ŒUVRE – L’espion qui aimait
James Bond a quitté les services secrets et coule des jours heureux en Jamaïque. Mais sa tranquillité est de courte durée car son vieil ami Felix Leiter de la CIA débarque pour solliciter son aide : il s’agit de sauver un scientifique qui vient d’être kidnappé. Mais la mission se révèle bien plus dangereuse que prévu et Bond se retrouve aux trousses d’un mystérieux ennemi détenant de redoutables armes technologiques…
Nanti d’une mise en scène inspirée et d’une conclusion audacieuse aux 15 ans de service de Daniel Craig, ce gros spectacle qui distille un détonant cocktail d’action et d’émotion se focalise, une fois n’est pas coutume, sur l’homme qu’est Bond et non l’icône. À l’occasion de ses 60 ans, bien loin de l’habituelle « recette bondienne », l’agent 007 affiche ENFIN une âme !
IMAGE – Juste un numéro ?
Résultant d’une captation 35 mm, 65 mm et IMAX ensuite finalisée en véritable 4K, cet époustouflant transfert UHD Dolby Vision n’a de cesse de magnifier la superbe photographie de Linus Sandgren (La La Land).
Nettement supérieure à son homologue HD, l’image qui est beaucoup mieux définie (cf. la netteté accrue des arrière-plans) affiche une texture argentique autrement plus fine, des détails bien plus plus intimes (la tombe de Vesper Lynd, les gros plans sur les visages, la texture des vêtements), une palette colorimétrique clairement plus soutenue (à commencer par les bleus et les verts), des contrastes largement plus harmonieux où les blancs gagnent en pureté (la nature enneigée lors de la séquence d’ouverture) et les noirs en précision (l’exploration des passages souterrains), et des sources lumineuses à la fougue décuplée (l’ensoleillement extérieur et l’éclairage intérieur).
À la hauteur de la classe de l’agent secret préféré de Sa Majesté, cet Ultra HD Blu-ray touche à la perfection !
SON – No Time to Die
Richement spatialisée et éminemment musicale, la VO encodée en Dolby Atmos rivalise, non sans un certain flegme britannique, avec les ténors du genre.
Le mixage est soigneusement équilibré, les dialogues sont parfaitement clairs, la dynamique tourne à plein gaz, les effets comme les ambiances sont particulièrement bien placés dans l’espace acoustique (l’Aston Martin sous les coups de feu à Matera, la soirée de l’organisation SPECTRE à Cuba, la chasse à l’homme dans une forêt en Norvège), la scène surround suit l’action sans discontinuer, les basses sont percutantes, la strate aérienne immerge pleinement (le retentissement d’une cloche, le survol des hélicoptères, des chutes de débris, une annonce dans les haut-parleurs et j’en passe) et le score signé Hans Zimmer, qui rythme admirablement cette 25e mission en sortant la saga de la torpeur musicale dans laquelle elle était plongée depuis longtemps (le « leitmotiv bondien », très présent, étant empoigné par les lourdes sonorités propres à son compositeur), se répand de partout avec une ampleur émérite.
Plus discrète et moins frappante, la VF proposée en Dolby Digital Plus 7.1 et quoi qu’il en soit suffisamment efficace pour combler les adeptes de la langue de Molière.
CONCLUSION – Vivre et non pas exister
Pas encore tout à fait à la retraite et à quelques heures de se préoccuper de son héritage, James Bond va devoir renfiler le smoking et s’équiper du présent 4K Ultra HD pour sauver le monde, et les siens, une dernière fois !