• Testé sur PC sur le Xbox Gamepass en 4K sur écran ultrawide.
  • Fun fact, avec ma 4070, le jeu a atteint la barre des 240 images par seconde dans un ascenseur ! Merveilleux n’est-ce-pas ?
  • Vous allez aimer sa direction artistique… moins ses bugs !
  • Capture de gameplay maison, screenshots editeur principalement
  • Mode de difficulté intermédiaire 95% du temps sauf pour les boss où j’ai dû l’abaisser par commodité. 

Un an après que « l’opération militaire spéciale » ait été déclarée par Vladimir Poutine, le hasard (ou l’opportunisme) des calendriers nous permet de découvrir une nouvelle licence qui n’aura échappé à personne. Dystopie robot-soviet à la croisée de Wolfenstein, BioShock et Duke Nukem, Atomic Heart est le premier titre du studio russe Mundfish. Aujourd’hui implantée à Chypre, l’équipe compte bien laisser sa trace dans le club très fermé des FPS délurés. Après cinq ans de développement chaotique et des trailers alléchants, cette nouvelle cartouche du catalogue Focus s’est-elle laissée débordée par l’ambition des tsars ?

Viens avec moi si tu veux vivre

Bienvenue en 1950 dans le monde merveilleux de l’URSS robotisée. S’il y a bien quelque chose de formidable avec l’Homme, c’est sa prodigieuse inventivité pour créer des armes pendant les périodes de turbulences. Du lance-flamme au gaz moutarde en passant par les tanks et obus intelligents, chacune des guerres mondiales a su concurrencer la science pour transformer la guerre de demain en charnier à grande échelle.

Le nucléaire en est sans doute le plus bel exemple, alors que les travaux de Becquerel et du couple Curie sur la radioactivité participèrent à la généalogie et au succès de la première bombe atomique d’Oppenheimer. Dans Atomic Heart, même combat : à l’issue du conflit du siècle, le développement de la robotique a explosé jusqu’à envahir le quotidien de tout un chacun. L’Homme enfin libéré du travail grâce aux machines : voilà le vieux rêve du monde sur le point d’être réalisé par le communisme, quand soudain… patatras ! Les robots dédiés à des tâches aussi triviales que l’électroménager se mettent à défier la loi zéro d’Asimov et assassiner sauvagement la population ! Sabotage ou incident ?

« Un robot ne peut pas porter atteinte à l’humanité, ni, par son inaction, permettre que l’humanité soit exposée au danger. »

L’introduction est un succès total et on sent que les développeurs ont dépensé sans compter pour immerger immédiatement le joueur, quitte à pénaliser le reste de l’aventure. L’armée rouge défile avec les robots, la ville regorge de vie malgré la linéarité imposée et c’est avec une surprise totale que le joueur prend son envol dans une voiture volante. Grand moment alors qu’on découvre qu’on était sur une île dans les nuages depuis le départ ! Passé ce synopsis aguicheur et cette formidable introduction qui restera dans les annales, ce scénario nanardesque s’avère malheureusement très convenu malgré quelques élans de mises en scène comme de choix de direction artistique osés.

Le design hélicoïde des robots et certaines constructions architecturales rappellent le projet utopique de la tour Tatline. De nombreuses affiches propagandistes futuristes recouvrent les murs, des cartoons réalisés avec soin occupent les salles de sauvegarde et un soin tout particulier a été apporté aux publicités. On comprend très vite que, malgré ses airs de visites en Corée du Nord, la Grande Russie cache derrière cette félicité collective un chaos et une hypocrisie bien réels.

L'entrée en matière d'Atomic Heart est éblouissante !

Vision rétro futuriste, l’imaginaire soviétique d’Atomic Heart déploie par la science l’espoir collectif d’un progrès social. C’est tout l’objet du projet Kollectiv ou la promesse d’un « bonheur pour tous » comme le rappelait ironiquement le personnage principal de Stalker. Pourtant, si l’introduction laissait présager un univers dense avec de magnifiques panoramas propagandistes et une architecture art déco renversante, Atomic Heart est très vite rattrapé par sa démesure et son incapacité à poser des enjeux narratifs sérieux.

