Diekat est l’un des quelques courts métrages qui a retenu notre attention à Bruxelles. Avec son ambiance dérangeante et son atmosphère oppressante, chaque plan est gagné par le mystère. La photographie aux tons bleutés et les discrètes saillies d’instruments à corde interrogent le spectateur. Sommes-nous dans une école ou un asile ? Présenté au festival du court métrage BSFF, nous avons eu le plaisir d’échanger avec Michiel Venmans, jeune réalisateur belge que ne nous ne manquerons pas de suivre à l’avenir. 

"Uncomfortable Laugh"

La scène d’ouverture en quelques secondes à peine parvient à retenir le spectateur en haleine. Des enfants surgissent à l’écran, un à un, et regardent par la fenêtre comme s’ils contemplaient la liberté qu’on leur refuse. Michiel Venmans revient sur les origines de Diekat et comment il est parvenu à créer cet inconfort qui nous gagne immédiatement. Obéir ou subir : une question charnière à l’âge où l’enfant créé ses propres référents. Entre la puberté et l’enfance, le jeune construit ses repères et devient son propre narrateur. Dès les premiers instants de Diekat, l’on reconnaît la voix d’une enfant qui se remémore une vieille histoire. A l’image du chewing-gum qu’elle mâche et qu’on devine devant cet écran noir et opaque, se modèle petit à petit son souvenir, à moins qu’il ne s’agisse d’un songe. L’essence de Diekat a pour origine la propre expérience de Michiel Venmans, sur son rapport à la création et à la transgression originelle.

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« Quand j'étais à l'école, j'avais un ami et on avait le même livre secret. Et tous les jours on écrivait des histoires sur nos profs, sur les autres enfants. C'était au sujet de meurtres, de sexe, de merde ! »

Michiel Venmans
Michiel Venmans

Michiel Venmans vit à Bruxelles où il est réalisateur de film. Après son master à l’école du RITCS, il réalise de nombreux clips musicaux pour les artistes qu’il affectionne.  Son film Diekat a été présenté au festival du court métrage de Bruxelles BSFF en compétition Next Generation. Parmi ses mentors, Michiel Venmans admire le travail de Michael Haneke et notamment le ruban blanc, l’une des sources d’inspiration de son court métrage Diekat. Personnage volontiers enclin à l’humour noir et à une certaine désinvolture lascive, Michiel Venmans aime marier une forme du rire à l’étrangeté qui traverse tout son travail.

The Bathing director

Michiel Venmans apprécie également se retrancher derrière son alter ego, « The Bathing Director » et l’anagramme de son nom Leichim Mansven qu’on retrouve parfois dans le générique de ses films. En miroir de son travail, le jeune réalisateur aime à penser que c’est son avatar qui l’a créé et non l’inverse. Une dualité affirmée, où il est vrai, le personnage côtoie l’Homme lors de notre entretien bruxellois. « Souvent, les gens ne comprennent pas. Maintenant ils comprendront peut-être.» concluait-il lors d’une interview accordée au magazine Subbacultcha. A vingt-six ans, Michiel Venmans fait assurément partie des réalisateurs à suivre de près dans la nouvelle garde belge !

Diekat
Michiel Venmans, lors du tournage de Diekat

Critique JV et ciné toujours prêt à mener des interviews lors de festivals ! Amateur de films de genre et de tout ce qui tend vers l'Etrange. N'hésitez pas à me contacter en consultant mon profil.

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