🎟️ L’après-séance de l’hiver 2023 !

KillerSe7ven/le loup celeste/Mr Wilkes/PGaussem

15 février 2023
27min. de lecture
Action Anime Apple TV+ Aventure Drame Fantastique Guerre Netflix Polar Reportage Romance Science-fiction Thriller

Envie d’avis rapides sur un grand nombre de films et/ou séries visionnés par une partie de la team MaG ? Levez le rideau, vous êtes dans la bonne salle. Silence… Action !

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Blaze

Témoin de la violente agression d’une inconnue par un homme, Blaze se réfugie dans un monde imaginaire peuplé par un dragon. Ces quelques lignes de synopsis ne sont pas révélatrices de la beauté de ce film qui traverse toutes les étapes des victimes de violences sexuelles depuis la perspective des agressés.

D’une finesse folle, ce premier long métrage de la plasticienne Kathryn Barton ne tombe jamais dans la surenchère. Toujours sur la ligne de crête, c’est la suggestion qui guide le spectateur vers la révélation du malaise. Chaque plan obéit à sa propre grammaire de l’imaginaire de l’enfance tout en laissant deviner au spectateur les traumas béants des victimes. Magnifique de bout en bout, Blaze sait saisir la question du viol infantile avec intelligence, force et courage. Un film sans égal dans son approche sur ce fléau sociétal toutes classes sociales confondues. 🎟️🎟️🎟️🎟️🎟️

… par KillerSe7ven

Novembre

Une plongée au cœur de l’Anti-Terrorisme pendant les 5 jours de traque qui ont suivi les attentats du 13 novembre 2015.

Un film d’enquête tendu à la Zero Dark Thirty qui engage son casting 5 étoiles dans l’urgence d’une traque haletante… Jusqu’aux détonations assourdissantes des armes à feu ! Car dans le chaos banal de la bureaucratie où la chasse aux fantômes est ouverte, c’est bel et bien l’émotion des protagonistes qui prédomine avant que la poudre ne parle lors de l’assaut final. Maîtrisée et angoissante, cette œuvre cathartique qui a le bon goût d’éviter tout manichéisme s’édicte ainsi en une onde de choc à la pudeur bienvenue. 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par le loup celeste

Glass Onion – Une histoire à couteaux tirés

Rian Johnson récidive, après A Couteaux tirés (2019), et cette fois-ci pour le compte de Netflix. L’enquêteur Benoît Blanc (Daniel Craig) s’incruste sur une île de milliardaires, entre des sosies d’Elon Musk et des influenceurs de bas étage, dans une murder party qui dérape.

Beaucoup trop long, servi par un duo de tête (Edward Norton / Daniel Craig) cabotinant à outrance, Glass Onion s’embourbe dans ses presque deux heures trente sans jamais hausser le niveau, ni par sa mise-en-scène, ni par son scénario. 🎟️

… par Mr Wilkes

Do the Right Thing

À Brooklyn, c’est littéralement le jour le plus chaud de l’année. Mookie, un jeune afro-américain, est livreur à la pizzeria du quartier, tenue par Sal et ses deux fils, d’origine italienne. Chacun vaque à ses occupations, mais la chaleur estivale va bientôt cristalliser les tensions raciales.

Je ne suis pas grand amateur de Spike Lee. Ni de l’homme, ni du réalisateur. Seulement, ce film a toujours été pour moi l’un des plus grands métrages traitant de la vie de quartier. Ici, pas de gangs, pas une armes brandie, mais les gens…. les vrais, qui bossent (ou pas) et tentent, avec sourire et espoir, de vivre ensemble malgré les tensions ethniques et la précarité. La vraie vie d’un quartier pauvre et ce, qu’il soit américain ou français. Bien entendu, nous sommes chez Lee donc quelques grandiloquences et autres « trucs » faussement profonds et même parfois gênants. Avouons tout de même que, dans ce film grave au ton léger, ça fonctionne. Aidé par une flopée d’acteurs comptant parmi les plus talentueux de la planète (surtout John Turturo, Danny Aiello et Giancarlo Esposito, magistraux). Notons encore la beauté de cette photographie, jouant sur la couleur rouge tout du long, tranchant avec l’esthétisme et la mise en scène souvent peu inspirée et faussement innovante (bon, je trouve Clockers intéressant à ce niveau) des autres réalisations de notre homme. Bref, un film brillant et témoin d’une époque (le groupe de hip hop Public Enemy, que mes oncles m’ont fait découvrir, les ghetto blasters, les coupes, les fringues, représentant mon enfance) qui me rend nostalgique. 🎟️🎟️🎟️🎟️🎟️

