Neuch’ c’est finifff… c’était la ville de mon premier amour comme le chantait ce bon vieux Hervé Vilard. A peine revenu de ce charmant bastion suisse où l’absinthe coule sous les ponts, vos deux émissaires, Mr Wilkes et KillerSe7ven, auront passé près de trois jours complets séquestrés dans des salles obscures, de quoi apprécier les dernières pièces de choix sélectionnées au NIFFF. Fait improbable qui confine à l’exploit, nous avons tout de même réussi à prendre des couleurs en allant traquer les silures du lac à deux pas des cinémas. Situation d’exception oblige, le bain de minuit reste un rite essentiel pour se laver du sang et de la sueur d’une sélection totalement « fantastic’ horrifique » !

NIFFF 2024

Palmarès

 

En Compétition internationale
Prix H.R. Giger : Handling The Undead de Thea Hvistendahl
Mention : Cuckoo de Tilman Singer
Prix Imaging The Future : I Saw The TV Glow de Jane Schoenbrun
Prix NIFFF de la critique internationale : Ennennum de Shalini Ushadevi
Prix de la jeunesse : Eternal de Ulaa Salim
RTS audience award : Oddity de Damian Mc Carthy

Compétition asiatique
Prix du public : City of Darkness de Soi Cheang

Avec son cadre familial, le NIFFF reste un festival qui a su garder sa dimension humaine, ce qui lui donne un charme inimitable. Pour cette 23ème édition, il y avait à boire et à manger avec un panel de films en provenance de la planète entière, des rétrospectives engagées comme la sélection Eat The Rich (voir notre discussion avec Judith Beauvallet de la chaîne Demoiselles d’horreur) et des séances en plein air nocturnes pour les plus téméraires. On vous partage nos coups de cœur, nos blessures et nos faiblesses comme on dit dans le jargon consacré en attendant nos prochaines interviews et critiques plus complètes ! 

Notre marathon du NIFFF

MaXXXine

USA | Date de sortie : 31/07/2024 | Réalisation : Ti West |Compétition internationale | Critique à lire ici

MaXXXine vient clore l’arc ouvert en 2022 avec X. Plus proche du giallo que du slasher à la Tobe Hooper, le film prend de nouveau une orientation différente de celle de X et Pearl. Dans le sillage de Dario Argento, Ti West nous livre un pastiche de giallo moderne. Les meurtres sont esthétisés à l’excès comme le psychopathe, modèle par excellence du genre. Habillé d’un imperméable mackintosh et muni d’une arme blanche brillante dans sa main gantée de noir, c’est l’image même du tueur sans visage du film Six Femmes pour l’assassin (1964).

Si la formule est bien calibrée, on regrettera toutefois que les idées, certes ingénieuses, ne soient pas toutes poussées jusqu’au bout, notamment lors de son final étrangement plus prude, sans doute car il s’éloigne du slasher. Loin d’être raté pour autant, ce dernier film réussit tout ce qu’il entreprend mais avec un peu moins de panache que les précédents films. On aurait certainement attendu davantage d’hémoglobine tout comme son héroïne amorale qui voudrait que cette frénésie ne s’arrête jamais. Nous aussi.

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪🔪🔪

Eternal

Danemark, Norvège, Islande | Date de sortie : NC | Réalisation : Ulaa Salim | Compétition internationale

Islande, néons, bars enfumés, musique sourde. La nuit accouche d’un couple avec une promesse de toujours. Elle, folle amoureuse, chanteuse, artiste. Lui, scientifique, le nez dans le guidon du projet de sa vie : la fermeture d’une faille ouverte dans les souterrains maritimes de l’île, menaçant d’empirer drastiquement le réchauffement climatique global. Le couple se noue, mais la vie s’apprête à leur rouler dessus ne laissant que les lambeaux mâchés puis recrachés de leur amour.

Mix étrange. D’un côté Nos Cérémonies, avec cette SF en repli, discrète, placée en arrière-plan d’une histoire à hauteur d’Hommes. De l’autre côté une romance décadente, frôlant avec les sentiments exacerbés à la 99 Moons. Le tout mélangé au shaker en une relecture écologique et féministe du Désert des Tartares. Ambitieux visuellement, intéressant par ses percées expérimentales et sa photographie constamment maîtrisée, Eternal se rate toutefois dans sa recette. Résolument trop long, le film finit par tourner sur lui-même à l’instar des plans circulaires nauséeux ouvrant et fermant le film.

Nifffomètre de MrWilkes : 🔪🔪

Cuckoo

Allemagne | Date de sortie : 29/08/2024 | Réalisation : Tilman Singer | Compétition internationale

Parmi les oiseaux, le Coucou est connu pour sa formidable capacité d’adaptation en investissant les nids des autres tout en éliminant froidement leurs progénitures. Parasite par excellence, l’animal offre un bon terrain de jeu pour un film d’horreur. Dans ce film allemand, Gretchen s’installe à contrecœur dans un hôtel des Alpes allemandes avec la famille de son père, dont elle est séparée.

