Continuons à errer dans le pandémonium qu’est la programmation Shadowz d’Halloween. Tripes, sang à foison et promesses de souffrance éternelle, tels sont les vœux de cette débandade de films plus timbrés les uns que les autres, dont celui qui nous intéresse aujourd’hui : Frogman. Alors enfilez vos bottes et suivez-nous dans les brumeux marais étasuniens pour une critique express de cet étrange objet de found footage…
Lovecraft au pays des consanguins
Réalisateur raté, Dallas (Nathan Tymoshuk) décide de remonter dans ses souvenirs d’enfance pour retrouver la source d’une image à jamais gravée contre sa rétine : sa découverte du mystérieux Frogman. Une créature étrange, un hybride dont on ne connait l’origine, qu’il a vu dans les marais de Loveland et qu’il compte bien capter avec sa caméra. Il parvient à tirer dans son sillage un de ses meilleurs potes et un amour de jeunesse, à la quête de ce mystérieux Graal lovecraftien.
Anthony Cousins s’essaie ici au genre casse-dents du found footage complètement fauché. On avait adoré Deadstream et Leaving D.C., tous les deux dispos également sur Shadowz et dispenseurs d’une bonne dose de frousse, chacun dans leur genre. Frogman s’apparente plus au second, avec une nette influence du Blair Witch Project dans cette rétention à l’excès débouchant sur un déferlement de violence.
Pustules et vase puante
Avec un budget de trois francs six sous et un concept ultra-basique, Cousins parvient à tirer avec lui son spectateur sans ennui, malgré une rétention de l’horreur très, très, trèèèès dilatée. On n’est bien loin d’un chef-d’œuvre du genre, mais la lassitude ne point pas et ce trio de bras cassés devient rapidement attachant. Si le rendu visuel typique de l’analog horror peut parfois devenir fatiguant et qu’on sent de réelles facilités pour éviter de trop nombreuses représentations face-cam des monstruosités, l’ambiance poisseuse (et très consanguine) du long-métrage suffit à nous tenir au collet.
Finalement, quand le pay-off tombe enfin, le déferlement de violence (et d’effets pratiques à base de pustules bien juteux) ravira un spectateur qui aura sagement attendu sa dose de tripaille. Dans son ambiance, il fait du coude à Archive 81, la géniale mini-série Netflix d’horreur (eh oui, génial et production Netflix peuvent cohabiter dans la même phrase) explorant les arcanes d’une mystérieuse secte. Inventif, explorant une mythologie peu portée au cinéma et suffisamment court pour ne pas ennuyer (80 minutes), Frogman s’inscrit dans la liste des nouveaux found-footages à conseiller pour votre veillée d’Halloween. Avis aux amateurs !
Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.
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