Sorti en 2022, le dernier blockbuster coréen réalisé pour Netflix par Na Hyun (The Prison, 2017) met aux prises un procureur interprété par Park Hae-soo (vu dans La Traque et Squid Game tous deux sur Netflix) et un espion aux méthodes sanglantes (Sol Kyung-gu vu dans La Mémoire assassine). Parfois élégant et violent, mais souvent trop générique comme la plupart des productions Netflix.

Shenyang, nid d'espions

Le procureur Han Ji-hoon est mis à l’écart après s’être attaqué à un milliardaire coréen. Pour sortir du placard où il a été mis, il doit partir enquêter sur un espion coréen, Ji Kang-in, dans le nord de la Chine, à Shenyang.

Cette ville proche des deux Corées, de la Russie et du Japon, est un repaire d’espion où l’équipe dirigée par Ji Kang-in semble être en roue libre. En réalité, tout cela est pour tenter d’exfiltrer un agent double/triple nord-coréen pris au piège par les Japonais.

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Pas top-secret

Sous une intrigue faussement compliquée, nous sommes face à un film d’action de facture assez classique avec son lot de fusillades, d’explosions, de poursuites et de combats au corps-à-corps. Et c’est bien là le problème : si la mise en scène se montre relativement fonctionnelle, et même parfois élégante, dès que les scènes d’action arrivent le bât blesse…

Certains cadres sont racés, mais vite anéantis par un montage anarchique qui détruit aussi le dynamisme de certains beaux mouvements d’appareil. Dommage, puisque le budget est là pour en mettre plein les yeux et les chorégraphies relativement originales et puissantes. Reste quelques morceaux de bravoure sympathiques mais pas suffisants pour emporter le morceau.

« James Bond, Mission impossible ! Putain, c'est quoi cette embrouille ? »

La justice et le Juste

Coté scénario, si l’utilisation du personnage du procureur comme moyen de nous introduire dans cet univers du secret est assez habile, il ne débouche malheureusement sur pas grand-chose; l’ensemble étant déjà vu et revu dans le cinéma coréen, d’habitude plus habile pour l’espionnage et la géopolitique.

Ici, ne voulant froisser personne, le film est assez tiède. Même la réflexion sur la justice et le classique « la fin justifie les moyens » fait dans le réchauffé. Reste le charisme de Sol Kyung-gu qui, dans le rôle de l’espion badass, fonctionne bien. Plutôt maigre non ?

Pour conclure, si le film n’a rien de honteux, je vous conseille plutôt de jeter un œil sur The Berlin File (The Agent)  de Ryoo Seung-wan qui, sur un sujet proche, s’est prémuni d’une intrigue de meilleure qualité et de scènes d’action réalisées avec talent.

Ici pour vous parler de cinéma dit « oriental », je ferai le grand écart, tel JCVD, entre Apichatpong Weerasethakul et John Woo sans claquage ni cocaïne. Mais attention, quand c'est raté, le Jackie Chan qui dort en moi risque de tout casser d'un coup de pied vengeur !

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