Film d’ouverture du festival fantastique de Gérardmer, The Forbidden Play a fait l’effet d’une douche froide ou d’un prélude grotesque pour qui aime les euphémismes. Signé Hideo Nakata, parrain du cinéma d’horreur japonais à qui l’on doit les mémorables Ring et Dark Water, le film trahit un budget rachitique et une ambition qui frise le je-m’en-foutisme. Un long-métrage grand guignolesque où l’on se demande si le réalisateur n’avait pas plutôt envie de faire une comédie… Seul hic, c’est sacrément raté !

Gérardmer 2024

Du Henshin horror en papier mâché ?

Naoto Ihara mène une vie de bon père de famille, un homme d’apparence heureuse, qui bricole les dimanches pendant que sa femme profite du jardin et que leur fils, le petit Haruto, s’essaie à la chasse aux lézards. En guise de trophée, celui-ci ramène à son père la queue du reptile mutilé. Plaisantin, Naoto lui fait croire qu’en enterrant ce moignon et en priant chaque jour Elohim, le lézard repoussera au bout du membre amputé. Tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où sa femme décède subitement dans un accident. Miraculé, Haruto commence à prier chaque jour sur un petit tas de terre où il a enterré le doigt de sa mère…

Surtout... jouer le plus mal possible, mantra de « The Forbidden Play » !

Dès la scène introductive, on sent très vite le potentiel caricatural dans la surenchère permanente, quitte à friser l’autoparodie. Pas de chance, l’acting n’est pas plus convainquant et les émotions passent par un jeu à base de gros yeux et de grimaces appuyées pour simuler l’effroi, signe révélateur d’une réalisation foireuse… On a beau chercher, très vite le piège de la médiocrité se referme sur The Forbidden Play. Malgré son synopsis accrocheur à base de régénération divinatoire, personne n’y croit, pas même le réalisateur (et encore moins les acteurs). Même Buffy contre les vampires avait des SFX plus convaincants, c’est dire combien ils font saigner nos rétines. Écueil regrettable à ajouter à la liste des errances de The Forbidden Play, Hideo Nakata n’a pas su limiter les scènes choc pour ménager le suspense (et son budget). Bref, ne tirons pas davantage sur l’ambulance en flamme ; voici nos impressions chiffonnées en vidéo !

Critique de The Forbidden Play

Critique JV et ciné toujours prêt à mener des interviews lors de festivals ! Amateur de films de genre et de tout ce qui tend vers l'Etrange. N'hésitez pas à me contacter en consultant mon profil.

Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia

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le loup celeste
Administrateur
1 année

Acteurs aux yeux écarquillés en surjeu permanent, scénario empli d’absurdités effroyablement prévisible, mise en scène télévisuelle au kitsch éhonté et effets grotesques complètement démodés, hantent ce J-Horror fauché au sujet rabâché où les quelques frayeurs ont bien du mal à se manifester dans tout ce méli-mélo. Non, cet esprit vengeur aux cheveux longs n’est vraiment pas Sadako ! 🩸

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