… par PGaussem

Les Nuits de Mashhad

Le cinéma iranien gagne d’autant plus en intérêt que les faits qu’ils dénoncent sont à l’avant garde de la révolte iranienne actuelle. Avant la révolution islamique de 1979 et malgré l’existence d’une forte censure sous le régime du chah, le cinéma iranien parvenait encore à produire des œuvres variées abordant tous les genres. Mais depuis l’avènement de la République islamique et aujourd’hui la révolte de la jeunesse iranienne, produire un film avec des visa d’exploitation est un casse-tête qui nécessite de faire preuve d’une inventivité folle comme de soutiens étrangers. Un pouvoir en fin de règne accroît la pression sur les artistes et cherche à faire du cinéma un vecteur idéologique de propagande. Alors que l’actrice Taraneh Alidoosti révélée par Leïla et ses frères vient tout juste d’être arrêtée, soutenir le cinéma iranien trouve une résonance toute particulière aujourd’hui.

Après La Loi de Téhéran de Saeed Roustayi ou encore Marché noir d’Abbas Amini, Les Nuits de Mashhad du réalisateur iranien (et danois) Ali Abassi m’a particulièrement remué cette année. « Un père de famille se lance dans sa propre quête religieuse : nettoyer la ville sainte de Mashhad des prostituées ». Une journaliste va alors mener l’enquête pour révéler l’origine du tueur alors que la police n’est pas pressée de résoudre l’enquête. Les Nuits de Mashhad révèle toute les fractures de la société iranienne dont une partie n’hésitera pas à faire du tueur un martyr. Tiré d’une histoire vraie, le film est un crève-cœur sur la transmission de valeurs mortifères par l’intégrisme et le fanatisme religieux. Un film saisissant du début à la fin. 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par KillerSe7ven

Swan Song (2021)

Atteint d’une maladie incurable, Cameron Turner se voit proposer une solution expérimentale pour protéger sa famille du deuil. Mais sa décision pourrait à jamais changer leur destin…

D’une élégante froideur (une mise en scène clinique qui sert parfaitement le sujet) et empreint de tendresse, ce mélodrame d’anticipation (dont la vision futuriste est hautement crédible) à l’écoute des émotions de ses personnages place un bouleversant Mahershala Ali face à lui-même ! Très bien ficelée et animée par un duo d’acteurs incandescent, cette œuvre indé à la démarche sincère est l’antithèse du blockbuster décérébré À l’aube du sixième jour. 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par le loup celeste

White Noise

Noah Baumbach poursuit sa collaboration avec Netflix via cette étrange histoire de science-fiction tiré d’un livre de Don Delillo, suivant une famille menée par Adam Driver et Greta Gerwig au quotidien bousculé par l’arrivée d’un nuage toxique sur leur ville.

Triptyque étonnant, où le cinéphile Baumbach s’amuse à citer ses références (dont la plus évidente est la Guerre des Mondes de Spielberg) tout en mâtinant son cinéma social de saillies d’action absolument spectaculaires. Le tout évidemment assorti d’un commentaire social sur l’époque (le moment de point de bascule civilisationnel, la crise sanitaire…) assez fin. 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par Mr Wilkes

Satoshi Kon, l'Illusioniste

Auteur de quelques bandes dessinées, d’une série TV et de quatre longs-métrages, Satoshi Kon a redéfini le paysage de l’animation japonaise. Son œuvre, célébrée dans le monde entier, est celle d’un visionnaire…

