ŒUVRE – Non mais dites donc, c’est bien ou pas ?
L’épopée des Trois Royaumes avec l’histoire ambitieuse d’un roi imprévisible et de son chef des armées qui dispose d’une arme secrète : un sosie capable de duper l’ennemi et le roi lui-même. Pour remporter la bataille ultime, il doit exécuter ses plans en secret et entrer en guerre contre l’avis du roi.
Cette adaptation fictive d’un pan des « Trois Royaumes » est un wu xia pian mélancolique aussi intimiste (les intrigues de Cour et les échanges politiques) qu’épique (les combats sont à couper le souffle) à la mise en scène somptueuse, qui arbore des personnages troubles bien épais et déploie une esthétique ombrageuse (inspirée de la peinture Xieyi) d’une élégance folle. Reposant sur l’équilibre entre le yin et le yang (la photographie en faux noir et blanc, l’opposition entre les deux Royaumes, la réussite et l’échec, les faux-semblants, la vie et la mort), cette fresque théâtrale en costumes (la tragédie shakespearienne n’est jamais très loin) est un retour par la grande porte pour Zhang Yimou.
IMAGE – Tout le monde il est beau, vous êtes sûrs ?
Un ravissement de tous les instants qui renvoie à la calligraphie chinoise.
À la frontière du monochrome, la palette graphique à dominante blanche et noire (le yin et le yang) voit son impact démultiplié en UHD HDR10. Les quelques éclats de couleurs comme les tons chairs, le rouge sang et l’ambiance terreuse (presque sépia ici) de l’attaque de la ville de Jingzhou sont plus nuancés, l’échelle de gris est autrement plus précise, les contrastes sont largement plus tranchants (des blancs plus purs et des noirs plus profonds) et les sources lumineuses se révèlent plus réalistes (la réflexion sur les flaques d’eau). Nettement améliorés aussi, les détails et la profondeur de champ profitent pleinement de la résolution accrue du support.
Proprement incroyables, les images délivrées par ce 4K Ultra HD sont justes hypnotiques.
SON – Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende !
Subtil et guerrier, ce mixage Dolby Atmos à la dynamique fiévreuse profite d’une spatialisation fantastique. Les ambiances de Palais, les sons environnementaux, les effets martiaux et le score féroce à la cithare n’ont donc de cesse d’engager l’ensemble des enceintes (les canaux surround n’ont aucun répit).
La scène aérienne rayonne en quasi-permanence (la pluie torrentielle, le souffle du vent, les échos dans la caverne, la technique du parapluie, etc.), les basses sont particulièrement puissantes et les dialogues apparaissent distinctement.
CONCLUSION – Toute bonne chose a une fin…
Incroyablement exposée sur support Ultra HD Blu-ray, l’exceptionnelle présentation A/V de cette œuvre ambitieuse est à l’abri de la pluie… Il est donc inutile de sortir les parapluies !