Provenance : France | Éditeur : Paramount Pictures | Date de sortie : 05 juillet 2023

Format vidéo
2160p24 – Ratio 1.85
Dolby Vision / BT.2020 – Encodage HEVC
Master intermédiaire 4K

Bande-son
Anglais Dolby Atmos
Français Dolby Digital 5.1

Sous-titres
Anglais
Français

The Truman Show
4.5/5

Artistique : 9.5 | Vidéo : 9 | Audio : 9

Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images figurant dans l’article ne sont pas représentatives de l’édition testée.

Matériel et condition de test (Config. HP : 5.1.4)
Diffuseur vidéo : Sony Bravia XR-65A80J (Dolby Vision lumineux)
Sources : Oppo UDP-203 Audiocom Reference | Zappiti Reference
Enceintes : Sennheiser Ambeo Soundbar (Dolby Atmos | Dolby Surround), SVS SB-4000

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ŒUVRE - L'allégorie de la caverne

Truman Burbank est la vedette d’un show télévisé, mais il ne le sait pas. Ses moindres faits et gestes sont filmés à son insu par un créateur-réalisateur-producteur avant-gardiste. La ville entière est un immense studio de cinéma, ses voisins, ses collègues, ses amis et même sa femme sont des acteurs professionnels d’Hollywood. Un jour pourtant, il se doute de quelque chose…

Témoin de son époque (où la télévision commençait à effacer les frontières entre réalité et fiction) et visionnaire de notre actualité (où la vie privée s’étale sur le net), cette contre-utopie aux accents satiriques (la comédie n’étant qu’une douce illusion) qui fait froid dans le dos rend le spectateur complice de sa supercherie audiovisuelle (la mise en scène de Peter Weir allant jusqu’à singer les codes télévisuels des 90’s) pour ouvertement critiquer une Amérique contemporaine « assoupie » (et bien évidemment les médias et ses dérives) qui accepte sans broncher le voyeurisme collectif, la consommation outrancière et l’esclavagisme de la TV. Brillamment orchestrée et interprétée (Jim Carrey et Ed Harris en tête), cette ode bouleversante à la liberté individuelle douée d’une richesse thématique confondante (avez-vous remarqué qu’il s’agit d’une relecture pervertie de la Bible ?) aura su marquer les mémoires.

IMAGE - Le monde en trompe-l'œil

Après un Blu-ray de triste mémoire (plat, fade et numériquement trafiqué) paru en 2008, ce cauchemar coloré peut enfin « vivre sa vie » grâce au présent transfert UHD Dolby Vision qui a remis la main sur les qualités cinématographiques de la photo signée Peter Biziou.

La copie a parfaitement été nettoyée, le grain 35mm a méticuleusement été préservé, la géométrie a fidèlement été corrigée et le ratio 1.85 a idéalement retrouvé sa place. L’apport de définition y est énorme (cf. les prises de vues éloignées), le piqué subjugue (les gros plans sur les visages, la texture des vêtements) même lorsque les images sont (faussement) issues des caméras cachées (plus douce par nature) et l’encodage est très solide.

L’étalonnage volontairement artificiel (des teintes très saturées) est autrement plus nuancé (les primaires sont plus sobres), la carnation s’affiche avec plus de naturel (des peaux merveilleusement saines qui recouvrent de la chaleur), les contrastes ne sont plus poussifs et s’élargissent notablement (noirs profonds et blancs éblouissants), et les sources lumineuses délibérément appuyées (il s’agit après tout d’un décor de cinéma) bénéficient d’une intensité accrue.

The Truman Show

SON - Sa vie n'est qu'un mensonge

Désormais proposée au format Dolby Atmos, la VO nous immerge comme jamais auparavant au cœur de cette télé-réalité XXL sans dénaturer un seul instant la nature principalement dialoguée du mixage d’origine. Si modernisation il y a, c’est avec intelligence qu’elle a été façonnée.

Tous les canaux sont judicieusement exploités, la magnifique partition de Burkhard Dallwitz et Philip Glass (qui suscite une pure émotion) accède à plus d’ampleur, les bruitages occupent les lieux avec générosité (le trafic des rues, la mer déchainée), le caisson de basses délivre ponctuellement de formidables impacts (les grondements du tonnerre), les voix sont limpides et précises, le champ surround n’est plus insignifiant (le faisceau lumineux de la lune, les bavardages des collègues de bureau, le vent), la scène aérienne est pertinente (la chute du projecteur, la pluie, l’intervention finale de Christof) et la clarté de l’ensemble ne pourrait être meilleure.

Beaucoup plus frontale et donc largement moins enveloppante, la très contenue VF est « enchaînée » à ses limitations techniques malgré un doublage soigné.

CONCLUSION - Acteur de sa propre existence ?

Alliant réflexion et divertissement, cette œuvre majeure des années 90 qui nous conte la fausse vie d’un homme vrai, va le voir déchirer le voile des apparences et prendre conscience de sa propre condition. Et alors que la construction se lézarde encore plus clairement en 4K Ultra HD (des prestations A/V à la hauteur de son 25e anniversaire), ce prisonnier de l’illusion dans laquelle il est enfermé va gagner sa liberté en traversant le miroir (comme le fera Thomas Anderson dans Matrix quelques mois plus tard). Ah ! Et au cas où on ne se reverrait pas, une bonne soirée et une excellente nuit !

Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure !

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