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Provenance : France | Éditeur : Warner Bros. | Date de sortie : 31 octobre 2018
Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.40
HDR10 | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 4K
Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français Dolby Digital 5.1
Sous-titres
Anglais
Français
Artistique : 8.5 | Vidéo : 9.5 | Audio : 10
Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images (extraites du site caps-a-holic) servent d’illustration et ne peuvent être considérées comme représentatives de l’édition testée.
Matériel et condition de test (Config. HP : 5.1.4)
Diffuseur vidéo : Sony Bravia XR-65A95L (Dolby Vision sombre)
Sources : Oppo UDP-203 Audiocom Reference | Zappiti Reference
Enceintes : Sennheiser Ambeo Soundbar Max (Dolby Atmos | Dolby Surround), SVS SB-4000
Sommaire
Matrix, la naissance
Dans un avenir proche, un pirate informatique du nom de Neo découvre que la réalité n’est qu’une immense simulation créée par la Matrice, réduisant l’espèce humaine en esclavage. Pour Morpheus, Neo est « l’élu », capable de mettre en échec la Matrice et ses féroces Agents…
Œuvre visionnaire ayant marqué son époque (l’avènement des sociétés connectées), machine philosophique aux motifs divers (l’allégorie de la caverne, la dialectique hégélienne) et grand spectacle aux scènes d’action marquantes (l’assaut de l’immeuble) et effets spéciaux novateurs (le bullet-time), ce cyber-thriller culte riche en inspirations littéraires (Lewis Carroll, Philip K. Dick, Isaac Asimov) et cinématographiques (Ghost in the Shell, Dark City, Sueurs froides, Total Recall, le cinéma hongkongais), allie prouesse technique et complexité narrative pour mieux nous surprendre. Qu’on le veuille ou non, il y a eu un avant et un après Matrix.
Capté en 35 mm Kodak lors du tournage avec des SFX supervisés en 2K, Matrix fait son apparition tant attendue sur support Ultra HD Blu-ray grâce à Warner, qui pour l’occasion a réalisé une remasterisation complète de l’œuvre à partir d’un nouveau scan 4K. De plus, Bill Pope, le directeur de la photographie, s’est attelé lui-même au nouvel étalonnage colorimétrique de cette édition. Chose importante avant de débuter, le nouveau Blu-ray effectué à partir du dernier matériel disponible est une catastrophe. Pas tant du côté de la définition et du piqué qui sont supérieurs à la précédente édition, mais bien du côté des couleurs qui sont étranges et des contrastes complètement délavés. Il semblerait en effet que Warner ait converti automatiquement le disque UHD HDR en SDR ! Pour plus de transparence, la comparaison va donc être faite avec le Blu-ray paru en 2008. Alors, êtes-vous prêts à suivre le lapin blanc ? Certains plans ont été recadrés afin de recentrer les personnages (c’est ce que je suppose), la définition a fait un bon en avant significatif, de nombreux détails jusqu’alors passés inaperçus sont nettement plus visibles (les pores de la peau, les costumes, les décors), les plans apparaissent avec plus de relief grâce à une meilleure découpe des éléments du cadre, les contrastes ont été remarquablement boostés (des blancs plus éclatants et des ombres plus appuyés), les sources lumineuses sont largement plus intenses (les lignes de code, les éclairages de la ville, les moniteurs dans le Nebuchadnezzar, les « yeux » des Sentinelles, les lampes tactiques des forces spéciales et j’en passe) et la patine argentique a été conservée avec une structure granuleuse qui a gagné en délicatesse et en présence. Mais là où cette magnifique édition 4K se démarque le plus, c’est sur les importantes modifications qui ont été apportées à l’étalonnage des couleurs. Très singulière lors de sa parution en HD (c’était plus neutre sur le DVD), la palette colorimétrique de ce premier opus se voyait violemment ajustée pour mieux coller à la photo des volets suivants. Pour se faire, un filtre verdâtre avait été appliqué sans discernement sur toutes les scènes se déroulant dans la matrice, dans le but bien évidemment de nous rappeler sa nature simulée. Et là où cela avait été soigneusement étudié pour les suites (directement pensé lors du tournage en fait), nous nous retrouvions avec un début de saga au rendu terne et peu gracieux. Aujourd’hui ce n’est plus du tout le cas avec des couleurs plus modernes et surtout beaucoup plus nuancées. Attention, la dominante verte des séquences en question n’a pas disparu pour autant, mais elle est à présent plus discrète et laisse vivre les autres teintes (les peaux sont plus chaleureuses) en les rendant dans certains cas « trop belles pour être vraies » (les primaires notamment). Concernant les autres scènes, celles se déroulant dans le monde réel sont baignées de couleurs plus froides (de nouvelles teintes bleutées) et celles prenant place dans les programmes d’entraînement sont plus « réalistes » (un blanc immaculé comme jamais). Enfin, une dernière différence vient rapidement à sauter aux yeux vis-à-vis des précédentes éditions; hors de la matrice les plans sont plus sombres et dans la matrice la « simulation » est plus claire. De ce fait, le chaos du monde post-apocalyptique contraste d’autant plus avec l’harmonie du monde illusoire. Si vous ne l’aviez pas encore compris, les améliorations visuelles qui ont été apportées permettent de redécouvrir ce classique de la science-fiction moderne. Le bitrate moyen a été mesuré à 48.9 Mbps.
