Après The Unthinkable (2018) le collectif suédois Crazy Pictures revient avec UFO Sweden. Un film de SF exsudant synthés et néons dans une ambiance 100% eighties présenté dans la section « Third Kind » du NIFFF… Attention, décollage de soucoupe imminent !

NIFFF

Rencontres du troisième type ?

Persuadée que la brusque disparition de son exubérant père est dû à des aliens, Denise va s’enrôler aux côtés d’un club de bras-cassés chasseurs de soucoupes : UFO Sweden. Qu’en est-il donc de ce film d’aventure mâtiné de science-fiction (ou alors est-ce l’inverse ?), signant le retour du collectif suédois Crazy Pictures après le remarqué The Unthinkable ?

Maestria technique

Première chose à noter, c’est la maestria technique du film. Outre la photographie léchée, on a affaire à un collectif qui sait créer de l’image percutante sans se perdre dans les effets numériques à outrance… Qu’il s’agisse de la séquence dans la grange, des courses-poursuites en bagnole ou des segments plus SF, jamais rien ne pèche du côté de l’image (malgré un budget qu’on devine (très ?) en deçà des productions américaines). Et outre la technique pure, UFO Sweden est servi par un casting au poil de personnages décidément bien choisis pour leurs rôles.

Patatras scénaristiques

Et oui, l’autre côté de la médaille, c’est que UFO Sweden ressemble à un proto-Stranger Things débordant d’audace formelle mais se contentant de copier une recette éculée (visuelle et scénaristique). Pompant allègrement Spielberg (et consorts), surfant sur la vague eighties et cochant toutes les cases du genre (l’orpheline, les méchants scientifiques, la musique nostalgique récurrente, etc.), UFO Sweden ne se démarque malheureusement jamais. Chaque scène semble s’extraire d’une matrice préconçue, ne délivrant qu’un gloubi-boulga de déjà-vu au spectateur certes happé par l’histoire (comme on serait happé par Stranger Things) mais qui l’oubliera sitôt le générique terminé.

Américanisation de l'image

Dommage, car il y avait du potentiel. Rien que la situation de l’histoire en Suède aurait permis au collectif de se distinguer en filmant les paysages et un contexte scandinaves… Malheureusement, ils se contentent d’américaniser leurs villes et leurs ruelles. Même les parties forestières ne se démarquent pas d’une séquence qui aurait pu être tournée de l’autre côté de l’Atlantique, sans même évoquer le segment dans le complexe industriel qui semble un copier-coller de ce qu’on trouve dans Stranger Things.

Bref, UFO Sweden, c’est un bon moment de cinéma en perspective et une promesse alléchante pour la suite de ce collectif, qui nous livre ici, malheureusement, qu’un déjà-vu bien mené mais pas assez identifié.

Buvant les Stephen King comme la sirupeuse abricotine de mon pays natal, j’ai d’abord découvert le cinéma via ses (souvent mauvaises) adaptations. Épris de Mrs. Wilkes autant que d’un syndrome de Stockholm persistant, je m’ouvre peu à peu aux films de vidéoclub et aux poisseuses séries B. Aujourd’hui, j’erre entre mes cinémas préférés, les festivals de films et les bordures de lacs helvétiques bien moins calmes qu’ils en ont l’air.

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