Sur une idée originale, Tilman Singer s’en sort avec les honneurs avec quelques belles idées de mises en scène notamment lors de la première apparition de la créature. Une entrée en scène entre ombre et lumière que ne renierait pas Bram Stocker. Ces quelques fulgurances expliquent sans doute pourquoi le film a reçu la mention spéciale du jury international. Dommage que Cuckoo s’essouffle dans son interminable épilogue qui, à force de montre la bête, fait disparaître tout son potentiel horrifique. Dommage car le film avait une démarche artistique qu’il faut saluer.

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪🔪

Twilight of the Warriors: Walled In

Hong-Kong | Date de sortie : 14/08/2024 | Réalisation : Soi Cheang | Compétition asiatique | Critique à lire ici

Adaptation de la série de manhuas à succès d’Andy Seto, City of Darkness (Twillight of the Warriors: Walled in) vient distribuer une nouvelle gifle au cinéma d’arts martiaux. Un an à peine après le fantasque Mad Fate (2023) et deux avant le thriller Limbo (2022) à la noirceur aussi graphique que symbolique, le maître hongkongais Soi Cheang signe un nouveau métrage d’une efficacité redoutable. « Je te préviens. Ne cause pas de problème. Les fauteurs de troubles meurent» prévient Cyclone, légende de la pègre et protecteur de la Citadelle de Kowloon, cette enclave chinoise qui trônait au milieu de l’ancienne colonie britannique de Hong-Kong.

Ce cadre urbain est de nouveau l’occasion pour Soi Cheang de démontrer tout son talent de mise en scène en nous livrant une vision de Kowloon qui déborde de vie. Les chorégraphies complètement décomplexées et décalées font mouche dans ces environnements d’une densité folle. Meilleur encore que Mad Fate, City of Darkness est une pièce de choix pour tout amateur de films d’action asiatiques et un classique instantané.

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪🔪🔪🔪

Gazer

Etats-Unis | Date de sortie : NC | Réalisation : Ryan J. Sloan | Third Kind

Victime d’une dyschronométrie qui déforme sa perception du temps et de la réalité, une jeune femme (Ariella Mastroianni) tente de retrouver la garde de sa fille qui lui a échappé. Fréquentant des groupes de paroles, elle va pourtant accepter un mystérieux deal avec l’une des participantes qui la mènera dans un crescendo de violence.

Présenté dans la sélection Third Kind (aux marges du genre), Gazer propose un 16mm renversant qui, esthétiquement, donne tout son cachet à un long-métrage particulièrement soigné. Co-écrit avec son actrice principale (Ariella Mastroianni), Gazer propose une relecture moderne du thriller paranoïaque, s’enfonçant de plus en plus dans une ambiance nocturne et poisseuse qui prend aux tripes. Doté d’un découpage et d’un montage qui prend parfaitement en charge la représentation du trouble mental affectant son personnage principal, le long-métrage restera l’un des thrillers les mieux ficelés de cette édition du NIFFF.

Nifffomètre de MrWilkes : 🔪🔪🔪🔪

Bursting Point

Chine | Date de sortie : NC | Réalisation : Dante Lam Chiu-Yin | Compétition asiatique

Polar d’action survolté, Bursting Point raconte l’histoire d’un inspecteur d’une unité anti-drogue sur le point de faire tomber des narcos. Classique de chez classique dans son histoire, le film s’enferme dans d’interminables axes secondaires qui noient la trame principale dans un gloubi-boulga indigeste avec un nombre de victimes digne d’un génocide. Si la mise en scène reste inspirée, ce déluge permanent de feu finit par lasser avec près de 2h20 d’action effrénée.

On ne sait plus trop où donner de la tête avec cette caméra folle qui gigote tellement que les scènes certes punchy manquent cruellement de lisibilité. On ne compte plus le nombre invraisemblable d’explosifs et cocktails Molotov lancés à la minute. Le budget Napalm a dû griller une bonne partie des fonds de production car les explosions laissent à désirer. Bursting Point aurait dû faire preuve de plus de modestie en se concentrant sur l’axe principal du policier infiltré plutôt que de partir dans tous les sens. Un film pas vilain mais qui commet trop d’erreurs pour qu’on lui pardonne sa générosité boulimique.

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪

Respati

Indonésie | Date de sortie : NC | Réalisation : Sidharta Tata | Asian Competition

Une étrange entité s’en prend à un adolescent, bientôt projeté dans un monde à la lisière entre la fiction et la réalité. Une histoire indonésienne de guerrier des rêves, qui se lit volontiers comme une relecture asiatique d’Harry Potter, la violence en plus. Si la comparaison évidente par le nombre de similitudes (le roublard elfe de maison, le rassurant simili-Hagrid, l’étrange forêt de cauchemars) n’a pas échappé à la presse internationale, le film offre une vision nettement plus horrifique et noire que les romans de Rowling.