Si la VF Dolby Digital 5.1 (640 kbps) reste malheureusement inchangée (et que dire si ce n’est qu’elle se fait pulvériser par la piste anglaise), la VO Dolby Atmos (24-bit, 4868 kbps) quant à elle s’est vue remixée pour un résultat proprement bluffant. Les voix sont toujours percevables, la dynamique est monstrueuse, la spatialisation est prodigieuse (la trajectoire des balles lors du bullet-time sur le toit), les effets sont saisissants (le retentissement des percuteurs, les impacts sur les murs, les coups portés), les ambiances sont ultra-immersives (les conditions climatiques, les plongées d’un monde à l’autre, les passants lors du programme d’entraînement de la matrice, les bruits informatiques à bord du Nebuchadnezzar), les surrounds sont au taquet (c’est un festival lors des fusillades), la scène aérienne se fait régulièrement ressentir (la pluie, le tonnerre, la résonance des tirs, les pales d’un hélicoptère, la présence des Sentinelles au sein de l’hovercraft, etc.), le score « envoie du bois » et les basses sont viriles à souhait. Pour faire simple, ce mixage sonore nous enferme dans une bulle sonore d’une redoutable efficacité.
Artistique : 9 | Vidéo : 9.5 | Audio : 10
Matrix Reloaded, la vie
Neo apprend à mieux contrôler ses dons naturels, alors même que Sion s’apprête à tomber sous l’assaut de l’armée des Machines. Mais Morpheus galvanise les citoyens en leur rappelant la Parole de l’Oracle. Tous les espoirs se reportent dès lors sur « l’élu »…
Multipliant les idées pour mieux repousser les limites du « blockbuster qui pense », les sœurs Wachowski livrent un film-étape guidé par les sens (à l’image de ses protagonistes, programmes compris) et motorisé par la générosité (dans l’action tonitruante comme dans le discours complexe) où le brouillard entourant la quête de son « Messie » (encore inconscient) questionne le spectateur sur ses propres attentes. Risquée et ambitieuse puisque n’étant qu’une énorme remise en question de sa propre mythologie, cette fusion accomplie entre le cinéma, l’animation et le jeu vidéo (dont le Burly Brawl, l’une des scènes les plus couteuses et complexes de l’histoire du 7e art, en serait la synthèse parfaite) n’a pas fini de faire débat.
Comme pour Matrix premier du nom, le transfert UHD de ce second volet provient d’une nouvelle numérisation 4K du négatif original. Et Bill Pope (Spider-Man 2 & 3, Scott Pilgrim, Baby Driver, Alita: Battle Angel), le directeur de la photographie, s’est attelé lui-même à l’étalonnage colorimétrique de cette édition. Avant de débuter néanmoins, il faut savoir que les images du nouveau Blu-ray sont problématiques. Pas tant du côté de la définition et du piqué qui sont supérieurs à la précédente sortie, mais du côté des couleurs qui sont bizarres et des contrastes complètement à la ramasse (les hautes lumières sont cramées). Il semblerait en effet que Warner ait converti automatiquement le disque UHD HDR en SDR ! Pour plus de sérieux, la comparaison va donc être faite avec le Blu-ray paru en 2008. Alors, êtes-vous prêt à foncer sur l’autoroute en 4K ? Pour commencer, la définition fait un bon en avant impressionnant avec des détails considérablement plus nets (les visages, les vêtements, les objets, les décorations murales). À coté, le master HD est très doux avec des plans moins bien découpés. Il y a aussi la texture organique (un tournage sur pellicule 35 mm) qui est à présent plus délicate et homogène. Ensuite, les contrastes sont bien plus marqués avec des blancs plus éclatants (la salle de contrôle sur Zion) et des noirs plus appuyés. De ce fait, les scènes sombres gagnent en lisibilité sans que les ombres ne couvrent les éléments du cadre. Et il y a en plus les sources lumineuses qui sont beaucoup plus brillantes (les lignes de code, la lueur de Zion, les flammes, les stabilisateurs des vaisseaux). Enfin, la palette colorimétrique ne fait plus dans le filtrage vert grossier et se voit ajustée pour un rendu plus moderne et nuancé. Dans la matrice, si la dominante verte reste pour rappeler sa nature simulée, elle est plus discrète et laisse vivre les autres teintes. Dans le monde réel, les couleurs sont plus froides avec des reflets bleus et bruns absents des précédentes parutions. Si vous en doutiez encore, cette présentation de haute volée et aussi belle (et même plus) qu’espérée. Le bitrate moyen a été mesuré à 67.3 Mbps.