Très beau reportage sur l’un des plus grands génies de l’animation, ayant fortement contribué à ramener un public « autre » vers l’animation. Outre la rétrospective de son œuvre, on apprend un peu quel genre d’homme était Satoshi Kon. Sans surprise, pour ceux qui connaissaient le bonhomme, il est dit à demi-mot qu’il était clairement imbuvable. Par exemple, Aronofsky, rappelant qu’il avait au départ donné son accord à la reprise des plans de Perfect Blue, sans mentionner bien entendu qu’il avait par la suite hurlé au plagiat. Il est aussi très plaisant de voir Maruyama s’exprimer sur leur collaboration, démontrant sans ambage que Madhouse fut un studio des plus singuliers quant à son rôle de passeur culturel. Le producteur de génie rappelle aussi à quel point Kon était un personnage dur à gérer, de même que Oshii, revenant sur leur collaboration avortée. J’aurais aimé que le film se penche davantage sur sa technique très personnelle et sur les œuvres d’autres artistes sur lesquelles il a œuvré, mais c’est tout de même un très beau et émouvant moment que nous passons. Un grand monsieur qui manque énormément aujourd’hui. 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par PGaussem

Huesera

Cela fait depuis le festival Fantasia que j’ai vu Huesera et rencontré sa talentueuse réalisatrice Michel Garza Cervera. Parce que les interviews sont parfois soumises aux aléas du direct, un souci technique a fait tomber notre entretien vidéo aux oubliettes… Faisons notre deuil et profitons de l’après-séance pour vous parler de ce film fantastique original et quelque peu effacé ces derniers mois par d’autres films récompensés en festivals. Huesera c’est l’histoire banale d’une jeune femme qui tombe enceinte. Alors que son être tout entier change de l’intérieur, Valéria se sent dépossédée de son propre corps.

Alors que bien des films ont déjà su représenter la grossesse comme un déchirement par le biais de l’horreur, Huesera propose une lecture plus psychologique d’un épisode de la vie d’une femme, période systématiquement représentée comme un « heureux évènement« . Au delà des tabous, Huesera dresse un portrait clinique de la grossesse avec en filigrane le théâtre mexicain et son folklore. Un film qui résonne avec le réel alors qu’à l’issue de la séance, la session Q&A fut l’occasion pour une spectatrice de témoigner elle-aussi du sentiment de « mort intérieure » qui s’était emparé d’elle lors de sa grossesse. Édifiant. 🎟️🎟️🎟️

… par KillerSe7ven

Warriors of Future

En 2055, une météorite, qui porte une vie extraterrestre à croissance rapide appelée « Pandora », s’écrase sur une Terre stérile ravagée par la pollution et le réchauffement de la planète. Purifiant la planète mais tuant tout sur son passage, l’armée fortement blindée de Hong Kong décide de la détruire…

Kaléidoscope d’influences SF mal digérées (émanant du ciné et des JV) qui aligne les gimmicks, cette bande démo générique mise sur une surenchère de CGI (mal incrustés parfois) au détriment de tout le reste. Les personnages sont engoncés dans leurs archétypes, l’histoire déjà familière souffre d’incohérences et l’ennui poli pousse rapidement entre les (grosses) scènes d’action qui tentent de combler artificiellement le vide. Pas de quoi s’enraciner en somme ! 🎟️🎟️

… par le loup celeste

Mes rendez-vous avec Léo

Film tourné en pleine pandémie, avec trois bouts de ficelles et un créneau de quelques jours de tournage, Mes Rendez-vous avec Léo de l’australienne Sophie Hyde est une belle surprise. Une histoire simple : Nancy (Emma Thompson), une enseignante veuve à la retraite, décide de s’offrir les services d’un escortboy pour découvrir, enfin, le plaisir sexuel.

