Attention, un nouveau film avec Nicolas Cage débarque en salles. Vous n’avez pas confiance ? On vous comprend ! Et pourtant… Cette production A24 réalisée par Kristoffer Borgli (déjà derrière le récent Sick of Myself) et produit notamment par Ari Aster tient largement ses promesses (et bien plus !). Embarquement immédiat direction le pays des rêves…

La science des rêves

Paul Matthews (Nicolas Cage) s’enlise dans une carrière de biologiste qui ne le mène nulle part. Sa vie de famille se délite, ses cours n’inspirent que peu d’enthousiasme à ses élèves, une ancienne collègue lui vole ses idées dans un article brillant et le livre qu’il rêve de publier ne s’écrit pas tout seul. Pourtant, du jour au lendemain, un mystérieux évènement bouleverse sa vie : tout le monde semble rêver de lui. L’anonyme professeur se retrouve ainsi soudain propulsé sur les devants de la scène, avec certes moult avantages mais plus encore d’inconvénients…

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Film à concept avec Nicolas Cage dans le rôle principal, voilà un sous-genre à part entière. Il faut dire que le neveu de Francis Ford Coppola, après avoir enchaîné les chefs-d’œuvre (une série de films avec son tonton, le génial Arizona Junior, le cultissime Sailor et Lula…) a enlisé sa carrière dans une longue ornière de nanars intersidéraux. Et malgré quelques sursauts (comme Pig et Mandy), il apparait de plus en plus pour incarner ou discourir de sa propre condition à l’écran (Un talent en or massif), et c’est résolument encore une fois le cas dans Dream Scenario.

Rôle décoiffant de Nicolas Cage dans « Arizona Junior » d'Ethan Coen

Rêves et cauchemars

L’homme propulsé dans la tête d’une myriade d’inconnus, les affres de la célébrité, les connivences inévitables avec le monde de la publicité, l’homme sur le déclin… Évidemment que Dream Scenario n’a pas sélectionné comme acteur principal Nicolas Cage par hasard. Pourtant, le long-métrage n’a pas la paresse de se contenter de ce postulat méta, bien au contraire. Pourvu d’une splendide photographie, Dream Scenario utilise le grain du 16 mm pour magnifier ses plans, à l’instar d’une ouverture grandiose proposant in medias res une plongée au cœur d’un rêve autant poétique que terrifiant.

Et Dream Scenario avancera constamment ainsi, bourgeonnant de-ci de-là de ses saillies oniriques qui s’insèrent comme de mini-courts-métrages au sein du film. Percées dans les mondes du rêve amenées par images subliminales ou lents glissements fantastiques, qui larguent à mesure que le film avance un peu plus le spectateur au milieu d’un grandiose imbroglio aussi étouffant que splendide visuellement. Et la tension malsaine qui émane de la seconde moitié du long-métrage le rapproche du génial Beau is afraid d’Ari Aster, qui est lui-même producteur de Dream Scenario. La boucle est ainsi bouclée…

Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.

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[…] en première partie de l’ouverture du PIFFF, Dream Scenario est un ovni miraculeux qui reprend au cinéma de Charlie Kaufman et Spike Jonze toute sa folie, sa […]

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