À l’occasion de la sortie du dernier album de Kid Paddle – Tattoo Compris – l’auteur Midam s’est offert un book-tour à travers la France. Avec le jeune Mateo – brigadier du fun embauché par MaG pour l’occasion – nous avons pu le rencontrer lors de son passage à la Librairie Kleber de Strasbourg, dernière date de sa tournée. 

Blue : Bonjour Midam. Merci de nous offrir un peu de votre temps après votre séance de dédicaces et surtout après un book tour de 6 dates en France. Pas trop fatigué ? Le public était au rendez-vous ?

La tournée s’est bien passée. Le public est toujours au rendez-vous, bien que ce ne soit pas forcément des amateurs de BD; on a parfois des amateurs de dédicaces, tout simplement, qui viennent pour agrandir leur collection. Kid Paddle et Game Over sont deux bandes-dessinées populaires et il y a toujours du monde aux dédicaces. On a même déjà dû refuser du monde. Après quatre heures de dédicaces, il faut bien savoir s’arrêter. Mais j’essaie toujours de satisfaire tout le monde, même s’il faut un peu dépasser sur l’horaire. C’est la moindre des choses. Ça permet de rendre un peu ce que le public m’a donné.
Et puis, ça me permet de socialiser. Je travaille en studio, mais virtuel. Avec mes collaborateurs, comme Adam, on se retrouve sur WhatsApp ou par mail - je le vois une fois par an. Je travaille beaucoup seul et voir des gens, maintenant, ça me plaît. C’est un retour immédiat. Les réseaux sociaux aussi permettent un retour encore plus immédiat. J’y vais presque une fois par jour. C’est motivant et on reçoit beaucoup de marques de sympathie.

Kid Paddle - Tattoo Compris
Tattoo Compris - 17ème album de la série Kid Paddle
Mateo : Midam, pourquoi « Midam » ?

Mon prénom, c’est Michel et mon nom de famille, Ledent. J’avais pensé faire “Mident” en associant la moitié de mon prénom et la moitié de mon nom, et pour être original, je l’ai orthographié “Midam”, comme pour Adam, mais tout le monde l’a prononcé “Midame”, c’est resté.
J’ai pris un pseudonyme parce que quand j’ai commencé, il n’y avait pas de statut d’artiste, c’était difficile de gagner sa vie et donc les premiers dessins étaient payés au noir, je ne pouvais donc pas signer de mon vrai nom, en cas de contrôle fiscal.
Si tu regardes les dessinateurs à l’époque, il y avait Roba, Morris, … c’est tous des pseudos. J’ai eu envie de faire comme les anciens.

Mateo : J’ai eu la chance de voir votre exposition au centre national de la bande-dessinée à Bruxelles cet été. J’ai été très impressionné par les tableaux que vous peigniez quand vous étiez dans l’armée. Quelle a été l’influence de la peinture dans votre travail et pourquoi vous êtes-vous tourné vers la BD ?

Effectivement, quand j’ai effectué mon service militaire dans la force navale, j’ai fait des tableaux parce que j’étais dans le bureau d’un capitaine de corvette qui me demandait de dessiner des bateaux. Alors je l’ai fait, j’étais très content puis je suis allé montrer ces dessins à des éditeurs. Ils m’ont dit, “mais vous savez, nous des bateaux ça ne nous intéresse pas. Vous ne savez pas faire des personnages rigolos plutôt ?” J’ai dit que je ne savais pas le faire, mais que je pouvais apprendre.
Quand je suis rentré, j’ai appris en 6 ans parce que je n’avais pas envie de beaucoup travailler, j’étais au chômage. Je travaillais sérieusement pendant 2 heures et j’appelais un copain pour aller faire un billard. Bref, j’ai rien foutu pendant 6 ans.
Un jour, un déclic s’est fait et j’ai envoyé tous mes dessins à 100 journaux/magazines français et belges, dont Spirou. Ces derniers m’ont proposé de me passer des petites commandes de temps en temps. J’avais donc un orteil dans la place, je me sentais responsable et passais une après-midi entière pour un tout petit dessin de coin de page ; je voulais qu’on le remarque. Et c’est ce qui s’est passé. Spirou m’a proposé de créer un personnage pour la rubrique du jeu vidéo. Ca aurait pu être n’importe quelle rubrique, il me fallait un prétexte pour commencer quelque chose.
J’ai donc travaillé comme ça pendant 5 ans, 10 ans, 15 ans, 25 ans en bande dessinée. Et la BD, c’est tout des codes, des grilles, des cases. Il faut une histoire, créer des personnages,… C’est long et laborieux. Après autant de temps, j’ai eu envie de revenir à mes bateaux de la marine. Je travaille avec des assistants pour la BD mais je fais aussi des grands tableaux, je joue avec de la peinture.
Évidemment, je continue la BD, on me connais pour ça. Ce serait bien bête de ne pas continuer.

