Que Cthulhu, Azathoth et Yog-Sothoth soient loués ! La “spooky season” ne se compose pas que d’étranges cafés écœurants à la citrouille et de journées à regarder la pluie tomber sur un paysage délavé, au contraire ! Le début du mois d’octobre sonne l’arrivée d’une tripotée de films d’horreur, autant sur le grand écran (surtout Terrifier 3 [rien que ça !]) que sur la petite lucarne d’Internet. En effet, Shadowz nous gratifie de son habituel marathon d’horreur qui a débuté avec le décérébré Laid to Rest. Mais pas que ! En collaboration avec le festival Court Métrange, la plateforme de screaming propose 8 séances de courts-métrages (à peine 1h30 après leur diffusion en salle !) pour lesquelles il sera possible de voter pour le prix des spectateurs. Place à la première salve, au titre évocateur : “Happy Birth Dead”.

Sommaire

Storm

Provenance : États-Unis | Date de sortie : 2023 | Où voir le film ? Court Métrange et Shadowz
Réalisation : Lena Tsodykovskaya | Durée : 7:52

Une nuit, une tempête, un couple seul dans un appartement. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ? Quelqu’un tape à la porte. Déjà-vu, me diriez-vous. Et pourtant…

Storm va rapidement dévier de cette ligne toute tracée pour nous offrir de jolies ruptures de ton, à cheval entre la comédie et l’horreur. Nous n’en dirons pas plus car la surprise vaut la peine d’être découverte, malgré un concept qui va très (trop ?) rapidement s’essouffler. Pas le meilleur de la sélection “Happy Birth Dead”, mais une jolie sortie de route. À noter : la réalisatrice Lena Tsodykovskaya s’apprête à délivrer son premier long-métrage, Stereoscope. Affaire à suivre…

Tiny Thing

Provenance : États-Unis | Date de sortie : 2023 | Où voir le film ? Court Métrange et Shadowz
Réalisation :Joshua Giuliano  | Durée : 15:48

Un couple (encore), découvrant un magnifique Airbnb loué pour la nuit. De quoi donner envie de faire des galipettes (décidément, ils n’ont pas vu Barbarian…). Sauf qu’une mouche en a décidé autrement.

Ouvert en un plan fixe sur une tête de cerf glougloutée par des diptères, on sent clairement une velléité arty dans ce Tiny Thing. Et grâce à un sens assez habile du cadre et un jeu constant avec les réflexions et le hors-champ, ce court-métrage couve très rapidement d’une ambiance terrifiante. Pourtant, alors qu’on est sûrs qu’un jumpscare va venir nous secouer les nerfs, l’horreur point là où on ne s’y attend pas jusqu’à nous plonger dans le body horror le plus sordide. Résolument le coup de coeur de cette sélection !

Dagon

Provenance : Italie | Date de sortie : 2023 | Où voir le film ? Court Métrange et Shadowz
Réalisation : Paolo Gaudio  | Durée : 6:07

Le court le plus court, et pourtant ! Derrière un titre évoquant évidemment l’histoire (et le monstre !) lovecraftienne, Paolo Gaudio nous offre un travail d’orfèvrerie avec une stop-motion particulièrement minutieuse et attentive aux détails. Son ambiance glauque à souhait accouche de personnages aux allures de Picasso, entrainant leurs pulsions de mort avec eux…

Et prenez garde au soin avec lequel Gaudio travaille les textures et les effets de profondeur, ça en vaut la peine ! Finalement, avec son mixage entre du Lovecraft et du Schwarzenegger (“If it bleeds we can kill it !”), on ne pouvait que succomber au charme de ce Dagon. Du très bel ouvrage !

Pesudo

Provenance : Espagne | Date de sortie : 2023 | Où voir le film ? Court Métrange et Shadowz
Réalisation : Miquel Díaz Pont  | Durée : 20:46

Du plus court on passe au plus long (et probablement aussi au plus produit de la sélection). Avec Pesudo on quitte le pur monde de l’horreur pour se recentrer sur une science-fiction plus atmosphérique, où l’on suit un jeune homme rejeté, travaillant dans une futuriste usine de robotique. Un jour, en nettoyant les laboratoires, il commence à sentir une étrange connexion avec un robot aux formes féminines en cours de développement.

Pas étrange que ce court remporte des récompenses dans les festivals qu’il parcourt (notamment le Méliès d’argent du court-métrage), tant sa maitrise formelle et esthétique est indéniable. S’il n’a pas notre préférence, il remporte haut la main le qualificatif de court-métrage le plus travaillé de la sélection !

Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.

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