Toutefois, le casting parfois aux roses (donc un acteur principal au charisme plutôt douteux) et de trop (beaucoup trop) nombreuses longueurs peinent à le rendre mémorable. Respati finit par s’enfermer dans une forme ultra-répétitive, traversé de visions horrifiques (une bouche remplie de beaucoup trop de dents notamment) parfois impressionnantes mais qui n’effacent pas le nombre de ses faiblesses. Dommage…

Nifffomètre de MrWilkes : 🔪🔪

Mi Bestia

Colombie | Date de sortie : 04/09/2024 | Réalisation : Camila Beltrán |Compétition internationale | Interview et critique à lire ici

Bogotá, 1996. La population est effrayée, persuadée que le diable va arriver lors d’une éclipse de lune imminente. Mila, 13 ans, sent que le regard des autres sur elle se fait plus oppressant. Alors que la lune rouge illumine le ciel, la jeune fille voit son corps changer. Coming of age de l’enfance vers le corps d’une femme, Mi Bestia regorge d’idée de mise en scène et peut se targuer d’une photographie magnifique. Filmé en argentique, le film nous emporte dans une expérience sensorielle déroutante.

Enfermé dans un ratio 4:3, l’image s’aimante sur le visage de Mila et renforce ce sentiment suffoquant. Le film opte pour un choix radical avec un taux de rafraîchissement de l’image en deçà des 24 fps pour mieux simuler la pression qu’exerce le monde extérieur sur la jeune fille. Le monde prend une autre coloration où le son devient un repère supplémentaire pour appréhender ce monde qui bascule. Mi Bestia a été sélectionné à l’ACID au festival de Cannes. Un film sensible à réserver aux amateurs de propositions expérimentales et amateurs de films indépendants. Interview de Camila Beltrán à venir prochainement sur MaG.

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪🔪🔪

Les Pistolets en Plastique

France | Date de sortie : 26/06/2024 | Réalisation : Jean-Christophe Meurisse |Third Kind | Critique à lire ici

Un homme disparait après avoir massacré toute sa famille. Voilà le point de départ (véridique) de ce film à sketchs entrainant dans son sillage de zélées enquêtrices Facebook, un duo de flics d’une efficacité douteuse et un pauvre innocent pris pour l’assassin et séquestré par la police danoise…

Après le sanguinolent Oranges Sanguines, le retour de Jean-Christophe Meurisse se fait fracassant. Osant aborder l’affaire Dupont de Ligonnès de manière frontale, il va démultiplier la force comique de son récit tout en persistant dans son travail de sonde constant des travers de la société française actuelle. Aussi jouissif que noir !

Nifffomètre de MrWilkes : 🔪🔪🔪🔪🔪

Pig That Survived Foot-and-Mouth Disease

Corée du Sud | Date de sortie : 06/11/2024 | Réalisation : Hur Bum-wook | Compétition asiatique

Film d’animation coréen, Pig That Survived Foot-and-Mouth Disease raconte l’histoire d’un cochon qui cherche à devenir un homme. Prêt à tout pour y parvenir, il entraîne avec lui une horde de sangliers sauvage. Avec son nom à rallonge, le film nous indiquait déjà la couleur. Trop long, cet anime sud-coréen s’éparpille en cours de route et son épilogue interminable le rend d’autant plus risible. En parallèle, un ancien soldat brimé par ses camarades prend le maquis et finit transformer en simili yéti pas très fûté. Ce deuxième axe est encore plus indigent que le premier.

Outre ces écueils narratifs, cet anime ne brille pas par sa plastique. Le style adopté cache difficilement le petit budget et le choix de la 3D n’était certainement pas la meilleure affaire. Entre la synchronisation labiale complètement aux fraises et des modèles de personnages très pauvre, Pig That Survived Foot-and-Mouth Disease aurait mieux fait d’éviter les prolongations lors de son épilogue. Avec d’autres choix artistiques, peut-être qu’on aurait été plu conciliant, d’autant plus que le film avait un pitch de départ inspiré et malheureusement mal exécuté.

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪

Animale

France | Date de sortie : 27/11/2024 | Réalisation : Emma Benestan | Compétition internationale

Une jeune femme (Oulaya Amamra) veut compter dans le milieu viril et macho des corridas camarguaises. Si elle parvient à se faire sa place, des relents du passé semblent avoir sur son corps une influence palpable. Peu à peu une explosion de violence va faire couler le sang dans les eaux mortes des marais camarguais.

A inscrire dans la lignée du Règne animal, la réalisatrice Emma Benestan propose un western féministe et actuel au sein d’une Camargue rarement aussi magnifiée à l’écran. Entre traditions ancestrales et questionnements sociétaux brûlants d’actualité, Animale se veut un film de genre audacieux, parfois boiteux dans son rythme ou dans le développement de certains de ses personnages, mais qui a pour lui une fraicheur et un soin qui en font une ouverture parfaite pour cette 23ème édition du NIFFF. Chaudement recommandé !

