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- Aliens Dark Descent m’a tué ...
- Testé sur PC.
- Code Steam fourni par l’éditeur.
- Captures de gameplay et screens maison
- Joué une trentaine d’heures en mode Nightmare (4/4) avec sauvegarde automatique.
- Arrivé à la mission 11/12 : Attention les modes de difficulté les plus élevés sont arides et déséquilibrés comme vous le découvrirez en lisant ce journal de bord d’un marines désabusé !
- Foutu pour foutu, impossible de changer la difficulté en cours de route. A bon entendeur au moment de choisir votre degré de masochisme.
- Fichtre que c’est dur, mais qu’est ce que c’était une belle expérience de jeu vidéo dans le respect d’Aliens !
Ode au film de James Cameron et ses marines bardés de testostérone, Aliens Dark Descent va mettre vos nerfs à rude épreuve. Comme le disait ce bon vieux Ash, « Je ne vous mentirai pas sur vos chances de survie mais… vous avez ma sympathie… »
Être dans les marines, c’est comme des vacances à la ferme qu’ils disaient…
A l’image des récents errements cinématographiques de la licence avec le médiocre Covenant, la saga aura aussi connu des heures moins glorieuses dans le jeu vidéo. Après l’excellent Alien Isolation qui aura définitivement marqué le survival horror, le dernier third person shooter Aliens Fireteam Elite avait laissé un sentiment mitigé. Présenté en hands off à la Gamescom l’année dernière, Dark Descent, édité chez Focus, avait su nous donner l’eau à la bouche. Plutôt que de choisir la solution de facilité avec un énième FPS, les Français de Tindalos Interactive ont préféré opter pour un jeu plus original.
Conçu comme un jeu d’action tactique, Dark Descent rappelle des jeux comme X-com – le tour par tour en moins – GTFO pour le coût d’opportunité exploration/prise de risques ou encore Darkest Dungeon pour la gestion du stress de nos malheureuses recrues. En alternant entre des phases d’exploration de cartes noyées dans un épais brouillard de guerre et de brèves séquences de gestion dans la base des marines, Aliens Dark Descent flirte avec les genres.
Si les mécaniques sont globalement simples au premier abord, Dark Descent vous demandera une réactivité à toute épreuve. Un moment de doute et c’est le game over assuré. D’un simple clic, on donne ainsi des ordres basiques à notre escouade. Les commandes sont intuitives et plutôt que de contrôler chaque bidasse individuellement, c’est tout le groupe qui opère en mode commando. Sur ce point, le jeu s’en sort avec les honneurs et c’est vraiment grisant de voir ces quatre soldats de fortune faire bloc contre des hordes d’aliens enragés.
On retrouve bien entendu toute la panoplie d’armes et de gadget du film de Cameron. Avant de partir en expédition, il faudra soigneusement choisir son arsenal, ses soldats et allouer nos ressources épuisables avec intelligence entre des points outils, des points santé et de précieuses tourelles de combat.
Outre les armes principales, les développeurs ont apporté de la puissance de feu supplémentaire à l’escadron avec un système de trois points de combats qui se rechargent (très) lentement. On pourra d’ailleurs en gagner davantage lors de notre progression en boostant nos soldats sauvés. Autre option en mission : sacrifier un point outil et passer ainsi en mode retribution afin que les points de combats se rechargent beaucoup plus vites sur un bref laps de temps tout en renforçant les specs de nos soldats. Idéal en cas de vagues de xénomorphes ou de situations hors de contrôle. Attention cependant à les utiliser avec parcimonie sous peine de ne plus être en mesure d’hacker des systèmes électroniques ou sceller des salles où reprendre son souffle.
Contaaaaaaaaaaaaaaaact…
Selon les marines envoyés au front, on pourra ainsi employer les grands moyens en utilisant ces précieux points de combats : un lance grenade qui ralentira les hordes, un lance-roquette ou un sniper pour corriger les xénomorphes à longue distance, un shotgun pour le combat rapproché ou encore un lance-flammes particulièrement efficace pour bloquer les aliens dans un couloir étriqué. A cela s’ajoute également des mines pour protéger vos arrières. Il faudra faire preuve de parcimonie avec les points de combats utilisés pour ne pas se retrouver débordé par les monstres le temps de la recharge.
Une mission consiste ainsi à être le plus discret possible (bon courage), puisqu’une fois découvert, les aliens passeront en mode traque. Plus les situations s’enveniment, plus les aliens gagneront en agressivité jusqu’à lancer des assauts comme des essaims de frelons. Les ennemis sauront vous surprendre en adaptant leur stratégie. L’IA sait parfois s’amuser en contournant vos tourelles ou en envoyant des vagues interminables jusqu’à percer vos lignes de front. Les fourbes jouent la carte du nombre à la sauce russe et ils peuvent très vite briser vos lignes de tirs, détruire les portes blindées, etc.
