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Provenance : France | Éditeur : The Jokers | Date de sortie : 19 avril 2023
Format vidéo
2160p24 – Ratio 1.85
Dolby Vision / BT.2020 – Encodage HEVC
Master intermédiaire 4K
Bande-son
Japonais DTS-HD MA 5.1
Japonais DTS-HD MA 2.0
Français DTS-HD MA 5.1
Sous-titres
Français
Artistique : 8 | Vidéo : 8.5 | Audio : 9
Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images figurant dans l’article ne sont pas représentatives de l’édition testée.
Matériel et condition de test (Config. HP : 5.1.4)
Diffuseur vidéo : Sony Bravia XR-65A80J (Dolby Vision lumineux)
Sources : Oppo UDP-203 Audiocom Reference | Zappiti Reference
Enceintes : Sennheiser Ambeo Soundbar (DTS Neural:X), SVS SB-4000
ŒUVRE - Fuite en arrière
En instance de divorce, Yoshimi et sa fille de six ans Ikuko emménagent dans un immeuble vétuste de la banlieue de Tokyo. Alors qu’elles tentent de s’acclimater à leur nouvelle vie des phénomènes mystérieux se produisent. Qui est cette fillette en ciré jaune qui se promène dans les couloirs ? Pourquoi un petit sac pour enfant rouge ne cesse d’apparaître entre les mains d’Ikuko ? Quelle est l’origine de ces ruissellements qui s’étendent sur les murs et le plafond de leur appartement ?
À contre-courant de l’horreur moderne, ce vrai drame social d’où s’écoule le yuri-eiga (film de fantôme japonais) prend sa source dans la terrible solitude d’une mère célibataire sombrant progressivement dans les angoisses sociétales et familiales de nos sociétés froides et exigeantes. Et goutte après goutte, alors que le malaise suinte lentement sur les murs d’une cellule familiale en pleine vaporisation, ne reste de la peur que les larmes d’une enfance dévastée ! Après Ring, le maître du J-Horror Nakata continuait de draguer le mélodrame d’épouvante comme personne.
IMAGE - Elle s'infiltre !
Issu d’une restauration 4K du négatif original 35 mm opérée par Kadokawa au laboratoire japonais IMAGICA Lab., ce transfert UHD Dolby Vision à la compression solide nous fait oublier l’horrible présentation HD (manipulée numériquement de partout) parue chez Arrow en octobre 2016.
La douceur globale du cadre (un piqué variable de par nature) retrouve ainsi de sa pureté avec des textures toutes fines (les visages fatigués, le délabrement du labyrinthe de béton), le grain argentique n’est plus filtré et peut fièrement s’exposer, la colorimétrie blafarde ne tend plus vers le brun boueux mais vers un étalonnage froid fort à-propos (l’eau est bleue et la carnation pâlotte) d’où ressort mieux certaines teintes (le ciré jaune, le sac rouge), les contrastes respectent enfin les basses lumières de Jun’ichirō Hayashi avec des noirs fermes et des blancs sans éclat, et les sources lumineuses à l’intensité modérée (l’éclairage intérieur) se dévoilent avec un réalisme accru (comme les reflets sur les surfaces aqueuses et/ou le parquet flottant).
SON - Au fil de l'eau
Obsédée par l’eau qui dégouline à intervalles réguliers sur l’ensemble des enceintes, cette bande-son immersive fait montre de beaucoup de nuance.
La dynamique officie dès que le spectre vient désoler les lieux, le canal LFE suggère l’inquiétude jusqu’à la noyade, les effets surround nous plongent dans le bain (la pluie à l’extérieur), la musique éthérée de Kenji Kawai flotte à travers la pièce et les dialogues sont bien hiérarchisés à l’avant.
Même si soignée et aussi ouverte que sa consœur, la VF ne peut lutter face à l’expressivité des intonations nipponnes.
CONCLUSION - La solitude des existences
Alors qu’il nous arrive en édition collector limitée 4K Ultra HD (des prestations A/V à l’épreuve de l’eau et des bonus passionnants tel l’entretien-fleuve avec le metteur en scène) pour son 20e anniversaire, ce drame intimiste où tout n’est que suggestion continue de voir progresser la marée dans le quotidien d’une femme bien trop dévouée à une société patriarcale (qui l’asphyxie) avant qu’elle ne se sacrifie pour sauver les enfants abandonnés par la modernité. Les tourments et vives émotions de ces fantômes étaient déjà forts en 2002, ils le sont encore davantage aujourd’hui !
Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia
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