Nifffomètre de MrWilkes : 🔪🔪🔪

Des Teufels Bad

Autriche | Date de sortie : NC | Réalisation : Veronika Franz et Severin Fiala |Compétition internationale | Critique à venir

Dans un petit village du milieu du 18ème siècle, la pieuse Agnes voit sa foi mise à mal par la rudesse de la vie. Thriller psychologique à la froideur clinique, le film a divisé Kilian et moi-même. Ce film austro-allemand est une proposition radicale par son approche épuisante de la vie entre interminables routines et tâches quotidiennes insipides. Quasiment naturaliste dans son approche, Des Teufels Bad se prive de toute émotion, du moins jusqu’à son épilogue, ce qui le rend particulièrement âpre à digérer. Pourtant il se distingue par sa photographie en 35mm époustouflante et son sens de la composition.

Ces paysages de marécages où les poissons chat pullulent dans l’eau boueuse est une réussite totale. Veronika Franz et Severin Fiala réussissent à générer une ambiance à part en ne tombant ni dans le misérabilisme, ni dans des ressorts propres au fantastique. Des Teufs Bad donne à voir l’horreur de la vie paysanne, entre rites païens et bêtise d’une religion omniprésente qui prive les êtres de leur propre corps. Un film déroutant qui, quoiqu’un peu long, doit passer par ce processus pour emporter son spectateur lors de son épilogue glacial. Parti bredouille du NIFFF, Des Teufels Bad avait pourtant de sérieux atouts pour concourir au grand prix.

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪🔪🔪

Oddity

Irlande | Date de sortie : 19/07/2024 (US) | Réalisation : Damian Mc Carthy | Compétition internationale

Après le meurtre non élucidé de sa sœur jumelle, une femme va exploiter ses prétendus talents de medium et un étrange mannequin en bois pour tenter de remonter le fil de l’histoire de sa mort.

Esprits-frappeurs, cabinet des curiosités hanté et manoir glaçant, Oddity ne propose pas de renouveler le genre, loin de là. Pourtant, rapidement, son histoire de whodunit au pays des esprits saura captiver son spectateur et l’enfermer dans une spirale d’angoisse plutôt efficace. Ce second long-métrage confirme le talent de Damian Mc Carthy et a offert au public du NIFFF une tranche de sursauts bien mérités !

Nifffomètre de MrWilkes : 🔪🔪🔪

I Saw The TV Glow

 USA | Date de sortie : 10/06/2024 | Réalisation : Jane Schoenbrun | Compétition internationale

I Saw The TV Glow surfe sur la vague nostalgique des années 90 et ça se voit. Passionnés par la même série télé diffusée tard le samedi soir, les lycées Owen et Maddy forgent une curieuse amitié. Les épisodes kitschissimes de The Pink Opaque se mettent à les obséder jusqu’à envahir leur vie personnelle. Coming of age évident, I Saw The TV Glow partait très bien au démarrage pour mieux se vautrer à l’arrivée. Terriblement bavard, le film se sent obligé de construire un narratif indigeste à force de ne pas faire confiance en l’intelligence du spectateur. Trop opportuniste sur son hommage aux années 90’, I Saw The TV Glow se prive d’une certaine sincérité à force vouloir flatter nos souvenirs de cette époque si singulière des VHS.

Trop généreuse dans son approche, la réalisatrice Jane Schoenbrun qui se revendique non binaire (et dont on retrouve trace dans le personnage de Maddy) enferme son récit avec des sauts temporels qui ne fonctionnent pas. Owen n’est absolument pas crédible âgé et le souci permanent de fournir des explications surnaturelles à l’intrigue finit par perdre le spectateur. Dommage, car il y avait une esthétique et un pitch de départ qui aurait mérité un traitement plus subtil. Cela n’a pas empêché le film de recevoir le prix Imaging The Future Award (3000 CHF dotés par Microcity), récompensant le meilleur production design.

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪

Pendant ce temps sur Terre

France | Date de sortie : 01/05/2024 | Réalisation : Jérémy Clapin | Compétition internationale | Critique à lire ici

Une jeune femme souffre de la disparition de son frère, un astronaute perdu lors d’une mission. Pourtant, un soir, d’étranges voix qui semblent provenir de l’espace lui promettent qu’elles peuvent organiser son retour. Mais ce marché a bien entendu un coût…

Relecture philosophique du pacte faustien au sein d’une science-fiction quasi spielbergienne, Pendant ce temps sur terre se veut un long-métrage aussi captivant que plastiquement soigné. Placé à cheval entre l’animation (d’où vient son réalisateur) et la live-action, le film se joue de cette dualité jusque dans les lectures qu’on peut en faire. Assiste-t-on à un pur fantasme perdu dans les limbes d’une imagination foisonnante ou est-ce un récit réaliste ? A vous de vous faire votre propre opinion devant ce long-métrage stimulant et foisonnant d’idées.