Malgré un filmage relativement plat, ce film se démarque par ses dialogues finement ciselés et le décalage comique qui s’opère entre Nancy et son garçon d’un soir. Moderne dans son propos, Hyde ne tient pourtant pas sa promesse jusqu’au bout en alourdissant son scénario d’un twist malvenu. En reste un bel objet de cinéma, une jolie réflexion sur le vieillissement et la joie communicative d’Emma Thompson. 🎟️🎟️🎟️

… par Mr Wilkes

Hades Project Zeorymer

Toshiki Hirano est un nom qui fait rêver tout amateur d’anime. Directeur de l’animation sur Crusher Joe, Megazone 23 ou Macross, réalisateur de Hokuto no Ken: La Lègende de Kenshiro et plus récemment des séries Baki produites par Netflix, le gars est un taulier. Hades Project Zeorymer rappelle d’ailleurs le travail que ce dernier avait effectué sur le très bon Fight!Iczer-1. Produit la même année que Gunbuster, on est alors en plein boom mecha. La petite série OAV de quatre épisodes s’inscrit visuellement dans cette tendance et époque, et tous les nostalgiques apprécieront. C’est de plus court et bien écrit. Le scénario est assez classique : une organisation veut conquérir la terre grâce à des robots géants et seul un jeune ado perdu est capable de piloter le mecha susceptible de contrecarrer le projet funeste (cc Shinji Hikari). En revanche, les personnages sont approfondis et même les antagonistes sont individualisés et attachants. Le héros, oscillant entre le pauvre ado déboussolé et tueur quasiment psychotique est doté d’un traitement assez original pour l’époque. Seul bémol, l’animation et la mise en scène des combats est un peu molle surtout si on la compare à celle de Fight ! Iczer-1 ou à d’autres prods du studio AIC. Du bien bel ouvrage cependant. 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par PGaussem

Confession (2022)

Dernier film du jeune réalisateur Yoon Jong-Seok, Confessions est un thriller haletant dans la pure tradition des films coréens. Rythme tendu, rebondissements permanents et des situations ubuesques qui semblent toujours suspendues à un fil. Yoo est soupçonné d’avoir assassiné sa maîtresse. Libéré sous caution, Yoo s’isola avec une brillante avocate qui n’a jamais perdu un procès. S’engage alors un échange entre le présumé meurtrier et son conseil pour élaborer une défense. Présenté au festival Fantasia cet été, Confessions est un huis-clos classique mais efficace. Porté par cet interrogatoire musclé qui révèle avec parcimonie l’intrigue, cette production sud-coréenne est inspirée du film espagnol Invisible Guest.

C’est un exercice périlleux d’évoquer Confessions sans spoiler l’histoire. Mais je peux juste vous dire que le film use d’un procédé narratif qui sera déployé jusqu’à l’épuisement. Toute l’intrigue se dessine au travers des échanges de Yoo et son avocate. Cette dernière veut des gages d’honnêteté de la part de Yoo avant de prendre sa décision pour représenter son client. Cette femme déterminée et soucieuse de préserver sa réputation n’hésitera pas à prêcher le faux pour révéler le vrai. Yoo dit-il toujours la vérité ? 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par KillerSe7ven

Sweet Girl

Récemment veuf, un homme se fait la promesse de se venger des individus responsables de la mort de sa femme, tout en protégeant sa fille…

Dans la lignée d’un Taken tout en gris (la photographie est tristounette), cette série B vengeresse qui a un cœur gros comme ça (une émotion prégnante) décoche un twist « de boxeuse » (certes bourrin mais faisant gagner en cohérence ce qui précède) pour rebondir efficacement. En mode cavale et mue par le drame, elle suit sa propre route en double itinéraire (le déni puis l’acceptation) aux côtés de deux acteurs investis (Jason Momoa y trouve là l’un de ses meilleurs rôles). Justice aux poings est faite ? 🎟️🎟️🎟️

… par le loup celeste

Le Tourbillon de la vie

Film d’Olivier Treiner racontant la vie de Julia (Lou de Laâge), et de toutes les charnières qui auraient pu, à un moment ou à un autre, faire basculer sa vie vers une tout autre direction.

