ŒUVRE – La liberté est morte en Amérique
Le fameux « Big One » tant redouté a eu lieu en 1998 et a isolé Los Angeles du reste des États-Unis. Quinze ans plus tard, les États-Unis se sont dotés d’un président particulièrement puritain et politiquement correct qui envoie tous les délinquants à Los Angeles, devenue l’île la plus dangereuse du monde. Cuervo Jones, anarchiste latino-américain, règne sur ce bout de terre et s’est mis dans la tête, avec l’aide de la fille du président qui s’est ralliée à sa cause, de neutraliser toutes les sources d’énergie artificielles de la planète.
Incompris à sa sortie, ce gros doigt d’honneur adressé à la société américaine (à commencer par la chirurgie esthétique et les politiques), au politiquement correct (un outrage permanent au bon goût) et à l’usine à recyclage qu’est devenue Hollywood (le clin d’œil espiègle aux Dents de la mer, premier blockbuster de l’histoire, n’a rien d’innocent), est un western post-apocalyptique à l’esprit rock où l’on retrouve avec un plaisir non dissimulé le légendaire Snake Plissken, la figure antihéroïque la plus classe du 7e art.
Faux remake tellement enjoué que l’on passera d’ailleurs sur les SFX très visibles (la société a été mise en faillite durant la post-production du film) et certaines interprétations approximatives, ce spectacle cartoonesque certes inférieur à son illustre aîné n’en reste pas moins beaucoup plus fun et décomplexé tout en se révélant comme l’œuvre la plus personnelle d’un Big John plus amère que jamais.