Verdict
Obsédant, génial, oppressant, intransigeant... Les adjectifs ne manquent pas pour décrire l'expérience délicieusement éprouvante que constitue System Shock, une immersive sim qui lorgne avec brio sur les terres du dungeon crawler, ce qui est logique quand on sait que les développeurs originaux sont les cerveaux derrière le révolutionnaire Ultima Underworld. Jouer au remake fidèle de Nightdive Studios, c'est accepter d'avoir tous les rennes en main en tant que joueur pour déterminer soi-même sa progression et ce que le jeu attend de nous. Si cette proposition à première vue aride en rebutera certains, il ne fait aucun doute que les plus acharnés tireront de ce périple labyrinthique une satisfaction de plus en plus cathartique au fil de leur avancée dans les couloirs claustrophobes de la Citadelle. Et si le meilleur jeu de 2023 avait un pied en 1994 ? Une œuvre radicale et absolument inoubliable, dotée d'une intelligence tout sauf artificielle.
Pour
- Le joueur au centre de tout
- La sensation à la fois grisante et oppressante d'évoluer dans un labyrinthe
- Le level design complexe et étriqué de la Citadelle
- La narration, savamment distillée en jeu et qui n'a quasiment jamais recours à des cinématiques
- Une ode à la débrouille
- La nécessité de prendre des notes
- La direction artistique qui dépeint tout en couleurs un univers très sombre
- L'IA psychotique, SHODAN, glaçante et complètement cinglée
- Un bel éventail des obsessions du cyberpunk
- BO progressive de haut rang
- Un final en fanfare
- De nombreuses armes et accessoires à disposition pour autant de différentes manières de jouer
- La carte, très bien conçue, est un régal à analyser
- Qui dit gameplay émergent dit expérimentation : vive la sauvegarde rapide !
- Aucun souci technique, un jeu parfaitement optimisé dès la sortie
Contre
- Un gameplay moins émergent que celui, par exemple, d'un Dishonored
- L'IA des ennemis, pas toujours bien finaude
Tu m’as bien donné envie d’y jouer, j’avais déjà trouvé la présentation Gamescom sympa à l’époque même si je n’ai pas beaucoup de références en immersive sim. Ca fait toujours plaisir des jeux intelligents (hein Ubisoft ?).
Question en lisant ton article : peut on considérer Zelda comme une immersive sim finalement ? Et auquel cas, hors le fait que la licence s’éloigne de plus en plus du modèle épique des précédents jeux, pourquoi tu n’y adhères pas ?
(Vous avez trois heures)
Hmm je dirais que Zelda flirte collé-serré avec l’immersive sim sans en être vraiment une étant donné que son environnement ouvert au level design
peu inspiréépuré encourage davantage l’aspect bac à sable à des fins pas nécessairement concrètes.Cela dit c’est effectivement ouvert au débat vu que la définition d’immersive sim tend à être nébuleuse et à davantage être rattachée à des jeux à l’ADN PC comme Deus Ex.
Et si je n’y adhère pas c’est parce que je joue à Zelda pour les donjons et le côté épique, pas pour construire des camions en noix d’Arbre Mojo et crafter de la soupe anti-engelures :-S
On est d’accord que la question se pose du coup. On en a déjà parlé en off sur Zelda. Ce qu’on perd en côté épique et donjons, on le gagne en exploration et prise d’initiatives. Ce qu’a fait Nintendo avec Zelda, c’est un peu la même chose qu’avec Mario. Une révolution totale en termes d’opportunités de gameplay mais contre des compromis.
Je n’ai pas encore eu le temps de commencer le dernier mais j’espère qu’ils changeront de voie pour les prochains. Sinon l’effet Ubisoft qui tire le filon risque de se faire sentir.
Perso Twilight Princess restera sans doute la plus belle synthèse d’époques différentes. Et Wind Waker le plus original (et enchanteur) des zelda 3D. Pour les Zelda 2D c’est un autre débat. Une autre religion même. ^^
On devrait, un de ces quatre, chaque rédacteur intéressé, faire un top 3 méchamment subjectif de quels sont nos Zelda préférés + celui qu’on déteste le plus et pourquoi :-p
Alors c’est une riche idée mais ce sera la guerre entre les zelda 2D et 3D ! Faudrait presque distinguer les deux sinon ça casse un peu le truc pardi. ^^ Je garde l’idée pour la rentrée quand j’aurais fini le dernier.