Nifffomètre de MrWilkes : 🔪🔪🔪🔪

Toxic Daughter

Japon | Date de sortie : 12/06/2023 | Réalisation : Eisuke Naito | Compétition asiatique

Alors qu’Hagino s’installe avec son conjoint, sa belle-fille reçoit la visite d’une dangereuse gamine qui laisse derrière elle un paquet de victimes. N’y allons pas par quatre chemins, Toxic Daughter est de loin le pire film de la sélection si bien qu’on se demande comment il a bien pu finir ici. Entre sa photographie qui frise le zéro pointé pour absente totale d’implication artistique et son scénario en papier mâché, rien ne permet d’accrocher à cet interminable récit, décidemment beaucoup trop long. C’est prévisible, mal exécuté, très peu incarné et terriblement cheap en termes de moyens et pourtant on ne peut pas dire que son réalisateur Naito Eisuke ait fait preuve d’audace ni d’ambition. Un film à éviter à tout prix !

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪

She loved blossoms more

Grèce | Date de sortie : NC | Réalisation : Yannis Veslemes |Compétition internationale | Interview à venir

Trois frères travaillent dans un manoir isolé sur une mystérieuse machine à remonter le temps, dans l’espoir de ramener à la vie leur mère morte depuis longtemps.

Si leurs macabres expériences se concentrent d’abord sur des animaux, c’est en premier un jeune cochon qui est envoyé dans les limbes de cette machine à voyager dans le temps. Le pauvre animal en revient en charpie, une imagerie qui rappellerait l’affiche du Delicatessen de Jeunet mais pourri par des miasmes cronenbergiens. Et Veslemes ne renie bien évidemment pas cette parenté, évoquant dans ses films fétiches La Cité des enfants perdus et convoquant dans son cinéma nul autre que Dominique Pinon, acteur phare de l’univers de Jean-Pierre Jeunet (voir notre interview). Ambiance à découper au couteau dans des décors à la Mandico, le tout pour narrer une histoire qui aurait pu être extraite d’un bouquin de Burroughs, voilà la promesse alléchante (quoique casse-gueule) de ce long-métrage en tous points singuliers. Une très belle surprise !

Nifffomètre de MrWilkes : 🔪🔪🔪🔪

Ennennum

Inde | Date de sortie : NC | Réalisation : Shalini Ushadevi | Compétition internationale| Interview à venir

Film indépendant indien, Ennennum réussit à nous emporter grâce à ses qualités d’écriture plus que par sa plastique plus générique. Refusant que la mort les sépare, un couple décide de tester une technologie révolutionnaire visant à sauvegarder la conscience humaine. Avec un synopsis finalement relativement classique, Shalini Ushadevi réussit pourtant à transformer l’essai. La science-fiction n’est finalement qu’un prétexte pour aborder le couple sous le prisme de la possession en abordant frontalement l’écueil terriblement classique de toute relation visant à changer l’autre.

Ce huis-clos parvient à mettre en lumière les failles relationnelles d’une société qui cherche coute que coute à garder le contrôle. Ennennum réussit également à doser ses scènes humoristiques avec intelligence. Porté par un très bon duo d’acteurs, ce film indien a remporté le prix de la critique à juste titre. Ennennum prouve que même avec des moyens limités, on peut produire un très beau récit en soignant l’écriture. Interview à venir prochainement sur MaG.

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪🔪🔪

In a Violent Nature

Etats-Unis | Date de sortie : NC | Réalisation : Chris Nash | Ultra Movies

Slasher mis à la puissance moins un, In a Violent Nature colle aux basques d’un tueur masqué de bout en bout d’un film nomade, tantôt contemplatif, tantôt ultra-violent.

In a Violent Nature retourne tous les codes du slasher. Là où l’on suit habituellement les victimes, on talonne désormais le bourreau. Là où le montage tendait à devenir épileptique pour entretenir une tension palpable, ce film vire au contemplatif le plus total. Cela étant dit, c’est également ce long-métrage qui a offert au NIFFF ses scènes gores les plus sidérantes, toujours placées en rupture totale de ton par rapport à ce qui se jouait auparavant. Un objet inclassable, esthétiquement travaillé, qui parvient à ne jamais ennuyer malgré un rythme plutôt planant. Bref, une belle (et intrigante) séance de minuit.

Nifffomètre de MrWilkes : 🔪🔪🔪

The Last Ashes

Luxembourg | Date de sortie : NC | Réalisation : Loïc Tanson | Third Kind

Voilà un film qui dénotait dans la sélection du NIFFF. L’action prend place au cœur du Luxembourg en 1854. Hélène revient dans son village natal, bien décidée à faire payer le clan qui avait assassiné ses parents quinze ans plus tôt. A la croisée du film Le Village de Shyamalan et d’un western crépusculaire, The Last Ashes démarre sur les chapeaux de roue pour se conclure par sentiment d’inachevé, comme si son réalisateur Loïc Tanson n’avait pas complètement cru en son récit. Une occasion manquée de devenir un film culte, dommage.

