Alone In The Dark est une licence aussi maudite que son manoir hanté. Depuis le premier jeu de Frédérick Raynal, considéré comme le père du genre du survival horror 3D, quelques suites sans âme ont cherché à réitérer l’exploit sans jamais égaler la formule si singulière de 1992. Echec après échec, beaucoup pensaient la licence condamnée jusqu’à ce que THQ Nordic profite de son show d’août dernier pour annoncer un nouveau opus tout droit sorti d’outre-tombe. Ce projet mystérieux est resté secret pendant trois ans et nous avons pu essayer une démonstration spécialement conçue pour la Gamescom avant d’échanger avec Mikael Hedberg (Soma, Amnesia), scénariste et directeur artistique du jeu.  

Interview de Mikael Hedberg

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Alors on a peur dans le noir ?

Si le jeu présente davantage le calibre d’une production AA plutôt qu’un blockbuster, la séquence jouable à Cologne tablait clairement sur ses ambitions artistiques. Son ambiance feutrée émane de son OST tout droit sorti d’un salon de jazz. Alone In The Dark semble avoir choisi un ton différent de la plupart des productions d’horreur contemporaines. Ici loin d’une surenchère de gore, on baigne davantage dans l’atmosphère d’un roman de Lovecraft ou d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe en termes d’influences. Cela peut surprendre de voir un jeu estampillé Alone In The Dark promu par une séquence en pleine lumière. Comme un air de rêve éveillé qui colle à la peau du jeu.

A la barre pour l’OST, l’équipe du studio peut s’appuyer sur le musicien Jaden Konnen. Entre les cinématiques et le ton chatoyant quasi onirique peu usuel pour les jeux du genre, il se dégage une ambiance années folles avec ces airs de jazz qui posent l’ambiance et les chapeaux cloches des personnages féminins. On retrouve également des monstres dessinés par le collaborateur de longue date de Guillermo del Toro, Guy Davis. On reconnaît une petite patte artistique qui rappelle certains traits de la bête de Shape of The Water par moment.

Dès le début du jeu, on pourra incarner le détective Edward Carnby ou Emily Hartwood. Mikael Hedberg évoque ainsi deux histoires sensiblement différentes au niveau de l’histoire mais aussi de l’angle adopté. Les changements resteraient mineurs en termes de gameplay en revanche. Choisir entre une écrivaine ou un détective pour vivre l’aventure devrait on l’espère donner lieux à deux approches différentes en termes d’écriture. Aura-t-on droit à des scènes d’enquête comme dans L.A. noire ?

Ce prologue concocté pour la Gamescom -et qui ne ferait pas partie du jeu final- nous faisait jouer une jeune fille qui devait remettre une lettre à Emilie. La petite évoluait dans un manoir où l’étrange semblait usuel, comme si l’enfant était habituée à côtoyer des créatures qui avaient élu domicile au rez-de-chaussée du manoir. Dix minutes de jeu avant qu’un monstre des marécages saute sur l’enfant. Alone in the Dark s’affiche à l’écran. Et la démo s’achève sur Emily qui arrive au manoir.

« Alone In The Dark est une réinvention, une lettre d'amour à l'original. »

Difficile donc d’avoir une idée du jeu final pour l’heure et les développeurs veulent clairement nous laisser la surprise d’un point de vue scénaristique. L’ambiance générale intrigue pour le moment et la qualité du titre reposera avant tout sur les qualités d’écriture reconnues de Mikael Hedberg. On attendra de voir ce qu’il en est des phases d’exploration et de puzzles qui devraient occuper une part plus importante que l’action. Idem pour les combats restés secrets à ce jour. Rendez-vous en 2023 pour savoir si Mikael Hedberg et son équipe auront réussi à conjurer la malédiction de la licence Alone in The Dark. On croise les doigts !

Critique JV et ciné toujours prêt à mener des interviews lors de festivals ! Amateur de films de genre et de tout ce qui tend vers l'Etrange. N'hésitez pas à me contacter en consultant mon profil.

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[…] sait fourbir son catalogue d’acquisitions en acquisitions. Après Alone In The Dark (voir notre interview), l’éditeur peut se targuer d’avoir ressuscité une autre licence restée lettre morte […]

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