La thalassophobie est la peur persistante et intense des masses d’eau profondes telles que la mer, les océans ou les lacs. Cette névrose peut inclure la peur des profondeurs, de l’immensité de l’océan, des vagues, des créatures aquatiques qui évoluent en dehors du champ de vision et de la distance par rapport à la terre. Et ça, les développeurs sud-africains de The Brotherhood Games l’ont bien compris. Que vaut Stasis: Bone Totem, leur dernière création en date après Cayne, Stasis et Beautiful Desolation ?
Alors qu’ils sont à la recherche de matériel de récupération, Mac et Charlie tombent sur une plateforme pétrolière abandonnée au milieu de l’océan Pacifique. C’est dans les couloirs rouillés de cette installation détenue par la mégacorporation Cayne (qui a remplacé Dieu, rien que ça) qu’ils découvrent un terrible secret qui les emmènera dans les abysses…
L’une des forces du genre du point ‘n click réside dans sa capacité à livrer des récits profondément personnels au moyen, notamment, des descriptions textuelles et des interactions de notre personnage avec l’environnement. Ainsi, chaque combinaison, absurde comme réfléchie, entraîne une réaction du protagoniste. Ce sont toutes ces réponses et attitudes mises bout à bout face à l’adversité ainsi que le liant du récit qui finissent par rendre la psyché de notre héros palpable.
En nous mettant aux commandes de trois personnages, Stasis: Bone Totem enrichit d’entrée de jeu ce postulat. Dotés d’habiletés différentes (briser/combiner) encourageant à s’échanger des objets pour expérimenter nos théories les plus tordues, Charlie, Mac et Moses, un ours en peluche robotisé, devront collaborer pour se sortir de ce bourbier et espérer retrouver la surface.
Fort d’une ambiance cyberpunk teintée de Lovecraft et salement mâtinée de body horror, Stasis: Bone Totem transpire la passion, la créativité et l’effort. Qu’il s’agisse de son scénario volatile et mature, de sa narration en axes de progression parallèles, de la qualité de ses énigmes, de son ambiance sonore ou de ses environnements détaillés et décrits avec soin, l’œuvre des frères Bischoff impressionne, d’autant plus lorsqu’on sait que le titre a bénéficié d’un budget de développement réduit.
Tel une bouteille à la mer dans un océan de jeux qui peinent à créer de nouveaux univers singuliers, le dernier-né de The Brotherhood Games constitue une véritable bouffée d’air frais : le point ‘n click de science-fiction a définitivement de beaux jours devant lui.
Résident permanent dans la petite bourgade de Raccoon City et prosélyte du génial Rain World depuis 2017, on l'entend parfois jurer à pleins poumons lorsqu'il perd lamentablement face au singe de Sekiro à un poil de lemming près. En quête d'une 3080 depuis bientôt un an, le malheureux espère une réception de sa commande en 2022 : l'important c'est d'y croire ! Son TOC préféré ? Recenser dans un PDF tous les jeux auxquels il a joué dans sa vie.
: THE BROTHERHOOD GAMES / THE BROTHERHOOD GAMES
: 31 mai 2023
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Pour le coup, ça m’a vachement donné envie d’y jouer ! ^^
C’est pas tous les jours qu’on voit des ambiances qui ont l’air aussi poisseuses. Il a une bonne identité semblerait-il.