Avec la sortie récente d’Evil Dead Rise vient la question nécessaire : que reste-t-il de la franchise Evil Dead après la trilogie fondatrice de Sam Raimi ? Eh bien outre l’essaimage pop-culturel évident, il y a eu les fondements d’une franchise (et quand il y a franchisation, on a bien souvent affaire à des fondements !). Mais dans le cas d’Evil Dead, les choses pourraient être un peu plus intéressantes qu’on pourrait le croire… Tour d’horizon sous forme de triple programme.

Ash vs. Evil Dead

Série dégénérée s’embourbant complètement dès sa seconde saison, Ash vs. Evil Dead met en scène Ash (Bruce Campbell) qui lit malencontreusement le Nécronomicon après une énième soirée trop arrosée. Délire gore misant clairement plus sur l’excessif comique que sur la frousse, la série se résume en un véritable Bruce-Campbell-porn, une quantité astronomique de mélange 2 temps pour faire tourner toutes ses tronçonneuses et inévitablement beaucoup, beaucoup de latex et de faux sang.

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Dans un trop plein constant, Ash vs. Evil Dead finira tôt ou tard par tourner en rond, mais non sans avoir délivré sa bonne dose de folie hémorragique. Et rien que pour ça, elle vaut le coup d’œil !

Evil Dead (2013)

Le Evid Dead version Fede Alvarez, réalisé peu avant son Don’t Breathe: La Maison des ténèbres (2016), est une pure relecture de l’œuvre de base. Un soft reboot, pour utiliser une terminologie bien française. En effet, s’il reprend les tropes des deux premiers films de Raimi, il l’inscrit dans un contexte actuel où les protagonistes atterrissent dans une cabane sylvestre pour aider une amie à se désintoxiquer. Si l’exploitation des hallucinations liées au sevrage aurait pu être intéressante, Alvarez ne fait presque rien de cet aspect du scénario. Pas plus qu’il ne saura diriger sa brochette d’acteurs archétypaux, mal incarnés et nous offrant une dose de charisme frôlant le zéro absolu.

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Cependant, malgré ces griefs, impossible de ne pas passer un moment au moins convenable devant Evil Dead sauce 2013 ! En effet, la froideur premier degré de cette relecture et ses saillies de violence hallucinantes lui confère une véritable force. Du gore qui tache bien comme il faut, décérébré certes, mais hautement sidérant.

À lire, le test technique Evil Dead (2013), des démons et beaucoup de sang par le loup celeste.

Evil Dead Rise (2023)

Bon… Réchauffer la franchise dix ans après le dernier film, ça sentait le rat crevé à des kilomètres à la ronde. Pourtant, s’enfermer dans la dernière salle presque vide d’un cinéma de quartier pour mater ce Evil Dead Rise de Lee Cronin s’est révélé être un très bon choix ! Alors comme pour le Evil Dead de 2013 (si on exclut le caméo post-générique), exit Ash. On va se recentrer sur une nouvelle galaxie de personnages et cette fois même sur un nouveau milieu. Adieu la cabane dans les bois, nous voilà dans un petit appartement de Los Angeles, dans les pattes d’une famille monoparentale dirigée par Ellie (Alyssa Sutherland), bientôt rejointe par sa sœur Beth (Lily Sullivan).

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Si des complaintes (absurdes) sur un pseudo-discours anti-avortement dans le film ont circulé, c’est plutôt au peu de chair qu’il accorde à ses personnages qu’on aurait dû critiquer. Pourtant, lorsque commence le jeu de massacre, impossible de ne pas céder au film nous emportant dans ses montagnes russes de gore jusqu’au final implacable. Rangez vos râpes à fromage, cachez vos couteaux et surtout, surtout, n’écoutez pas de vieux vinyles poussiéreux… Ils pourraient bien mener les deadites jusque chez vous !

C'est bien l'après trilogie Evil Dead ?

Alors certes, vu l’héritage qu’ils se coltinent (surtout l’évident et génialissime Evil Dead 2), les trois œuvres que l’on vient d’évoquer restent des créations plutôt mineures. Mais chacune à leur façon, elles parviendront à creuser leur sillon dans le milieu du gore pour happer leurs spectateurs dans un délire souvent riche en tripes. Et vu que ça sort sur grand écran, pourquoi s’en priver ? Groovy !

« J'avalerai ton âme, j'avalerai ton âme, j'avalerai ton âme ! » « Avale ça ! »

Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.

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KillerSe7ven
Administrateur
10 mois

C’est fou comme Evil Dead (2013) m’a laissé un souvenir impérissable. Le fait d’avoir réalisé des effets spéciaux sans artifices numériques donne un résultat saisissant. Le côté organique nous saute au visage et on tombe dans une surenchère folle lors de la pluie de sang finale. C’est certes un jeu ensemble d’acteurs effacé mais rien que Mia est foutrement flippante. Et merde qu’est ce que c’est bien fait ! ^^

Je n’ai pas réussi à retrouver les mêmes sensations avec le dernier qui rate son huit-clos la faute à des personnages (encore plus) cons comme des balais et des réactions complètement pétées. Je l’ai trouvé moins inspiré dans ces mises à morts avec un rythme très lent alors que dans la version 2013, ça s’accélère en une fraction de secondes et on sent la montée d’adrénaline des personnages poussés à bloc.

Sympathique final en revanche mais en deçà de celui de 2013 à mon sens.

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[…] mal ne meurt jamais… comme l’increvable saga Evil Dead qui, vieille de 40 ans, convoque déjà son 5e volet cinématographique. Lorgnant plus du côté du […]

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[…] bien inoffensifs proposés par bon nombre de blockbusters horrifiques actuels (Scream 6, Evil Dead Rise, Crazy Bear ou encore tout récemment La Main etc.), qui s’avère également être de loin le […]

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