Ça vous dit une relecture de la lycanthropie sur fond de fjords norvégiens ? C’est en tous cas la promesse de Viking Wolf, disponible depuis ce début d’année sur Netflix. Un film à ne pas découvrir les soirs de pleine lune !

Viking Wolf, du Troll ?

Si la miniature proposée et le titre ne donnent pas envie de se lancer, cette petite série B parue en toute discrétion début février 2023 sur Netflix, où elle s’est retrouvée propulsée dans le top 10 de la plateforme (un peu comme Troll, l’autre film d’horreur norvégien qui a bien marché chez eux), se laisse volontiers regarder.

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Twilight sans vampires ?

La bière coule à flots au bord de ce fjord entouré de forêts sombres, où la jeunesse s’use en alcools et en danse. Thale, une jeune norvégienne, y tente tant bien que mal de s’intégrer en échappant à la surveillance de sa mère, flic du patelin. Mal à l’aise au milieu de tous ces ados qu’elle ne connait pas, elle va s’éloigner du groupe et se retrouvera être le témoin d’une sauvage mise à mort… Thale en réchappera elle-même de justesse après s’être fait mordre. Si les premières analyses pointent du doigt un loup, il semblerait qu’il ne réponde pas vraiment aux mensurations normales du canidé.

Viking Wolf débute comme un banal teen-movie : jeune fille mal dans sa peau, exposition dans une fête d’ados, amourettes qui affleurent, titre à la mords-moi-le-nœud… Toutes les cases sont cochées. Pourtant, Stig Svendsen (connu déjà pour le huis clos Elevator) va peu à peu tordre les codes pour insuffler une noirceur qui va traverser le long-métrage de bout en bout.

Viking Wolf

Noir mais pas plombant

De teen-movie à film bien sombre, voilà le grand-écart que nous propose Viking Wolf. Un choix de personnages presque toujours utilisés à contrepied de leurs apparences (que ce soit pour le spécialiste des grands prédateurs ou pour l’équipe de choc censée aller abattre le loup tueur) permet d’insuffler un décalage comique au long-métrage. La petite série B n’en devient ainsi jamais pesante, même si elle s’autorise à explorer les coins les plus sombres de son récit.

Viking Wolf

Loup-garou, du sang neuf ?

Alors certes, Viking Wolf ne retourne pas les codes du film de loup-garou, loin s’en faut. On aurait voulu plus d’audace dans les transformations, certains personnages ne servent pas à grand-chose et la photo est un peu terne. Mais cette petite production propose une lecture actuelle et diablement efficace du lycanthrope : le film n’est décidément pas avare en tension et ne rechigne pas à une bonne dose de gore. De plus, les CGI qui tiennent plutôt très bien la route sont utilisés à bon escient après une bonne gestion du hors-champ. Que demander de plus ?

Et si la fin semi-ouverte en désarçonnera probablement plus d’un, elle laisse entrapercevoir une conclusion plus sombre encore !

Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.

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