Explorant la théorie du chaos, Treiner se perd complètement dans les multiples arcs narratifs qu’il déploie pour nous servir, au final, une histoire mièvre et brouillonne que son solide casting (Lou de Laâge, Personnaz, Gadebois) ne parvient pas à sauver. 🎟️

… par Mr Wilkes

Babylon

Los Angeles des années 1920. Récit d’une ambition démesurée et d’excès les plus fous, l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood, une ère de décadence et de dépravation sans limites.

Même si Chazelle a ici vraiment tendance à trop faire du Chazelle, on est là devant un objet filmique au moins intéressant. Déclaration d’amour ou de haine pour le septième art ? Certainement un peu des deux. Seulement, à la fin du visionnage, et même après, on ne sait trop quoi conclure. Frangin dégénéré de La La Land, le film en fait parfois trop. L’outrance et la vulgarité, ici totémiques, semblent bien trop forcés pour être honnête, comme si Chazelle voulait jouer à la canaille qu’il n’est visiblement pas. On pense évidemment à Scorsese, mais aussi à Anderson (Boogie Nights) et Tarantino (Once Upon a Time… in Hollywood). L’apparition de Brad Pitt, clin d’œil à Inglourious Basterds, est sûrement moins anodin qu’elle n’en a l’air, tout comme le réveil de Margot Robbie après une morsure de serpent. Coucou Madame Wallace. Le film est plaisant, appliquée. Ça fourmille souvent d’idées et de mouvements de caméra parfaits. Peut-être être justement trop. En effet, nous conservons au final la sensation d’un film assez surfait et trop sûr de lui, ce qui gâche un peu l’immersion… Comme un mauvais arrière goût d’exercice de style un peu vain. 🎟️🎟️🎟️

… par PGaussem

Diabolik

Les Fumetti (BD italienne pour ceux du fond) ont été créées en 1962 par les sœurs Giussani. Diabolik est encore aujourd’hui l’une des BD les plus vendues au monde avec plus de 150 millions d’exemplaires écoulés, rien que ça ! Dans la pure tradition de la BD éponyme, les frères Manetti ont pris la relève pour ce film vintage à la croisée de Fantômas et James Bond. Dans les années 1960, la cité de Clerville est terrorisée par un mystérieux et insaisissable voleur. Le crime parfait : chacun de ses larcins est une énigme à faire pâlir Arsène Lupin !

Ses forfaits sont tous marqués du nom de Diabolik qui noue une relation avec Eva Kant, une partenaire et future complice de cœur. Résolument rétro dans son style et sa réalisation, ce film italien n’hésite pas à revisiter les classiques du cinéma avec un humour bien senti. Un plaisir coupable malgré un début un peu long au démarrage. Rien que pour Miriam Leone et son personnage envoutant, Diabolik vaut le détour. Et ce n’est pas Blue qui dira le contraire ! 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par KillerSe7ven

Shanghai Fortress

Un homme suit les traces d’une générale héroïque dont il est tombé amoureux pour défendre la Terre contre des envahisseurs en quête d’une précieuse source d’énergie.

Visuellement en deçà de ses ambitions et trop proche du modèle hollywoodien (l’univers mis en place est rebattu et les ressorts scénaristiques attendus), cet Independence Day Wish à l’action constante et à l’innocence touchante reste une agréable romance de science-fiction au budget conséquent. Car même si l’histoire d’amour, mignonnette, est classique et les divers affrontements, rythmés, plutôt confus, il se dégage quelque chose d’attachant dans ce mélange des genres non dépourvu d’intérêt. 🎟️🎟️🎟️

… par le loup celeste

Le Petit Nicolas - Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?

Amandine Fredon et Benjamin Massoubre relèvent le défi risqué de mettre en animation le dessin en aquarelle de Goscinny pour narrer la rencontre de ce dernier avec Sempé, et la naissance du Petit Nicolas.

À cheval entre la fiction et la vie réelle de ces deux amis, Le Petit Nicolas se hisse à la hauteur des touts grands films d’animation de 2022 (aux côtés, notamment, du Chat Potté 2). Porté par un très beau casting vocal, dont un Chabat parfait en Goscinny, le film offre de magnifiques moments d’amitié tout en nous déchirant le cœur avec cette question : qu’est-ce qui nous survivra ? 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par Mr Wilkes

The Prodigal Son (1981)

Leung Chang, fils d’un riche homme du Canton, se pense le meilleur combattant de kung-fu de toute la région, sans savoir que son père paye ses adversaires pour perdre avec panache. Quand il est défait par un modeste acteur de théâtre, le jeune homme décide de se former auprès d’un nouveau professeur, et de devenir véritablement celui qu’il croyait être.

