Provenance : France | Éditeur : Studiocanal | Date de sortie : 14 juin 2023

Format vidéo
2160p24 – Ratio 2.35
Dolby Vision / BT.2020 – Encodage HEVC
Master intermédiaire 4K

Bande-son
Français DTS-HD MA 2.0
Anglais DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Français
Anglais

Le Mépris
4.5/5

Artistique : 9 | Vidéo : 9 | Audio : 7

Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images figurant dans l’article ne sont pas représentatives de l’édition testée.

Matériel et condition de test (Config. HP : 5.1.4)
Diffuseur vidéo : Sony Bravia XR-65A80J (Dolby Vision lumineux)
Sources : Oppo UDP-203 Audiocom Reference | Zappiti Reference
Enceintes : Sennheiser Ambeo Soundbar (DTS Neural:X), SVS SB-4000

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ŒUVRE - Finie la tendresse

Camille aime son mari, Paul, écrivain qui vit à Rome. Jérémy Prokosch, producteur américain, demande à Paul de remanier le scénario d’un film que Fritz Lang tourne en Italie. Et, subitement, sans raisons flagrantes, mais qui peuvent se deviner, Camille s’aperçoit qu’elle n’aime plus son mari, plus exactement, qu’elle le méprise.

D’après le roman éponyme d’Alberto Moravia, le plus beau film de Jean‑Luc Godard est une tragédie conjugale à la Mankiewicz où au cœur même d’un cinéma qui s’interroge sur son avenir (le spectre de son Histoire hante son récent modernisme), la fragilité des sentiments de « naufragés du monde occidental » explose au grand jour.

Séparés par un abîme infranchissable (l’histoire d’un malentendu entre une femme blessée et un homme indifférent), nos actuels Ulysse et Pénélope (le couple mythologique de L’Odyssée), magistralement incarnés par les formidablement complexes Brigitte Bardot et Michel Piccoli, s’agitent tels des pantins dans un décor déserté dont les cloisons illustrent leur rupture avant même qu’ils ne rejoignent le royaume de Poséïdon (le producteur). Et alors que les dieux ont parlé, la fin dramatique rappelle qu’il ne faut pas badiner avec l’amour. Un classique… du cinéma moderne !

IMAGE - Nue au soleil

Puisque chaque plan est une œuvre d’art, c’est peu dire que la présente restauration en DCP 4K (issue d’un scan du négatif 35 mm original et de l’interpositif opéré entre 2021 et 2023 au laboratoire Hiventy) et ProRes UHD Dolby Vision (avec la copie de référence retravaillée en 2002 par le chef op’, des références documentées et plus de 40 heures d’étalonnage) était attendue au tournant… Et par chance, le résultat est tout simplement somptueux.

À quelques griffures près (lors de la première scène entre Bardot et Piccoli), les altérations et autres poussières sur la pellicule ont été effacées. La netteté globale du cadre (agrandi d’un poil pour plus d’informations) a été réhaussée avec des gros plans affichant des textures beaucoup plus nettes et des arrière-plans vraiment plus précis. Le piqué est de fait supérieur et le gain en relief indéniable. Les instabilités ne sont plus qu’un lointain souvenir, la structure argentique a été (fort heureusement) préservée et il n’y a aucun problème lié à la compression (du moins avec la surcouche DV).

D’abord plus « terre à terre » avant d’être dominée par le bleu profond de la mer, le rouge de la villa et le jaune du soleil, la splendide photographie signée Raoul Coutard retrouve tout son éclat d’antan. La palette colorimétrique qui n’est en rien éloignée des choix du réalisateur reconquiert ses saturations d’origine (les primaires sont fantastiques), les contrastes sont autrement plus cohérents (les noirs ne sont plus délavés et la chemise blanche de Paul est immaculée) et les sources lumineuses s’affichent avec un naturel désarmant (cf. la lumière du jour) en plus de rétablir les détails dans les hautes et basses luminances.

Le Mépris

SON - Capri, c'est fini 🎵

Ni souffle ni distorsion pour cette bande-son monophonique à la propreté appréciable dont les ambiances de la campagne et du bord de mer sont diffusées avec une clarté réjouissante. Mais si l’orchestre de Georges Delerue a semble-t-il été convoqué au grand complet, il s’exprime parfois avec tant de force que les dialogues peuvent avoir du mal à s’en détacher.

CONCLUSION - Dis, tu l'aimes...

À l’occasion du 60e anniversaire de sa sortie, ce monument du cinéma français (et mondial) s’offre une édition 4K Ultra HD en grande pompe (un digipack deux volets magnifiquement illustré par l’artiste Laurent Durieux) accompagnée d’un livret collector rédigé par Jean-Baptiste Thoret, de deux courts-métrages de Jacques Rozier et du très bon documentaire Il était une fois… Le Mépris. Le chef-d’œuvre de la Nouvelle Vague comme vous ne l’avez jamais vu ni possédé ? Clairement oui !

Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia

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[…] par nul autre que Michel Piccoli (Le Mépris, La Belle Noiseuse, …), on retrouve au casting de cet OVNI évidemment Elina Löwensohn mais […]

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