Le Cartel Studio, c’est une une jeune équipe de quatre français, remarquée pour leur grand écart entre leur premier Beat’em Up, Mother Russia bleeds, et le couch co-op Heeve Ho. Deux jeux, deux mondes diamétralement opposés : de la baston crue sauce année 1990 au platformer familial, compagnon idéal pour une soirée pizza, le cartel pratique la schizophrénie ludique.  C’est tout naturellement qu’ils se sont rangés auprès de l’écurie Devolver. Alors que la Gamescom est (enfin) confirmée cet été, retour sur les premiers jeux de cet indé qui tranche (les gorges) dans le paysage. Nous en profitons également pour revenir sur notre entretien avec Alexandre Muttoni, cofondateur du studio, rencontré à Cologne en 2018 et dont la vidéo est accessible en fin d’article.

2016 Mother Russia bleeds ou l'apologie du gore

Mother Russia bleeds se déroule en 1986 dans une URSS dystopique ultra-violente. On y suit les pérégrinations de quatre combattants de rue enfermés par la Bratva, une milice armée soutenue par le gouvernement. Les malheureux ont été transformés en cobayes et l’organisation expérimente sur ces « voyoucrates Â» émérites une toute nouvelle drogue : la Nekro. A vous de trouver trois autres joueurs amateurs d’hémoglobine et de concassé de cervelles pour aller renvoyer le karcher à l’expéditeur ! En plus de son esthétique sous acides, le jeu a l’OST qu’il mérite. Réalisée par le groupe d’électro Fixions, l’action est portée par sa synthwave énervée.

Mother russia bleeds
Mother Russia Bleeds, une image accueillante de l'URSS

Ce pousse-au-crime au pixel art léché n’est sans doute pas le Beat’em Up à donner entre toutes les mains, sous peine de transformer votre petit neveu fan de l’oncle Picsou en guerrier punk sauce 1990, prêt à distribuer des gnons au premier quidam venu. Réservé aux adeptes de défouloirs décomplexés et nostalgiques de l’âge d’or du Beat’em Up, le titre du Cartel n’est pas resté indifférent à la presse qui l’a plutôt bien accueilli à l’époque malgré quelques défauts de prime jeunesse. Mélange à la croisée de Streets Of Rage (testé ici), de Blood Dragon et de Hot Line Miami, Mother Russia bleeds est le premier jeu du studio qui depuis est resté sous l’égide de Devolver. Deux ans plus tard, c’est un toute autre optique qui irriguera le développement de Heeve Ho. 

2018 Heeve Ho, le premier Human centipede de 7 à 77 ans

Heeve ho propose une formule coop jusqu’à quatre joueurs ou plutôt quatre patates avec de longs bras de chimpanzé et c’est tout ! Une gâchette pour chaque main et à vous d’essayer tant bien que mal de faire une chaîne « humaine Â» pour rejoindre l’objectif. La communication est de mise pour éviter de tomber dans le vide et d’exploser dans une giclée de peinture qui souillera vos partenaires. Heeve Ho répond enfin à vos questions sordides les plus intimes : qui n’a jamais rêvé d’être un demi-homme tronc acrobate ?

Heeve Ho
Heeve Ho ou l'art de la coopération compétitive...

Et il faut dire que sans jambes, vos patates s’agrippent et s’agglutinent comme elles peuvent, quitte à parfois saisir le postérieur de votre adversaire au dernier instant avec de faux airs de Human centipede pour enfants.  Éclats de rire assurés ! Le jeu est sorti il y a quelques années et Le Cartel Studio a produit du contenu supplémentaire gratuit avec de nouveaux modes de jeux, de quoi offrir un challenge conséquent et des opportunités folles de speedruns. N’hésitez pas à consulter notre interview d’Alexandre Muttoni si vous voulez découvrir comment l’on peut passer de Mother Russia bleeds à Heave Ho ! Anecdotes garanties ! On attend avec impatience de voir leur prochain jeu !

Interview d'Alexandre Muttoni cofondateur du Cartel

Critique JV et ciné toujours prêt à mener des interviews lors de festivals ! Amateur de films de genre et de tout ce qui tend vers l'Etrange. N'hésitez pas à me contacter en consultant mon profil.

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