• Testé sur PC .
  • Jeu acheté. 
  • Joué en coop local à deux joueurs avec une pizza sous la main. 
  • Premier run fini en une poignée d’heures à peine. 
  • L’auteur de cet article décline toute responsabilité pour les jeux de mots employés lors de la rédaction de ce test estival..

Adapter la franchise des Tortues Ninja est un exercice réputé périlleux. Entre la trilogie de nanars sortis des années 90’, les comebacks foireux des années 2000 et les adaptations de jeux vidéo ratés depuis le jeu étalon de Konami, personne n’avait vraiment redoré le blason de cette série de jeunesse chères aux trentenaires. Même des studios prestigieux comme Platinum Games se sont cassé les dents sur la carapace des tortues ! Fort de son succès depuis les renaissances de licences phares des années 90’, c’est Dotemu qui a relevé le défi avec ce nouveau beat them all pensé comme un joyeux bordel jouable jusqu’à six joueurs en local comme en ligne. Les développeurs montréalais de Tribute Games (Panzer Paladin, Finthook) ont-t-il réussi à conjurer la malédiction ?

Cowabunga !

Première chose qui tape à l’œil pour tout amateur de 2D, ce sont les graphismes typiques de l’ère 16 bit. Alors que Streets Of Rage 4, également édité chez Dotemu s’était calqué sur l’ère Mega Drive, les développeurs de Tribute games ont choisi de rendre hommage à la Super Nintendo. Et il faut dire que sur ce point, le résultat est parfaitement maitrisé. Les couleurs sont chatoyantes, les animations léchées et variées. Voir son compagnon tombé au combat revigoré par une portion de pizza fait son petit effet. 

Le jeu propose dispose d’un casting de luxe avec sept personnages : les quatre tortues Leonardo, Raphael, Donatello, Michelangelo, la journaliste April prête à brandir son micro, Maître Splinter et Casey Jones qu’on débloque après un premier run. Chacun d’entre eux dispose de ses armes emblématiques, sa propre palette de coups et de super pouvoirs propres. Grosso modo, on choisit son trublion selon qu’il soit plus ou moins rapide et puissant. Certains ont davantage d’allonge pour attaquer à distance, d’autres sont un peu plus nerveux à jouer. Michelangelo a pris de la créatine et s’avère le plus rapide d’entre tous. Donatello compense sa lenteur par la portée de son bâton, Leonardo est le plus équilibré et Raphael puissant mais à courte distance. Tous sont très agréables à jouer et permettent de varier les approches selon l’humeur.

In pizzas we trust !

A l’instar de Streets Of Rage, on retrouve un système de chopes traditionnelles pour saisir et envoyer valdinguer les soldats du Foot Clan dans le décor. Appuyer plusieurs fois sur le bouton X permet d’enchaîner un combo automatique, qu’on peut ensuite agrémenter de variantes en propulsant par exemple la malheureuse victime dans les airs avant de lancer son spécial. Ces derniers coutent d’une à trois barres et se débloquent au fur et à mesure qu’on joue les tortues. Pour recharger sa barre spéciale, il suffit de s’isoler dans un coin et de laisser l’une des gâchettes enfoncées. Quelques secondes plus tard, notre personnage est de nouveau prêt à lancer un spécial.

Tortues Ninja
Les animations des super pouvoirs sont particulièrement drôles !

Comme des boums et des Krang

En multijoueur, ce point de gameplay m’a semblé un peu trop généreux, pour ne pas dire complètement abusé. Si certes les ennemis peuvent nous interrompre pendant cette provocation, il est trop facile de charger sa barre et cela favorise à l’excès l’usage des pouvoirs spéciaux plutôt que des combos plus traditionnels. C’est en revanche très funky de voir Michelangelo se déhancher sur un petit pas de danse du plus bel effet pour charger sa mana et provoquer les méchants. Là où l’utilisation des supers de Streets of Rage 4 était largement tempérée par le fait que chaque utilisation réduisait d’autant notre barre de vie, Tribute Games aurait peut-être dû proposer un système de pénalités analogue pour les supers. Cela aurait sans doute apporté un peu de piment au joueur trop téméraire que je suis. 

A cela s’ajoute des attaques aériennes ou plongeantes, des dashs, des attaques chargées nettement moins utiles que dans Streets of Rage et d’autres petites variantes appréciables. Dernier point original en coop, l’une des gâchettes de la manette permet de partager sa barre de vie avec son partenaire blessé. Une idée originale pour solidariser le gameplay et soutenir les plus faibles. Vous l’aurez compris, Teenage Mutant Ninja Turtles est avant tout affaire de fun que de technique. Un jeu passe partout qui conviendra autant aux vieux de la vieille qu’aux nouveaux venus.

