Coincé entre un Black Crab et une 2ème saison de La Chronique des BridgertonWindfall (titre en VO) a failli passer sous les radars, d’autant que l’horrible image de présentation disponible sur la plateforme laissait craindre une comédie bas du front, tout comme son casting plus prompt à faire les guignols devant la caméra…

C’était sans compter le réalisateur Charlie McDowell, auteur d’un The Discovery déjà pour Netflix, et d’un des scénaristes : Andrew Kevin Walker. Plus connus pour être derrière les scripts de Seven,  8 mm ou encore le merveilleux Sleepy Hollow, le duo (aidé d’un des acteurs principaux, Jason Segel) façonnent l’histoire somme toute banale d’un « cambrioleur » s’introduisant dans la résidence secondaire d’un couple fortuné pensant qu’il n’y aurait personne. L’arrivée des propriétaires va faire dégénérer la situation.

N'est pas Arsène Lupin qui veut

Dès le début, l’influence d’un certain Alfred Hitchcock plane sur le générique, de par sa musique et ses plans fixes suivis de lents travellings nous montrant la magnifique demeure entourée d’orangers (clin d’œil subtil au père du réalisateur, Malcom McDowell, star de… Orange mécanique).

Filmé en plein confinement, ce qui donne une toute autre saveur à ce lieu paradisiaque, à priori sans danger, où le mal va lentement s’immiscer jusqu’à un point de non retour, Contrecoups étonne par sa réalisation sobre et son ton décalé.

Jason Segel (How I Met Your Mother) en cambrioleur un peu paumé, souvent gauche et qui improvise sa prise d’otages, a tendance à nous faire sourire, surtout que ses prisonniers lui soufflent la méthode à appliquer pour que tout se passe sans embrouilles !

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Escalade de la terreur

Mais plus le temps passe et plus les personnalités de ce trio (qui ne seront jamais nommés dans le film) vont se révéler, transformant la légèreté du début en huis clos sous tension. À commencer par le geôlier (Segel donc, à la fois maladroit et glacial) qui n’est peut-être pas là par hasard, au mari (excellent Jesse Plimons), un homme d’affaires détestable en tout point et à son épouse, étouffée par le comportement de celui-ci qui trouvera dans cette épreuve la force de s’émanciper.

Dans le rôle de ladite épouse, on retrouve une étonnante Lilly Collins (fille de Phil Collins et épouse du réalisateur; vous me remercierez devant la machine à café !) bien loin de sa minauderie puérile d’Emily in Paris. Magnifiquement dirigée, toute en subtilité, sa personnalité grandit au fur et à mesure de la (courte) durée du film (1h32) jusqu’à arriver à un final étonnant; le jour faisant place à la nuit, le paradis faisant place à l’enfer !

« Ce gars rentre chez moi par effraction, et je dois lui tenir la main pour l'aider à nous cambrioler. »

L’argent peut il tout acheter ? McDowell répond à cette question tout en posant les problèmes de lutte des classes, violences psychologiques des plus forts sur les plus faibles ou de la place de la femme dans la société.

Mine de rien, on ne s’attendait pas à une telle tenue cinématographique de ce film aussi rempli de qualités que les oranges qui entourent la maison ! Une bien belle surprise.

Biberonné très tôt au cinéma, j'avalais de la pellicule comme d'autres des bérets verts au petit déjeuner ! Curieux de tout et aujourd'hui casanier dans l'âme, c'est dans la douce atmosphère du foyer que j'étanche ma soif sans limite de 7e art.

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