Provenance : France | Éditeur : The Jokers | Date de sortie : 22 novembre 2023

Format vidéo
2160p24 – Ratio 2.35
Dolby Vision / BT.2020 – Encodage HEVC
Master intermédiaire 4K

Bande-son
Japonais DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
Français

Kenji Misumi, La Lame à l'œil
3.5/5

Artistique : 8 | Vidéo : 7 | Audio : 7

Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images figurant dans l’article ne sont pas représentatives de l’édition testée.

Matériel et condition de test (Config. HP : 5.1.4)
Diffuseur vidéo : Philips 65OLED908 (Dolby Vision Filmmaker)
Sources : Oppo UDP-203 Audiocom Reference | Zappiti Reference
Enceintes : Sennheiser Ambeo Soundbar (DTS Neural:X), SVS SB-4000

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ŒUVRE - La solitude du surhomme

Retour sur la première adaptation de Zatoichi et La Trilogie de la Lame (Tuer | Le Sabre | La Lame diabolique) de Kenji Misumi, la fine lame du cinéma japonais qui a représenté entre 1962 et 1965 le spadassin nippon à travers quatre ken-geki ô combien noirs et nihilistes.

Ennoblissant les archétypes narratifs du jidai-geki avec une abstraction poétique certaine et une patine esthétique à l’élégance distanciée (un sens aiguisé de l’épure où la beauté naît de la simplicité), ces quatre films du « petit maître » du cinéma japonais (le maître des maîtres étant Akira Kurosawa) qui a emboîté le pas à l’envolée des carrières de Raizô Ichikawa et Shintarô Katsu, associent estocades rapides et réalisme social pour dépeindre non sans tristesse des « samouraïs » exclus d’une société ostracisante car porteurs d’une forme de handicap (qu’il soit physique ou symbolique) les obligeant à se surpasser pour exister (sans pour autant céder aux vicissitudes de l’humanité). Absolument incontournable !

IMAGE - Le « Shuraba » des épéistes

Tirés de récentes restaurations 4K très probablement issues des négatifs originaux 35 mm, ces transferts UHD Dolby Vision solidement encodés (hormis des pixels de-ci de-là dans Le Sabre) soufflent le chaud et le froid même si le positif l’emporte sur le négatif…

Les images sont stables, le nettoyage a été opéré avec soin (réduction significative des dernières poussières parasites), la palette colorimétrique légèrement désaturée de Tuer et La Lame diabolique s’avère admirable, le noir et blanc de Zatoichi et Le Sabre est bien nuancé, la préservation de la texture argentique sur Tuer et Le Sabre est réjouissante, le gain en définition est manifeste et les sources lumineuses s’affichent avec un beau raffinement.

Seulement voilà, alors que le niveau de détails est proprement époustouflant sur Tuer et Le Sabre, c’est moins le cas sur Zatoichi qui a été moyennement filtré et carrément plus le cas du tout sur La Lame diabolique qui se pare d’une mollesse contrariante (où sont passés les textures des arrière-plans ?). Préjudiciable, cet usage plus ou moins marqué de DNR vient qui plus est dégrainer la plupart des plans avec bien peu de naturel (un grain très atténué parfois figé). Dommage que l’ayant droit se soit laissé tenter par cette pratique peu recommandable alors même que le travail de restauration, fort heureusement encore visible, était bel et bien là.

Kenji Misumi, La Lame à l'œil

SON - Hanté par le destin

Sérieusement restaurées (les ravages du temps ne se font pas entendre malgré une sonorité inévitablement vieillotte), ces pistes monophoniques japonaises fidèles à la source font montre d’une clarté cristalline (les dialogues, la musique et les effets sont limpides) et d’une pureté appréciable (elles ne paraissent pas étouffées).

Cependant, elles manquent sérieusement d’énergie (Le Sabre en réchappe quelque peu) et les voix dans Zatoichi sont accompagnées d’un léger souffle (dû à l’enregistrement d’époque).

CONCLUSION - Au fil du sabre

Rassemblés dans un coffret collector 4K Ultra HD (composé d’un sublime digipack à cinq volets avec des visuels inédits de Tony Stella et complété par un livret de 52 pages signé Robin Gatto) limité à 800 exemplaires seulement, ces quatre immanquables du cinéma de « la voie du sabre » sont accompagnés de nombreux bonus fort intéressants et présentés avec des prestations A/V globalement affûtées. Du grand art… ou presque (l’utilisation de DNR sur deux d’entre eux) !

« Il n'y a qu'une vérité : dégainer, tuer, rengainer. »

Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure ! #WeLovePhysicalMedia

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