4K Ultra HD – Édition FR – Metropolitan Vidéo – 151 min (version longue) – 21 octobre 2022

Format vidéo
• Master intermédiaire : 4K
• Standard HDR : Dolby Vision
• Ratio : 2.35

Bande-son
• Français Dolby Atmos

Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé par chaque testeur de l’équipe MaG, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images figurant dans l’article ne sont pas représentatives de l’édition testée.

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ŒUVRE – L’homme est un loup pour l’homme

Délégué par le roi Louis XV, le chevalier Grégoire de Fronsac, accompagné de son vieil ami Mani, un Indien de la tribu des Mohawk, arrive dans le pays du Gévaudan afin d’élucider le mystère de la Bête, qui saigne les campagnes locales depuis plus d’un an. Les premières investigations du chevalier ne tardent pas à mettre au jour des éléments troublants…

À la croisée des genres (de l’aventure, du fantastique et de l’horreur) et brassant amoureusement les références (allant du western à la culture asiatique en passant par les jeux vidéo), cette œuvre hybride à la mise en scène virtuose, au casting pharaonique, à l’enquête prenante (avec comme toile de fond un mythe non-élucidé) et aux scènes d’action mémorables (du cape et épée version kung-fu chorégraphié par le grand Philip Kwok) a revivifié le cinéma populaire à très grand spectacle. En France, la pop-culture venait de trouver son mètre étalon !

IMAGE – Bienvenue au pays de la Bête monseigneur

Basée sur le télécinéma réalisé à l’époque du DVD, l’image du précédent Blu-ray n’était qu’un mauvais « gonflage » de celle du master SD et n’avait de haute définition que le mot. Plus rien de tout ça aujourd’hui puisque intégralement « reconstituée » en 4K à partir des négatifs originaux (qu’il a fallu trier et scanner car non montés), la présente restauration réalisée sous la supervision de Christophe Gans et Sébastien Prangère (l’un des monteurs avec David Wu) est tout à fait sublime.

Le négatif a été nettoyé, le color grading drastiquement retravaillé (avec à la clé une meilleure intégration de la Bête), les plans composites harmonisés et une masse considérable de détails récupérée. Grâce à cela, l’image est enfin à la hauteur des espérances de ses concepteurs (le réalisateur et son chef op’ Dan Laustsen)… Ce qui n’était même pas le cas dans les salles obscures puisque l’étalonnage numérique n’en était qu’à ses débuts.

En le confrontant à son affreux homologue « HD » de 2008, le présent transfert UHD Dolby Vision s’impose comme une immense amélioration. Le grain argentique (une captation 35 mm) s’affiche avec une belle finesse, nous gagnons une portion d’image (un léger zoom arrière), le gap au niveau de la définition est incroyable (il est à présent possible d’apprécier les arrière-plans), le piqué est autrement plus aiguisé (les esquisses du chevalier de Fronsac, la fourrure des loups, les textures des costumes), la palette colorimétrique profite d’une énorme cure de jouvence (la dérive verdâtre a laissé place à des teintes beaucoup plus nuancées) avec des primaires transfigurées (à commencer par des rouges rutilants) et une carnation assainie (la dominante rose n’est plus qu’un mauvais souvenir), le taux de contraste est nettement renforcé avec des noirs plus denses (les scènes nocturnes, le grimage indien) et des blancs plus purs (les nuages ne sont plus brulés), et les différents éclairages comme les reflets, sans parler de la clarté accrue de l’ensemble (il fait moins sombre que par le passé), s’exposent avec une intensité inédite (les torches, la lumière du jour, les délimitations phosphorescentes lors du flash-back).

Exception faite d’un plan en deçà (du colour banding sur le corps dénudé de Monica Bellucci laissant place aux montagnes), nous sommes bel et bien en présence d’un transfert de compétition.

Images comparatives

Merci à notre ami et confrère « Le labo de Jay » pour les comparaisons extraites de son test vidéo.
👉 Cliquer sur les images permet d’accéder directement à sa vidéo YouTube.

SON – La province qui criait au loup

N’ayant de cesse d’exploiter tous les canaux disponibles, cette bande-son nouvellement Atmos (retravaillée pour l’occasion par Cyril Holtz, le monteur son du film) est aussi percutante qu’immersive.

Très dynamique et se servant au besoin de basses physiques (les pas de la Bête évoquent ceux du T-Rex de Jurassic Park), ce mixage 3D aux voix bien claires (une mention spéciale au conteur Jacques Perrin), aux effets régulièrement organiques et à la musique (signée Joseph LoDuca) ample, est pourvu d’une séparation des canaux particulièrement étudiée (notamment à 62′, lorsque Fronsac se remémore les témoignages sur l’animal).

Les bruitages surgissent de partout, la scène arrière est exploitée avec constance (les cris des révolutionnaires, les projections d’eau, la présence hors-champ de la Bête, les explosions de citrouilles) et la couche supérieure, abondante il faut bien le dire (même les percussions du score y ont droit), est toujours justifiée (la pluie battante, le tonnerre qui gronde, les déplacements de l’animal au-dessus de la fosse boueuse où se trouve une bergère).

BONUS – L’antre de la Bête

• Un livre exclusif reproduisant le storyboard original
• 4K Ultra HD et Blu-ray : 2 commentaires audio d’époque (Christophe Gans – Samuel Le Bihan & Vincent Cassel), Rencontre inédite entre Christophe Gans et Jean-Baptiste Thoret (88’), Bande-annonce de la restauration (2′)
• DVD 1 : « Les entrailles de la bête » (un documentaire sur le tournage, 78’), Interview de Michel Louis (historien, 17′), Huit modules internet (11′)
• DVD 2 : « Les Coulisses du tournage » de Pascal Laugier (77’), Cinq scènes coupées (39’)
• DVD 3 : Le téléfilm La Bête du Gévaudan (tourné en 16 mm dans le cadre de l’émission Le Tribunal de l’impossible) de Yves-André Hubert (1967, 100’), Entretien Christophe Gans et Michel Subiela (23’), Rencontre Christophe Gans et Jean-Pierre Jackson (17’)

CONCLUSION – Il était une fois le Gévaudan…

Initiée par Christophe Gans pour le 20e anniversaire de son film iconique, cette restauration 4K (A/V) qui frise l’excellence part à l’aventure avec une édition 4K Ultra HD d’exception (un packaging luxueux et une section interactive colossale). Et pour ceux qui seraient passés à côté, une édition simple disque est annoncée pour le 09 décembre prochain. De quoi hurler de bonheur devant ce « Matrix en costumes », comme le vendait Samuel Hadida, le producteur du film, à sa sortie !

Notre échange avec Christophe Gans

La bande-annonce

Note artistique
8.5
Qualité vidéo
9.5
Qualité audio
10
0
Le Pacte des loups

Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia

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Facon
Facon
2 années

Tout ça eat bien beau, encore faut – il réussir à se procurer le coffret mentionné. Or, comme souvent certains « porcs « spéculent , et quelqu’un de la boutique Potemkine m’a dit her je cite :  » On a refusé à quelqu’un la commande de quatre exemplaires sachant qu’ils seraient revendus  » (avec spéculation et extorsion ça c’est moi qui le rajoute). Une version Steelbook 4K + BR semble prévue de sortir le 02 / 11 avant les éditions individuelles prévues elles effectivement pour le 09 / 12 .

trackback

[…] Dolby Vision issu d’un DI 2K magnifie la photo somptueusement troublante de Dan Laustsen (Le Pacte des loups, Nightmare Alley, John Wick : Chapitre 4) alors même que le précédent Blu-ray (paru en 2016 […]

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