Boulimie narrative

Premier constat, la narration passe essentiellement par les échanges entre notre personnage, Serguei, et son IA Charles qui a élu domicile dans notre puissant gant télékinétique. Problème, le jeu est particulièrement bavard et le sous-titrage a été confectionné avec quelques litres de Tsarskaya en trop dans la cafetière. Les sous-titres défilent mot par mot quand ils ne sont pas tout simplement incrustés à l’écran, au-dessus des personnages, avec une police minuscule, de quoi défier l’œil de lynx le plus aguerri. Cela peut sembler anecdotique mais étant donné le débit de paroles en russe et la cacophonie qui peut avoir lieu quand plusieurs PNG se mettent à parler, ça vire vite au pugilat pour suivre les uns et les autres. Reste l’option de jouer en anglais ou en français, mais ce serait manquer une partie du charme d’Atomic Heart, à l’image de la mini-série Chernobyl où, curieusement, les acteurs parlaient tous anglais.

La forme hélicoïde est omnipérente comme un clin d'oeil à la tour Tatline, oeuvre pharaonique restée à l'état de projet.

Ce type de défauts d’ergonomie reste quoi qu’il en soit fréquent et malheureux. Il en va de même pour certains messages vocaux non traduits dans les ordinateurs des labos. Comment ont-ils pu passer à la trappe ? C’est d’autant plus regrettable que les sous-titres ne sont pas davantage lisibles quand on consulte certains menus ou qu’on améliore notre équipement dans le robot frigo Nora. Cette dernière ne manquera pas de vous livrer sa flamme avec une « poésie » non dissimulée qu’on ne pourra apprécier qu’en quittant l’interface. À en croire mon fil Twitter, déjà les influenceurs en robe blanche jouent les vierges effarouchées pour pas grand-chose, si ce n’est quelques saillies un peu grasses mais parfaitement en accord avec le ton du titre et le côté ours russe du héros qui passera son temps à rabrouer la malheureuse amoureuse éconduite.

Reste cool sac à merde

Reste l’humour d’Atomic Heart qui fait (parfois) mouche. Plus proche de Wolfenstein que de BioShock en termes de profondeur, le jeu donne la part belle aux punchlines débiles. Notre héros ne peut pas s’empêcher de lancer des insultes dignes du capitaine Haddock : « putain de méchoui » en tête ! Atomic Heart nous offre également le plaisir de discuter avec les nombreux morts qui jonchent le sol. Une idée rigolote même si cette dimension aurait pu être poussée tellement plus loin. Les quelques échanges étaient bien sentis mais là encore, on sent que les développeurs étaient peut-être trop généreux pour le budget qui leur était alloué. On s’écharpe souvent avec des cadavres pour obtenir un pass naviguo version russkov ou trouver le code d’une porte blindée. Il en va de même pour les deux fins disponibles qui reposent sur l’absence d’enjeux réels, contrairement à la saga Metro 2033 qui avait par exemple su amener son climax avec justesse. L’intrigue est aussi prévisible que les ficelles sont connues d’avance.

Quelques robots dont Terechkova ne sont pas hostiles et les discussions sont franchement drôles.

En outre, tous les choix de game design ne sont pas opportuns, pour ne pas dire que beaucoup d’entre eux sont mal pensés, à commencer par ces maudits indicateurs d’objectifs qui génèrent parfois des confusions. Il n’est pas rare qu’on soit face à un dispositif sans saisir ce qu’il faut faire avec (surtout au début du jeu). Il faut un bref temps de réflexion pour qu’on ne comprenne par l’échec qu’il faut au préalable résoudre une énigme avant de rejoindre l’objectif affiché en question. Les énigmes sont, elles-aussi, inégales et beaucoup d’entre elles son datées du siècle dernier. Les petits casse têtes supposés apporter de la variété s’enchaînent néanmoins sans difficulté. Heureusement, certains puzzles rehaussent le niveau comme quand il faut jouer avec les ombres de danseuses robots pour retrouver les positions qu’elles ont adoptées pour tuer les humains.

