Des Jeans et beaucoup d’hémoglobine, voilà la promesse de Slaxx. La comédie horrifique présentée au festival de Gérardmer 2021 est désormais disponible sur Shadowz… Critique garantie 100% sans pantalon(ade) !

Fatals futals

Une grande marque de prêt-à-porter s’apprête à faire des ravages (c’est le cas de le dire) grâce à la sortie toute prochaine de leurs « super-shapers » : des jeans qui vous feront à coup sûr un boule d’enfer ! Ce que ne savent pas les employés de l’enseigne, enfermés dans le magasin à un soir de la phénoménale sortie pour finaliser les rayons, c’est que ces jeans soi-disant fairtrade se révèleront en fait être de dangereux prédateurs…

Film de la canadienne Elza Kephart, Slaxx parvient au sein de l’absurdité de son intrigue à faire naître une réelle critique de la fast fashion… Entre l’intraçabilité des matières premières et l’hypocrisie de leurs certifications (du supposé bio, un fair-trade bien peu équitable…), Kephart transpose tous les travers du néo-libéralisme dans la mini-société qu’elle dépeint au travers de ce magasin. Leaders obnubilés par leurs promotions, débâcle de slogans de développement personnels gerbant, retournement de tous les progressismes (féminisme, écologie, travail doux…) pour gaver la consommation et le rendement (coucou Barbie !), obsession de l’apparence, gourouisation des créateurs…

Et si le procédé n’est pas des plus subtils, avouons qu’il donne un corps au long-métrage ajoutant au pur plaisir régressif de ce Assaut pour Levi’s vengeurs. L’image quant à elle se veut proprette et le travail des couleurs reste basique (une guimauve faussement paradisiaque à l’intérieur de l’enceinte marchante, un dégueulis verdâtre et métallique dès que l’on est dans l’arrière-boutique). Rien de révolutionnaire par ici, mais la maîtrise honnête de la caméra et des effets spéciaux/effets pratiques parviennent à le rendre toujours stimulant.

Bizarres falzars

Avouons que Slaxx est aidé par sa durée rafraichissante : à peine une heure et quart ! Autant dire que le film passe comme une lettre à la Poste. Reste qu’on grognerait tout de même face à la caractérisation peu subtile – et fortement manichéenne – des personnages, et le peu d’empathie que l’on ressent pour eux, même pour les deux protagonistes principales du récit… Des tares qu’on oublie bien vite, notamment grâce à l’inventivité (et aux gags) menant à une conclusion qu’on ne voyait pas venir.

Bref, Slaxx c’est un petit plaisir horrifique plutôt bien mené par une réalisatrice qui en a sous la pédale malgré un budget bien peu conséquent. Une bizarrerie à découvrir désormais sur Shadowz.

Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.

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