• Testé sur PC via le Game Pass
  • Configuration de test : RTX 4090 + i9-9900K
  • Terminé en environ 15 heures
  • La BO de ce jeu est magnifique

Développé par Obsidian Entertainment (Fallout : New Vegas, Pillars of Eternity 1 et 2 et South Park : Le Bâton de la vérité pour ne citer qu’eux) et édité par Xbox Game Studios, Pentiment est un RPG narratif en 2D à défilement horizontal, dont l’action se déroule en Bavière au XVIe siècle. Étalée sur plusieurs dizaines d’années, l’intrigue nous met aux commandes de l’artiste Andreas Maler, apprenti enlumineur dans le petit village de Tassing, qui va se retrouver malgré lui à enquêter sur le mystérieux meurtre d’un noble. Il s’agit là du point de départ de ses aventures.

Il était naguère...

Obsidian oblige, passez votre chemin si l’idée de passer 15 heures à lire des pages et des pages de dialogues vous hérisse le poil. Les autres, rapprochez-vous ! À la différence d’un Pillars of Eternity qui ponctue ses marées de textes de joutes stratégiques, Pentiment offre une aventure principalement textuelle, à l’exception de quelques mini-jeux austères,  et entièrement dénuée de combats. Ce sont nos choix de réponses lors des conversations qui influeront sur les événements et sur la perception qu’auront les villageois de notre personnage.

Comprendre que si vous passez votre temps à squatter devant le couvent pour obtenir les faveurs de Sœur Gertrude ou que vous martelez à qui veut bien l’entendre que les 95 thèses de Luther valent la peine d’être lues, vous aurez tôt fait de vous bâtir une mauvaise réputation (je parle d’expérience). Les possibilités sont nombreuses et les conséquences de vos actes sont palpables.

La Fête de la Saint-Jean, une occasion de communier entre croyants et pyromanes.

Au fil des heures de jeu, on finit par s’attacher aux habitants de Tassing. Ces pauvres bougres sont soumis à l’autorité du duc et saignés à blanc par l’abbé local, qui refuse par exemple de les laisser paître leurs troupeaux ou de ramasser du bois dans la forêt environnante, sous le prétexte d’un traité de propriété intransigeant, qui n’est en fait qu’un moyen détourné de leur signifier leur statut social inférieur. La direction artistique, semblable au style des parchemins du Moyen-Âge, est en parfait raccord avec l’histoire, car ce sont avant tout des tranches de vies que nous raconte Pentiment. On y évolue comme on tournerait les pages d’un livre, par ailleurs très renseigné sur le plan historique.

En 1518, Noël représentait déjà une bonne excuse pour picoler.

... un Roi de Bavière

L’écriture, tout en finesse et sous-entendus, et sans aucun pathos, nous fait ressentir de la compassion envers les ruraux, si démunis, mais si fiers de pouvoir vous offrir un petit morceau de fromage à leur table, quitte à eux-mêmes se priver, histoire que vous n’alliez pas raconter au reste du patelin que « les Drucker ne savent pas recevoir ». Les seules fiertés de ces paysans ? Leur piété, leur travail acharné et leurs familles.

Un repas servi chez l'abbé, qui semble faire un bon usage de la dîme des fidèles.

Sur certains aspects, Pentiment renvoie à notre époque, avec ses guerres de classes et son système économique qui favorise toujours les mêmes « premiers de cordée », qui ont finalement presque tous pour point commun d’être nés du bon côté de la barrière, avec des lingots sous le berceau. On retrouve aussi cette notion de « valeur travail » poussée à l’extrême, comme s’il n’y avait que ça, et qui sert surtout aujourd’hui à museler les plus précaires pour qu’ils restent sagement à leur place d’esclave. Le poids de la religion et ses dérives jouent également un rôle thématique important, selon les choix que vous effectuerez.

Si le titre d’Obsidian pâtit de quelques longueurs et qu’on se surprend parfois à bâiller, il n’a jamais été question pour moi de lâcher la manette. Baisser les bras aurait signifié abandonner le village de Tassing, et ça, il en était hors de question.

Résident permanent dans la petite bourgade de Raccoon City et prosélyte du génial Rain World depuis 2017, on l'entend parfois jurer à pleins poumons lorsqu'il perd lamentablement face au singe de Sekiro à un poil de lemming près. En quête d'une 3080 depuis bientôt un an, le malheureux espère une réception de sa commande en 2022 : l'important c'est d'y croire ! Son TOC préféré ? Recenser dans un PDF tous les jeux auxquels il a joué dans sa vie.

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Ejdjej
Ejdjej
1 année

Zjejejej

KillerSe7ven
Administrateur
1 année
Répondr à  Ejdjej

Merci Ejdjej. J’ai été très touché par ton commentaire.

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