L'énigme des ballerines est l'une des rares à manier élégance et originalité.

Passée l’intro flamboyante, le début du jeu vire donc à la douche froide, au moment où l’on réalise qu’on suit une quête Fedex bas du front pour récupérer des clés ou qu’on pousse des wagons comme si l’on incarnait le dernier cheminot à l’heure de l’apocalypse. Même le héros ne manque pas de s’en plaindre régulièrement, tellement la situation ludique est grotesque. Comme un aveu des failles d’écriture du titre. On a parfois la triste impression que le jeu se saborde tout seul.

Mais où sont passés les playtests ?

Le gamedesign se résume grossièrement à des successions de couloirs, de fusillades, d’énigmettes et de loot avant de cacher un temps de chargement par un tour d’ascenseur pour revenir sur la carte, voulue comme le « hub » du jeu. Seul bémol, cette dernière est tout sauf ouverte et sa construction laisse deviner que les développeurs avaient sans doute d’autres projets invitant le joueur à plus de libertés, notamment avec le train volant qui passe aussitôt à la trappe. Dommage alors qu’on sent qu’il y avait matière au voyage. Paradoxe et non des moindres, de nombreux murs lasers confinent le joueur désabusé dans de maigres couloirs et murs invisibles. Le gameplay se trouve vite enkysté par cet artifice purement arbitraire. Ne comptez pas sur des objectifs secondaires à foison, la carte est largement vide. Il y avait sans doute un écart à trouver entre les dernières productions Ubisoft et le néant. À défaut, il aurait sans doute mieux fallu assumer pleinement un jeu entièrement linéaire.

Conduire entre deux murs invisibles en ayant que la moitié du ZQSD actif est littéralement une purge...

Sans doute conscient du peu d’intérêt que le monde offrait, les développeurs ont proposé de conduire des savonnettes véhicules. Riche idée surtout quand le jeu est actuellement affecté d’un bug de conduite sur les moniteurs ultra larges. Impossible d’accélérer et de tourner à gauche et ce n’est pas faute d’avoir essayé de faire le nécessaire dans les menus d’attribution des touches ou en relançant ma bécane. C’est à ce stade que les oreilles de mes voisins ont dû siffler, alors que je poussais des jurons de plus en plus fréquents et gutturaux au fur et à mesure de mes échappées en voiture. C’est donc passablement agacé que j’ai finalement dû brancher une manette pour ces (rares) phases de conduite, plutôt que de me condamner à marcher des kilomètres durant. Idem à l’issue de certaines cinématiques où l’on se retrouve à ne plus pouvoir se déplacer à gauche. C’est fâcheux, pour rester poli.

On ne compte pas non plus les bugs de collisions et la fausse bonne idée d’avoir inséré de la plateforme pour tétraplégiques. C’est simple, notre héros passe son temps à se ratatiner ou à ne pas s’accrocher comme il faut aux parois. Rien d’insurmontable mais c’est suffisamment énervant pour être signalé. En outre, on finit parfois coincé entre deux objets ou ennemis à essayer de sauter pour s’extirper du piège, comme un bébé potelé d’un youpala. Autant de bugs qui montrent combien le jeu manque cruellement de finition. Cela concerne aussi les points de sauvegarde, parfois littéralement à quelques mètres d’écart tandis que d’autres sont plantés avant une longue cinématique ou, pire, au début d’un boss, afin de bien contraindre le joueur qui n’aurait pas fait le plein de munition à la frigo-armurerie… Des playtests, voire des mois de développement supplémentaires, n’auraient pas été de refus comme le suggèrent aussi de nombreuses idées de gameplay mort-nées. Quelle occasion manquée !

