeux vidéo qui tournent nativement sur le Meta Quest et avec une relégation au second plan de la VR PC, beaucoup plus ambitieuse sur le plan technologique. On se retrouve donc avec des versions moches des jeux PCVR ou avec principalement des titres orientés grand public et très peu inspirés. Je vous mets au défi de trouver quelqu’un qui veut jouer au basket en VR plutôt qu’en vrai… Je retâterai le marché VR dans cinq ans, en croisant les doigts pour une évolution dans le sens des joueurs et pour de plus importants investissements des éditeurs dans ce secteur au potentiel fou. Pour le moment, c’est la déception qui prime.
QUELS SONT LES 5 JEUX QUE TU RETIENS CETTE ANNÉE ?
Je pensais qu’il serait difficile de faire un choix, mais après quelques secondes de réflexion, le verdict est sans appel : System Shock est clairement mon jeu de l’année. J’ai vécu System Shock dans mes tripes. J’ai été obnubilé par ce jeu. J’en ai même rêvé plusieurs fois. Encore aujourd’hui, quand j’écoute sa splendide bande originale, mon regard se perd dans le vide, tandis que je me remémore ce périple labyrinthique hardcore et envoutant enrobé de rock progressif. Une œuvre radicale et absolument inoubliable, comme je l’explique dans ma critique.
À la seconde place, roulements de tambours, j’appelle Alan Wake 2 sur scène ! Dix ans d’attente et quel résultat : une œuvre brillante, à la fois à contre-courant du premier et paradoxalement dans sa continuité, le tout enrobé d’une mise en scène lynchienne du plus bel effet. Un pari risqué pour un titre qui vise le grand public. Chapeau aux artistes et à Remedy d’avoir cru en leur œuvre.
Vient ensuite Baldur’s Gate 3 dont j’approche de la fin au bout d’environ 80 heures durant lesquelles j’ai fait presque toutes les quêtes secondaires ainsi que toutes les quêtes liées aux personnages de mon équipe. Si on devait résumer le dernier-né de Larian en un mot, ce serait la démesure, notamment dans la liberté de choix offerte au joueur. Tout semble possible dans Baldur’s Gate 3, et il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, une aventure à votre image en somme. J’ai donc pris un plaisir fou à jouer une druide adoratrice de la nature et protectrice des animaux, un rôle que j’ai joué sérieusement tout au long de mon aventure, quitte à occire tous ceux qui les exploitaient. Étant doué d’un pouvoir de communication avec eux, il m’était possible de leur parler. Un véritable bonheur.
Mention spéciale également aux romances et quêtes de personnages, parmi les mieux écrites qu’il m’ait été donné de lire. À titre personnel, je suis tombé sous le charme d’Ombrecoeur, avec laquelle j’ai choisi de vivre une relation monogame. Je regrette seulement un jeu peut-être un peu trop facile en mode Normal, plus permissif qu’un Pillars of Eternity, qui reste mon CRPG favori malgré son enrobage bien plus austère.
En 2023, j’ai également pris beaucoup de plaisir avec Kona 2 : Brume. Mieux maîtrisée, magnifique et passionnante dans sa retranscription de certains aspects du folklore autochtone sur fond de culture québécoise, le titre de Parabole m’a captivé. Je ne me lasse en effet jamais de traverser seul d’immenses plaines enneigées, le titre rappelant l’excellent The Long Dark à certains égards. Un jeu que je conseille à tous les amoureux de mystères et de grands espaces dépeuplés. À noter que l’intégralité du jeu est doublée en québécois, par des acteurs talentueux. La bande-annonce du jeu ci-dessous n’est malheureusement pas disponible en français.
Enfin, j’ai passé un excellent moment sur Stasis: Bone Totem, un point ‘n click de science fiction/horreur à l’univers très singulier, qui prend place dans les abysses et nous livre un récit très personnel. À ne pas manquer. Ma critique est disponible ici.
QUEL EST TON PLAISIR COUPABLE ?
Chaque année, je vais faire un tour sur itch.io pour y télécharger une dizaine de courts jeux horrifiques et à chaque fois je prends un pied monstre à explorer cette scène underground biberonnée aux slashers et aux jump-scares qui propose des jeux régressifs sans aucune limite morale. Cette année, c’est The House de Spring Rabbit qui m’a décroché de nombreux sourires. Bande-annonce ci-dessous !
QUELLES SONT TES ATTENTES POUR 2024 ?
J’ai tellement d’attentes pour 2024 qu’il me faudrait des pages et des pages pour toutes les décrire. Je vais donc seulement citer mes cinq plus grandes attentes, par ordre alphabétique.
Tout d’abord, j’attends de pied ferme Baby Steps, par les créateurs de Ape Out, qui nous faisait jouer un chimpanzé en fuite d’un laboratoire d’expérimentation animale, sur fond de jazz frénétique. Ah quel bonheur de buter ces connards de laborantins spécistes. Changement de registre avec Baby Steps, qui promet de sacrés fous rires.
Pacific Drive est probablement le jeu que j’attends le plus en 2024. Il faut dire que la promesse de tuner sa voiture dans un jeu de survie post apocalyptique soumis à des événements météorologiques extrêmement dangereux avec une dimension expérimentale à la Outer Wilds a de quoi laisser rêveur.
Bon, sinon, la 1.0 de Sons of the Forest C’EST POUR QUAND ? Je l’attends de pied ferme.
Tenebris Somnia est présenté comme un survival horror en 2D ponctué de scènes filmées réelles. Le trailer fait très envie et, avec un tel pitch, les créateurs Andrés Borghi et Tobías Rusjan ont toute mon attention.
Enfin, comment ne pas attendre The Lost Wild, qui semble à première vue être une sorte de Alien Isolation dans lequel notre fragile personnage sans-défense devra échapper à des dinosaures très réalistes. Un survival horror avec des dinosaures, que demander de plus ?
Par ailleurs, dans un autre registre, je suis très inquiet pour le remake de Silent Hill 2, qui selon moi ne pourra que décevoir, tant l’original était un OVNI qui avait fait de la faible puissance de calcul de la PS2 un élément inhérent de son atmosphère. À la seule vue du trailer du remake, tout ce qui faisait l’identité de l’original (grain de l’image, non-dits, suggestion émotionnelle par la palette de couleurs et les sons plutôt que par des zooms sur le visage du personnage, lenteurs et j’en passe) semble avoir été mis à la trappe. C’est comme si tout ce qui n’était à l’époque que suggéré était aujourd’hui mis à nu sous le faisceau d’un projecteur. À vrai dire, j’hésite même à le faire tant l’original est une œuvre importante pour moi, et toujours absolument fascinante et pertinente aujourd’hui. De toute façon, il est toujours dommage de voir une œuvre être réinterprétée sans la participation des auteurs originaux. À voir, donc…
J’ai aussi arrêté d’attendre Hollow Knight: Silksong, pour ma santé mentale.
Critique JV et ciné toujours prêt à mener des interviews lors de festivals ! Amateur de films de genre et de tout ce qui tend vers l'Etrange. N'hésitez pas à me contacter en consultant mon profil.
Résident permanent dans la petite bourgade de Raccoon City et prosélyte du génial Rain World depuis 2017, on l'entend parfois jurer à pleins poumons lorsqu'il perd lamentablement face au singe de Sekiro à un poil de lemming près. En quête d'une 3080 depuis bientôt un an, le malheureux espère une réception de sa commande en 2022 : l'important c'est d'y croire ! Son TOC préféré ? Recenser dans un PDF tous les jeux auxquels il a joué dans sa vie.
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