Xénomorphe, tu perds ton sang froid !
Quand la horde arrive, il sera essentiel de réagir vite en nettoyant la pièce avant l’arrivée du flux, braquer le maximum de tourelles automatiques contre les portes d’entrées ou trous béants d’où peuvent s’échapper les aliens et créer des lignes de suppression pour ralentir les bêtes. On attend ensuite, fébrile, alors que le détecteur de mouvements s’affole.
Plus les marines seront exposés en missions, plus leur stress s’intensifiera jusqu’à perdre en précision et en bravoure. Ces malus s’additionnent entre eux et un soldat paniqué contaminera progressivement les autres. Quand la situation dégénère, il est vivement recommandé de rejoindre notre tank de combat pour extraire les précieuses ressources que sont les marines. Ce même tank pourra d’ailleurs être redéployé sur plusieurs endroits de la map, de quoi vous sauver les miches quand vous êtes en extérieur et qu’une colonne d’aliens est à vos trousses.
Les soldats sauvés gagnent en expérience à l’image d’un RPG et on pourra leur octroyer jusqu’à cinq classes différentes aux aptitudes propres. Plus on augmente la même spec, plus celle-ci sera renforcée. Augmenter les chances de démembrement jusqu’à quasiment 50% ou les coûts critiques sera essentiel pour retourner les situations à notre avantage. Mais comme on dit dans le jargon, choisir c’est renoncer et Aliens sait cultiver ses dilemmes. C’est même la clé de voute du titre.
Augmenter la force mentale de notre escadron est aussi essentiel car un soldat blessé, voire amputé, a de très fortes chances de finir traumatisé. Sans lui prodiguer les soins adéquats, les troubles psychiatriques peuvent empirer et s’enraciner. Ainsi certains marines seront par exemple atteints de pyrophobie, ce qui décuplera leur stress lors de l’utilisation d’un lance-flammes. Autant de malus qui se conjuguent au trait de caractère principal de notre soldat missionné. Certains sont plus enclins au stress, d’autres à la bravoure, etc.
Aliens Wagner Edition
Plus la mission tourne mal, plus les soldats seront brisés physiquement et psychologiquement, parfois jusqu’à une petite dizaine de jours durant lesquels il sera impossible de les mobiliser sans leur affecter des soins particuliers et moyens supplémentaires. En doloriste aguerri, j’ai opté pour le mode Nightmare qui ne nous offre aucun cadeau comme son nom l’indique.
Autant dire que j’avais parfois l’impression d’endosser le rôle d’Evgueni Prigojine, lorsqu’il catapultait ses troupes à Bakhmout, entre deux discours hypocrites pour galvaniser la chair à canon. « 10 jours d’ITT pour un bras amputé ? Bande de fragiles ! Hum, bravo ! » lance le colonel, bien planqué dans l’USS Otago. Dark Descent est intransigeant et fait très certainement partie des jeux les plus durs de l’année, dans son dernier mode de difficulté en tout cas.
Les aliens sont extrêmement rapides, même lorsqu’on ouvre le menu des armes et que le temps est au ralenti. Quand un soldat passe l’arme à gauche, c’est pour de bon. L’univers comme la mort sont donc persistants et plus on met du temps à finir une mission, plus les aliens infesteront les lieux et gagneront en virulence. Les munitions, elles aussi, ne sont pas légions et une fois l’arme principale à sec, vos soldats passent à l’arme de poing et vos chances de survie seront divisées par trois, si ce n’est davantage…
Les soldats peuvent également tomber dans le coma, tituber comme dans Dino Crisis et réduire ainsi votre capacité de défense avant l’extraction. Les facehuggers sont aussi susceptibles de vous sauter au visage et condamner la pauvre victime, sauf si vous avez développé la technologie adéquate pour sauver le malheureux dans un laps de temps très bref.
Un alien peut aussi profiter de la zizanie pour kidnapper l’un des vôtres et il vous faudra l’éliminer avant qu’il n’ait rejoint la ruche. Pas toujours évident étant donné que les xénomorphes sont beaucoup plus rapides que vous et qu’il vous sera impossible d’employer des armes lourdes sur les monstres, du fait que votre soldat est nécessairement dans la ligne de mire. Tuer un alien à courte portée, c’est aussi risquer une giclée d’acide en plein visage. Garder ses distances est donc primordial. Il faut aussi considérer l’arrivée de xénomorphes plus véloces ou costauds mais on vous laissera découvrir ces surprises bienvenues par vous-même.