Blue : Et il faut bien payer le loyer aussi !

Oui, faut payer le loyer, les dettes,… les escorts [rires].

Expostion Midam à Bruxelles
Midam au Musée de la BD de Bruxelles - © Daniel Fouss/Musée de la BD
Blue : Hormis la peinture, comme on l’a vu, quelles sont vos sources d’inspiration, quels arts nourrissent votre travail ? Visiblement le cinéma fantastique/d’horreur ?

Oui bien sûr, j’ai toujours été attiré par l’interdit monstrueux. Je ne connais pas du tout la nature psychologique de la chose. Ce sont des discussions que j’ai souvent eues avec Zep (Titeuf) et Janry (Le Petit Spirou). Pour eux, l’interdit, c’est les filles, regarder dans le trou de la serrure. Moi quand j’étais gamin, les filles c’étaient des extra-terrestres, je n’avais aucune amie fille, j’étais dans une école catholique non mixte. Les filles, on n’en parlait pas, je n’ai appris que très tard comment on fait les enfants et quand on me l’a dit, je n’y ai pas cru [rires].
Donc moi, l’interdit, c’était le film d’horreur. Je passais devant un cinéma et tous les mois il y avait une affiche gore - qu’on ne pourrait plus montrer aujourd’hui. À partir de 16 ans, tous les vendredi, j’allais voir un film d’horreur, ça apparaît très fortement dans Kid Paddle. Au début, je faisais les affiches de film un peu vite, puis je me suis mis à mieux les dessiner, dans l’idée de pouvoir les refaire en grand, en peinture - c’est un projet.
Niveau littérature, c’était surtout les nouvelles, les récits courts : Edgar Allan Poe, Arthur Conan Doyle, Maupassant. Il y a un coté extrêmement noir, sombre.
Dans le Puits et le Pendule de Allan Poe, il y a un type qui est attaché, allongé, avec une hache en balancier au-dessus de lui et qui descend. C’est du Game Over ! Ça vient de là. Graphiquement, c’est Umberto Giacometti, pas en sculpture, je n’aime pas trop, mais dans les peintures. Les tons bruns, le charbonnage du visage,… Je fais des choses comme ça avec les Blorks.

Affiche de film Kid Paddle

Mateo : J’ai lu dans des interviews précédentes que vous ne jouiez pas aux jeux vidéo. Vous vous y êtes mis depuis ?

Non, pas plus. Parce que je suis très très très joueur. Chez Dupuis, comme j’étais dans la rubrique jeux vidéo, on m’a prêté une console Mega Drive. À l'époque, je fumais des cigarettes et je me suis rendu compte d’un phénomène extraordinaire : j’allumais ma cigarette, je la posais dans le cendrier, je jouais et, quand je la reprenais, elle était entièrement consumée ! Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Le temps avec le jeu vidéo passait très vite. Immédiatement, j’ai senti un danger à ce niveau. Ce n’est absolument pas compatible avec un travail qui prend autant de temps, comme la bande dessinée.
Si j’étais complètement fan de jeux vidéos, je n'aurais pas pu faire tellement d’albums. J’aurais parlé uniquement à ceux qui connaissent le jeu vidéo et ça n'est qu’une toute petite tranche du public.

Blue : On parlait tout à l’heure de Janry. Est-ce qu’il y a des gags dont vous vous êtes inspiré ? Notamment ceux où Horace qui finit à l’hôpital et Kid lui ramène un petit cadeau.

Janry était un peu cornaqué par Philippe Tome, donc c’était difficile de faire du brainstorming avec lui à propos du Petit Spirou, Tome verrouillait tout à fait les choses. Par contre, on échangeait des gags, moi j’en faisais pour Passe moi l’ciel et on faisait des brainstorming pour Kid Paddle. Par exemple, Big Bang, le petit scientifique, c’est Janry qui l’a vaguement dessiné. Il m’a vraiment appris à dessiner, c’est le meilleur prof du monde.
Pour les gags de l’hôpital aussi, c’est vrai. Mais tu es le premier à remarquer ça ! [rires]

Kid Paddle Hopital

Blue : Pourriez-vous nous parler de votre parcours éditorial ? Vous avez sorti vos premiers albums chez Dupuis avant de monter Mad Fabrik, votre propre maison d’édition, un passage chez Glénat et, pour cette dernière BD, on vous retrouve chez Dupuis. Que s’est-il passé ?

