Impressionnante sélection que cette cuvée 2023 de courts métrages helvétiques présentée au NIFFF ! Si évidemment des préférences émergent çà et là, aucun ne détonne vraiment et tous – chacun dans son genre – offre une qualité visuelle époustouflante. Retour sur cet excellent millésime…

NIFFF

Sommaire

Épidermique

S’il contient en son sein moult références plus ou moins évidentes – Vincent n’a pas d’écailles de Thomas Salvador, le cinéma de Ducourneau et évidemment de CronenbergÉpidermique offre à son spectateur un voyage sensoriel suivant le quotidien (et les jalousies) d’un groupe de nageuses synchronisées. Si la magnifique photographie donne corps aux différents tableaux horrifiques (la transformation évidemment, mais aussi plus banalement l’éviscération du poisson, les sensations épidermiques, etc.), le court se perd parfois en la volonté d’imbriquer plusieurs imageries horrifiques (comme la séquence des règles, lorgnant évidemment du côté de Carrie, mais qui n’amène au final rien à la narration).

Océane Wannaz, 2022

Third Wheel

Un très court format comique, baigné dans des décors et un folklore 100% japonais, mêlé à une histoire de fantôme. Voilà la promesse de Third Wheel sur lequel nous nous épancherons pas plus tant cette comédie WTF gagne à être découverte sans a priori.

Kevin Haefelin, 2023

À la dérive

À la dérive

Très jolis tableaux surréalistes alternant pure imagerie horrifique (cf. les vieux dans le couloir avec leurs collerettes) et saillies poétiques (la pluie dans la chambre d’hôpital). En se laissant porter par son envoûtante atmosphère, ce court se déguste comme un bonbon acidulé.

Marion Reymond, 2023

Pipes

Un petit ourson plombier doit venir réparer la tuyauterie de la chaudière d’une boîte gay… Et ce ne sont pas les outils habituels dont il aura le plus besoin. Bref, vous l’aurez compris, ce très court format en animation 2D noir et blanc est assorti d’une bonne (et jouissive) dose de what the fuck. Fous rires garantis !

Jessica Meier, Sujanth Ravichandran, Kilian Feusi, 2022

Camera obscura

Peut-être le plus abouti de cette magnifique sélection, Camera obscura promet un voyage temporel 100% méta au sein même d’un tournage. Grésillements, étrange boite bleue et photographie nocturne, ce court nous assure que la relève lynchienne (un adjectif bien plus à-propos ici que lorsqu’il est utilisé pour décrire le mauvais Perpetrator également sélectionné au NIFFF) est bien en marche !

Côme Chatelain, 2022

Der Molchkongress

Dystopie suisse-allemande sur un monde conquis par des tritons géants. Mis en valeur par une superbe photographie, Der Molchkongress remue la vase de l’écologie pour nous offrir cette étrange comédie métaphorique. Mention spéciale aux marionnettes caoutchouteuses maniées par des techniciens que la caméra n’essaie pas du tout de cacher… Objet drolatique et plus profond qu’il n’y parait.

Immanuel Esser, Matthias Sahli, 2022

Kill your darlings

Lorsque la pauvre fermière voit ses placards se vider, l’image d’Éden de sa ferme va rapidement virer à la boucherie… Surtout pour les trois petits cochons se prélassant dans la boue de son exploitation. Une stop-motion qui s’amuse aux ruptures de ton comique/horrifique en maniant avec brio les textures (pâte à modeler, tissus et… pas mal de bidoche) !

Thirza Ingold, 2023

Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.

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KillerSe7ven
Administrateur
1 année

Dommage que je les ai ratés, ça avait l’air hyper barré.

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