Devant la difficulté du jeu, on est parfois réduit à abandonner notre précieux matériel derrière nous. C’est notamment le cas des tourelles qui peuvent être détruites lorsque les aliens nous débordent. Quand la mission vire à la bérézina, on est parfois réduit à se retrancher derrière notre tank de combat, sinon s’extraire pour revenir plus tard reposé et mieux armé. Globalement les cartes sont immenses et les objectifs pas toujours très clairs, si bien qu’errer dans une station tourne très vite au vinaigre alors que les munitions fondent comme neige au soleil. Par défaut, le jeu propose une sauvegarde automatique qui est salutaire pour limiter les crises de nerfs.
A cela peuvent également s’ajouter des zones dont il faudra sceller les portes pour créer un checkpoint et faire baisser la dose de stress de vos soldats. Là encore rien n’est gratuit, et les points nécessaires sont rares. A défaut il vous faudra soit s’extraire, soit gaver vos trouffions d’anxiolytiques pour tenir le coup. Encore une fois ce sera un équilibre à peser entre réduire son stress et garder de précieuses trousses de soin. Un dilemme cruel d’autant plus que les xénomorphes peuvent vous éliminer en une fraction de secondes. Dans la mêlée, on n’a parfois même pas le temps de voir nos recrues passer de vie à trépas, même au ralenti. Quant aux passages dans l’obscurité totale, ces derniers renforcent le stress alors que le faisceau de notre lampe de poche offrira un maigre réconfort.
Bugs à gogo à Nanarland
« Mais dites-moi mon colonel, ça a l’air d’être un excellent jeu, non ? » Tout irait bien dans le meilleur des mondes si l’expérience n’était pas entachée de défauts qui nourrissent la frustration. Déjà il y a ces maudits bugs qui pourrissent une mission et vous font vénérer les sauvegardes automatiques. On vous recommande de les laisser activées par défaut pour profiter de l’aventure, le jeu ayant clairement été conçu pour recharger les parties après une défaite carabinée. Il m’est par exemple arrivé plusieurs fois d’arriver à l’objectif cible et d’être incapable de lancer l’ascenseur.
Ces bugs sont récurrents et on est alors obligé de charger la sauvegarde précédente, voire plus en amont encore. Grand moment également, lorsqu’une cinématique se lance et qu’on perd le contrôle total de notre brigade. Pendant ce temps, c’est buffet à volonté pour les xénomorphes… Je passe également les passages coincés dans la salle de repos. Ça valait le coup de faire une sieste pour finir emprisonné à perpétuité… Heureusement ces bugs peuvent être contournés par le recours aux sauvegardes automatiques.
Au rang des défauts, Dark Descent aurait sans doute pu proposer des environnements plus variés et des musiques plus inspirées. L’OST est vraiment pauvre et contraste par rapport à la qualité des bruitages. Je tiens également à dédier quelques lignes au colonel, caricature de caricature avec ces sourcils de Totakéké qui renforcent des expressions faciales indignes d’un jeu de 2023. C’est d’autant plus dommage que certaines séquences en images de synthèse sont globalement réussies. Nul doute que le budget du titre était limité et que ce bon vieux colonel en aura payé les frais…
L’intrigue repose enfin sur un scénario débile où les seuls moments d’émotions sincères seront ceux où les expressions des personnages virent à la franche rigolade. Certes Cameron n’est jamais très subtil dans ces films et le jeu respecte parfaitement l’univers d’Aliens, mais était-on vraiment obligé d’intégrer des histoires dignes de la vie de famille au beau milieu d’une invasion extraterrestre et de fanatiques qui leur vouent un culte secret ?
Les clichés s’accumulent sans qu’on ne s’attache jamais à ces personnages insipides. Même si on peut customiser nos recrues, leur modélisation est tellement vilaine que ça ne présente aucun intérêt. Cela aurait sans doute été plus intéressant d’intégrer des personnalités mieux écrites à l’instar de la saga Fire Emblem où chaque mort définitive était un deuil. Dommage aussi que le système façon cartes chances du Monopoly ne soit pas plus complexe à l’image de Frostpunk. En effet, entre les jours qui s’écoulent inlassablement, on peut choisir entre deux embranchements très sommaires, peu inspirés et souvent identiques avec le risque d’avoir un effet positif ou négatif à la clé.
Je propose qu’on décolle et qu’on fasse sauter une charge nucléaire. Là au moins on sera sûr du résultat !
Mais la cerise sur le gâteau vient d’un dernier élément de gameplay que vous auriez tort de négliger. A la moitié du jeu, un élément vient expliquer le compte à rebours à l’œuvre depuis le début du jeu. On nous annonce en effet qu’un missile nucléaire est en route pour atomiser la planète. Alors, si ça semble funky sur le papier, c’est assez gênant si on n’a pas intégré tous les éléments de gestion entre les missions, notamment le fait d’affecter des ingénieurs entre chaque jour passé.
