ŒUVRE – Une souris et des hommes
Paul Edgecomb, pensionnaire centenaire d’une maison de retraite, est hanté par ses souvenirs. Gardien-chef du pénitencier de Cold Mountain en 1935, il était chargé de veiller au bon déroulement des exécutions des peines capitales, en s’efforçant d’adoucir les derniers moments des condamnés. Parmi eux, se trouvait un colosse du nom de John Coffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes. Intrigué par cet homme candide et timide, aux dons magiques, Edgecomb va tisser avec lui des liens très forts.
Plaidoyer contre le racisme et la peine de mort, ce drame surnaturel profondément humaniste est magnifiquement soutenu par une mise en scène au classicisme opportun, des acteurs habités par leurs personnages et un scénario (adapté de l’œuvre éponyme de Stephen King) poignant à la finesse « magique ». Un très grand moment de cinéma !
IMAGE – Dans le couloir de la mort
Plus qu’un mauvais souvenir, le précédent transfert 1080p encodé en VC-1 (le Blu-ray était paru en 2009) est aujourd’hui « broyé » par son homologue UHD HDR10… La sublime photo du chef op’ David Tattersall peut ainsi retrouver ses lettres de noblesse.
Nous nous retrouvons donc avec une netteté générale sensiblement rehaussée, moult détails retrouvés (les traits des visages, l’intérieur des cellules, la texture des vêtements), un (trop) léger grain argentique plus proportionné (une captation 35 mm) même si clairement allégé (un usage modéré de DNR), et l’ajout des technologies WCG/HDR dont les bienfaits ne sont plus à démontrer.
De fait, la palette colorimétrique autrement plus nuancée (la carnation, enfin naturelle, ne souffre plus d’un quelconque coup de soleil) assiste à la « libération » de ses primaires (le ciel bleu, l’herbe verte, le sang rouge) qui n’ont plus à être « prisonnières » de l’ancienne teinte ambrée quasi-monochromatique.
Et côté contrastes c’est le jour et la nuit, puisque les scènes se déroulant dans la pénombre profite de noirs plus denses et d’une meilleure lisibilité, là où les sources lumineuses gagnent en éclat (les éclairages du centre pénitencier, la variation de l’intensité lumineuse des ampoules, les reflets sur les murs en briques).
SON – Je suis fatigué patron
Guidée par l’inoubliable musique de Thomas Newman, cette bande-son d’orfèvre qui s’écoute en VO (même si correctement spatialisée, la peu ample VF est terriblement désuète) se voie gratifiée d’un tout nouveau mixage Dolby Atmos.
Subtile, harmonieuse et même impressionnante lorsque la narration l’exige (cf. l’affreuse exécution de Delacroix), elle tire profit de dialogues à la clarté exemplaire, d’une dynamique énergique, d’effets/ambiances dont la position spatiale est remarquable (comme la vie carcérale dans les surrounds et l’orage dans les hauteurs) et de basses toujours à-propos (les tremblements de la maison des Moores) même si peu présentes.
CONCLUSION – Un miracle de Dieu ?
Seul capable de restituer pleinement l’atmosphère poético-mystique qui imbibe les lieux, le présent 4K Ultra HD est un bien bel objet techniquement solide que tous les gardiens de La Ligne verte se doivent de posséder !