Je papillonne un petit peu, tu sais, quand je travaille avec quelqu’un, si la personne me déçoit, j’arrête la collaboration. C’est ce qui s’est passé ; on a eu des dissensions, j’ai dit : “si vous continuez comme ça, je m’en vais.” Ils ont continué comme ça, je m’en suis allé.
De Dupuis, j’ai fait Mad Fabrik, je me suis auto-édité et pour le coup, j’ai réussi à m’engueuler avec moi-même, je n’étais pas du tout d’accord avec ce que je faisais. Si c’est comme ça, j'arrête [rires].
Puis je suis passé chez Glénat. On m’a dit que c’est un éditeur, mais je n’ai jamais rencontré l’éditeur, j’ai rencontré un homme d'affaires. Un méchant homme d'affaires, le type qui rigole pas. En quelques heures - sur cinq ans de contrat - il a immédiatement essayé de m’arnaquer, d’ailleurs il a réussi. On s’était mis d’accord sur un truc et il en fait un autre. Je me suis dit, “Ok, avec toi, c’est déjà fini”. Malheureusement, j’avais déjà signé, donc je devais honorer mon contrat.
Après, par élimination, je suis revenu chez Dupuis. J’en avais fait beaucoup, il restait Delcourt, mais ça je n’aime pas du tout. Et puis Bamboo et d’autres, mais ils manquent un peu de prestige.
On m’a dit qu’il y avait un nouveau directeur chez Dupuis, qu’il fallait que je le rencontre. J’ai eu un bon contact, il a compris ma trajectoire. Ça fait maintenant 3 ans que je travaille avec lui, on s’entend bien. Et pour la première fois, j’ai un éditeur qui respecte ses engagements. Je pense que je vais rester là tant que ça marche.
Il m’ont aussi apporté le parc Spirou, c’est quelque chose qui m’enchante totalement, littéralement. Les parcs d’attractions, ça a toujours été un rêve pour moi. Tu ne peux pas mourir dans un parc d’attractions. C’est comme dans un hypermarché, tu ne peux pas mourir dans un hypermarché non plus. Si tu tombes par terre, les caissières, les vigiles vont venir, appeler une ambulance, c’est un milieu protégé. Moi quand je serai vieux, je veux aller dans un home dans un supermarché [rires].

Mateo : Est-ce que votre maison d’édition vous impose un nombre de numéros chaque année pour Kid Paddle et Game Over ?

Oui, bien sûr, mais on se met d’accord. Il me demande combien je suis capable d’en faire. Le rythme habituel, c’est un album d’une série par an. À partir de là, est-ce qu’on peut s’imaginer faire un album pour Kid Paddle, un pour Game Over ? Comme ils sont éditeurs et qu’ils ont toujours besoin de sous, évidemment, ils demandent “Euh, est-ce qu’y aurait moyen d’en faire un troisième ? Mais t’as pas grand-chose à faire…” Alors on prend des anciens gags et on fait un best-of. Tous les éditeurs font ça.

Blue : Effectivement, j’ai pu voir ça avec le Petit Spirou, je n’aime pas du tout ça. Il y a éventuellement un ou deux gags inédits, mais c’est tout. Aucun intérêt si on a déjà lu les autres albums.

Oui c’est sûr, mais c’est de l’argent gratuit. Au début, j’ai eu peur qu’on m’attaque sur les réseaux sociaux. J’ai vraiment attendu qu’on me dise que je n’étais pas fair-play, que je devais dire à l’éditeur d’arrêter les best-of. Mais je n’ai jamais eu ce genre de messages.
Et Glénat a tiré, et tire encore, même maintenant que je suis parti, une douzaine d’albums. Tous les trois mois j’ai la fille Glénat au téléphone. “Best-of, best-of, best-of ! C’est formidable, c’est facile, tu te rends pas compte, on peut tirer sur le public, ils ont une tolérance extraordinaire, il faut presser le public ! On a juste besoin d’imprimer la couverture et on remplit avec ce qu’on trouve.” C’est facile, mais je rase les murs. Il y avait eu un best-of “princesse” qui m’a échappé, j’avais tellement de travail à ce moment-là. J’avais exigé qu’ils mettent “best-of” sur la couverture. Et ils ont “oublié” de mettre “best-of”.
Et du coup la maladie est passée chez Dupuis : on va faire un spécial Fête des pères.