Si la VF lossy (640 kbps) est malheureusement identique au Blu-ray et se fait écrabouiller par la VO (24-bit, 3873 kbps) qui est dévastatrice, cette dernière soigneusement remixée en Dolby Atmos pour l’occasion est une piste de démonstration permanente. Les dialogues sont parfaitement exsudés par la frontale (l’Architecte en est ravi), la dynamique est affolante, la spatialisation s’en donne à cœur joie avec des effets/ambiances de partout toujours audibles et bien dirigés, la scène arrière est à son maximum (le restaurant du Mérovingien, la circulation lors de la poursuite sur l’autoroute), les canaux de hauteur sont régulièrement de la partie (la résonance des tirs, les explosions, les bris de verre, les envols de Neo, etc.), l’urgence de la partition de Don Davis est délivrée avec un élan qui monte crescendo, et le canal LFE soutient l’ensemble avec une solidité de tous les instants.
Artistique : 8.5 | Vidéo : 9.5 | Audio : 10
Matrix Revolutions, la mort
Tandis que l’armée des Machines sème la désolation sur Sion, ses citoyens organisent une défense acharnée. Mais pourront-ils retenir les nuées implacables des Sentinelles en attendant que Neo s’approprie l’ensemble de ses pouvoirs et mette fin à la guerre ?
Profondément nihiliste dans la mesure où sa fin n’est qu’un nouveau commencement (mais nous avions été prévenus par l’Architecte), ce gigantesque climax mêlant foi et espoir délaisse les tirades philosophiques au profit d’un spectacle démesurément épique. Quand la cohabitation pacifique et le libre arbitre passent par un duel final apocalyptique, l’anthologique trilogie se clôt en apothéose.
Pour éviter la répétition puisque les transferts UHD des films de la saga sont coulés dans le même moule, je vous invite à prendre connaissance des tests 4K Ultra HD ci-dessus. Mais pour résumer, cette remastérisation complète de l’œuvre à partir d’un nouveau scan 4K, où le chef op’ s’est occupé en personne du nouvel étalonnage colorimétrique, est magnifique. Captées en 35 mm avec une texture argentique merveilleusement stable, les images délivrent des détails incroyables (la finesse des arrière-plans), des couleurs plus larges et vives (la tenue rouge de Perséphone au Club Hell) aux nuances inédites (la photographie n’est plus gratuitement aussi verte), des contrastes plus appuyés où les ombres sont mieux dessinées, et des éclairages beaucoup plus réalistes (les lignes de code, les explosions, les « yeux » des Sentinelles) pour mettre le tout en valeur. Le bitrate moyen a été mesuré à 51.3 Mbps.
Encore plus épique que les bandes-son des précédents opus, le mixage 3D de la VO (24-bit, 3975 kbps) défonce tout sur son passage ! La dynamique est enlevée, le paysage sonore est jonché d’effets qui tourbillonnent de partout et d’ambiances atmosphériques omniprésentes (la pluie battante tombe directement dans la pièce d’écoute), toutes les enceintes prennent part à la bataille (déjà qu’il ne laisse pas une minute de répit à la scène aérienne, l’assaut des machines sur Zion est un maelström acoustique absolument délirant) avec autant de force que de minutie, la partition plus sombre et spirituelle de Don Davis est d’une ampleur bienvenue (surtout lors de l’affrontement final), les basses sont d’une violence saisissante et les dialogues restent clairs même lorsque ça cogne sévère. Toujours privée d’audio HD, la VF (640 kbps) peut néanmoins compter sur ses effets surround pour faire oublier qu’elle est à cent coudées en-dessous dans tous les autres domaines.
Artistique : 8 | Vidéo : 9.5 | Audio : 10
« Tu prends la pilule bleue, l'histoire s'arrête là. Tu te réveilles dans ton lit, et tu crois ce que tu veux. Tu prends la pilule rouge, tu restes au Pays des Merveilles et je te montre jusqu'où va le terrier. »
Morpheus
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Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia
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