Verdict
Amnesia: Rebirth ne constitue pas la renaissance qu'aurait pu augurer son sous-titre. Il faut dire que la barre était placée très haut après un Soma absolument mémorable et que le gameplay de la série commence sérieusement à accuser le poids des années. Un défaut amplifié ici par une formule indécise qui semble vouloir lorgner vers le walking-simulator horrifique façon Layers of Fear mais qui se retrouve embourbée dans des mécaniques d'un autre âge. On sent que le studio s'en passerait bien s'il n'en avait pas fait sa marque de fabrique. Preuve en est l'absence quasi-totale de challenge due à des ressources en surnombre et à une infiltration bonne à rien tant le level-design ne paraît pas correctement conçu pour. Les possibilités de zapper les quelques rencontres dangereuses du titre voire de complètement jeter aux oubliettes toute son ADN de survival-horror en choisissant le mode ''aventure'' sont par ailleurs révélatrices du dilemme auquel semble confronté Frictional Games. On espère qu'ils choisiront mieux leur voie pour leur prochain projet.
Cela dit il serait malvenu de déconseiller Amnesia: Rebirth tant il parvient à nous émouvoir là où ne l'y attendait pas. Bien que graphiquement daté, la sublime direction artistique aux accents lovecraftiens et les énigmes environnementales réussies immergent le joueur du début à la fin de l'aventure. Il n'est ainsi pas concevable de quitter l'héroïne sans avoir eu le fin mot de l'histoire, faisant de la narration le gros point fort du jeu.
À vous lecteur donc de faire la part des choses. Une chose est néanmoins certaine : il me restera toujours un petit souvenir du calvaire désespéré enduré par Tasi, fût-il même perdu dans un recoin de ma mémoire.
[…] de leur série horrifique, Amnesia, qui en est déjà, mine de rien, à son quatrième épisode. Si Amnesia: Rebirth nous faisait endurer une grossesse paranormale dans le Sahara algérien des années 1930 sur fond […]