Mateo : À quel rythme travaillez-vous ?

Je me suis organisé pour essayer de produire une certaine quantité avec une certaine qualité. Il fut un temps ou je ne le faisais pas, je faisais un album tous les 2-3 ans. Mais là c’est dangereux, parce que le public a tendance à t’oublier. Notamment avec la recrudescence des produits comme le manga qui ont un énorme rythme de parution. On ne sait pas concurrencer ça avec les salaires d’ici.

Mateo : Est-ce que vous traitez les albums de Kid Paddle et Game Over en parallèle ou l’un après l’autre ?

Je fais tout en même temps. J’ai un grand mur avec des magnets et les idées des différents projets. En fait, le plus important c’est les couvertures, il faut trouver un gag, mais il faut aussi trouver une matière, que ça attire l’œil. On a eu des idées avec des encres phosphorescentes, des vernis rugueux, une texture sablée,… On a plein de projets comme ça et on s’amuse bien.

Mateo : Avec quel matériel travaillez-vous ?

Le Pentel GFKP. On me le demande une fois par jour sur les réseaux sociaux [rires]. Ça m'a vraiment changé la vie. C’est un pinceau japonais. Avec ça tu fais des dédicaces, quand tu enlèves la cartouche, ça ralenti le débit d’encre, il commence à avoir soif. Et alors là tu peux faire des planches, je fais toutes mes planches avec ça.
Sinon les techniques, c’est de l’encre de chine pour les pages de BD, sinon les illustrations c’est de l’aquarelle.

Blue : Pour vos premiers albums, vous étiez au scénario et aux illustrations. Depuis, vous avez travaillé avec des scénaristes. Est-ce que ça vient d’une surcharge de travail, d’un manque de temps ou tout simplement d’inspiration ?

Ça a commencé quand l’éditeur Disney Hachette s’est intéressé au personnage de Kid. Ils voulaient remplacer Petit Loup, qui commençait à perdre haleine, par Kid Paddle Magazine. Le problème, c’est que je faisais 4 planches par mois de Kid Paddle, insuffisant pour un magazine homonyme. J’ai donc cherché un assistant pour doubler la cadence de Game Over, parce que ça me semblait plus facile à faire. J’ai pris le gars dont le dessin était le plus proche du mien. Je lui ai appris,il a pris tout à fait le pli et on a pu remplir le magazine avec 8 pages de BD au lieu de 4.
Quand on a eu 80 planches de Game Over, j’ai proposé à l’éditeur de l’éditer, mais ils étaient vraiment pas chauds parce que c’était muet. Ils ont fait une tentative un peu timide et tout s’est vendu. Au début, j'avais très peur qu’il vole la vedette à Kid, donc je faisais un album tous les deux ans. Puis un album tous les ans, et maintenant, aux dernières nouvelles, ça se vend plus qu’un Kid Paddle !

Mateo : Il y a aussi le site gameoverforever.com qui permet à n’importe qui d’envoyer des scénarios pour Game Over.

Oui, depuis 2008. J’achète les gags au forfait. J’ai pas mal d’enfants qui ont réussi à en placer un. Bon, c’est un peu bizarre, ils doivent signer un contrat d’un bureau d’avocat de 25 pages. Souvent, je reçois des courriers de parents complètement bouleversés : “Je ne comprends pas, vous parlez d’argent avec mon fils ? - Oui, votre fils a gagné 400€, il a écrit un scénario de gag”. Mais ça n'est pas l’argent qui les intéresse, c’est le nom en bas de la page..
Le problème, c’est que ça date de 2008. J’ai dû recevoir 32 000 ou 33 000 gags. Je les ai tous lus. Mais en 13 ans, moi-même je change. Parfois il y a des trucs qui me faisaient pas rire à l’époque, qui me font rire maintenant. Donc j’accepte des gags aujourd’hui que j’ai refusés hier à quelqu’un d’autre. Alors il y a des gens qui voient un gag passer dans Game Over et qui disent que j’ai volé le gag de leur fils, signé d’un autre nom. Ca c’est la merde. Je leur explique ce que je viens de dire. Je leur repaie le scénario, leur envoie une dédicace et au prochain tirage, son nom est ajouté.
J’en ai acheté environ 250. J’ai trouvé des scénaristes. Le gars qui bosse sur Kid Paddle et qui fait de temps en temps un Game Over, Patelin, c’est un prof de maths. Je suis en train de faire un Game Over entier avec un jeune de 22 ans. Moi, je suis ravi. Le plus important, c’est que le gag soit drôle, pas que ce soit moi qui le trouve.