Yuen Biao et Lam Chin Ying au top de leur forme, nous sommes donc bien devant un Sammo Hung comme on les aime : décomplexé, paillard mais brillantissime au niveau de l’action. Le film est un condensé des obsessions de notre réalisateur et la première d’entre elles est très sûrement la transmission, le legs. Lui, l’ancienne petite fortune formé à la dure, ne s’étant fait que grâce à cela, a passé sa carrière à courir après cette question. Attaquant frontalement la question devant ou derrière la caméra. Récemment dans Septet, il nous avait déjà gratifié du très bon Painted Faces (Alex Law, 1988), chassant ses démons en incarnant lui même son sévère maître Yu. Toute la filmographie de notre homme revient à cette question. Blade of Fury et la question de l’héritage, Pedicab Driver où le méchant tyran s’appelle maître Yu (comme le sien), les élèves gauches et ingénues de ses Ghost Kung Fu Comedy en proie à leur sifu pas toujours très clean non plus, Enter the Fat Dragon revenant sur les difficultés d’une jeune aspirant au physique peu adapté et j’en passe. La transmission, l’apprentissage. Encore une chose prouvant que Sammo Hung, en sus d’être un directeur de l’action de génie, est aussi un véritable auteur. 🎟️🎟️🎟️🎟️🎟️

… par PGaussem

Carter (2022)

Deux mois après le début d’une pandémie mortelle qui a dévasté la Corée du Nord, un homme se réveille en Corée du Sud sans aucun souvenir de son passé. Dans sa tête, un mystérieux dispositif. Dans l’oreille, une voix inconnue qui lui donne des ordres tandis que dans sa bouche, une bombe risque d’exploser s’il ne sauve pas la fille qui possède le seul antidote contre le virus…

Dépourvu de bon sens et de scénario, ce concentré d’action non-stop en (faux) plan-séquence est une expérimentation kamikaze (les angles singuliers sont légion) en ultra-mouvement perpétuel qui repousse les limites du médium ciné. Choc visuel s’il en est, il fait se succéder à un rythme frénétique affrontements hyper-violents et autres courses-poursuites plus folles les unes que les autres pour injecter aux spectateurs un bon shoot d’adrénaline. Pauvre John Wick ! 🎟️🎟️🎟️

… par le loup celeste

Totem (2021)

Comédie horrifique belge de Fred De Loof, sortie sur la plateforme Shadowz, Totem narre l’histoire de François Vandenberg qui, pour conjurer un trauma d’enfance, reconstitue avec ses potes scouts d’enfance, le moment de la disparition de leur ami.

Entre rats géants, explosion de matières fécales et blagues potaches, Totem avait de quoi devenir une bonne comédie horrifique un peu lourdingue mais divertissante. Elle s’enlise malheureusement dans trop de longueurs – et peut-être dans trop de genres (comédie, SF, horreur, fantastique) et de thématiques – pour tenir en un tout cohérent. Reste que Fred De Loof nous prouve qu’il sait construire son propre univers barré ! À suivre dans ses prochaines réalisations… 🎟️🎟️

… par Mr Wilkes

Golgo 13: The Professional

Froid comme le métal de son fusil à lunettes, Duke Togo, alias Golgo 13, accepte une nouvelle mission : éliminer Quenn Bee, une beauté fatale chef d’un mouvement révolutionnaire, avant qu’elle ne tue un candidat à la présidence.

