En eaux très troubles, la nouvelle turbo-mongolerie à base de gros poissons a déboulé dans les salles du monde entier en plein été. Tandis que Jon Turteltaub fait place à Ben Wheatley à la réalisation, que vaut ce bon gros bousin estival ? Réponse à lire ci-dessous…
Ô capitaine, mon capitaine !
Jonas Taylor (Jason Statham) navigue entre actions écolos activistes bien musclées et explorations des fonds-marins aux côtés de son ami Jiuming Zhang (Jing Wu). Pourtant, leur mission se retrouve vite compromise lorsqu’à plus de 4000 mètres de profondeur, ils font face à une double menace : un joli banc de Meg chatouillés par leurs hormones et une station secrète aux velléités bien troubles…
La suite de En eaux troubles, le bien nommé En eaux très troubles (on se réjouit d’En eaux très très troubles !) change de yes man… pardon de réalisateur : Ben Wheatley succède ainsi à Jon Turteltaub aux manettes du deuxième volet de ce divertissement sino-américain… Et on était en droit d’espérer quelque chose de sa part ! Le taciturne britannique était en effet l’œil derrière la caméra de In The Earth, un film d’horreur écolo à base de spores qui avait été une belle surprise du NIFFF 2022.
Des tripes ?
Sans surprise, il n’a pas grand-chose à injecter dans En eaux très troubles. Le scénario semble avoir sombré dès le début du tournage en haute mer, les effets spéciaux ne sont pas toujours convaincants et le rythme mou du genou n’aide pas à corriger le tir… La turbo mongolerie retranche même de son programme tout effusion d’hémoglobine, ne concevant à son spectateur qu’un spectacle bien tiède et une morale timorée à l’image du personnage de Meiying, le jukebox de répliques sirupeuses du film.
Et le plus frustrant, c’est qu’on voit où Wheatley veut aller… Le filmage des abysses avec ces lumières rouges spectrales et la neige sédimentaire instaurent immédiatement une ambiance propice aux jump scares et à une tripotée de créatures dégueulasses lorgnant du côté du King Kong de Peter Jackson (s’il en avait les moyens). Faute de ça, on ne nous laisse rien voir ou presque, et les quelques idées horrifiques (la tête qui explose à cause de la pression, les morsures de Meg, etc.) sont constamment hors-champ.
Des abysses à la plage
Et si la résolution du film sur Fun Island tranche, passant des abysses ténébreux à une plage touristique saturée à la Piranha 3D, ce n’est pas pour nous délivrer plus de sensations malheureusement. Et ce malgré la présence d’un calamar géant, c’est dire s’il y avait du potentiel… Bref, un film sans doute calibré pour le marché chinois, enfermé dans son PG-13, n’offrant qu’une version camelote d’un Abyss complètement dégonflé !
Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.
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