Vous ne verrez pas plus belle animation cette année. Cela a été susurré l’été dernier après le bouleversant Petit Nicolas – Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? Puis répété après l’étonnant Chat Potté 2. Et finalement, même rengaine après l’ébouriffant Spider-Man: Across the Spider-Verse… Pourtant, dans le cas de Deep Sea, on en est quasiment sûr : vous ne verrez pas plus belle animation cette année ! Retour sur cette pépite présentée au NIFFF.
Compétition asiatique
Présenté au NIFFF dans la compétition asiatique (où il a perdu face au certes hilarant mais bien en-dessous Marry My Dead Body), le film chinois de Xiaopeng Tian a emporté la salle, où la séance s’est terminée dans un concert de mouchoirs après un douloureux retour à la réalité.
Pourquoi donc tant de louanges pour ce long-métrage d’animation ? Peut-être parce qu’il parvient à se hisser au niveau technique des Pixar, tout en offrant à la fois un spectacle visuel ahurissant, un message politique fort et un divertissement de qualité pour petits et grands. Un combo gagnant que la filiale de Disney n’a plus réussi à réunir depuis belle lurette !
Message en sous-marin ?
D’abord le message politique ? Allons-y… Deep Sea est un film chinois où il est question d’une petite fille, subitement délaissée par ses parents tandis que naît son frère cadet. Un appel du pied évident à la politique de l’enfant unique (abandonnée depuis 2015) qui a chamboulé profondément le pays. Sans défleurer plus l’intrigue qui doit se laisser découvrir, il est également question d’un monde dominé par le travail, diligentant la vie des personnages jusque dans leur foyer. Un travail face auquel la seule échappatoire reste bel et bien l’imagination.
Finalement, l’antagoniste de l’histoire – du moins l’un d’eux – n’est rien d’autre que « Le Fantôme rouge » : une masse couleur de sang qui englobe tout sur son passage et annihile l’exubérant monde de Deep Sea au profit de son uniformité vermillon. Une métaphore du pouvoir communiste en place, totipotent, lançant ses tentacules sans vergogne dans l’intimité des foyers ? La métaphore est difficile à éviter…
Hallucinations visuelles
Mais ne croyez pas que Deep Sea ne soit qu’un pamphlet déguisé vaguement en divertissement. Au contraire ! Le long-métrage est la promesse d’un voyage dans l’imagination, alternant entre paysages grandioses lorgnant du côté de Van Gogh et galerie de personnages truculents (dont des tripotées de loutrettes bien plus croquignolettes que toutes les meilleures mignonneries de Pixar, et c’est pas à cause de mon avatar que je dis ça). Si les problèmes inhérents à la 3D sont bel et bien présents (quelques passages saccadés et un léger manque de luminosité), la technologie se justifie par son effet immersif et semble avoir été pensée d’un bout à l’autre du long-métrage.
Puis lorsque la fin arrive, un carton enjoint le spectateur larmoyant à se réveiller : le voyage est fini ! Coup de grâce ultime pour celui qui n’aurait pas déjà succombé à l’émotion suite au triple climax et à leurs multiples retournements de situation (dans lequel l’imagerie même du cinéma tient une place importante). Même les plus endurcis lâcheront leur larme et profiteront du magnifique générique en 2D cette fois-ci pour sécher leurs yeux et, difficilement, trouver le chemin de la sortie. On vous aura prévenu : vous ne verrez pas plus belle animation cette année ! La sortie dans les salles françaises est à ce jour annoncée au 21/02/2024… Patience !
Critique de Deep Sea : Un déluge d'émotions
Bande annonce de Deep Sea
Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.
Critique JV et ciné toujours prêt à mener des interviews lors de festivals ! Amateur de films de genre et de tout ce qui tend vers l'Etrange. N'hésitez pas à me contacter en consultant mon profil.
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C’est une pépite que j’ai découverte avec Kilian au NIFFF. Il faut se garder le plaisir de la découverte pour se laisser emporter dans cette touchante histoire. Et effectivement difficile de rester stoïque face à un si beau récit. Cela fait bien longtemps qu’on a pas vu un tel succès, même (et encore moins) chez Pixar ou Disney. Classique instantané.
Les images sont carrément whaou !!!
Et le film, je ne t’en parle pas. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un film d’animation aussi touchant.
Hâte de le découvrir !