4K Ultra HD – Édition FR – Potemkine – 96 min (Bleu) / 92 min (Blanc) / 95 min (Rouge) – 07 décembre 2021

Format vidéo
• Master intermédiaire : 4K
• Standard HDR : Dolby Vision
• Ratio : 1.85

Bande-son
• Français DTS-HD MA 5.1
• Français DTS-HD MA 2.0

Sous-titres
• Français

Il est porté à l’attention de nos chers lecteurs qu’outre le matériel de visionnage précisé et utilisé par chaque testeur de l’équipe MaG, le rendu peut différer d’une installation à l’autre, qu’elle soit calibrée ou non, de même que les préférences et attentes personnelles sont susceptibles d’influer sur la notation. De surcroît, les images figurant dans l’article ne sont pas représentatives de l’édition testée.

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ŒUVRE – « Liberté, Égalité, Fraternité »

Bleu, blanc et rouge sont les couleurs du drapeau français et le thème de chaque film est basé sur l’un des trois termes de la devise de la France : « Liberté, Égalité, Fraternité ». L’on doit cet inoubliable triptyque cinématographique au réalisateur polonais Krzysztof Kieślowski, dont Rouge sera l’ultime long-métrage.

Bleu
Après la mort de son mari, compositeur réputé, et de leur fille dans un accident de voiture, Julie commence une nouvelle vie, coupant tout lien avec son passé. Ex-assistant du couple, Olivier, amoureux d’elle, tente de l’inciter à terminer le Concerto pour l’Europe.

Grande œuvre mélancolique sur l’acceptation de sa propre liberté, ce drame psychologique conté à demi-mot est dominé par une inoubliable Juliette Binoche. Quand le blues dans l’âme s’évanouit, le deuil laisse place à la renaissance !

Blanc
Karol a tout perdu après son divorce avec Dominique, il ne peut même pas retourner en Pologne et refuse de devenir meurtrier pour de l’argent. Après avoir enfin réussi à retourner dans son pays, il se lance dans diverses entreprises et tombe dans le piège de sa vengeance sur Dominique.

Récit rocambolesque sur l’inégalité à l’égard des étrangers, cette comédie dramatique à l’humour cruel est pimentée par un cynisme revanchard fort surprenant. Quand un amoureux éconduit se mue en froid calculateur, la disgrâce s’écarte devant la résurrection !

Rouge
Valentine, étudiante à Genève et mannequin à ses heures, passe son temps à attendre les appels téléphoniques de son petit ami, Michel, qui vit en Angleterre. Auguste, son voisin, épris de la douce Karin, travaille d’arrache-pied pour devenir avocat. Sans le savoir, tout ce petit monde a été placé sur écoute par un juge à la retraite, acariâtre et cynique, qui occupe ainsi sa misanthropie et ses vieux jours. Parce qu’au volant de sa voiture, elle a renversé la chienne du juge, Valentine fait la connaissance du vieux grigou et découvre ses basses manies. Dégoûtée autant que fascinée, elle se met à lui rendre de fréquentes visites…

Hymne émouvant à la fraternité, ce drame profondément humaniste aux personnages plongés dans la solitude et à la mise en scène intimiste questionne nos valeurs morales. Quand l’homme ne peut maîtriser son destin, le rouge baiser des autres apaise les coups du sort !

IMAGE – Voir la vie en couleurs

Issus d’une restauration 4K (concrétisée par Hiventy) tirée des négatifs originaux 35 mm, ces transferts UHD Dolby Vision qui avaient toutes les cartes en main pour sublimer la photographie de chaque œuvre sont malheureusement bien en deçà des capacités du format.

Car si la finesse et la précision sont retrouvées (les détails se livrent avec un bien meilleur rendu qu’en HD), la texture argentique plus élégamment restituée, les copies soigneusement nettoyées (à quelques poussières près), les contrastes renforcés et les hautes lumières naturalistes beaucoup mieux gérées (elles ne sont plus brûlées), les problèmes de compression foisonnent et le nouvel étalonnage des couleurs risque de faire jaser.

En effet, là où les anciens masters souffraient d’une palette colorimétrique bien trop terne et de dérives pourpres, les teintes enivrent aujourd’hui par leur beauté (les primaires gagnent en saturation) mais semblent s’écarter de la source en marquant plus que de raison les jaunes. C’est beau et flatteur certes, mais l’impression d’être devant La Double vie de Véronique (surtout avec Bleu) à quelque chose de dérangeant.

Mais le pire sur ces Ultra HD Blu-ray, c’est que la compression qui est totalement « aux fraises » salope les nouveaux masters 4K concoctés pour l’occasion… Les pixels et autres macroblocs s’incrustent assidûment, le sous-échantillonnage de la chrominance est chahuté en quasi-permanence et quelques flashs de couleur intrusifs émergent lors de certains changements de plans. À ce niveau-là, c’est tout simplement honteux !

SON – Concerto, tango et boléro

Remixées à partir des bandes-son Dolby Surround exploitées au cinéma, ces pistes sonores multicanales (2.0 non testées) intimement liées au compositeur Zbigniew Preisner font montre d’un incontestable confort d’écoute.

Le mixage est parfaitement équilibré, la dynamique profite au score, les voix sont claires (même dans la retenue), la spatialisation est naturelle et l’activité arrière, périodiquement surprenante, sert aux ambiances.

CONCLUSION – L’humain, l’intime et le personnel

Si cette trilogie d’exception commence par nous signifier la fragilité de la vie avant de nous rappeler qu’il n’est jamais trop tard pour retrouver l’espoir, le présent 4K Ultra HD ne lui rend malheureusement pas justice puisque visuellement loin des attentes du format !

Note artistique
9
Qualité vidéo
4
Qualité audio
8
0
Trois Couleurs

Nyctalope comme Riddick et pourvu d’une très bonne ouïe, je suis prêt à bondir sur les éditions physiques et les plateformes de SVOD. Mais si la qualité n'est pas au rendez-vous, gare à la morsure !

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