Des armes de mêlée plus ou moins lourdes permettent de varier les plaisirs !

Repose en pièces

Heureusement, Atomic Heart se rattrape par son gameplay exigeant et son bestiaire original, même si on peine à saisir le bénéfice d’avoir proposé un personnage aussi pataud, surtout devant les boss fight autrement plus nerveux. Notre gant nous permet de faire voler, de geler ou d’électrocuter les bougres. On peut jeter des polymères pour ralentir les foules et augmenter les dégâts élémentaires pendant qu’on réduit les tas de ferrailles en boulons d’un élégant coup de machette. Une barre d’énergie se recharge aussi en continu pour nous permettre d’utiliser un pistolet électrique à la place des munitions incendiaires, de glace ou d’électricité. Dans Atomic Heart, on ne fait pas dans la dentelle et si le corps-à-corps muni d’une bonne vieille hache à l’ancienne a fait ses preuves depuis les prémisses de l’humanité, ce n’est pas l’URSS qui déroge à la règle ! La balistique ne manque pas d’intérêt avec un jeu qui mise avant tout sur la précision des tirs et le recul. Simple, efficace et agréable.

Pourtant, malgré des combats suffisamment punchy pour tenir en haleine, on ne peut s’empêcher de penser qu’Atomic Heart ne va jamais au bout de ses idées. Pourquoi avoir seulement mis deux compétences accessibles ingame ? Un choix contreproductif qui oblige à retourner à l’armurerie et enlever puis transférer à la main toutes nos aptitudes sur la nouvelle capacité. Une aberration qui fait qu’on se force à garder les mêmes spécialités même si ce n’est pas toujours opportun. De nouveau, on s’interroge, alors qu’on finit le jeu sans nécessairement avoir débloqué des armes et compétences qui avaient pourtant l’air amusantes. Le système des résistances des robots est anecdotique est là aussi sous-exploité.

Au rang des mauvaises idées, les rares QTE et les ennemis qui vous mettent au sol ralentissent inutilement le rythme. L’esquive, elle aussi, aurait gagné à être plus vive pour mieux gagner en réactivité face aux boss. Est-ce que quelqu’un a vraiment joué au titre avant sa sortie ? Ne fallait-il pas rendre Serguei plus mobile quitte à lorgner du côté de Doom ? C’est dommage car il y avait vraiment matière à pousser le système de jeu beaucoup plus loin, à l’instar de BioShock dont Mundfish s’inspire volontiers. Entre deux rixes, le jeu réussit cependant l’exploit de rendre le loot amusant grâce au gant qui, en une fraction de secondes, ouvre tous les tiroirs pour collecter les composants et matériaux nécessaires à l’élaboration des armes de notre inventaire.

La robot sexualité, c’est mal !

Et pourtant, malgré ces défauts, qu’est-ce qu’on a envie d’aimer Atomic Heart ! Qu’il s’agisse de ses robots moustachus, de son côté cartoon retro ou de ses choix de design assumés, Mundfish adopte un ton qui tranche. Un bras d’honneur courtois à l’heure où un nouveau puritanisme, mâtiné d’une bienveillance qui confine aux pudeurs de gazelles, semble inquiéter les artistes au point de retirer des scènes potaches comme celles du mythique « You Pervert » d’Ashley du remake de Resident Evil 4. Une tempête dans un verre d’eau me direz-vous, mais tout un symbole d’une époque qui se concentre un peu trop sur le fait de ne pas froisser son public plutôt que sur ses auteurs. Sur bien des aspects, Atomic Heart semble donc s’affranchir de ces standards pour le meilleur (et pour le pire).