Le Petit Barbare - le héros de la série Game Over

Blue : Quel a été votre rôle dans la conception de la série animée Kid Paddle ?

C’est surtout un rôle de validation. J’ai coécrit 6 ou 7 dessins animés. L’animation était faite en Corée. Il me fallait faire le do/don’t, Kid Paddle peut ou ne peut pas faire certaines choses. Il ne pleure jamais, il ne rit jamais aux larmes,…
Un jour, on m’a demandé de faire une réunion avec 15 scénaristes mandatés par les producteurs. Je me suis rendu compte que les scénaristes étaient des bras cassés. C'est méchant de le dire comme ça, mais c’est comme ça. S'ils étaient bons, ils auraient fait leur propre univers. On ne pouvait pas avoir une grande complicité, c’était un travail alimentaire pour eux.
Il en est tout de même sorti une image très sympathique de la série, on a eu de bons retours. Notamment aux endroits où il était difficile de se procurer un album, mais où la série animée était diffusée à la TV (Île Maurice, Irak...).

Blue : La série animée n’a tout de même que 2 saisons.

Ca s’est exporté dans pas mal de pays, mais il n’y avait pas de communication entre les services de traduction et d’animation, qui étaient dans des pays différents. La série a été coproduite au Québec. Ils avaient doublé la série en anglais, pour le marché canadien anglophone et le marché américain. Mais il y a une frontière culturelle entre le Canada anglophone et les USA, et encore plus avec le Canada francophone. Tout l’argent gagné au Québec a été perdu du côté anglophone.
Il n’y a donc jamais eu non plus de pénétration du marché américain.

Mateo : Est-ce que les personnages de Kid Paddle sont inspirés de personnes réelles ?

Non, c’est plutôt inspiré de mes multiples facettes. Chaque personnage, c’est un peu de moi. Mon père était ingénieur civil, j’ai donc un côté scientifique pour certaines choses, c'est Big Bang. Quand j’étais enfant j’avais de grandes lunettes que je cassais toujours, comme Horace et puis j’aime les films d’horreur comme Kid.

Mateo : Avez-vous une explication à donner sur le fait que les personnages de Game Over perdent presque immanquablement un œil ? Doit-on y voir une signification ?

C’est un tic de dessin, je devrais dire à Adam qu’il le fasse moins souvent, c’est un peu systématique. Il devrait perdre plutôt une dent, le maxillaire inférieur,… Adam va au plus simple, je ne corrige plus assez. Il n’y a pas de signification, c’est juste un tic. Moi j’ai un tic, par exemple, quand un personnage tient quelque chose, il a très souvent le petit doigt en l’air.

Blue : Kid Paddle ne grandit pas au fil des albums, avez-vous déjà pensé à le faire ? Est-ce que ça annoncerait une fin ?

Seulement pour un gag. Kid Paddle c’est la notion du héros. Il ne peut pas vieillir, parce que vieillir c’est mourir. Je n’aime pas les trucs qui terminent, la fin des films, la fin des vacances,… C’est pas moi qui vais arrêter Kid Paddle. D’ailleurs je l’écrirais dans mon testament, que ça doit continuer !

Blue / Mateo : Midam, merci encore de nous avoir accordé de votre temps. On vous souhaite une bonne continuation et un bon retour en Belgique.

Blue, Midam et Mateo

Je souhaiterai remercier les attachées de presse de Midam pour leur patience en cette fin de séance de dédicaces, la librairie Kleber, Mateo pour son aide précieuse, JC pour l’aide à la retranscription et bien sûr Midam pour cet entretien, sa gentillesse et sa bonne humeur.

Blue

Développeur attitré de MaG, aussi fan de bandes dessinées. Profite de ses liens avec MaG pour assouvir ses passions.

Mateo

Brigadier du fun, la plus jeune recrue de MaG. Critique BD en devenir.

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Ummagumma
2 années

Cool merci à vous deux pour ce chouette entretien ! Midam a répondu précisément aux questions. C’est toujours intéressant d’en apprendre plus sur le parcours des artistes et sur les coulisses de l’édition.

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