Quittant le studio Madhouse (dont il compte parmi les fondateurs) en 1980 pour aller réaliser, entre autres, la série Cobra, Osamu Dezaki livre en 1983 cette indéniable et inclassable masterpiece tirée du manga de Takao Saito. Duke Togo, aka Golgo 13, version hardcore et trash de 007, sorte de Ogami Itto en mode chasseur de prime, nous entraîne dans son quotidien sanglant et érotique, où balles et femmes tombent comme des mouches. Sensei Dezaki livre ici une œuvre sans compromis, politiquement incorrecte et d’une classe formelle du plus bel écrin. Premier anime à incorporer des CGI (dans le générique et le climax final), se caractérisant par une mise en scène, un montage et un jeu de lumière ultra réaliste, le tout dans une ambiance calquée sur le film noir et l’actioner 80’s, Golgo 13 n’a, à ce jour, que très peu d’équivalent. Influençant fortement l’œuvre à venir d’artiste tels que Yoshiaki Kawajiri, préfigurant certains plans du Time and Tide de Tsui Hark, il s’agit d’un must see, un polar pulp et impitoyable, une démonstration de maîtrise incontournable. 🎟️🎟️🎟️🎟️🎟️

… par PGaussem

Troll (2022)

Quand une explosion dans les montagnes de Norvège réveille une créature mythique, une bande de héros hétéroclites se mobilise pour l’empêcher de semer le chaos.

Dégénéré (les défauts inhérents au genre sont du voyage) mais monstrueusement efficace, ce kaijū eiga norvégien à la sauce 90’s (cf. le Godzilla de Roland Emmerich) voit un géant vert des fjords semer la terreur des massifs de Dovre à la ville d’Oslo. Le scénario n’est donc qu’un prétexte, les personnages humains jamais attachants et les références faciles (Jurassic Park, King Kong), mais le grand monstre vedette vient marquer de son empreinte tous les passages (spectaculaires et pourvus de vrais moyens) où il intervient. Hypernature ! 🎟️🎟️🎟️

… par le loup celeste

Pacifiction – Tourment sur les îles

Haut-Commissaire de la République à Thaïti, De Roller (Benoît Magimel) hante l’île entre ses bouges à proxénètes et ses magouilles politiciennes, sous fond de reprise des essais nucléaires.

Albert Serra signe avec cet OVNI de presque trois heures sans doute le plus grand film de l’année. Parfois totalement hermétique, souvent vénéneux et hypnotique, Pacifiction est traversé de scènes qui gravent la rétine (cf. le segment des vagues) et d’une ambiance qui hante le spectateur. 🎟️🎟️🎟️🎟️🎟️

… par Mr Wilkes

L'Œuf de l'ange

Une petite fille fait un rêve éveillé. Perdue dans un monde dévasté par un événement inconnu, elle se rattache à un œuf qu’elle a trouvé dans une ruine. Projetant sur l’œuf toute sa fibre maternelle, elle lui apporte son affection et sa protection.

Yoshitaka Amano, créateur visuel du mythique Vampire Hunter D, offre ici un panorama somptueux de toutes ses obsessions graphiques : un monde sombre, gothique et lugubre, dégageant pourtant un onirisme et une poésie envoûtante, nous présentant une fillette aux cheveux filandreux si caractéristiques du style de dessinateur. Rien à dire, c’est beau. Cerise sur le gâteau, Mamoru Oshii à la réalisation qui, comme il aime à le faire, livre une réalisation totalement expérimentale. Dialogues et personnages (et même intrigue) sont réduits à la portion congrue afin de nous immerger par les sens dans une promenade au sein de cet univers en décrépitude, plein de symbolisme où chacun, selon les dires mêmes de l’homme, est invité à donner le sens qu’il souhaite (ou plutôt ressent) aux différentes allégories (notamment bibliques) qui s’offrent à son regard. Lent, beau, triste, contemplatif, les amateurs d’anime survolté seront forcément décontenancés. Mais le voyage vaut le coup. Ne serait-ce que pour avoir vu au moins une fois cette œuvre unique, au style si reconnaissable des années 80, portant en même temps la patte inédite et intemporelle de son dessinateur. 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par PGaussem

