Produit par Spike Lee et sélectionné au Festival de Deauville en 2021, Un fils du Sud raconte le mouvement de la population afro-américaine qui s’est battue pour la défense et la reconnaissance de ses droits civiques dans les années 1960. Plongée au cœur de l’Alabama !

Le bus de l'espoir

À l’œuvre depuis près de dix ans sur le script, Barry Alexander Brown, monteur attitré de Spike Lee ayant été nommé à l’Oscar pour son travail sur BlacKkKlansman: J’ai infiltré le Ku Klux Klan, a reçu la bénédiction du réalisateur de Summer of Sam, ici producteur exécutif, pour mener à bien son projet.

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Adapté de l’autobiographie de Bob Zellner (The wrong side of Murder Creek: A white southerner in the freedom movement), Un fils du Sud relate donc l’histoire de Bob Zellner, un Sudiste ayant grandi dans la haine des personnes noires (c’est le petit-fils d’un membre du Ku Klux Klan) qui, suite à un devoir sur les relations interraciales, rencontre Rosa Parks.

Cette même Rosa Parks qui, en 1955, devint célèbre pour avoir refusé de laisser sa place dans un bus, permettant à toute une communauté de se lever et s’insurger. Érigée en symbole, cette action va pousser une frange de la population afro-américaine à occuper ces bus en signe de protestation.

Influencé par la pensée du révérend Martin Luther King Jr. et cette rencontre, Zellner voit changer sa vision des choses. Passant de simple témoin à acteur du mouvement protestataire, il va faire valoir leurs droits et activement participer à l’émancipation de la cause noire.

Du Spike Lee-like mollasson

Si l’histoire s’avère passionnante grâce au parcours de son personnage principal, il en est tout autre de la réalisation de Barry Alexander Brown qui tente de singer le style de Spike Lee sans en avoir le talent. Le film s’avère un peu fade avec une patine télévisuelle bien triste malgré le recours au cinémascope.

L’attaque du bus par la population locale, l’une des scènes centrales du long métrage, se devait d’être le grand moment de l’œuvre puisque montrant le basculement intérieur de Zellner, passant de simple témoin à acteur de la cause noire. Il n’en est malheureusement rien, la ladite scène se montrant affreusement linéaire et sans aucune emphase. Et c’est bien dommage car, pour coller au plus près de la réalité, le réalisateur a fait le choix de filmer sur les lieux mêmes où l’action s’est déroulée il y a une soixantaine d’années.

« Je n'étais qu'une couturière qui était fatiguée de sa journée de travail. »

Côté casting, même son de cloche. S’il est toujours agréable de revoir cette vieille trogne de Brian Dennehy (Rambo, Cocoon ou bien l’excellent Pacte avec un tueur) dans ce qui aura été son dernier rôle au cinéma (il est décédé en 2020), ce n’est pas le cas de Lucas Till (le reboot de la série MacGyver) qui ne présente absolument aucun charisme. L’acteur préférant se la jouer cool tout du long malgré la gravité des scènes (notamment la pendaison).

Sans être pour autant désagréable, Un fils du Sud aurait donc mérité une réalisation plus percutante afin d’éveiller les consciences; surtout que cette période tumultueuse de l’Amérique a tendance à se répéter aujourd’hui encore. Un fils du Sud est disponible en DVD chez Blaq Out depuis le 23 août dernier.

Biberonné très tôt au cinéma, j'avalais de la pellicule comme d'autres des bérets verts au petit déjeuner ! Curieux de tout et aujourd'hui casanier dans l'âme, c'est dans la douce atmosphère du foyer que j'étanche ma soif sans limite de 7e art.

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