Splinter Cell​

Les niveaux s’enchaînent à toute allure dans différents lieux emblématiques de la série avec des références directes à Turtles in Time et au dessin animé. Pour tenter de varier les plaisirs, Tribute Games a également varié les scrollings horizontaux avec des passages sur des overboards qui rappellent davantage les shoot’em up même si ce ne sont pas les niveaux les plus inspirés. Le jeu propose une palette d’ennemis assez variés avec quelques pépites comme ces monstres de fromage fondus à l’instar d’une pizza dégoulinante. De manière générale, les brutes du Foot Clan opposent moins de résistance que les voyous de Streets Of Rage, d’autant plus qu’il n’a pas de Friendly Fire par défaut, ce qui rend le jeu plus permissif entre bourrins du stick. Reste la possibilité d’esquiver les coups d’une roulade pour se retrancher pépère, particulièrement utile contre les boss même si là encore la mécanique allège encore d’un cran la difficulté, à raison d’une frame d’invincibilité indulgente. 

Tortues Ninja
Les parties en overboard ramènent un peu de fraicheur

April Lavigne

Revival retro oblige, Tribute Games a également laissé la part belle à la nostalgie. On retrouve le générique du dessin animé chanté par Mike Patton et des contributions du groupe Wu-Tang avec les morceaux Ghostface Killah et Raekwon. Le reste des compositions a de nouveau été réalisé par Tee Lopes, remarqué ces dernières années pour leur travail sur Sonic Mania et le DLC Mr. X Nightmare, également testé dans nos colonnes. Au-delà de l’aspect madeleine de Proust, l’OST colle parfaitement à l’ambiance générale du titre et Tribute Games a très bien retranscrit le folklore des tortues ninja.

Critique - Streets Of Rage 4 Mr. X Nightmare DLC – Retrolove at the first sight !

Au rang des regrets, on n’aurait pas été contre un challenge digne de ce nom, un peu plus de variété dans les niveaux et des boss plus combattifs histoire de rallonger la durée de vie faiblarde du titre. Le boss final se fait ratatiner sans broncher par exemple. Mais si l’on fait abstraction de ces quelques défauts, La revanche de Shredder reste un jeu particulièrement accessible et agréable à jouer manette en main et, qui sait, peut-être Tribute Games vient seulement de poser la première pierre pour un second épisode plus musclé…

Interview Gamescom

Bande-annonce TMNT

Oui, toi joueur trentenaire qui chantonne parfois le générique des Tortues Ninja sous la douche, ce jeu t'est dédié. Parfait pour une soirée entre potes et prétexte tout trouvé pour se gaver de pizzas, le dernier né de Tribute Games montre de nouveau le talent du studio montréalais et l'amour de Dotemu pour les jeux retro. Résolument axé sur le fun et malgré une technique trop en retrait, Teenage Mutant Ninja Turtles reste un très bon apéritif à partager entre potes. On aurait certes aimé plus de contenu et de challenge. Mais à l'image de Streets Of Rages 4 à sa sortie, croisons les doigts pour que de prochains modes soient prochainement proposés pour rallonger la faible durée de vie du titre. Teenage Mutant Ninja Turtles, c'est un peu comme une pizza quatre fromages supplément fromage, on la dévore trop vite et quoi qu'il arrive, même si ce n'est pas très équilibré ! Un plaisir coupable auquel on ne peut pas résister !
Pour
  • Graphismes aux petits oignons
  • Animations poilantes
  • OST retro
  • Gameplay simple, fun et efficace
  • Système d'apprentissage des coups
  • 7 personnages au casting
  • Convivial par définition
  • Jouable jusqu'à 6 joueurs
  • Le pas de danse de Michelangelo ©
Contre
  • Challenge absent
  • Gameplay trop permissif
  • Système de provocations à revoir
  • Durée de vie trop courte
  • Manque d'adversité des boss !
  • A quand le boss rush ?

Critique JV et ciné toujours prêt à mener des interviews lors de festivals ! Amateur de films de genre et de tout ce qui tend vers l'Etrange. N'hésitez pas à me contacter en consultant mon profil.

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
le plus ancien
le plus récent le plus populaire
Commentaires sur Inline
Voir tous vos commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x