À l’image des cinématiques au kitsch assumé de la saga Metal Gear, mention spéciale aux scènes mystiques des deux robots danseuses de ballet, Atomic Heart cultive l’étrange. Le duo a déjà fait chavirer toute une sombre partie du forum Reddit, après que d’improbables rumeurs sur un contenu caché de six heures de scènes de sexe entre robots et humains aient outrageusement circulé sur le net. Fan de l’indétrônable Détective Pikachu oblige, ma petite enquête m’a confirmé que des rigolos se sont déjà adonnés aux joies du deep fake pour satisfaire leur étrange lubricité « robot-sexuelle ». Je vous passe les hyperliens que je vous laisse deviner sans grande surprise. Avec l’arrivée imminente du printemps, voilà de quoi voir votre vieux Thermomix sous un nouveau jour !

Couvrez ce sein que je ne saurais voir

Blague à part et malgré l’apparente transgression revendiquée, il n’en reste pas moins que Mundfish aurait pu aller au bout de son propos. On regrettera d’ailleurs que la nudité ait artificiellement été (auto) censurée alors que les parties génitales et attributs féminins des cadavres et prisonniers ont été recouverts de peinture blanche sans autre forme d’explication. Le jeu vidéo semble parfois si puéril dans ce qu’il s’autorise et s’interdit par rapport à d’autres médias comme le cinéma, la danse ou la BD.

Ces ballerines hypersexualisées ont d'autres fonctions que la danse d'opéra...

Certains sujets sont seulement esquissés alors qu’il y avait sans doute matière à quelques scènes cocasses lors du niveau du théâtre par exemple sans pour autant sombrer dans la pornographie pour ados boutonneux. Les meilleurs moments d’Atomic Heart sont d’ailleurs ceux où l’équipe de développement s’est complètement lâchée comme cette scène où l’OST passe sans transition de l’opéra-comique Carmen de Bizet à une reprise électro trash de Something Called Karma. Un grand écart qui reste mon meilleur souvenir de gameplay sur la petite quinzaine d’heures de l’aventure principale.

Alors que penser d’Atomic Heart ? Difficile de livrer une réponse tranchée tant on aimerait que cette jeune production russe ait pu aller au bout de ses idées. De son game design à son faux open world en passant par la narration, tout semble avoir été bridé par une ambition sans doute trop lourde à porter pour un premier titre. Si vous êtes prêts à faire abstraction de ses défauts bien réels et d’une certaine lourdeur, Atomic Heart reste un jeu sympathique au gameplay agréable. On prend plaisir à démembrer ses robots moustachus et le jeu restera sans doute mon plaisir coupable de l’hiver... On rêve déjà d’un second volet plus copieux et accompli, où le ton guignolesque laisserait la place à un scénario moins superficiel à la hauteur des ambitions du studio. Une chose est sûre, cela fait plaisir de retrouver des univers autres que ceux produits par l’imaginaire transatlantique. Atomic Heart est un bon amuse-bouche avant le retour du roi Stalker.

Pour
  • Direction artistique dieselpunk à la hauteur
  • Introduction folle
  • Gameplay simple mais bien huilé
  • Les robots moustachus
  • Les animations des pouvoirs
  • Le duo réussi des robots danseuses
  • Le loot enfin cool
  • L'idée de parler aux morts
  • Bon travail de doublage
  • Les mini cartoons
Contre
  • Level design pauvre et inachevé
  • Certaines armes et compétences non débloquées à la fin de l'aventure
  • Faux open world
  • Idées sous-exploitées
  • Bugs agaçants et problèmes d'ergonomie
  • Jeu bavard
  • Fins carabinées
  • Mauvais travail de sous-titrage
  • Enjeux narratifs nuls
  • Personnages secondaires peu charismatiques
  • (L'auto) censure

Critique JV et ciné toujours prêt à mener des interviews lors de festivals ! Amateur de films de genre et de tout ce qui tend vers l'Etrange. N'hésitez pas à me contacter en consultant mon profil.

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Commentaires sur Inline
Voir tous vos commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x