As Bestas

Antoine et Olga, un couple de français, sont installés depuis longtemps dans un petit village de Galice. Ils pratiquent une agriculture écoresponsable et restaurent des maisons abandonnées pour faciliter le repeuplement. Tout serait idyllique, si leur opposition à un projet d’éolienne ne faisait progressivement naître une tension avec leurs voisins…

Prenant le pouls d’une société espagnole agonisante, ce thriller rural à la terreur latente ménage ses effets afin que la rancœur sociale qui l’habite ne laisse aucune échappatoire à ses protagonistes. Et comme les mots sont plus douloureux que les coups, ce néo-western où les face-à-face armés laissent place aux joutes verbales, confie sont âme (sombre) à la remarquable prestation de ses excellents acteurs (Denis Ménochet, Marina Foïs, Luis Zahera). Ainsi, cette variation des Chiens de paille de Sam Peckinpah est un choc ! 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par le loup celeste

Fumer fait tousser

Quentin Dupieux s’offre un succédané des Power Rangers avec ses Tabac Force, un groupe de justiciers qui sauve l’humanité de l’influence néfaste de l’Empereur du Mal, le terrible Lézardin.

Synopsis lunaire pour un film qui l’est tout autant. Traversé de sketchs incroyables (celui avec Blanche Gardin qui découpe son neveu, un sommet d’humour noir et de rires nerveux), il s’agit aussi d’un Dupieux relativement sombre, presque nostalgique. Hyper référencé (on y passe des Super Sentaï aux Feebles en un claquement de doigts), Dupieux sonde à sa manière un « changement d’époque en cours » qui ne semble pas le mettre en joie. 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par Mr Wilkes

The Thousand Faces of Dunjia

Un jeune combattant rejoint un clan secret de guerriers volants, dotés de pouvoirs magiques. Sa mission : sauver le monde d’une force maléfique.

Deux de mes héros, soit Tsui Hark et Yuen Woo Ping, se retrouvent ici; le premier à la production et au scénario, le second à la réalisation. Autant le dire de suite, on est déçu lorsque l’on connaît le talent de ces deux-là et que l’on voit le résultat. Malgré quelques Idées visuelles intéressantes et deux ou trois séquences sympas, le film, plutôt bien amorcé, s’enlise dans un récit peu compréhensible et des longueurs inutiles. Yuen Woo Ping n’est pas en grande forme. Tsui Hark, quant à lui, n’en à visiblement pas grand chose à faire. Les scénarios alambiqués sont sa spécialité, mais le génie du bonhomme rattrape souvent les errements éventuels, ce qui n’est pas vraiment le cas ici. Immanquable pour les dingos de Hark et Ping tels que moi. Visible pour les amateurs de fantasy chinoise. Évitable pour les autres. 🎟️🎟️🎟️

… par PGaussem

Black Crab

Pour mettre fin à une guerre apocalyptique et sauver sa fille, une militaire accepte une mission désespérée : transporter une cargaison secrète à travers une mer gelée.

Alors qu’il résonne tristement avec l’actualité (la guerre en Ukraine) et dénonce les conflits armés, ce Call of Duty qui patine derrière les lignes ennemis (la trouvaille qui fait un boucle piqué au genre) brise la glace sur Netflix avec ses magnifiques espaces gelés (la photographie de Jonas Alarik est superbe), son réalisme glaçant, sa froide tension et son casting déterminé (Noomi Rapace n’est pas loin d’obtenir un 50 en note artistique). 🎟️🎟️🎟️🎟️

… par le loup celeste

Critique JV et ciné toujours prêt à mener des interviews lors de festivals ! Amateur de films de genre et de tout ce qui tend vers l'Etrange. N'hésitez pas à me contacter en consultant mon profil.

Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure !

Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.

En grand écart comme Jean-Claude entre l'Asie et l'Amérique, j'aime autant me balader sur les hauteurs du Mont Wu-Tang que dans un saloon du Nevada, en faisant la plupart du temps un détour dans les ruelles sombres d'un Tokyo futuriste.

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Glass Onion – Une histoire à couteaux tirés

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Les Nuits de Mashhad

Swan Song (2021)

White Noise

Satoshi Kon, l'Illusioniste

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