Ne laissant aucun répit à leur fanbase, Marvel Studios, via Disney+, a rendu dispo le dernier épisode de Moon Knight le 04 mai, soit le jour de la sortie de Doctor Strange in the Multiverse of Madness. De quoi binge-watcher la série pour ensuite foncer dans sa salle obscure la plus proche pour voir le dernier blockbuster de Kevin Feige… Euh pardon, de Sam Raimi !

Feige, donc, toujours dans l’optique de proposer de nouvelles têtes au sein de son écurie, décide de s’attaquer à Moon Knight, personnage créé en 1975 par le scénariste Doug Moench et le dessinateur Don Perlin fortement inspiré de Batman pour son côté chevalier noir urbain. Et qui dit adaptation dit forcément trahison, Feige et ses scénaristes vont le mouler à leur guise pour le faire rentrer dans l’univers visuel du MCU.

Adieu donc le Steven Grant millionnaire, place au Steven Grant vendeur dans une boutique de souvenirs du musée de Londres. Introverti, un peu gauche, Grant (Oscar Isaac, à deux doigts du Jim Carrey de Fous d’Irène) est victime de pertes de mémoire ainsi que de cauchemars d’une autre vie bien plus agités que sa morne existence.

Au fur à mesure des 2 premiers épisodes, il découvrira qu’il possède plusieurs personnalités : Steven Grant, donc, et Marc Spector, mercenaire servant d’avatar à une divinité Égyptienne : Khonshu (magnifiquement doublé par F. Murray Abraham). Ce trio improbable, aidé de la femme de Spector, Layla (une May Calamawy qui vole la vedette à chacune de ses apparitions), va donc s’allier bon gré mal gré afin de déjouer les plans de Arthur Harrow (Ethan Hawke, parfait comme à son habitude), fanatique chef de secte désireux de réveiller la déesse Ammit en vue d’ôter la vie aux pécheurs de notre monde (que vous ayez péchés dans le passé comme dans l’avenir).

La Nuit au musée

Disons-le tout net, les 2 premiers épisodes laissent un sentiment mitigé; l’ambiance borderline nous met sur le bas-côté et le surjeu d’Oscar Isaac nous déroute. Peut-être est-ce voulu pour qu’on s’identifie à ce pauvre quidam n’arrivant plus à identifier le réel de ce qui ne l’est pas.

Dans tout les cas, l’histoire part dans tous les sens, le tout dans un univers visuel digne de La Nuit au musée, course-poursuite dans les couloirs incluse. Entre deux blagues inhérentes au MCU pour ne pas rendre l’ambiance trop anxiogène (et de faire fuir un plus large public), Moon Knight apparaît finalement très peu, le temps de coller quelques taqués et de prendre une pose iconique malheureusement réduite au montage, la réalisation abusant de cuts et de caméras à l’épaule rendant le tout indigeste.

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Benjamin Gates et le mystère des pharaons

Une fois l’intrigue principale dégrossie et la personnalité multiple de notre héros (plus ou moins) révélée, on se retrouve en Égypte avec deux épisodes où les camps adverses partent à la recherche d’Ammit. La encore, rien de fou à l’horizon, Moon Knight étant bien trop absent à nôtre goût si ce n’est que quelques scènes qui viennent titiller le cinéma d’horreur avec des prêtres zombies tentant d’emporter notre fine équipe dans les tréfonds d’un lieu inexploré jusqu’alors.

Toutefois, l’histoire s’étoffe quelque peu, une (très vite) allusion au Madripoor de Falcon et le Soldat de l’hiver et Shang-Chi et la légende des Dix Anneaux nous rappelant la connexion inévitable au reste de la production, la présence fugace du regretté Gaspart Ulliel qu’on aurait aimé le voir prolongé en némésis du chevalier de la lune et bien sur, le final de l’épisode 4 qui redistribue les cartes et donne, enfin, du grain à moudre au spectateur somnolent jusqu’alors.

Vol au-dessus du nid du Taouret

C’est à partir de l’épisode 5 que la série va vraiment prendre son envol. Du récit d’aventures lambda, Moon Knight va flirter avec les qualités d’un WandaVision ou Loki. Un épisode à part dans la série, une pause dans l’intrigue qui va permettre au passé du (des) personnage(s) d’Oscar Isaac d’être mis à nu.

Sans spoiler, cela va permettre de raccrocher les wagons (même si on se doutait de beaucoup de choses) afin de laisser le champ libre à un dernier épisode en mode climax… Avec son lot de scènes d’action, dont un très joli duel de Dieux Égyptiens à la Godzilla vs Kong.

Nous ne dévoilerons rien de l’inévitable scène post-générique mais elle confirme les indices laissés ça et là dans ces six épisodes.

« Demander l'audience des Dieux, c'est s'exposer à leur colère ! »

À part dans l’univers du MCU, ce personnage qui aurait plus sa place dans celui d’un Daredevil ou d’un Blade ne rivalise malheureusement pas avec les qualités de ceux-ci.

Rien de nouveau pour les lecteurs aguerris de comics (on ne le répétera jamais assez, lisez-les, c’est génial !), mais une porte d’entrée correcte pour le grand public.

Biberonné très tôt au cinéma, j'avalais de la pellicule comme d'autres des bérets verts au petit déjeuner ! Curieux de tout et aujourd'hui casanier dans l'âme, c'est dans la douce atmosphère du foyer que j'étanche ma soif sans limite de 7e art.

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