En mode Nightmare, on se retrouve de facto confronté à un manque de temps pour finir le jeu. C’est d’autant plus dommage qu’il est un peu idiot de devoir réaffecter les ingénieurs entre chaque jour, alors qu’ils n’ont pas fini leur tâche. Quel intérêt si ce n’est confronter le joueur à un mur de difficulté inutile dans le dernier quart ?
Par ailleurs, viser le 100% à chaque mission pour trouver des ressources et technologies supplémentaires est certes bénéfique pour le centre de commandement et vos marines, mais cela prend du temps… Et c’est d’autant plus ballot lorsqu’un missile nucléaire toque à la porte de l’USS Otago. J’ai moi-même été victime de mes travers maniaques à vouloir explorer chaque coin du titre… jusqu’au point de non-retour.
Hey Billy, y a moyen de sortir de ce trou ?
C’est donc l’heure des aveux. L’auteur de ces lignes a beau avoir fait du mieux qu’il pouvait pour finir la mission 10 qu’il pensait la dernière, c’est avec stupeur qu’il a découvert qu’il restait deux niveaux et plus qu’un jour avant l’Armageddon… Alors que le tunnel du game over semblait de plus en plus inévitable, j’ai poussé mes soldats jusqu’à leurs derniers retranchements en finissant la mission 10 d’une traite avec des soldats traumatisés à vie et victimes d’un stress extrême. Impossible de poursuivre.
Un seul mort sur une trentaine de jeu (merci les rechargements de sauvegarde) mais impossible de finir Dark Descent sans se prendre une ogive de plutonium sur le crâne. J’ai donc capitulé, trop frustré de devoir recharger ma partie une dizaine d’heures en amont malgré une aventure qui m’aura obsédé sur quelques jours d’une intensité folle. « Après tout, y-a-t-il vraiment un film Alien qui finit bien ? » philosophe le perdant rancunier.
J’ai échoué et j’ai rechargé mes sauvegardes jusqu’à en perdre la tête. L’épée de Damoclès est prête à s’abattre, l’horloge atomique approche de l’heure fatidique. RIP marines, cette secte de fanatiques qui idolâtre ces créatures était-elle sur la bonne voie ? Ash avait finalement raison et je dédie donc ces quelques mots à ces créatures, finalement si parfaites : « Alien. Xénomorphe à la grise robe, dans l’enfer de l’espace, à mon regard tu te dérobes… Tu es vraiment le plus agile ! »
Critique JV et ciné toujours prêt à mener des interviews lors de festivals ! Amateur de films de genre et de tout ce qui tend vers l'Etrange. N'hésitez pas à me contacter en consultant mon profil.
Infos divers
: Tindalos Interactive / Focus
: 20 juin 2023
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Ce test transpire la souffrance! Ça me parle. Moi qui me demandais quel allait être mon prochain jeu après The Last of Us: Part1, eh bien Aliens Dark Descent est désormais tout trouvé.
J’ai lu ton test en écoutant la BO du premier d’ailleurs :
https://www.youtube.com/watch?v=6pnev1fa2bY&list=PLqnnuEVGcRQxuqYpNjdR32_dVRzDmVs1O&index=1&ab_channel=FlixSoundtracks
Je pense que tu aurais vraiment dû le commencer en ”Normal” ou en ”Hard”. Le dernier niveau de difficulté est souvent de rigueur soit quand on a déjà assimilé toutes les mécaniques du jeu en question, soit quand on est vraiment accoutumé au genre auquel le jeu est relié. Perso je le commencerai en hard je pense, mais clairement pas en ”nightmare”!
Je vais venger tes soldats…
Hâte de lire ton retour. N’hésite pas à donner ton avis ici s’il est différent ou complémentaire du mien.
Oui j’ai été trop gourmand en mettant tous les indicateurs au rouge vif. Je n’avais pas vu qu’il y avait moyen de baisser la difficulté de “l’horloge”.
C’est le seul truc que je regrette de ne pas avoir descendu d’un cran. J’aurais sans doute pu finir le jeu sinon. Venge moi Ummagumma !
J’adore ! Je comprends mieux pourquoi tu as pris autant de temps pour l’écrire 😉
Oui, j’ai vraiment essayé de retranscrire cette obstination face à un mur de difficulté finale et des bugs bloquants. J’ai certes commis des erreurs propres à la découverte, mais je voulais vraiment en découdre avec le jeu. Y a pas de titres de la franchise qui se sont aventuré sur ce terrain là et rien que pour cette raison, le jeu vaut le détour.