Diantre, Halloween approche dangereusement ! Vous avez sans doute bien rempli vos besaces de friandises, appris par cÅ“ur tous les sorts pour éloigner le démon Kandarien et arborez un fidèle collier de gousses d’ail tressées… Tout cela risque de ne pas être suffisant pour éloigner la déferlante de gore contenue dans V/H/S/99, proposé dans le marathon Halloween de la plateforme Shadowz. Cinq récits gorrifiques pour le prix d’un, le calcul est vite fait !

Sommaire

Puisque le long-métrage est une mixtape de cinq courts – dans la lignée des autres films de la “franchise” V/H/S – ils vont être traités séparément dans le reste de l’article. Notons tout de même, et c’est assez rare pour être souligné, que pour un film à sketchs, V/H/S/99 offre une très bonne homogénéité dans ses récits, qui fleurent certes très bon le système D, mais n’ont pas à rougir les uns des autres. Bref, une anthologie de très belle facture, et l’objet idéal pour une nuit d’Halloween riche en éclaboussures d’hémoglobine.

Shredding

Réalisation : Maggie Levin | Durée : 21 min.

Un groupe de rock adolescent nommé R.A.C.K. est prêt à tout pour satisfaire leurs fans, y compris jouer dans une ancienne salle de concert à l’histoire plutôt macabre.

A mi-chemin entre l’esthétique clipesque de MTV et une vidéo d’urbex, Shredding propose un travail sympathique de l’image D.V. . S’il abuse un peu trop de la sale qualité de sa photo pour faire passer ses effets pratiques pas toujours convaincants (système D oblige), il n’est pas le premier à le faire : nous apposions le même reproche au found footage Frogman. Une mise en jambes classique réservant peu de surprises, mais qui introduit le spectateur à la tonalité globale de ce V/H/S/99 à cheval entre grand-guignolesque, horreur pure et déferlante de gore.

Suicide Bid

Réalisation : Johannes Roberts | Durée : 20 min.

Lily fait un “suicide bid” : ne choisir qu’une seule sororité où postuler, au risque (diantre, quel risque !) de se voir refusée et d’errer, seule, malheureuse, pour sa première année d’université. Les filles de cette sororité comprenant bien sa situation propice à l’assujettissement, elles lui préparent alors un bizutage bien corsé en suivant les rumeurs d’une légende locale.

Si la conclusion (que nous n’allons pas dévoiler ici) n’est pas forcément la plus originale, Suicide Bid propose des visions horrifiques claustrophobes assez prenantes. Rien de nouveau sous le soleil – de la brume, un cimetière, beaucoup de pluie et des lumières rasantes – mais n’empêche l’ambiance prend et le segment dégage une énergie décidément communicatrice.

Ozzy's Dungeon

Réalisation : Flying Lotus | Durée : 24 min.

Un présentateur d’une cultissime émission télé pour enfants est une véritable icône. Pourtant, lorsque Donna se retrouve sur son plateau en tant que candidate, la jeune fille va très rapidement déchanter.

Le court le plus déjanté avec To Hell and Back, Ozzy’s Dungeon propose une plongée acerbe dans les faux-semblants du monde de la télévision. La niaiserie sucrée du début vire au torture porn le plus sordide, dans un récit de vengeance complètement tordu (et assez terrifiant). Un segment qui lorgne du côté des dérochages cauchemardesques de Terrifier 2, en emportant son spectateur loin (très loin) dans l’horreur.

The Gawkers

Réalisation : Tyler MacIntyre | Durée : 20 min.

Sandra, une séduisante nouvelle voisine, s’installe dans le quartier. Un groupe d’ados va alors se lancer dans une quête voyeuriste pour tenter de lorgner dans son intimité. Mal leur en a pris…

Assez amusant dans son déroulement, cette relecture de mythe (nous ne dirons pas lequel pour ne pas spoiler le lecteur) sera plus amusante qu’effrayante. La faute, peut-être, à d’assez affreux effets-spéciaux. Reste que les interactions débilo-adolescentes de ce groupe de potes et l’inévitable menace qui point de plus en plus suffisent à garder le spectateur éveillé tout le long du segment.

To Hell and Back

Réalisation : Vanessa & Joseph Winter | Durée : 17 min.

Invités à filmer une mystérieuse séance d’occultisme, un journaliste et son caméraman se retrouvent propulsés en enfer. Ils vont alors tout faire pour en sortir avant que le passage ne se referme à tout jamais…

Quel jouissance de retrouver le duo derrière le (génialissime) Deadstream, s’amuser ici à dépeindre (assez brillamment) les portes de l’enfer. Entre visions horrifiques riches en latex, effusions de tripes et humour douteux, pas de doute, la recette est la même que dans Deadstream. Et elle marche tout autant ! Un petit bijou de comédie horrifique teintée de véritables visions cauchemardesques, To Hell and Back clôt en beauté ce V/H/S/99.

Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.

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