Malgré son final mal goupillé, le film est porté par une très belle batterie d’acteurs. Contre toute attente concernant les idées reçues sur la langue luxembourgeoise, la VO en est de toute beauté et le film parvient à créer une ambiance singulière. The Las Ashes se paye même le luxe d’une première partie en noir et blanc inspirée avant de basculer vers le présent en numérique. Du côté de la photographie, c’est un sans-faute qui fera très certainement plaisir aux amateurs de belles images.

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪🔪

Isla Alien

Chili | Date de sortie : NC | Réalisation : Cristóbal Valenzuela Berríos | Third Kind

Quel est le point commun entre les aliens, des radiophonistes amateurs et Pinochet ? Voilà la question qui situe (vaguement) l’inclassable Isla Alien, un documentaire chilien de la catégorie Third Kind de cette édition du NIFFF.

Le documentaire débute dans un gloubi-boulga d’images d’archives, d’entretiens actuels, de reconstitutions fictionnelles, de lecture de documents audios et écrits, le tout dans un noir et blanc partagé entre le grain de l’époque et la platitude d’une ultra-définition actuelle. Méandrant, stagnant parfois, les pistes s’accumulent, enlisant le spectateur dans un trop-plein d’histoires, d’images, de situations en apparence toutes plus décousues les unes que les autres. Pourtant, en cours de long-métrage, toutes les pièces vont s’imbriquer parfaitement les unes dans les autres, révélant un puzzle complexe et passionnant questionnant notre rapport à la réalité. Peut-être pas le film le plus évident à découvrir en fin de festival, au sein d’une sélection truculente, crachant chaque jour son spectateur assidu (et plus cerné) avec toujours plus d’heures de sommeil en moins. Séance sieste certes, mais séance décidément à rattraper !

Nifffomètre de MrWilkes : 🔪🔪

Blood Star

UK – USA | Date de sortie : NC | Réalisation : Lawrence Jacomelli | Ultra Movies

En plein désert, Bobbi croise la route d’un shérif qui fait régner la terreur sur le district. Prise en chasse par cet homme de loi qui a depuis longtemps basculé de l’autre côté, elle va tout faire pour sortir vivante de cet enfer. Lawrence Jacomelli a de bonnes idées mais ne parvient jamais vraiment à convaincre, la faute à un académisme qui frise la décalcomanie des classiques du genre.

Cela fait toujours un peu de peine de voir des réalisateurs rendre hommage à des films comme Massacre à la Tronçonneuse sans jamais égaler le maître Tobe Hooper. Réciter l’abécédaire du red-neck slasher est une chose, le dépasser en est une autre. Trop scolaire pour convaincre, Blood Star ne parvient pas à aller au bout de ces idées. Prévisible et donc très peu stressant, on ne ressent pas grand-chose pour ses personnages. Dommage, il y avait tellement mieux à faire. Cela reste un sympathique apéro qu’on réservera aux gens qui ont écumé le genre.

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪

L'Empire

France | Date de sortie : 18/02/2024 | Réalisation : Bruno Dumont | Compétition internationale

Un village du Nord est le théâtre d’un affrontement entre deux force extraterrestres majeures, qui pourraient avoir une incidence destructrice sur l’avenir de notre planète.

Dumont se joue de tous les codes de la science-fiction à la Star Wars, pour les condenser et les intégrer dans son propre univers : paysages du nord de la France, mélange d’acteurs pro et de parfaits inconnus, réalisme parfois cru… Pourtant, il ne parvient jamais à retrouver la maestria de ses films précédents et ne semble jamais vouloir trancher quant aux velléités de son film. Est-ce un pastiche d’un médiocre connaisseur de SF ou un hommage raté ? Bref, malgré quelques belles idées comiques, L’Empire ne parvient jamais à décoller…

Nifffomètre de MrWilkes : 🔪

Saýara

Turquie | Date de sortie : NC | Réalisation : Can Evrenol | Ultra Movies

Ah Saýara, tu devais clore le NIFFF en beauté… A défaut d’avoir été pris aux tripes, il faut dire qu’on a bien rigolé. Pour venger la mort de sa sœur, une jeune femme de ménage va massacrer tous ses oppresseurs sur sa route. Outre ces effets spéciaux réussis pour un si petit budget, Saýara n’a vraiment pas grand-chose pour fanfaronner. C’est long, plat et laid malgré les hectolitres d’hémoglobine qui nous sautent au visage. On n’a même pas envie de vomir tellement ce revenge movie enragé laisse de marbre.

Difficile de faire la liste de tout ce qui ne va pas tellement ce film turc échoue sur presque tous les plans. Interminable, son histoire est gangrénée par des flashsbacks complètement débiles sur le père de Saýara qui enseignait à sa fille comment devenir arracher des jugulaires et autres joyeusetés. Était-ce vraiment utile pour nous faire croire au récit ? Trop de violence gratuite fait de ce spectacle aseptisé un sérieux navet qui concourre au plus mauvais film du  NIFFF avec Toxic Daughter. Voilà un titre mérité !

