Né de l’esprit déjanté d’Adi Shankar, la série disponible sur Netflix raconte comment une équipe de super-héros enquête sur le suicide d’un des leurs tout en combattant une menace contre le monde « libre ».

Shankar, plus qu'un nom, un concept à lui tout seul

Il n’y a qu’à voir sa photo sur sa fiche imdb pour cerner le personnage… Producteur des excellents Le Territoire des loups et Dredd, Adi Shankar est un fan incontesté de tout ce que la pop culture peut apporter : Comics, jeu vidéo, cinéma.

Ce n’est pas pour rien qu’il est à l’initiative de fan-films comme Dirty Laundry de Phil Joanou (Les Anges de la nuit, Sang chaud pour meurtre de sang-froid), avec Thomas Jane reprenant son rôle du Punisher après sa contre-performance dans le film de 2004, Venom: Truth in Journalism de Joe Lynch (Everly, Mayhem), qui explose en 17 minutes les trois heures des deux étrons filmiques, et un excellentissime Power Rangers mis en boite par Joseph Kahn (Torque, la route s’enflamme), avec Katee Sackhoff (Battlestar Galactica) et James Van Der Beek (bien loin de l’inoffensif show télé Dawson).

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Injustice League

Après le succès de Castlevania, sa dernière production à voir de toute urgence, Netflix lui avait laissé carte blanche pour sa prochaine création et le bonhomme était bien décidé à se faire plaisir !

Mélangeant tout ce qu’il kiffe, la série est un patchwork underground ou les Watchmen rencontreraient Kung Fury. Blindé de références jusqu’au plagiat pur et simple, il est difficile de ne pas voir dans la série la Justice League s’affrontant à la Mortal Kombat dans une histoire reprise du chef-d’œuvre d’Alan Moore, le tout baignant dans un univers grindhouse. Un côté sale gosse émane de tout ça, avec ses antihéros en mode trashouille, son président des États-Unis pas bien finaud (et finalement assez proche d’un ancien chef d’État) et sa violence à ne pas mettre entre toutes les mains.

« Nous sommes meilleurs que vous, nous avons de plus gros flingues que vous, nos forces armées sont bien plus balèzes que vos forces armées. »

La réalisation étonne par ses multiples conceptions : on passe allégrement du live action au dessin animé, en passant par l’animation image par image en pâte à modeler, la rotoscopie (utilisé par Ralph Bakshi dans son Seigneur des anneaux ou Tygra, la glace et le feu) et le jeu vidéo rétro.

Mais si la mixture fait illusion le temps du 1er épisode, on s’ennuie assez vite, et il faut se forcer pour arriver au bout des 7 épisodes qui sont pourtant de courtes durées (moins de 30 minutes chaque). La faute à un scénario ronflant qui se prend trop au sérieux, aux dialogues à rallonge que les acteurs ont du mal à réciter, et à ces derniers dont le charisme est plus proche de la série Z (qui moisit dans un bac à soldes) que de la série The Boys.

Et s’il est amusant de voir quelques têtes connues comme Jane « Docteur Quinn » Seymour ou Denise « Sex Crimes » Richards dans des caméos, le reste du casting ne restera pas dans les annales; la désagréable impression de voir un Adi Shankar jouer avec toutes ses figurines, sans aucune cohérence, domine tout du long.

Gloubi-boulga indigeste, The Guardians of Justice aurait mérité un traitement moins foutraque malgré la bonne volonté de son créateur. On attendra quand-même son dernier méfait : Captain Laserhawk: A Blood Dragon Remix, anime tiré de l’univers de Far Cry et dirigé par le studio Français Bobbypills (Crisis Jung, Vermin).

Biberonné très tôt au cinéma, j'avalais de la pellicule comme d'autres des bérets verts au petit déjeuner ! Curieux de tout et aujourd'hui casanier dans l'âme, c'est dans la douce atmosphère du foyer que j'étanche ma soif sans limite de 7e art.

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