Provenance : Corée du Sud | Éditeur : Nova Media | Date de sortie : 31 août 2024
Format vidéo
2160p24 | Ratio 2.39
HDR10 | HDR10+ | Dolby Vision | BT.2020
Encodage HEVC | DI 2K
Bande-son
Français DTS-HD MA 5.1
Sous-titres
Français
Anglais
Coréen
Chinois
4/5
Artistique : 10 | Vidéo : 7.5 | Audio : 8.5
Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images (extraites du site Slowpoke Pics) servent d’illustration et ne peuvent être considérées comme représentatives de l’édition testée.
Matériel et condition de test (Config. HP : 5.1.4)
Diffuseur vidéo : Sony Bravia XR-65A95L (Dolby Vision sombre)
Sources : Oppo UDP-203 Audiocom Reference | Zappiti Reference
Enceintes : Sennheiser Ambeo Soundbar Max (DTS Neural:X), SVS SB-4000
ŒUVRE - À nos amours
À 15 ans, Adèle ne se pose pas de questions : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres, Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve…
Au-delà des polémiques qui ont accompagné et secoué la sortie du film (la Palme d’Or politique, les conditions de tournage, les dénonciations des actrices, les scènes de sexe explicites), La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche (au sommet de son art) est une bouleversante histoire d’amour portée par la poignante Adèle Exarchopoulos (au côté d’une Léa Seydoux impériale qu’elle parvient pourtant à éclipser) qui traque l’authenticité des situations, frappe par la subtilité des thèmes qu’elle traite (l’adolescence, la marginalité, la violence sociale, le libéralisme culturel, les relations amoureuses) et embras(s)e le cœur (Chapitre 1) avant de le broyer (Chapitre 2). Déchirant !
« On naît au monde. On existe et c'est ensuite qu'on se définit par ses actes. Ça nous donne une grande responsabilité. »
IMAGE - Le choc des visages
Issue d’une captation numérique « low cost » à l’aide de la Canon EOS C300 (et son capteur Super 35 mm) en Full HD 1920×1080 pixels au format MPEG-2 Long GOP en 4:2:2, cette mise à l’échelle (par IA) avec étalonnage Dolby Vision (et HDR10+) vient améliorer, mais non sans défaut, la tendresse et la sensualité non dissimulée d’une photographie (signée Sofian El Fani) au naturel désarmant, où l’âme humaine s’y dévoile comme rarement*.
Le master est immaculé, la postérisation dans la pénombre n’est plus qu’un mauvais souvenir (l’encodage HEVC est solide) et le niveau de définition se montre excellent. Malgré l’usage parfois visible d’une IA (néanmoins appliquée avec plus de goût que James Cameron) pour upscaler la résolution (limitée) d’origine, les détails gagnent sensiblement en précision (les caractéristiques faciales, l’épiderme, les fibres textiles)…
Toutefois, l’accentuation simultanée de tous les éléments du cadre, sans distinction de priorité parfois (notamment lors des plans larges), ainsi que la tentative malvenue de mettre au point des informations indiscernables de la source (cf. les écritures sur le sac Cars dans la 4e screenshot ci-dessous), trahissent sa présence. Fort heureusement, ces cas de figure restent suffisamment rares.
* Une virtuosité hors pair à filmer les visages (des soleils impressionnistes), les corps et les peaux (le plus souvent en très gros plans) avec une science prodigieuse du cadre et de la lumière qui, à l'instar d'un tableau ou d'une sculpture, saisit un portrait (ici d'une jeune fille se débattant avec ses sentiments) aux formes et bouches crayonnées, où les émotions (intenses mais volatiles à la manière de l'amour) affleurent dans les moindres détails du trait.
La très belle palette colorimétrique qui profite d’une chaleur accrue (une carnation pleine de vie) ajuste la saturation de ses primaires (des bleus plus nuancés, des rouges plus profonds et des jaunes plus éclatants) et les sources lumineuses, mises à part quelques écrêtages malheureux (les fenêtres en arrière-plan lors du baiser dans l’escalier de l’école), illuminent comme jamais les images en les inondant de lumière et de brillance. À ce titre, les scènes dans le parc sont incroyables (les reflets dans les cheveux).
En dépit de contrastes renforcés, le niveau de noir absolu n’est pas calibré sur 0 cd/m² (barres noires incluses). Un problème constatable sur OLED, très certainement moins (voire même imperceptible) avec les diffuseurs LCD, qui demande une petite correction du niveau de noir. Sans cela, un léger décollement de l’obscurité survient (cf. le 2e slide comparatif ci-dessus). Une fois cette modification opérée, tout rentre dans l’ordre.
SON - C'est le temps de l'amour 🎶
Identique à la proposition DTS-HD MA 5.1 du Blu-ray français, jusqu’à son niveau d’enregistrement faiblard (il faudra donc pousser le potard à + 10 dB au-dessus de votre niveau de référence), cette bande-son plutôt frontale (mais pas dénuée d’effets et/ou ambiances à l’arrière lors des scènes en extérieur) est d’une grande délicatesse.
Le mixage, parfaitement équilibré, parvient à détacher naturellement les voix (d’une évidente clarté) pour que les dialogues, d’une troublante véracité, s’intègrent harmonieusement à l’environnement sonore (musiques diégétiques comprises), toujours subtil dans ses sonorités.
CONCLUSION - La vie en bleu
Alors que deux femmes s’aiment corps et âme, l’art devient miroir de la vie où l’on aime, jouit et souffre au gré des rencontres. Un joyau cinématographique largement salué par la critique dont l’éclat cannois, un peu amoindri jusqu’alors sur supports physiques (compression moyenne et luminosité sur la retenue), se retrouve en 4K Ultra HD (des prestations A/V engagées) en dépit d’un acné superflu (les dérives de l’IA). Qu’est-ce que la vie prend et qu’est-ce qu’elle nous apprend ?
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