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪

Miséricorde

France | Date de sortie : 16/10/2024 | Réalisation : Alain Guiraudie  |Third Kind 

Venu rendre ses hommages à son ancien patron décédé, Jérémie (Félix Kysyl) va déchaîner dans son sillage un véritable ouragan de désirs et de non-dits, enflammant la population rurale de son village natal.

Après L’Inconnu du Lac, Guiraudie revient avec un thriller queer basé sur l’étrange émulsion entre mensonges et désirs. Un film qui bouscule son spectateur, l’entrainant dans un tourbillon d’absurde et de ruptures de ton. Un film de cul sans sexe, cernant avec humour et dérision les contours d’une ruralité étouffante et étouffée. Une pépite surprise, pour laquelle il faudra attendre le mois d’octobre pour la découvrir au cinéma.

Nifffomètre de MrWilkes : 🔪🔪🔪🔪

Choke

Japon | Date de sortie : NC | Réalisation : Nagao Gen | Ultra Movies

Dans un futur où l’humanité entière est devenue muette, une relation étrange va se nouer entre une survivaliste et l’homme qu’elle a capturé. Avec Mi Bestia, Choke est peut-être le film le plus expérimental du festival. Mais la comparaison entre ces deux films s’arrête là. Si le premier peut se targuer d’une photographie remarquable et d’idées scénographiques folles qui ne laissent aucun doute sur le travail de réflexion qu’il a fallu accomplir en amont, Choke oscille entre de bonnes idées et une exécution très maladroite. Ne parlons pas de l’acting surjoué qui, en voulant rendre hommage au cinéma muet, laisse plus une impression de malaise qu’autre chose.

Choke va progressivement décider d’aller plus loin en supprimant le son et l’image avec un montage particulièrement violent. La photographie aurait pu être recherchée mais là encore c’est un échec. Les noirs et blancs délavés font plutôt office de cache misère d’un décor à petit budget. Il y avait pourtant matière à faire preuve de plus d’originalité. Trop long mais néanmoins amusant par moment, Choke est sauvé par son propos de peuples quasi primitifs rattrapés par la découverte du sadisme. Un film bancal, néanmoins intriguant pour son côté ovni. En court ou moyen métrage, cela aurait sans doute été bien plus percutant. Dommage. 

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪

Le mangeur d'âmes

France | Date de sortie : 24/04/2024 | Réalisation : Maury et Bustillo |Third Kind | Critique à lire ici

Le commandant Elisabeth Guardiano est chargée d’enquêter sur un double meurtre d’une rare brutalité. Sur place, elle rencontre Frank, un capitaine de gendarmerie aux airs de vagabond et à la perspicacité toute relative. Ils vont devoir faire équipe et mettre leurs rivalités de côté pour enquêter sur une série de disparition d’enfants.

Bon on triche un peu avec ce film on l’avait déjà vu au festival de Gérardmer au cours d’une séance qui nous avait atterré devant tant de nullité. Le dernier long-métrage de Maury et Bustillo échoue lamentablement sur tous les plans… Rares sont les films qui nous ont autant désarçonné par leur nullité. À mi-chemin entre le téléfilm et le bide abyssal, Le Mangeur d’âmes est un échec sur tous les plans. Ecrit avec les pieds, réalisé avec le ***, c’est  de loin le plus mauvais film de la sélection. Une vraie purge qui réussit la prouesse de faire passer un épisode de Julie Lescaut pour un chef d’oeuvre.  Rien que pour ça, Le Mangeur d’âmes a droit à une mention spéciale pour le nifffomètre ! 

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪(mention spéciale 💩)

Kill

Inde – USA | Date de sortie : 11/09/2024 | Réalisation : Nikhil Nagesh Bhat | Ultra Movies

Amrit, un ancien commando se retrouve à bord d’un train pris d’assaut par des bandits. Alors qu’il décide de passer à l’attaque, le voyage se transforme en bain de sang. Film indien réalisé par Nikhil Nagesh Bhat, Kill porte bien son nom : un projet simple et basique, à l’image de l’intégralité du film. Si certaines chorégraphies ne sont pas toutes à jeter, l’acting désastreux et l’histoire complètement débile ne font pas rêver. D’une scène kitsch à une autre, les morts des personnages sont tellement excessives qu’on a du mal à dissimuler notre sourire. Demande en mariage dans les toilettes du train, femmes fragiles et gros muscles, voilà grosso modo le programme.

Sur MaG, on nous ne sommes pas hermétique au cinéma indien dès lors qu’il sait prendre un peu de hauteur par rapport à son propos comme c’était le cas de Bhediya présentée l’année dernière au NIFFF ou encore RRR. Là c’est tellement premier degré que le film frise le nanar. Si vous voulez un bon film d’action dans un train et avec en prime une excellente histoire, foncez voir Snowpiercer si ce n’est pas déjà fait, vous vous éviterez près de deux heures d’action médiocre.

