Un cinéma fantasy à hauteur d’enfant, avec les moyens du bord, voilà l’ambition de ce Riddle of Fire présenté à la Quinzaine des Cinéastes à Cannes. Sa sortie récente en format physique semble être l’occasion idéale d’y jeter un œil. Prenez garde aux méchants bûcherons, à l’étrange secte de braconniers et salivez à l’odeur de la tarte à la myrtille qui cuit au four, et suivez ces trois gamins dans leurs mystérieuses aventures…
Nothing like a great cup of coffee with a slice of huckleberry pie
Trois enfants parviennent à dérober la toute dernière console Otomo en date. Malheur, lorsqu’ils arrivent à la maison ils découvrent avec stupeur que la télévision est bloquée par un code parental. Leurs espoirs de découvrir enfin leurs nouveaux jeux vidéos sont douchés… Ils parviennent pourtant à convaincre leur mère de leur donner le code, à une seule condition : qu’ils lui cuisinent une délicieuse tarde à la myrtille. Une quête simple en apparence, qui va pourtant les envoyer dans deux dangereux périples…
L’objet est super étonnant : un film avec l’ambition de créer de la pure fantasy, mais avec trois francs six sous. Et cela dans un monde purement contemporain (avec des incursions de smartphone à l’écran, d’écrans plats ou de voitures récentes) mais avec le grain désuet de la pellicule Super 16. Déroutant, le long-métrage est très rapidement prenant. On y retrouve un soupçon de Stand by Me, mais sans le côté tragique, bien au contraire, et la simplicité de la quête mêlée à la truculence des personnages qu’ils rencontrent en font un objet pop et contemporain passionnant.
Rêveries d'enfant
Il est un temps où il suffit de se proclamer mage, sorcière ou monstre pour le devenir. Un moment dans la vie où la temporalité nous échappe. Où la pesanteur du monde n’a pas encore entièrement prise sur vous. C’est évidemment le temps de l’enfance, et c’est cela que Riddle of Fire parvient à retranscrire avec un certain brio. Avec son image éthérée, clairement onirique, le réalisateur Weston Razooli nous replonge dans le monde insouciant de l’enfance. Et cela en fait un film un brin nostalgique, convoquant les couleurs et les odeurs de l’enfance, mais surtout un long-métrage parfaitement accessible à tout âge.
Là où malheureusement le bât blesse, c’est sur la longueur : une heure quarante-neuf pour cette quête à hauteur d’enfants, c’est beaucoup beaucoup trop long. Là où il aurait profité d’un format le calant en-dessous de l’heure et demi, Riddle of Fire préfère se perdre dans certaines circonvolutions longuettes et étirer des passages qui auraient clairement gagné en intensité s’ils avaient été raccourcis. Une tare qui ne rend pas le film désagréable – loin de là – mais qui le plombe de plusieurs ventres mous malvenus.
Reste que Riddle of Fire vaut le coup d’œil, autant comme rappel nostalgique de ces rêveries enfantines qui savaient si bien nous occuper, que comme un objet esthétiquement sublime et un divertissement agréable, autant pour les plus petits que pour les adultes. Un film unique en son genre, non sans défauts, mais si singulier qu’on les lui pardonne volontiers. Et, cerise sur la tarte à la myrtille, sa sortie en format physique s’accompagne d’un entretien avec son réalisateur, capté lors de la Quinzaine des Cinéastes.
Fiche technique
DVD Zone B (France)
Éditeur : Blaq Out
Durée : 109 min
Date de sortie : 03 décembre 2024
Format vidéo : 576p/25 – 2.35
Bande-son : Anglais et Français Dolby Digital 5.1 (et 2.0)
Sous-titres : Français
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