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪

Love Lies Bleeding

Angleterre | Date de sortie : 12/06/2024 | Réalisation : Rose Glass | Third Kind | Critique à lire ici

Il se murmure qu’un homme aurait été aperçu dans les jardins anglais du NIFFF en train d’interpeller des passants pour leur parler de Love Lies Bleeding. Toujours paré d’une chemise à fleur, la barbe noire, et les cheveux noués d’un chignon à la samouraï, il était parfois accompagné d’un verre d’absinthe verte à la main. On dit qu’il hante désormais les fonds du lacs dans l’attente du prochain film de Rose Glass….  

Love Lies Bleeding, on vous a déjà parlé depuis un moment sur MaG tellement on a adoré ce film ! Il aurait certainement pu faire de l’ombre au film de genre The Substance (lire notre critique) s’il avait eu droit à une place à Cannes. Lou, salariée d’un club de gym, tombe amoureuse de Jackie, une culturiste ambitieuse qui prépare la compétition de ses rêves à Las Vegas. Cette rencontre passionnelle va de fil en aiguille les précipiter dans une spirale de violence où s’entremêlent désirs, vengeance et stéroïdes.

Production A24 qu’on attendait de pied ferme, le film est porté par la fantastique performance de Katy O’Brian et Kirsten Stewart. Loin des clichés de douceur de ce que certains croient voir comme une unique et même vision d’une supposée essence féminine monolithique, leur histoire reprend les codes d’une pure relation toxique et passionnelle. Parce que Rose Glass déconstruit méticuleusement nos représentations, le film parvient à faire preuve d’un authentique regard féminin, interrogeant avec malice la manière de filmer les corps des femmes. Film coup de poing et libérateur, touchant et incisif, Love Lies Bleeding est-il notre Thelma et Louise moderne ?

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪🔪🔪🔪(coup de💘absolu) 

Longlegs

USA | Date de sortie : 10/07/2024 | Réalisation : Oz Perkins | Film de clôture | Critique à lire ici

Après les remarqués Mandy (2018), Prisoners of The Ghostland (2021) et Dream Scenario (2023), le cygne noir d’Hollywood n’en finit plus de gâter les fans de films de genre. Nicolas Cage revient dans un rôle taillé sur mesure où il incarne avec maestria un détraqué et tueur en série insaisissable. Lee Harker, nouvelle recrue du FBI jouée par l’actrice Maïka Monroe travaille sans relâche pour résoudre l’enquête et empêcher qu’il ne prenne la vie d’autres familles. Un tête-à-tête implacable et diaboliquement glacial.

L’histoire rappelle immédiatement Le Silence des Agneaux tout comme le travail de Fincher sur les films Se7en et Zodiac. Maïka Monroe, l’actrice remarquée d’It Follows et de l’excellent Watcher (lire notre critique) livre elle aussi une performance magnétique. En dosant les apparitions du tueur en série, Longlegs réussit à renforcer la puissance de suggestion, à l’image des vieux films d’horreur qui savaient faire confiance au spectateur et ses démons. Dans la veine des meilleurs films d’horreur de ces dernières années, Longlegs montre s’il le fallait encore combien la figure du croquemitaine est inépuisable. Un tête-à-tête implacable et diaboliquement glacial à soutenir au cinéma !

Nifffomètre de KillerSe7ven : 🔪🔪🔪🔪🔪(coup de💘) 

Rétrospective Eat The Rich

Sélection : 22 films | Eat The Rich | Interview : Judith Beauvallet à voir ici 

« Rousseau était peuple aussi, et il disait : Quand le peuple n’aura plus rien à manger, il mangera le riche ».  C’est en ces termes appétissants que Pierre Gaspard Chaumette, figure des sans-culottes et chef de file des « exagérés », appelait les sans-dents à la révolte. Présentée au NIFFF, la rétrospective Eat The Rich lui faisait écho en mettant en lumière la représentations des élites dans les films de genre. Avec près de 22 films allant de Pasolini à Snowpiercer, on n’a pas pu voir tous ceux qu’on visait même si on en connaissait déjà une large partie.

Sélection engagée et engageante, cette rétrospective Eat The Rich nous rappelle l’urgence de (re)voir ces monuments du cinéma. On vous invite à aller lire notre article sur ce thème cher à l’histoire du cinéma. En prime, on a même  changé sur ce sujet alléchant avec Judith Beauvallet, journaliste et créatrice de la chaine Demoiselles d’horreur. Un échange qui déborde tout naturellement sur la politique et le rapport aux corps féminins dans le septième Art, son sujet de prédilection

Critique JV et ciné toujours prêt à mener des interviews lors de festivals ! Amateur de films de genre et de tout ce qui tend vers l'Etrange. N'hésitez pas à me contacter en consultant mon profil.

Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.

5 1 voter
Évaluation de l'article
S’abonner
Notifier de
guest
1 Commentaire
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Commentaires sur Inline
Voir tous vos commentaires
trackback

[…] un petit tour d’horizon des courts qui nous ont marqué dans les festivals de genre au NIFFF comme au FEFFS, sur ShadowZ, Mubi ou encore Arte ! Un menu idéal pour flairer les cinéastes […]

1
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x